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De la démolition à la conservation : une mobilisation efficace

Vers l’instrumentalisation de la culture off dans les politiques

B. Les Frigos : un foyer de résistance

2. De la démolition à la conservation : une mobilisation efficace

a. Les associations du 91

Depuis 1985, les occupants du 91, quai de la Gare se sont constitués en association de locataires, afin de faire valoir leurs droits vis-à-vis du propriétaire, la Sncf. Cette association se présente comme une association purement de locataires c'est-à-dire qu’elle n’accepte les adhésions que des occupants ayant un bail en bonne et due forme (excluant de fait les sous- locataires, très nombreux aux Frigos, et les personnes extérieures). Ses préoccupations et ses luttes sont centrées sur la question du devenir du site du 91, quai de la Gare ; elle n’intervient quasiment pas dans les autres dossiers. Cette association est très organisée, et les membres de son bureau sont les mêmes depuis longtemps.

En 1991, face à la « menace » que constituait la Zac, un schisme est apparu entre les occupants. Une partie d’entre eux a créé une autre association : l’Association pour le développement du 91, quai de la Gare dans l’est parisien (Apld 91). Cette association a un objectif plus global d’intervention sur l’ensemble de la Zac, avec une vision générale sur la ville et pas seulement sur le devenir du site du 91, quai de la Gare. C’est une association à vocation plus politique que l’association des locataires qu’elle juge trop frileuse, en opposition très marquée avec la municipalité de l’époque (de droite) et qui tente de résister à une conception purement capitaliste de la ville99. Elle revendique beaucoup plus d’adhérents (900 personnes) que l’association des locataires, mais ses critères d’adhésion sont beaucoup plus larges ; de nombreux adhérents ne sont pas occupants du 91, quai de la Gare.

L’association était très pointue là-dessus de ne pas s’occuper uniquement du site mais de l’ensemble de la Zac, c'est-à-dire de 120 hectares. […] nous ne sommes pas focalisés sur le phénomène artiste, mais nous sommes focalisés sur le phénomène d’urbanisme. Quel genre d’urbanisme ? Pour quels habitants ? A quel prix ? Et qui a droit à la ville ?

[…] des manip’ financières très aléatoires, selon l’économie, selon la bourse, selon tout ce qu’on veut. […] c’est dans le cadre de la mondialisation, je suis hostile. Par conséquent, l’association, et ceux qui ont adhéré ont compris et ont bien voulu suivre ce raisonnement là : l’idée de ne pas s’inscrire dans une économie d’une

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Selon leur propres termes. 99

Il convient de noter l’importance de la personnalité de l’ancien président et créateur de l’Apld 91, Jean Paul Réti, qui a impulsé l’orientation politique de cette association. Beaucoup identifient Apld 91 à Jean Paul Réti. Réciproquement, il semble que J.P. Réti lui-même s’identifie à l’association et s’approprie ses missions, objectifs et actions: lors de notre entretien, il n’a cessé d’utiliser le « je », première personne du singulier pour désigner l’association.

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certaine conception. Ce n’est pas des ateliers d’artistes qu’on a maintenu, c’est un principe que nous avons défendu, d’une économie qui est différente de celle qu’ils voulaient imposer sur ce demi-hectare. Alors, je ne dis pas que tous les membres de l’association ont adhéré pour ça, beaucoup ont adhéré simplement pour garder leur outil de travail, comme on l’appelle. Néanmoins, dans toutes mes interventions, ce qui a sous tendu mon action c’était ça : dire non à des prétentieux qui pensaient pouvoir nous offrir mieux, d’après eux, et ailleurs, sans même réfléchir aux conséquences de ce qu’ils allaient faire.

