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Partie III : Des objets aux sujets

Chapitre 1 : Les objets d'étude

2. Analyse des extraits

2.1. Reservoir Dogs, Autour de la table des hommes

L'extrait choisi, d'une durée de 7 minutes 15, est constitué de la première séquence du film. C'est une séquence pré-générique.

Elle réunit huit personnages masculins, interprétés par Harvey Keitel (Mister White), Tim Roth (Mister Orange), Mickael Madsen (Mister Blonde), Steve Buscemi (Mister Pink), Edward Bunker (Mister Blue), Quentin Tarantino (Mister Brown), Chris Penn (Eddie Cabot) et Lawrence Tierney (Joe Cabot).

2.1.1. Description

La scène se déroule de jour, en intérieur dans un restaurant.

Les premiers panneaux du générique sont accompagnés d'une voix off qui parle de la chanson Like

a Virgin613 de Madonna. Quand l'image survient, elle nous montre deux hommes en gros plan mais

d'emblée l'image est coupée en deux car la caméra se trouve derrière un des deux hommes dont l'épaule et une partie du dos nous cache ainsi la scène. Cette limitation diégétique au pouvoir d'observer va se reproduire à plusieurs reprises au cours de la séquence, obligeant le spectateur à se concentrer sur tel ou tel personnage qui lui est donné à voir. La caméra se met à bouger en un lent travelling circulaire de gauche à droite ce qui nous permet de découvrir peu à peu que nous sommes en présence d'un groupe de huit hommes attablés. C'est le matin comme nous l'apprend l’un d’eux :

Tome 1, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, 2005, p.8. 611 Proulx Serge, Ibid., p.8.

612 Gasharian Christian, Ibid., p.190.

« J'ai payé pour votre foutu petit-déjeuner »614 Ils ont pris leur petit déjeuner dans un restaurant dont

le décor apparaît dans les plans plus larges qui entrecoupent des gros plans sur les visages. Gros plans qui, eux servent à dresser les portraits des personnages en présence. Ainsi nous découvrons que six des personnages sont habillés de la même façon (costume noir, chemise blanche, cravate noire) alors que deux autres sont habillés différemment, le plus jeune des deux en survêtement bleu et l'autre porte une chemise noire sur un pantalon. Ces hommes, sans que l'on sache ce qui les a réuni, sont donc ensemble en train de terminer leur petit-déjeuner tout en discutant. L'action est atélique : ils discutent, fument, mangent et se disputent gentiment sur le sens de la chanson de Madonna, sur une autre chanson entendue à la radio, sur un vieux carnet d'adresses que le plus âgé a retrouvé dans un vieux blouson qu'il ne met plus ou sur le fait qu'il faille ou non donner de façon systématique un pourboire aux serveuses de restaurant. Ils ont l'air détendus, ils sourient, mangent et boivent jusqu'à ce que le plus âgé se lève et dise « La ferme !»615 Il arrête donc les discussions et

apparaît comme celui qui décide. D'ailleurs, c'est lui qui va régler l'addition et quand il revient, il ordonne : « Allez, on y va ! ». Mais on ne sait pas ce qui va se passer ensuite, ni où ils vont, ni ce qu'ils vont faire ensemble car la séquence ne nous a rien appris sur l'histoire proprement dite. On voit alors les personnages se lever, une voix off se met à parler de chansons, un fondu noir enchaîné amène sur un écran totalement noir pendant qu'une chanson commence et c'est le début du générique.

