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INTRODUCTION DE LA DEUXIÈME PARTIE

1. APERÇUS DE RITES ET DE PRATIQUES CONCERNANT LES DÉFUNTS

1.3. RITES FUNÉRAIRES DE QUELQUES PERSONNALITÉS BIBLIQUES

Nous prenons comme exemple dans ce point la mort, les funérailles et l’enterrement de certaines personnalités comme Jacob, Joseph et Josué.

1.3.1. La mort, les funérailles et l’enterrement de Jacob

Jacob, l’époux de Rachel, est le troisième des trois patriarches (ou ancêtres) à l’origine du peuple Israël après Abraham et Isaac. Jacob, lui-même porte le nom d’Israël après sa lutte victorieuse avec l’ange de Dieu ou avec Dieu (cf. Gn 32, 23-30). La mort, les traitements post mortem de Jacob et la mort de Joseph se trouvent en Gn 49 et 50. Les chapitres qui traitent la mort et les traitements post mortem de Jacob se trouvent dans le cycle de Joseph.

Gn 49 conclut le livre de la Genèse. Jacob convoque ses fils pour leur donner des bénédictions : « Réunissez-vous, que je vous annonce ce qui vous arrivera dans la suite des temps. Rassemblez-vous, écoutez, fils de Jacob, écoutez Israël, votre père. » (Gn 49, 1-2). Dans sa traduction de la Septante, M. Harl donne le texte suivant : « Rassemblez-vous pour que je vous dise ce qui vous arrivera aux derniers jours. Réunissez-vous et écoutez, fils de Jacob, Israël votre père. »465. À la place de « la suite des temps », la LXX emploie l’expression « aux derniers jours ». Cette expression traduit le grec ἐπ᾿ ἐσχάτων τῶν ἡμερῶν ’ep’eskhátõn tõn hemerõn, peut être comprise au sens historique, ce qui va arriver à chacun des fils de Jacob, soit au sens messianique, soit au sens eschatologique466. A chacun de ses douze fils, Jacob donne une bénédiction particulière (cf. Gn 49, 1-28). Cela montre l’autorité et la valeur de la bénédiction des parents dans la Bible et dans la culture juive.

Les Malgaches traditionnels sont dans la même ligne pour la valeur de la bénédiction des parents et leur autorité sur leurs enfants. Ils aiment écouter et entendre les derniers mots de leurs parents avant leur dernier souffle. Cela est l’une des raisons qui fait que les Malgaches aiment être présents à côté de leurs parents au moment où ceux-ci rendent leurs derniers souffles. Nous voyons dans la suite que les bénédictions de Jacob se sont réalisées chez ses enfants respectifs selon ce qu’il leur a dit. Les Malgaches prennent avec soin les bénédictions et les consignes de leurs parents qu’ils ont entendues avant leur mort.

Jacob révèle et détermine par ses paroles le destin de ses fils et les tribus qui portent leurs noms. Ces oracles font allusion à des événements de l’époque patriarcale mais décrivent une situation postérieure. La prééminence donnée à Juda et l’honneur fait à la maison de Joseph (Éphraïm et Manassé) indiquent une époque où ces tribus jouent ensemble un rôle prépondérant dans la vie nationale comme, par exemple, sous le règne de David. La parole de Jacob avant sa mort est prophétique comme celle de son épouse préférée, Rachel car elle

465 Marguerite HARL, La Bible d’Alexandrie. t. 1 : La Genèse, Cerf, Paris, 1986, p. 305-306. 466

prévoit et prédit l’avenir même du peuple Israël. Par cette future mort de Jacob, la Bible apporte une nouveauté dans la mort.