Jean Paul Réti, fondateur et ex-président d’Apld 91

Malgré cette scission, les deux associations s’accordent à considérer que le 91, quai de la Gare est un site plus qu’un simple bâtiment. Ces orientations auront une grande importance lors de la concertation avec la Ville100. Elles partagent aussi l’idée que les occupants du 91, quai de la Gare sont avant tout des professionnels ayant besoin de locaux pour exercer leur activité

productive. Elles récusent l’idée que le 91, quai de la Gare serait un site « d’artistes », même si

ceux-ci sont majoritaires. Elles refusent le qualificatif d’artistes que leur attribuent tous les autres acteurs du projet dont la Semapa et la Ville de Paris ; dans tous les débats du Conseil de Paris, toutes les interventions les présentent comme des artistes. Jacques Limousin, actuel président de l’association des locataires, regrette même ne pas avoir créé une association de professionnels101. On retrouve ici une des revendications des intermittents du spectacle, professionnels de la culture, dont les revenus proviennent d’une activité précaire et incertaine. Ils mettent en avant leur compétences professionnelles et la spécificité de leur domaine d’activité, justifiant un traitement spécifique (dans le cas des intermittents, le régime d’indemnisation du chômage ; dans le cas des Frigos, les conditions d’accès à des locaux professionnels). Se présenter comme des professionnels (de l’art, de la culture ou de l’artisanat) permet également de rompre avec l’image romantique de l’artiste maudit et sans le sou, et avec celle de l’artiste compromis dans le star-système aux revenus conséquents.

En 1992, les deux associations se sont alliées à Tamtam et Ada13 pour contester devant le tribunal administratif la création de la Zac. Malgré leurs efforts et une première condamnation par le tribunal, l’opération se poursuit, et en 1993, la consultation sur l’aménagement du secteur Masséna est lancée.

b. Des interventions extérieures en faveur des occupants

(1) Le choix de l’architecte coordinateur du secteur Masséna

Le site du 91, quai de la Gare est situé au nord du secteur appelé Masséna. En 1993, une vaste consultation est lancée pour concevoir les orientations urbaines et architecturales du secteur. Cette consultation avait pour objectif d’allier la recherche d’une forme urbaine novatrice et le pragmatisme afin de concevoir un nouveau quartier urbain. Les équipes étaient invitées à réfléchir autour d’un certain nombre de thématiques :

• La lutte contre la banalisation des rues : découpage parcellaire, délimitation de coeur d’îlot ;

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Nous verrons ultérieurement qu’une troisième association a été créée (Arts Frigos), mais celle-ci intervient peu dans le cadre de la concertation. Par ailleurs, tous les occupants du 91, quai de la Gare ne sont pas membres d’une association.

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• Le rôle des rez-de-chaussée dans l’animation des rues (autre que commerciale) ; • La mixité fonctionnelle bureaux / logements ;

• Le relief: nouvelle topographie générée par la dalle ; • Les jardins et espaces verts.

Cette consultation s’est déroulée en en deux phases :

1. Phase de contenu : présentation de la démarche de travail. Il était demandé aux équipes de faire émerger les idées directrices sans faire de plan de masse

2. Phase de mise en forme : plan masse et mise en forme par une simulation.

A l’issue de la première phase, seules cinq équipes102 ont été retenues parmi les dix participantes103. Parmi les propositions, seules deux équipes prévoient la conservation possible (mais partielle) du bâtiment des Frigos : Castro et (de) Portzamparc. La proposition retenue, en 1997, est celle de l’équipe formée par Christian de Portzamparc et Thierry Huau développant l’idée de l’îlot ouvert104. Ce choix est un premier acquis pour le 91, quai de la gare puisqu’il semble garantir leur conservation.

(2) Les recommandations de la commission d’enquête publique

Après les élections de 1995, le nouveau maire, Jean Tiberi, relance la réflexion sur la Zac qui abouti en 1996, à une modification du Paz, qui commence à ouvrir les possibilités de conservation pour le 91 quai de la gare. Les recommandations formulées par la commission d’enquête publique105 accentuent ce parti pris :

4.2.8. « préserver l’environnement immédiat des occupants des « frigos » en leur

accordant dans toute la mesure du possible une partie de l’espace libre dont ils jouissent actuellement »

La commission évoque dans cette recommandation l’aménagement des abords des anciens entrepôts frigorifiques. Dans le corps du rapport et en dehors de sa recommandation de conclusion, la commission évoque aussi « la conservation du

bâtiment des Frigos et de son annexe Nord, la reconstitution d’un espace libre

structuré par le bâtiment des Frigos, et un nouveau bâtiment susceptible d’accueillir les anciens occupants de Mitjaville ».