2.1.2. Analyse

La scène propose au spectateur de partager un moment qui semble convivial avec huit personnages masculins. Cette situation est importante car elle met en scène un cas exemplaire de jeu autour de la masculinité. Ces personnages sont dans un endroit neutre au sens de « hors de chez eux, hors d'une

sphère domestique », et ils sont entre eux, c'est-à-dire entre hommes. André Rauch dans son

ouvrage Le premier sexe616 a très bien montré comment, historiquement, la volonté de sauvegarder

une « différence masculine » s'est toujours accompagnée d'usages qui, s'ils ont changé au fur et à mesure que les rôles évoluaient, ont conservé des invariants, le principe de séparation (hommes d'un côté, femmes de l'autre) étant un des plus importants. L'armée avec sa chambrée, la vie étudiante avec les dortoirs de pensionnat comme les débits de boissons en tous genres ont toujours été les lieux privilégiés de l'apprentissage et de la socialisation de la masculinité. Il explique notamment que « le café ou le cabaret, où fusent des propos graveleux et égrillards, offrent une sociabilité de

refuge. »617 ce que l'on retrouve dans cette scène.

Les huit personnages vont s'affirmer comme étant très différents les uns des autres. A l'écran, on perçoit tout d'abord des différences physiques notamment liées au choix des acteurs qui incarnent ces personnages : Joe Cabot, interprété par Lawrence Tierney, est un homme d'un certain âge (une soixantaine d'années), corpulent, au crane rasé, au visage marqué et au physique intimidant, Mr. Blue, interprété par Edward Bunker, est lui aussi un homme d'un certain âge (une soixantaine d'années également), au visage ridé et aux cheveux blancs, Mr. White, interprété par Harvey Keitel, est également un homme d'un certain âge (une cinquantaine d'années), bien coiffé, bien habillé, la cravate nouée parfaitement, à la présence imposante, il mâche ostensiblement un cure-dent ce qui n'est pas sans rappeler la figure du cow-boy dans les westerns, Mr. Blonde est joué par Mickael Madsen, c'est un homme d'une quarantaine d'années, au physique fort et à l'attitude virile, Mr.

614 « I paid for you goddam breakfast.. » 615 « Shut up ! » « Let's move ! » 616 Rauch André, Le premier sexe, Ibid. 617 Rauch André, Le premier sexe, Ibid., p.256.

Brown, interprété par Tarantino lui-même, avec sa coiffure seventies, est le bavard de la bande, il gesticule et monopolise la parole, Mr. Pink, interprété par Steve Buscemi, est plus jeune, plus petit et plus fin physiquement, de même que Mr. Orange, interprété par Tim Roth, enfin Eddie, joué par Chris Penn, est un homme jeune, au physique un peu rond, qui, avec son haut de survêtement bleu et son pendentif qui pend sur sa poitrine velue, paraît plus détendu et plus jovial que les autres. Ils incarnent donc tous un type d'homme différent et ce n'est pas le costume noir avec chemise blanche que six d'entre eux portent qui suffit à les rendre semblables. Ce costume au contraire fait ressortir les vêtements des deux personnages habillés différemment, Joe Cabot et Eddie, et va servir de marqueur pour indiquer qu'ils ont un autre rôle dans le groupe. Ce que l'on observe en effet, c'est évidemment que chacun joue un rôle au sein de la bande et qu'il va s'agir pour chacun d'imposer ce rôle qu'il a à jouer.

Très vite, ce sont des rapports de force, fussent-ils joués sur un ton amical, qui vont s'instaurer et c'est une mise en scène de la domination masculine qui va se mettre en place. Bien qu'assis au tour d'une table ronde (ils sont donc tous « à égalité »), les personnages vont par leurs différentes attitudes faire montre de leur présence masculine et attester devant les autres de leur virilité. Mr. Blue fume un gros cigare et n'hésite pas à interrompre les autres, Mr. Blonde s'impose comme celui qui peut résoudre tout problème par la violence, Mr. Pink est celui qui désobéit (il refuse de donner un pourboire alors que tous les autres le font), Joe est celui qui décide et Mr. White celui qui s'oppose (il prend le carnet de Joe et refuse de le lui rendre).

