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Les citoyens belges francophones et le fédéralisme en Belgique

B. Les participants : 64 citoyennes et citoyens

Qui sont les 64 participants à cette Rencontre citoyenne sur le fédéralisme ? Tout d’abord, ceux-ci ne constituent certainement pas un échantillon statistiquement aléatoire et représentatif de la population des Belges francophones dans son ensemble – ce n’est d’ailleurs pas l’objectif des panels, comme nous l’avons expliqué dans le deuxième chapitre388. Toutefois, venant d’horizons fort différents, ils représentent ainsi une diversité

387 À ce sujet, voyez Philippe Dutilleul (dir.), Bye-Bye Belgium (Loverval : Labor, 2006) ; Marc Lits (dir.), Le vrai-

faux journal de la RTBF : les réalités de l’information (Charleroi : Couleur Livres, 2007).

388 De plus, dans ce même chapitre, nous avions énoncé l’objectif de réunir une vingtaine de participants.

Comment alors expliquer la réunion de 64 participants pour le panel liégeois ? Cela tient à la combinaison de deux raisons. D’une part, ce panel était prévu initialement comme un panel-test (un autre devait être organisé

de points de vue qui, même s’ils ne peuvent être généralisés à l’ensemble de la population, peuvent nous aider à mieux comprendre, grâce à une analyse qualitative, les opinions et représentations politiques sur le fédéralisme belge.

Plus concrètement, parmi les 64 personnes présentes, 36 sont des hommes et 28 des femmes ; une grande majorité d’entre eux vit en province de Liège (91 %389). Deux

tranches d’âge sont surreprésentées : les 18-30 ans (43 %) et les plus de 51 ans (40 %). Une autre catégorie de citoyens est largement présente : les personnes avec un diplôme universitaire (44 %). Ces caractéristiques du groupe-cible ne sont pas surprenantes au regard d’expériences participatives similaires, reposant sur une participation volontaire390. En effet, les hommes plutôt âgés, avec un niveau d’études élevé et s’intéressant à la politique sont généralement plus enclins à participer à ce type d’événements. Un intérêt pour la politique élevé est également partagé par les participants puisque 70 % d’entre eux s’intéressent beaucoup ou assez à la politique – alors que la proportion est inversée dans l’ensemble de la population, si l’on en croit les résultats de l’European Social Survey391.

Par ailleurs, comme on le verra dans les sections suivantes, parmi les participants, on trouve une grande diversité en termes à la fois de perceptions et à la fois de préférences. Compte tenu du cadre méthodologique et des exigences en matière de « bonne » recherche qualitative392, cette pluralité de points de vue sur le fédéralisme et son avenir est

particulièrement importante car c’est l’objet même de cette recherche de mieux comprendre ces différentes perceptions et préférences et de les mettre en relation. En outre, l’analyse ne s’opère pas sur les variables sociodémographiques et politiques classiques393 – l’âge, le sexe, l’éducation ou encore l’identification partisane, par exemple –

mais bien sur des dimensions touchant aux perceptions et préférences – les deux grandes

en septembre 2008, peu avant le panel anversois) et, d’autre part, en raison de certaines facilités locales de recrutement, un grand nombre de personnes a répondu à l’invitation, dépassant ainsi nos attentes. Comme ce panel-test s’était bien déroulé, nous avons décidé de considérer ce panel comme le panel définitif ; ce qui nous permettait de ne pas organiser un autre panel belge francophone. En outre, confirmant la littérature sur ce sujet, l’expérience des autres terrains a confirmé qu’il n’était pas nécessaire de réunir 64 participants pour répondre à la double exigence de diversification et de saturation.

389 S’il est de coutume en sciences sociales de ne pas présenter des données en pourcentage lorsque

l’échantillon est inférieur à 100, certaines données sont présentées en pourcentage afin d’en faciliter leur lecture ; il faut toutefois garder à l’esprit la petite taille de l’échantillon (64 personnes) où chaque personne « représente » un peu plus d’un point de pourcentage.

390 Cynthia Farrar et al., « Does Discussion Group Composition Affect Policy Preferences? Results from

Three Randomized Experiments », Political Psychology 30 (2009) : 624.

391 Dont les résultats peuvent être consultés sur le site : http ://www.europeansocialsurvey.org/ (consulté le

13/04/2010).

392 Pires, « Échantillonnage et recherche qualitative : essai théorique et méthodologique », 154-159. 393 Dans ce cas, il aurait été certainement préférable de mener une recherche quantitative.

variables qui sont étudiées. Il est donc fondamental que le panel puisse réunir des participants portant des visions contrastées, voire opposées. Or, les résultats qui seront présentés ci-dessous attestent de cette diversité.

Derrière ce portrait global des participants se cache au moins une réalité intéressante qu’il faut signaler : la présence de personnes qui généralement ne participent pas à de telles expériences politiques participatives mais qui étaient présentes pour « faire plaisir à l’organisateur et/ou à l’un de ses proches ». Comme le montre le Tableau 3.1, un quart des participants (14 personnes) s’intéresse peu ou pas du tout à la politique mais est venu pour faire plaisir à l’organisateur. La présence de ces personnes contribue grandement à la diversité des citoyens réunis pour cette rencontre.

Tableau 3.1 Croisement entre S’intéresse à la politique et Raison principale de participer (en nombres réels, T2)

Modalité de réponse C’est mon devoir de citoyen Le sujet m’intéresse Faire plaisir à l’organisateur et/ou un de ses proches Total Beaucoup/Assez 3 22 12 37 Peu/Pas du tout 2 2 14 18 Total 5 24 26 55

Nombre de répondants = 55 (9 participants n’ayant pas répondu à une de ces deux questions).

Enfin, le Tableau 3.1 indique également que, pour un peu moins de la moitié des personnes présentes, la raison principale de participer n’était pas l’intérêt pour la question, mais bien une raison personnelle – ce qui constitue finalement une bonne façon de réunir des gens « non intéressés ». Le participant B9 indique ainsi « je suis venu pour faire plaisir à [l’organisateur] et tant qu’à faire, peut-être un peu mieux m’informer sur tous ces sujets, qui à la base, ne sont pas mes préoccupations ». L’évaluation « Tout à fait positive » de la journée pour 49 des 64 participants laisse néanmoins entendre que cet événement fut intéressant, même pour les personnes qui s’étaient déplacées pour des raisons non académiques.

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