Direction de l'Aménagement Urbain et de la Construction, 1997a (souligné par moi)

Elle propose également d’examiner en détails tous les problèmes liés à cette question du 91, quai de la Gare dans un groupe de travail spécifique au sein du comité de concertation.

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Equipes Treuttel, Garcias ; Girard, Israël, Coulon ; Castro, Denissof ; Huet, Wirtz et Portzamparc, Huau. 103

Les cinq autres équipes sont : Madec, David, Dervieux, Verjus ; OMA, Koolhaas ; Rémon, Henry, Peter, Celnikier ; Valode, Pistre, Desvignes, Dalnoky ; Ibos.

104 Leur proposition consiste à réconcilier les deux grandes théories de la composition urbaine et de l’architecture, que l’on retrouve dans le 13ème arrondissement:

• La continuité de l’espace public parisien (dessin des rues, alignement, mitoyenneté des immeubles, respect des gabarits), ce que C. de Portzamparc appelle l’Age I de la ville ;

• le Mouvement Moderne (secteur des Olympiades), ou Age II de la ville.

Il développe une sorte d’entre-deux avec l’idée de l’îlot ouvert, ou Age III de la ville, où les choix architecturaux d’un nouveau bâtiment dépendent de ceux des constructions voisines, créant ainsi une sorte d’urbanisme générique. Pour une présentation plus complète de la proposition de Portzamparc (et des autres équipes) voir : Werquin, Pélissier, 1997

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c. Le nouveau Paz de 1997 : vers la conservation des Frigos

(1) Une conjonction d’éléments favorables

Outre ce qui vient d’être dit quant aux choix d’aménagement, il convient de rappeler quelques éléments de contexte déjà évoqués qui éclairent les décisions qui vont être prises.

• En 1997, on se situe au creux du marché immobilier, tant en volume de vente qu’en niveau de prix. La perspective de réaliser de « bonnes affaires » pour la Semapa est encore lointaine (ce qui sera par contre le cas au début des années 2000).

• La crise au sein de la majorité municipale est déjà dans l’œuf : Jacques Toubon, qui n’a jamais accepté que Jean Tibéri lui soit préféré, fomente déjà son « putsch ».

• L’opposition municipale (gauche) est très ancrée dans le milieu associatif, en particulier les associations de quartier et de protection du cadre de vie, dont elle relaie les revendications au Conseil de Paris (Lidgi, 2001).

Dans ce cadre complexe, le 91, quai de la Gare devient un symbole de l’opposition, de toutes les oppositions : opposition municipale au sein du Conseil ; opposition au sein de la majorité ; opposition à la Zac.

Le Frigo devient un peu un point de focalisation de l’opposition d’un certain nombre d’associations à Paris Rive gauche. En 94-95-96, il y a des élections municipales qui se préparent, et très clairement, le Frigo focalise l’opposition à l’ancienne majorité avec le soutien de la majorité actuelle. On a dépassé un peu le simple cadre du : on cherche à voir la manière dont le Frigo peut s’insérer dans un quartier. Je veux dire : ça devient le point focal, un des éléments d’opposition qui fédère, qui cristallise cette opposition au projet de Paris Rive gauche. […] Je crois qu’il ne faut pas être naïf. C’était un des lieux qui a focalisé beaucoup l’opposition municipale. L’opposition à la municipalité précédente. […]Donc là, c’est le tollé général. Et 97, on est à trois ans des élections. Tout le monde avait à peu près compris. Oui, oh lala, j’oublie l’élément politique. Je vous raconte pas l’ambiance Toubon / Tiberi […] Moi je crois que c’était en 97. 97-98. Et puis les élections, c’était 2001. Tiberi est resté 2ans et demi. Donc là, c’était plus gérable. C’était l’explosion. Tout le monde savait bien que la droite allait perdre la municipalité. Je crois que ce n’est pas innocent cette période.