Après cette bénédiction, Jacob recommande à ses enfants de l’enterrer dans le tombeau de ses ancêtres en disant : « Je vais être réuni aux miens. Enterrez-moi près de mes pères, dans la grotte qui est dans le champ d’Éphrôn le Hittite, dans la grotte du champ de Makpéla, en face de Mambré, au pays de Canaan, - le champ qu’Abraham a acquis d’Ephrôn le Hittite comme possession funéraire. Là furent ensevelis Abraham et sa femme Sara, là furent ensevelis Isaac et sa femme Rébecca, là j’ai enseveli Léa. C’est le champ et la grotte y comprise, qui furent acquis des fils de Hèt. » (Gn 49, 29-32). L’expression ימע־לא ףסאנ ינא ani nè’èsaph èl ammi du v. 29 qui veut dire littéralement « être rassemblé à mon peuple », traduit par « réuni aux miens » par la BJ désigne la mort. En faisant une analyse du terme םע ‘am, Speiser montre qu’au singulier, il désigne peuple ou tribu, et c’est le cas ici ; mais au pluriel, ce terme désigne les parents467. Cela rapproche l’expression de « se coucher avec ses pères » qui signifie aussi mourir.

Jacob avait déjà demandé à Joseph de pas l’enterrer en Égypte : « Si j’ai ton affection, mets ta main sous ma cuisse, montre-moi bienveillance et bonté : ne m’enterre pas en Égypte ! Quand je serai couché avec mes pères, tu m’emporteras d’Égypte et tu m’enterreras dans leur tombeau. » (Gn 47, 29-30). Ces deux textes montrent la volonté de Jacob d’être enterré avec ses ancêtres, dans leur tombeau et leur terre.

Les Malgaches, eux aussi, à leur mort, sont normalement enterré au tombeau de leurs ancêtres du lignage paternel, et les parents font souvent des testaments avant leurs morts comme a fait Jacob. Cet enterrement dans les tombeaux des Ancêtres est vu dans la grande majorité des ethnies de l’île, mais la différence chez certains, c’est que chacun est enterré dans le tombeau de ses ancêtres paternels, c’est le patrilignage. Ce qui fait que les femmes ne sont pas enterrées avec leurs enfants car elles seront enterrées dans les tombeaux de leurs pères et non dans ceux de leurs maris.

Après ces dernières recommandations, Jacob meurt : « Lorsque Jacob eut achevé de donner ses instructions à ses fils, il ramena ses pieds sur le lit, il expira et fut réuni aux siens. » (Gn 49, 33). Comme tout autre être humain, sa famille et surtout Joseph pleurent Jacob. Pour commencer les funérailles, Joseph ordonne aux médecins à son service de préparer le corps de son père en l’embaumant en vue de l’enterrement. Les médecins passèrent quarante jours à l’embaumer avec des huiles parfumées pour le conserver parce que de l’Egypte au pays de Canaan, le chemin est long. Et les Egyptiens célébrèrent le deuil de Jacob pendant soixante-dix jours (cf. Gn 50, 1-3). Jacob et Joseph sont les deux seuls hommes de la Bible qui font l’objet de cette technique de préservation du corps après la mort468.

A la fin du deuil de Jacob, Joseph envoie quelqu’un au Pharaon pour lui demander l’autorisation d’aller enterrer son père dans leur pays en Canaan : « : mon père m’a fait prêter ce serment : « je vais mourir, m’a-t-il dit, j’ai un tombeau que je me suis creusé au pays de Canaan, c’est là que tu m’enterres. » qu’on me laisse donc monter pour enterrer mon père, et je reviendrai. » (Gn 50, 4-5). Joseph répète à Pharaon le contenu du serment que son père lui a fait prêter. Et Pharaon répond à Joseph : « Monte et enterre ton père, comme il te l’a fait

467

Cf. Ephraim Avigdor SPEISER, op. cit., 1964, p. 375.

468 Cf. Philippe LEFEBVRE, Livres de Samuel et récits de résurrection, (lectio divina, 196), Cerf, Paris, mars 2004,

jurer. » (Gn 50, 6). Joseph est accompagné des dignitaires du palais au service du Pharaon, des anciens de toute l’Egypte, de toute sa famille, de ses frères et des autres membres de la famille de son père. Le convoi comprend une importante escorte de chars (cf. Gn 50, 7-9). Arrivé à Gorèn-ha-Atad, l’Aire de l’Epine, au-delà du Jourdain, le convoi fait une escale et les membres du cortège funèbre de Jacob célébrèrent une grande et solennelle lamentation pendant sept jours (cf. Gn 50, 10). « Les habitants du pays, les Cananéens, virent le deuil à Gorèn-ha-Atad : « voilà un grand deuil pour les Égyptiens » ; et c’est pourquoi on a appelé ce lieu Abel-Miçrayim – c’est au-delà du Jourdain. » (Gn 50, 11). Concernant דטאה ןרגב Gorèn-ha-Atad, Speiser avance l’idée selon laquelle ce nom de lieu est sur la base d’un important centre de battage469.