La mise en scène de la parole, si importante dans cette scène logocentrée, va être également un processus d'organisation de la domination. Prendre la parole, c'est une manière de s'imposer et certains personnages vont l'utiliser pour se démarquer et prendre une forme de pouvoir sur les autres. Les plus emblématiques de ce processus sont Mr. Brown et Mr. Pink. Mr. Brown monopolise la parole durant toute la première partie de la scène. Il tient à parler et le fait savoir : « Eh, la ferme

vous tous ! J'essaie juste de vous expliquer là. » ou « Laissez moi vous dire...»618 Mr Pink va s'en

emparer dans la deuxième partie de la scène. Mais les autres ne seront pas en reste. Les personnages ne cessent de s'interrompre à tel point que, par moment, celui qui parle ne sait plus où il en est : «

Vous me faites perdre le fil de mes pensées »619 s'exclame Mr. Brown. La parole est une façon de

décentrer l'attention et de déconcentrer celui qui parle, autant de moyens pour prendre le pouvoir sur les autres. Si les personnages tiennent tant à s'exprimer, c'est que « Comme la rhétorique,

l'éloquence est masculine. »620 Ce qui est d'autant plus important quand il n'y a pas d'action et il n'y

a pas effectivement ici d'action à proprement parler, celle-ci est tout entière dans la parole dite. Dans cette scène, en fait, tout se joue par la parole (comme souvent d'ailleurs dans la filmographie tarantinienne) et surtout la domination masculine.

L'idée est de s'imposer par son point de vue même s'il porte sur un sujet à priori insignifiant. L'altercation entre Joe et Mr. White est en ce sens édifiante. Joe est à l'écran celui qui va incarner la figure du chef. C'est lui qui interrompt les autres personnages, c'est lui qui paye et c'est lui qui donne les ordres : « Je m'occupe de ça, vous, les gars, vous laissez le pourboire. . »621 Il va obliger

Mister Pink à donner un pourboire en dépit de son refus de départ : « La ferme! Crache ton dollar,

espèce d'enfoiré, j'ai payé pour ton putain de petit-déjeuner. »622 Mais en même temps, il va passer

la séquence à chercher dans son carnet d'adresses le nom d'une jeune fille à tel point qu'il va finir par agacer Mr. White : « J'en ai marre d'entendre ça, Joe ! »623. Ce dernier va lui retirer le carnet des

618 « Hey, fuck all that, I'm making a point here... » ou « Let me tell you... » 619 « You're gonna make me lose my train of thought »

620 Rauch André, Ibid., p.34.

621 « I'll take care of this, you guys leave the tip »

622 « Shut up ! Cough up the buck, ya cheap bastard, I paid for you goddam breakfast . » 623 « I'm sick of fuckin hearin it Joe ! »

mains d'un geste vif, le mettre dans sa poche et dire : « Je te le rendrai en sortant. »624», à quoi

l'autre répond : « Comment ça, tu me le rendras en sortant ? Donne le moi tout de suite ! »625 ce

que Mr. White va refuser de faire : « J'ai bien peur d'être obligé de la garder. »626 Le problème n'est

pas tant de savoir qui va garder ou non le carnet de notes mais bien de savoir qui aura le dessus sur l'autre. Et oser affronter le chef, c'est se mettre en position de prendre le pouvoir ce que seul Mr. White osera faire.

Les autres personnages semblent reconnaître et respecter la position de supériorité de Joe. Ils ne contestent pas sa domination, au contraire, ils s'y plient. Ainsi à un moment donné, Mr. Blonde dira : « Joe, tu veux que je le flingue pour toi ? »627, montrant bien qu'il accepte d'effectuer les

