• Aucun résultat trouvé

Partie II : Oser faire un pas de côté

Chapitre 4 : Étude de la filmographie de Q Tarantino, mise en scène du Genre

2. Masculinités, féminités

2.4. Un trouble dans le genre ?

2.4.2. Rôles féminins

Les personnages féminins vont s'engouffrer dedans et venir mettre encore un peu plus de trouble dans les concepts de féminité et masculinité. Le cinéma de Quentin Tarantino en mettant en scène des personnages féminins s'emparant des attributs de la masculinité et ce faisant, de sa force et sa puissance, offre des modèles différents.

La figure de la guerrière, incarnée par Beatrix, O'Ren Ishii, Gogo, Vernita Green dans Kill Bill mais également le second groupe de filles dans Death Proof, ou même des personnage féminins comme Jackie Brown qui vont lutter pour leur liberté et, à la fin, préférer celle-ci à l'amour, proposent de nouveaux modèles d'identification aux publics de ces films. Beatrix dans Kill Bill qui marche coûte que coûte vers son but en éliminant physiquement tous les adversaires qui se présentent à elle, « incarne un fantasme de puissance habituellement réservé aux héros masculins. »527 note Yvonne

Tasker. Elle explique que ces héroïnes, elle prend l'exemple de S. Weaver dans la série des Aliens, expriment une « transgression des divisions sexuelles normales – qu'on pense à l'image de Weaver

avec un enfant sur un bras et une arme à l'autre. »528. On retrouve bien cette image à la fin de Kill Bill quand on voit Beatrix quitter la maison de Bill avec sa fille dans les bras mais son katana

toujours dans le dos. C'est également cette lecture que proposent Fabienne Malbois et Jelena Ristic dans leur article « Beatrix Kiddo : la mariée était en noir alias la maman et le sabre du scorpion ». Les deux auteures considèrent en effet que ce film est « le récit de la fabrication d'une histoire

épique et la création d'un héros fondateur, figure matricielle d'un nouvel ordre social dont le mode d'institution, via la transmission de savoirs guerriers ancestraux et du motif de vengeance, s'appuie exclusivement sur le féminin, plus précisément sur des rapports de génération qui mettent en relation des mères et des filles. »529 Elles précisent encore : « Au terme du film, et de sa quête, notre héros a retrouvé sa fille, élevée par son père, vivante et pourra enfin abandonner sa vie de tueuse professionnelle pour se consacrer à une maternité qu'elle avait choisie... »530 Or, si nous

considérons avec les deux auteures que Beatrix peut effectivement incarner une figure féminine différente que celle habituellement portée par le cinéma populaire, c'est bien le fait qu'elle lutte pour cette maternité dont elle a tété privée qui nous semble, au contraire de ce que l'article avance, être une limite au processus de renouvellement. Nous reviendrons sur ce concept de la maternité mais, dans ce cadre précis, il nous paraît enfermer l'héroïne dans le cadre rassurant des schémas patriarcaux qui veulent qu'une femme soit forcément une mère. Qui plus est, nous contestons l'idée que cette maternité soit « choisie », rien ne nous permet de l'affirmer. Certes dans le film, c'est parce qu'elle se sait enceinte que Beatrix décide d'arrêter sa carrière de tueuse et de s'enfuir mais nous proposons d'analyser cette décision justement comme une adaptation de l'héroïne aux attentes patriarcales. Beatrix tient tête à un monde d'hommes et sera rattrapée in extremis par l'amour maternel car « la non-conformité de genre est en soit une source d'anxiété sociale qu' elle soit ou

526 Neveu Éric, « Gérer les coûts de la masculinité ? Inflations mythiques, enjeux pratiques », Boys don't cry ! Les

coûts de la domination masculine, Ibid., p.129.

527 Tasker Yvonne, « Criminelles : Thelma et Louise et autres délinquantes », Ibid., p.95. 528 Tasker Yvonne, Ibid.

529 Malbois Fabienne, Ristic Jelena , « Beatrix Kiddo : la mariée était en noir alias la maman et le sabre du

scorpion », in Le héros était une femme... Le genre de l'aventure, Bilat Loïse, Haver Gianni (sous la direction de),

Lausanne, Antipodes, 2010, p.166.