Après cette lamentation, les fils de Jacob accomplissent les dernières volontés de leur père ; l’enterrer dans le tombeau de ses ancêtres : « Ses fils agirent à son égard comme il leur avait ordonné et ils le transportèrent au pays de Canaan et l’ensevelirent dans la grotte du champ de Makpéla, - ce champ qu’Abraham avait acquis d’Éphrôn le Hittite comme possession funéraire, en face de Mambré. » (Gn 50, 12-13). Pour ces deux versets de l’ensevelissement, la LXX est différente du TM. Voici la traduction de la LXX : « Et ses fils agirent ainsi pour lui et ils l’ensevelirent à cet endroit. Et ses fils l’emmenèrent vers le pays de Chanaan et ils l’ensevelirent dans la grotte double qu’Abraham avait acquise, en acquisition pour un tombeau, d’Éphrôn le Khettéen, face à Mambré. » (Gn 50, 12-13)470 Dans la LXX, l’ensevelissement est annoncé dès le verset 12, et on y trouve deux ensevelissements (versets 12 et 13) qui semblent faits dans deux endroits différents. Le premier ensevelissement est à l’endroit du deuil, c’est-à-dire à Goren-ha-Atad, et le second à la grotte du champ de Makpéla, en face de Mambré. Le TM n’a qu’un seul ensevelissement, à la grotte du champ de Makpéla.

Comme chez, les Malgaches, les recommandations et les testaments des parents avant leur mort sont d’une valeur importante, et il faut les écouter et les exécuter à la lettre sans discussion si c’est possible.

1.3.2. La mort, les funérailles et l’enterrement de Joseph

Dès son vivant, Joseph a déjà fait prêter ce serment aux fils d’Israël : « Quand Dieu vous visitera, vous emporterez mes ossements. » (Gn 50, 25). Joseph, comme Jacob, ne veut pas être enterré en Égypte, mais dans son pays. La différence entre Joseph et Jacob, c’est que Joseph ne précise pas le lieu de son enterrement.

« Joseph mourut à l’âge de cent dix ans, on l’embauma et on le mit dans un cercueil en Égypte. » (Gn 50, 26). Ce petit récit de la mort de Joseph termine le livre de la Genèse. Le terme grec σορός soros « cercueil » de la LXX correspond à l’hébreu ןורא ’aron. Comme Jacob, le corps de Joseph bénéficie de cette technique de conservation du corps en Égypte. Les fils d’Israël tiendront leur parole. Ils transportent le corps de Joseph : « Moïse emporta les ossements de Joseph avec lui, car celui-ci avait adjuré les Israélites en disant : « Oui, Dieu vous visitera, et alors vous emporterez d’ici mes ossements avec vous. » » (Ex 13, 19).

469 Cf. Ephraim Avigdor SPEISER, op. cit., 1964, p. 376. 470

Jacob a été transporté par un cortège funéraire de l’Egypte au pays de Canaan. Joseph est transporté pendant l’exode des fils d’Israël vers la Terre promise (cf. Ex 13, 19). Cela veut dire que ce n’est pas le cortège funéraire, ce sont les fils d’Israël qui rentrent chez eux qui le transportent. Et on l’enterre à l’arrivée en Terre promise. Les fils d’Israël accordent un deuil de 70 jours pour Joseph, probablement selon une coutume égyptienne de l’époque471.