tâches les plus brutales (tuer un homme) à sa place (pour lui) et sous ses ordres (il lui demande). Quant aux autres, ils apparaissent souvent dans la scène comme infantilisés. Si les paroles de Mr. Blonde placent pour la première fois dans le film un vocabulaire attendu (un vocabulaire de gangster), on voit à d'autres moments le personnage s'amuser à faire des ronds de fumée avec sa cigarette ou faire semblant de tirer sur un de ces acolytes en utilisant ses doigts comme s'il s'agissait d'un revolver, attitude qui n'est pas sans rappeler les enfants jouant aux cow-boy et aux indiens ou aux gendarmes et aux voleurs. Si à l'image, on est face à un groupe d'hommes, leur attitude les rapproche parfois plus d'un groupe d'adolescents. Ils agissent comme des enfants : ils jouent, ils s'amusent, ils se lancent de la nourriture, ils semblent complices ce qu'ils sont donc au sens propre comme au sens figuré. D'ailleurs juste après la scène où Mr. Blonde fait semblant de tuer Mr. White, on entend la voix off du présentateur radio qui annonce : « It was the Partrigde Family » comme si tout ce qu'on venait de voir nous était à posteriori annoncé comme un épisode de cette série télévisuelle américaine628 qui raconte les aventures quotidiennes d'une famille. Le rôle patriarcal de

Joe (c'est lui qui paye le repas) est mis en valeur par l'attitude des autres personnages. « L'homme

est aussi un enfant qui joue à l'homme. »629 écrit Pierre Bourdieu.

Mais plus que tout, ce sont leurs sujets de conversation qui vont mettre à jour la problématique de la masculinité. En les écoutant attentivement, on s'aperçoit qu'ils ne parlent que de femmes. Joe passe son temps à parler de Toby, « cette petite chinoise »630 dont il a oublié qui elle était ainsi que son

nom de famille. Mr. Brown, avec quelques autres, parlent du sens de la chanson Like a Virgin de Madonna en lui donnant un caractère clairement sexuel. Pour lui cette chanson est « l'histoire d'une

fille qui est mordue pour un mec qui a une super queue. Cette chanson, c'est une métaphore sur les grosses queues»631. Pour Mr. Blonde, c'est au contraire : « l'histoire d'une fille qui est très vulnérable. Elle a été baisée à plusieurs reprises et là, elle tombe sur ce type qui est très sensuel. »632 Dans le premier cas, la fille est pensée comme aimant le sexe et l'homme est vu

uniquement comme celui qui a « une grosse queue ». Nous ne sommes plus là dans la métaphore mais dans la synecdoque. L'homme est symbolisé par son pénis autant qu'il en est réduit à cet organe qui doit être « grand » et exagérément fort : « Cet enfoiré est comme Charles Bronson dans

la Grande Évasion. Il creuse des tunnels. »633 Mr. Brown met en exergue un des lieux communs les

plus courants : « L’on met habituellement en avant, quand on parle des hommes, le registre de la

624 « I'll give it back when we leave . »

625 « Whaddaya mean, give it to me when we leave, give it back now ! » 626 « I'm afraid I'm gonna have to keep it.»

627 « Joe, you want me to shoot him for you ? »

628 The Partridge Family, célèbre émission télévisée américaine, diffusée aux États-Unis entre 1970 et 1974 sur la chaîne ABC.

629 Bourdieu Pierre, La domination masculine, Ibid., p.106. 630 « that little china girl »

631 « About a girl who digs a guy with a big dick. The whole song is a metaphor for big dicks. »

632 « About a girl who is very vulnerable and she's been fucked over a few times. The she meets some guy who's really

sensitive. »

performance. L’homme est Phallus. »634 écrivent Annie Roux et Gisèle Harrus-Révidi. Un phallus dont la puissance est tellement fantasmée que les conséquences sont que la femme souffre : « Elle

ressent quelque chose qu'elle n'avait pas senti depuis longtemps. La douleur. » et « C'est douloureux. Ça lui fait mal. »635. Mais la femme est supposée bien entendu aimer ça. Dans le second

cas, la fille est vulnérable, elle a donc besoin d'être protégée et l'homme va apparaître comme celui qui peut l'épauler et qui est qualifié de sensuel ; il incarne donc la force et la tendresse à la fois. Les deux conceptions faisant apparaître des représentations totalement archétypales de la féminité et de la masculinité. Seul le rapport sexuel qui « apparaît comme un rapport social de domination »636

semble être pris en compte dans leur relation et dans les deux cas, « il est construit à travers le

principe de division fondamental entre le masculin, actif et le féminin, passif, et (..) ce principe crée, organise, exprime et dirige le désir, le désir masculin comme désir de possession, comme domination érotisée et le désir féminin comme désir de la domination masculine, comme subordination érotisée, ou même, à la limite, comme reconnaissance érotisée de la domination. »637

comme l'explique Pierre Bourdieu.

