• Aucun résultat trouvé

L’impulsion des économies locales

Paragraphe 2. L’amélioration des prestations publiques

A. L’appui des partenaires au développement

Du fait de leur complémentarité aux actions menées par l’État, l’appui des partenaires au développement doit s’inscrire dans une logique d’aide au développement des collectivités locales « bénéficiaires d’une politique de décentralisation, de gouvernance locale, de formation des cadres élus, d’assistance et de maîtrise d’ouvrage pour une réelle mise en place des services de proximité »321. À cette condition, la Banque Mondiale, l’Union Européenne, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la Banque Africaine de Développement (BAD), la Coopération Française, la Coopération Belge, la Coopération Italienne, la Coopération Allemande (GTZ), la Coopération Chinoise et la Coopération Japonaise ont apporté, jusqu’à ce jour, d’importantes contributions à l’essor des collectivités territoriales ivoiriennes. Des lors, nous pouvons faire l’état des lieux des actions de ces partenaires au développement pour la bonne gouvernance (1) dont l’initiative contribue efficacement à renforcer les capacités des acteurs locaux (2).

319

D. CLARK, Dictionnaire encyclopédique de l’administration publique, « Prestations de services publics » 2012, p. 670.

320

CGLU Afrique, La contribution des collectivités locales à l’Unité de l’Afrique, Dakar, le 11septembre 2015.

321

C. MONDOU, A. POTTEAU, L’action extérieure des collectivités territoriales : bilan et perspectives, L’Harmattan, p. 54.

125

1. Les actions des partenaires au développement

La réflexion sur l’impact des partenaires au développement est liée à leurs actions qui ont souvent porté sur plusieurs domaines sensibles des collectivités locales et même de l’État. Malgré la très grande diversification des intervenants de l’Aide Publique au Développement, on peut considérer leur apport « comme étant positif du point de vue de la gouvernance, dans la mesure où il fait dialoguer et travailler ensemble des acteurs hétérogènes, aux capacités et aux légitimités différentes, autour d’enjeux mondiaux »322. En Côte d’Ivoire par exemple, six domaines, à savoir : la santé, l’éducation, la culture et le sport, l’hygiène et la protection de l’environnement, le développement économique et l’alimentation en eau potable, ont fait l’objet d’une attention particulière, en raison du très grand nombre d’intervention nécessaire. Les interventions de ces partenaires ont eu lieu sous la forme de projets, notamment, le Programme de Soutien à la Décentralisation et à l’Aménagement du Territoire (PSDAT) dont l’apport financier aux collectivités territoriales, précisément à six Communes et trois Départements, de 2003 à 2011, s’est élevé à trente-trois milliards (33 000 000 000) de francs CFA, soit à plus de 50 000 000 millions d’euros. Pour le reste, c’est le Projet d’Appui à la Sécurité Urbaine (PASU) qui, grâce à des dons du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et de la Coopération Belge, a apporté des appuis financiers estimés à deux milliards de francs CFA aux Communes concernées par ce projet.

Malgré la très grande importance de ces aides, il est à relever le caractère obligatoire et imposé des investissements qui finalement constitue une réelle astreinte pour les États. Ceux-ci, pour des besoins de cohérence, ne sont pas libres d’investir dans des projets qu’ils ont personnellement développés pour les nécessités des collectivités. Par ailleurs, devant le manque de transparence possible dans les actions et les investissements, ce caractère figé prend tout son sens pour limiter tout détournement de fonds par l’État. Cependant, il peut entraver le processus de développement des collectivités axés sur les opinions recueillies de la participation citoyenne et anéantir ainsi les efforts préalablement faits à cet effet. Il pourrait aussi entrer dans les grandes listes des projets montés sans consultation des réalités du terrain

322 E. GARCIA, L’action internationale des collectivités territoriales. Un outil de développement des territoires français ?, Thèse de Géographie Aménagement, Université de Cergy Pontoise, 2013, p. 24.

126 et dont l’enjeu s’est avéré superflu pour les populations. Pour réussir ce challenge entre l’utilité des investissements et le développement des projets, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Togo plébiscitent le renforcement des capacités des acteurs locaux, en matière de négociation avec les investisseurs.

2. Le perfectionnement des capacités des acteurs locaux

Le renforcement des capacités des acteurs locaux concerne la possibilité, pour ces derniers d’œuvrer de manière plus efficace au sein des collectivités. Ces acteurs sont présents en la personne des organismes internationaux, des ONG, des coopérations interrégionales. Toujours en Côte d’Ivoire, c’est à travers la participation de ceux-ci à divers ateliers, séminaires et rencontres que certains acteurs extérieurs tels que le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la Coopération Technique Belge et l’Union Européenne ont témoigné leurs soutiens financiers. La Banque africaine de Développement quant à elle « a développé, ces dernières années, une expérience à travers ses interventions dans plusieurs pays, en particulier dans les États en transition/fragiles en matière de réformes dans la gestion des finances publiques et de développement du secteur privé »323. Au Mali, dans le cadre de ses appuis budgétaires et institutionnels, elle a aidé à « l’amélioration de la présentation des documents budgétaires, au suivi en temps réel de la situation globale d’exécution du budget de l’État et à l’impulsion d’une dynamique de développement au niveau des collectivités territoriales »324.

Pour ce qui est des Organisations Non Gouvernementales ivoiriennes, elles ont été pour la plupart créées par des Ivoiriens résidents dans les pays étrangers. Leurs apports se sont traduits par des dons d’équipements informatiques, de véhicules de liaison et de matériels médicaux ainsi que de matériels divers (vêtements et produits alimentaires). Les objectifs visés étaient de contribuer à la modernité des administrations et de renforcer leurs actions envers les populations. Aussi, les différents apports des ONG ont eu pour vocation d’aider la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté, dans l’acquisition de certaines denrées alimentaires.

323

Rapport d’évaluation de la BAD, Mali-programme d’appui a la croissance économique, EPGF/PGCL, novembre 2017, p. IV.

127 Enfin, au niveau des missions des élus locaux à l’étranger, il s’est agi d’initier, de poursuivre ou d’achever des négociations, de mettre en œuvre des partenariats existants ou encore de recevoir directement des appuis humanitaires. Pour les responsables des CT, il s’agit de réagir en chefs d’entreprises en quête d’ouverture de leur société. Dans la mesure où la volonté de se projeter vers l’extérieur permettrait de faire connaître la collectivité, ceux-ci sont appelés à développer des techniques de management qui leur seront utiles pour attirer les investisseurs et les partenaires mais encore pour maintenir les différents partenariats existants. Cette action nécessite donc une réelle implication des élus.

128

Documents relatifs