Les ossements de Joseph retournent donc dans son pays avec sa famille, ses frères et tous ses compatriotes. Il est avec eux et au milieu d’eux sur toute la route de l’exode comme un vivant. Cela montre le lien et l’amour familial entre lui et ses frères. Cet amour et lien familial qui lient une famille est l’une des raisons du transfert et des transports des ossements des ancêtres vers leurs pays ancestraux. Il y a des liens identitaires entre les personnes et leurs pays ancestraux. Il en est de même concernant les transferts des ossements des ancêtres ou des simples personnes à Madagascar.

Joseph est ensuite enterré par les siens (les fils d’Israël) à Sichem : « Quant aux ossements de Joseph que les Israélites avaient apportés d’Égypte, on les ensevelit à Sichem, dans la parcelle de champ que Jacob avait acheté aux fils de Hamor, père de Sichem, pour cent pièces d’argent ; ils étaient dans l’héritage des fils de Joseph. » (Js 24, 32).

Selon J. Moatti-Fine, le retour des ossements de Joseph est présenté dans la Septante comme un fait nouveau ; mais le TM renvoie à l’épisode déjà relaté en Ex 13, 19 qui mentionne le transport des ossements de Joseph par Moïse et les fils d’Israël, depuis l’Égypte vers la Terre promise en Canaan. Par conséquent, la mention de ce transport dans le récit de l’Exode pourrait être un ajout fait à partir de ce verset, préservé sous sa forme originale dans le grec472. J. Cazeaux considère ces os de Joseph comme talisman473.

J. A. Soggin signale que Jos 24, 32 se compose de fragments empruntés à Gn 50, 25 ; Ex 13, 19 et à Gn 33, 19, avec l’addition de la notice sur l’assignation à Joseph ; et il note : « La tombe de Joseph est montrée aux visiteurs encore aujourd’hui dans le voisinage immédiat de Balâtah »474.

La mort, le transport et l’enterrement de Joseph sont racontés dans trois livres différents de la Bible. Sa mort termine le premier livre de la Bible, la Genèse (cf. Gn 50, 26) ; le transport de ses os est dans le livre de l’Exode (cf. Ex 13, 19) ; et son enterrement est dans le dernier chapitre du livre de Josué (cf. Js 24, 32).

Cet enterrement des ossements de Joseph en Terre promise fait que le corps (ou les ossements) de Joseph a été transporté depuis l’Egypte où il est mort. Son corps a donc voyagé avec le peuple pendant quarante ans au désert, puis pendant les années de conquête de Canaan. « Pendant une partie de sa vie, on disait de Joseph qu’il est mort ; à sa mort, il transitait au milieu des vivants »475. Et c’est cela qui est particulier pour Joseph, le fait de transiter avec les siens pendant quarante ans. Il était avec les siens qui étaient en route pour rentrer chez eux pendant toutes ces années de l’exode. Un mort qui reste avec les siens

471 Cf. Walter VOGELS, Moïse aux multiples visages. De l’Exode au Deutéronome, (Lire la Bible, 112),

Médiaspaul/Cerf, Montréal/Paris, 1997, p. 282.

472

Cf. Jacqueline MOATTI-FINE, La Bible d’Alexandrie t. 6 : Jésus (Josué), Cerf, Paris, 1996, p. 238.

473 Cf. Jacques CAZEAUX, Le refus de la guerre sainte. Josué, Juges et Ruth, (Lectio Divina, 174), Cerf, Paris, 1998,

p. 112.

474

Jan ALBERTO SOGGIN, Le Livre de Josué, (Commentaire de l’Ancien Testament, 5a), Delachaux & Nestlé, Neuchatel-Paris, 1970, p. 180.

475

pendant quarante ans sans être enterré est très spécial. Cela est unique dans la Bible. Il y a peut-être des ossements exposés pendant des années dans des musées mais non pas en route avec les siens comme le cas de Joseph.