[…] Ce n’est pas très glorieux toute cette époque-là. Ca pollue considérablement le débat politique. Evidement, l’opposition municipale de l’époque s’engouffre là- dedans avec bonheur et volupté. Ce qui est parfaitement légitime aussi. Tout ça ne rend pas, ne permet pas une grande sérénité dans les débats.

[…] C’est devenu une opposition totale. Il fallait plus rien construire autour. Il fallait restituer les 4000m². Il fallait signer tous les engagements possibles et imaginables. L’immeuble de bureaux qui était devant, il fallait le couper en deux pour qu’on continue à voir la Seine. Moi, je me souviens d’un tract disant que les animaux allaient boire à l’eau et que c’était anormal d’enfermer le Frigo derrière un immeuble de bureaux. […] manifestement, le Frigo devient un enjeu de l’opposition globale à Paris Rive gauche.

Gilles de Montmarin, directeur délégué de la Semapa

Mais si le 91, quai de la Gare cristallise les oppositions, c’est également un moyen facile de s’opposer, d’être contre, sans toutefois remettre véritablement en question les principes fondamentaux de la Zac.

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(2) Le nouveau Paz

En accord avec le parti pris de l’architecte coordonnateur du secteur Masséna, la conservation du bâtiment du 91, quai de la Gare est actée en juillet 1996 par le Maire de Paris, lors de la présentation du projet de Paz modifié au Conseil de Paris :

[…] Ce quartier [Masséna] est également situé au bord de la Seine. Il a la chance d’accueillir une communauté d’artistes active, le 91 quai de la Gare, dont j’ai décidé de conserver les bâtiments et que je souhaite aider.

Délibération 8 – 1996 D. 944 (souligné par moi)

Ce sont à la fois des arguments de l’ordre du soutien aux activités présentes et de la dimension patrimoniale de la conservation de la « mémoire de l’activité industrielle du site » qui sont mis en avant (Direction de l'Aménagement Urbain et de la Construction, 1997b). Cette volonté est pérennisée dans le rapport de présentation du Paz modifié approuvé, avec une petite nuance cependant :

Au Nord-Ouest de ces bâtiments [les grands Moulins], il est prévu de conserver en grande partie l’immeuble des anciens entrepôts frigorifiques, occupé aujourd’hui par des ateliers d’artistes ; ce bâtiment est situé 91 quai Panhard et Levassor, à proximité du carrefour avec la rue de Tolbiac ; les fonctions artistiques aujourd’hui exercées dans ce bâtiment constituent un atout important pour la vie culturelle et l’animation de ce secteur.

Direction de l'Aménagement Urbain et de la Construction, 1997b : 37 (souligné par moi)

La conservation des bâtiments est devenue la conservation partielle du bâtiment des Frigos. Cette conservation est révélatrice de l’enjeu patrimonial aujourd’hui et répond à une demande sociale d’historicité dans les nouveaux projets urbains. Le bâtiment des Frigos est un symbole du quartier dont il rappelle l’histoire. Lors de la réunion du Conseil de Paris où a été approuvé le Paz modifié (en juillet 1997), les débats ont été d’ailleurs houleux. Un élu de l’opposition, Jean- François Blet106, a défendu ardemment l’idée d’une conservation totale de l’ensemble du site, « ce fanal artistique », proposant même un amendement (rejeté) reprenant les souhaits des associations :

Conformément à la recommandation des commissaires-enquêteurs, l’environnement immédiat des occupants des Frigos sera préservé, les ateliers Mitjaville seront maintenus ainsi que l’esplanade les reliant aux Frigos. Cet espace libre, lieu d’animation et d’exposition, actuellement orienté à l’Est, pourra, après la nécessaire concertation avec les associations du 91, quai de la Gare, être déplacé au Nord, ouvrant ce site artistique sur la Seine en une continuité visuelle, spatiale et créatrice.

Jean François Blet, débats sur la délibération 1997 DAUC 157-1, conseil de Paris, juillet 1997

Dans la concertation, les associations du 91 se sont longtemps attachées à cette proposition, considérée comme inadmissible par la Ville.