Puis Eddie va parler d'une émission radio qu'il écoute le week-end et d'une chanson en particulier dont il vient de saisir le sens. Il cite le titre de la chanson, The Lights Went out in Gorgia638. Pour un

spectateur européen, ce titre ne sera sûrement pas parlant mais pour un certain nombre de spectateurs américains, il va résonner comme une nouvelle mise en abyme. En effet, cette chanson raconte l'histoire d'une fille qui, elle même, raconte l'histoire de son frère : celui-ci revient chez lui après un voyage et il rencontre dans un bar son meilleur ami, Andy qui va lui apprendre que sa femme voit un autre homme, en ville. Andy se souvient alors que lui-même a couché avec la femme de son ami. Il s'agit donc dans ce cas d'exprimer les relations entre homme et femme toujours sous l'angle de la sexualité doublée ici de l'idée de la trahison puisque la femme dont il est question dans la chanson trompe son compagnon.

Dans tous les cas évoqués, l'hétérosexualité est de mise et doit être revendiquée en tant qu'elle est «

Aujourd'hui, l'un des caractères les plus évidents de la masculinité »639 selon Elisabeth Badinter.

Un peu plus trad, la discussion se centre sur les serveuses et va résonner de lieux communs : « Serveuse, c'est le premier travail que peut avoir une femme non diplômée dans ce pays. .» dit Mr. White. Il continue : « C'est le travail que n'importe quelle femme peut obtenir et grâce auquel elle

peut vivre »640 Les femmes dans ces propos sont ramenées à une obligation de servir, le seul métier

accessible étant celui de serveuse. On retrouve là une certaine forme de victimisation des femmes qui ne peuvent vivre que grâce au pourboire : « Et la raison, c'est qu'il y a les pourboires. »641,

pourboire qui est ici donné par des hommes, énième trace de la domination masculine dans la scène. Le pourboire vient aussi symboliser le fait que les femmes sont ancestralement considérées comme des éléments monnayables entre les hommes. Ce qui permet d'ailleurs au personnage d'Eddie de supposer que les relations sexuelles avec une femme sont également facilement monnayables : «

...qu'elle t'emmène dans la cuisine et qu'elle te suce ? Je donnerais plus de douze pour cent pour ça ! »642

634 Roux Annie, Harrus-Révidi Gisèle, « Avant Propos », Champs Psy, 2011/1, dossier « Le Corps des hommes », n°59, p.11.

635 « She's feeling something she ain't felt since forever. Pain. » et « It hurts. It hurts her. » 636 Bourdieu Pierre, La domination masculine, Ibid., p.37.

637 Bourdieu Pierre, Ibid., p.37.

638 The night the lights went out in Georgia, chanson interprétée par la chanteuse américaine Vicky Lawrence en 1973. 639 Badinter Elisabeth, XY. De l'identité masculine, Ibid, p.149.

640 « Waitressing is the number one occupation for female non-college graduates in this country » ; « It's the one job

basically any woman can get and make a living on . »

641 « The reason is because of tip. »

Dans leurs conversations, c'est donc surtout l'affirmation de la masculinité qui est en jeu. Les relations entre ces personnages masculins ne sont que des relations de pouvoir. La domination masculine opère entre eux, y compris par les discours qu’ils échangent et dont les femmes et la sexualité sont l’unique objet. Ils doivent jouer chacun à être un homme. Ils sont sous le regard des

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