A Madagascar aussi pendant le culte des Ancêtres surtout, les ossements des Ancêtres se trouvent au milieu des vivants mais cela ne dure pas si longtemps que pour ceux de Joseph. Pendant le Famadihana du centre de Madagascar, les vivants dansent même avec les ossements des Ancêtres exhumés jusqu’à leur ré-inhumation. Ce qui se rapproche du cas de Joseph à Madagascar est ce souci de rapporter les ossements des Ancêtres dans le pays de leurs Ancêtres. La plupart des Malgaches doivent impérativement être ensevelis dans le tombeau et le pays de leurs Ancêtres de la lignée paternelle sauf exception parce que dans la société malgache, le véritable détenteur des enfants est généralement leur père, c’est une tradition patriarcale. Et dans la tradition patrilinéaire ou le cas de patrilignage comme celui de la plupart des Malgaches, la femme qui se marie appartient toujours à son lignage d’origine mais ses enfants appartiendront à celui de son mari476. La plupart des Malgaches appartiennent pratiquement à leur père jusqu’à leur mort. D’où l’enterrement dans le tombeau familial paternel de chacun.

1.3.3. Le lien entre l’enterrement de Joseph et ceux de Josué et d’Éléazar

L’enterrement des ossements de Joseph est rapporté avec la mort et l’ensevelissement de deux autres personnages dans les derniers versets du livre de Josué (Js 24). Il s’agit de Josué (cf. Js 24, 29-30) et d’Éléazar (Js 24, 33). Les trois places funéraires de ces trois personnages scellent trois héritages. Les versets 29, 32 et 33 précisent que chacune de ces trois personnalités occupe un terrain hérité. Josué et Éléazar sont enterrés sur le lot prévu pour leur famille par le cadastre de Moïse et de Josué, mais Joseph est enseveli dans la parcelle acquise par Jacob (cf. Gn 33, 18-20 ; 48, 22)477.

À Madagascar, les tombeaux sont généralement des héritages venant des Ancêtres. C’est pour cela qu’on les appelle aussi souvent en Malgache Tanin-drazana, ce qui veut dire pays ou terres des ancêtres ; car on les a hérités de ses ancêtres, et ils leurs appartiennent aussi. De là vient que les descendants ont droit à ces tombeaux.

Joseph, Josué et Éléazar ont trouvé le repos chez eux. L’histoire plus ancienne de Joseph fait que son personnage surplombe les deux autres. « Par Joseph, dont la rubrique est placée entre les deux autres, afin de les dominer et de les expliquer, les trois sépultures sont reliées à la geste patriarcale (…). Joseph prend, comme quatrième, la suite d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Ils ont tous quatre choisi Yahvé, chacun seul de sa génération, et ils ont choisi sans être fixés sur ce sol de Canaan, qui leur avait été promis » par Dieu478.

Les patriarches bibliques sont liés entre eux, par la génération, à la Promesse et héritiers de l’Alliance avec Dieu. Un des éléments qui montrent le lien entre les Patriarches est l’éviction systématique des aînés dans leur succession. Avec Joseph se vérifie le même principe car lui-même n’est pas l’aîné des douze fils de Jacob. Joseph est le seul parmi les

476

Cf. Jacques LOMBARD, Introduction à l’ethnologie, Armand Colin, Paris, 2008, p. 70.

477 Cf. Jacques CAZEAUX, op. cit., 1998, p. 112. 478

douze fils de Jacob dont on connaît la sépulture puisque lui seul l’a voulu479. Mort en Égypte, c’est-à-dire en exil, Joseph seul a voulu que ses ossements reviennent (cf. Gn 50, 25) ; et au moment de quitter l’Égypte, Moïse les a emportés avec lui (cf. Ex 13, 19).

Les ossements de Joseph ne sont pas un bagage supplémentaire. Ils ont une signification car sans Joseph, le sens de la libération serait détourné puisqu’en tant que quatrième patriarche après Abraham, Isaac et Jacob, Joseph est héritier de la Promesse et de l’Alliance faite par Dieu à ce peuple. Ceux qui sortent de l’Égypte forment le cortège de Joseph et celui- ci devient exemplaire pour les Israélites. Avec Joseph, les quatre patriarches sont enterrés en terre promise car ils veulent y être enterrés480.

Avec les généralités des pratiques funéraires traitées plus haut et ces quelques exemples de funérailles de quelques personnalités bibliques, on voit l’existence et la multiplicité des pratiques en question. Ce qui montre que les hommes de la tradition biblique héritent des peuples environnants dans ce domaine.

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