Un premier incendie partiel du bâtiment Mitjaville en janvier 1997 avait déjà mis le bâtiment en sursis. Un second, le 16 septembre 1997, mis en évidence les problèmes de sécurité dans ces bâtiments. Si le bâtiment des Entrepôts Frigorifiques sera conservé, les conditions de ce

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La position de cet élu est intéressante. Elu Vert (réélu en 2001), président de la Claq (Coordination et Liaison des Associations de Quartiers), Jean-François Blet a toujours soutenu les associations du 91 au Conseil de Paris. Il est représentatif d’une certaine vision de la politique et du rôle des associations que l’on retrouve aujourd’hui dans la nouvelle municipalité. Son ancrage dans le milieu associatif local lui permet d’être leur porte-parole élu lors des réunions du Conseil de Paris.

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maintien vont être longues à déterminer. Ce sera l’objet d’une concertation débutée en 1997 et toujours en cours en 2005.

d. La mise en place de la concertation

La commission d’enquête publique du Paz modifié préconisait la mise en œuvre d’un processus de concertation. Dans ce cadre, un groupe de travail « 91, quai de la Gare » a été mis en place. Alors que tous les autres groupes planchaient sur des questions transversales (déplacement, enseignement-recherche, …) ou sur des territoires en cours d’aménagement (Masséna, Tolbiac sud,…), les travaux du groupe 91 étaient centrés uniquement sur les problèmes du 91. Ce dispositif est exceptionnel : il met en lumière les rapports difficiles voire conflictuels entre les deux parties. Car très vite, la constitution de ce groupe s’est révélée « bipolaire » (outre les garants de la concertation) : d’un coté, la Ville, la Semapa, les experts ; de l’autre, les représentants des deux associations du 91. En effet, les autres associations actives dans la concertation se sont très peu engagées dans ce groupe : peu représentées, elles ont peu participé aux débats107. Ce groupe de travail s’est réuni la première fois le 2 juin 1997. Jusqu’en janvier 2002, date de la dernière réunion, il s’est réuni 16 fois, à un rythme assez irrégulier. Le dispositif s’est encore un peu plus compliqué avec la création de sous-groupes de travail (« sécurité » et « devenir ») en 1999 et 2000. Comme pour l’ensemble du dispositif de concertation, la complexité et la spécificité des procédures de concertation sur les problèmes du 91, quai de la Gare sont révélatrices des difficultés pour la Ville et l’aménageur d’intervenir sur ce secteur. D’ailleurs, le déroulement des réunions n’a pas toujours été constructif, un certain nombre de blocage sont apparus, et, le garant a parfois dû souligner le recul apporté par certaines réunions. Nous verrons par exemple que les associations du 91 ont bloqué le processus de concertation en lançant un véritable ultimatum à la Ville pour l’abandon d’un projet de rue, lors de la réunion du 12 février 1998.

Plusieurs projets ou problèmes ont été source de discussions voire (le plus souvent) de conflits lors de ces réunions. On peut les classer en deux catégories d’enjeux qui ont structurés l’ensemble des débats de la concertation sur le 91, quai de la Gare :

• Un enjeu d’aménagement : qu’est-ce que le 91, quai de la Gare ? Quelles sont ses limites ? Outre les questions liées au parcellaire et d’insertion urbaine, l’accessibilité et surtout la visibilité du bâtiment garantiraient le bon fonctionnement des activités résidant aux Frigos. En arrière plan, cela recoupe la lutte des associations pour la reconnaissance du 91, quai de la Gare comme étant un site, dépassant le simple bâtiment des Entrepôts Frigorifiques. • Un enjeu d’ordre juridique: quel statut pour les occupants? Quelle marge de manœuvre

entre le désir légitime des occupants d’avoir un statut stable et le besoin de satisfaire l’intérêt général ?

C’est autour de ces deux catégories d’enjeux que vont être exposées les difficiles avancées de la concertation, aboutissant à la situation actuelle : une impasse dont la Ville n’arrive plus à sortir…

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