non liée à l'homosexualité»531. Pour ne pas être trop inquiétante, elle doit donc obligatoirement

devenir mère et montrer que si elle tue, c'est pour récupérer son enfant. Mais dans le même temps, Beatrix est soumise à sa fonction de tueuse et elle n'a pas le choix selon Bill : «Tu es une tueuse

née ! »532. Comme toutes les grandes héroïnes tragiques, celle-ci ne peut échapper à son destin et

c'est pour avoir tenté de se soustraire à son sort qu'elle a été punie. « Tu aurais porté le costume

d'Arlène Plympton mais tu es née pour être Beatrix Kiddo. Et tous les matins, quand tu te lèves, tu ne peux être que Beatrix Kiddo. Tu fais partie des tueurs. Tu fais partie des tueurs nés. Tu es faite pour ça et tu ne changeras jamais. Vivre à El Paso, travailler dans un magasin de disques d'occasion, aller au cinéma avec Tommy, découper des bons de réduction, c'était une façon de te faire passer pour une abeille ouvrière, une façon de t'intégrer à la ruche mais tu n'es pas une ouvrière, tu es une guerrière, une combattante. Tu aurais beau boire des bières, organiser des barbecues dans ton jardin, prendre quelques kilos, rien, jamais ne fera de toi ce que tu n'es pas! »533

explique Bill. Son discours semble bien dire que la féminité est portée comme un costume, « un

costume que la femme porte maladroitement et qui souvent ne lui va pas »534. La féminité de Beatrix

serait feinte ou plutôt entièrement construite par son jeu dans la société. Bill évoque la question du corps, « prendre quelques kilos » car Beatrix est un personnage au corps androgyne, très grande, très mince, sans formes féminines. Prendre quelques kilos serait s'assurer que le corps se mette à correspondre au Genre. Du coup, on comprend que si sa vocation irrépressible est d'être une tueuse, Bill sous-entend qu'elle ne peut pas être une mère ; les deux semblent incompatibles : « Comprends

moi bien, je pense que tu aurais fait une merveilleuse mère mais tu es une tueuse ! »535 Le

personnage féminin ne peut pas être à la fois une mère et une tueuse. Par contre, Bill qui a donc élevé leur fille peut être les deux. Rien ne nous dit dans le film qu'il a arrêté son métier de tueur pour élever BB au contraire puisqu'il dit lui même à Beatrix à la fin du film : « Je suis un tueur, un

meurtrier sans pitié, tu le sais ! »536. Le personnage féminin se doit de faire un choix ce qui n'est pas

le cas du personnage masculin. Pour Beatrix, le destin est d'être éternellement une tueuse puisque quand elle récupère enfin une identité (dont elle est privée tout au long du volume 1 et dans une bonne partie du volume 2, son nom étant symboliquement remplacé par un bip sonore ou par des surnoms multiples), nous apprenons qu'elle s'appelle Kiddo (a kid, un enfant), elle doit donc rester une enfant et ne peut pas devenir mère. C'est inscrit dans son propre nom de famille. Pourtant l'annonce de la grossesse va bouleverser la vie de Beatrix : « Avant que ce test ne vire au bleu,

j'étais une femme, j'étais ta femme, j'étais une tueuse et je tuais pour toi. (…) Mais, une fois que ce test avait viré au bleu, il n'était plus question que je fasse ce genre de choses, c'était fini parce que j'allais être maman... »537 Le changement quasi miraculeux et totalement viscéral est immédiat. Le

personnage dit bien qu'avant, elle était une tueuse, « la femme la plus dangereuse du monde... »538 et

que l'instant d'après, elle n'est plus qu'une mère. Elle est soit l'un, soit l'autre ; nous comprenons qu'elle n'imagine pas un instant être les deux. Le pire étant qu'il ne puisse exister de bonheur dans la maternité puisque celle-ci enferme définitivement le personnage féminin dans un rôle qu'elle ne

531 Crémieux Anne, « Tomboys, trans et Drag kings : la masculinité travestie et les limites de la Queer attitude»,

CinémAction, n°143, 2012, p.127.

532«You're a natural born killer !»

533 « You would have worn the costume of Arlene Plympton but you were born Beatrix Kiddo. And every morning when

you woke, you'd still be Beatrix Kiddo.(...) I am calling you a killer ; a natural born killer. You always have been and you always will be. Live to El Paso, work in a used record store, go to the movies with Tommy, clipping coupons, that's you tryin to disguise yourself as a worker bee, that's you trying to blend in into the hive but you're not a worker bee, you're a renegade killer bee. And no matter how much beer you drink or barbecue you ate, or how fat your ass got, nothing in the world would ever change that. »

534 Penley Constance, « Féminisme, théorie du cinéma et machine célibataire», CinémAction, n°67, 1993, p.33. 535 « Don't get me wrong, I think that you would have made a wonderful mother but you're a killer ! »

536 « I'm a killer, a mercilessly murderer, you know it ! »

537 « Before the strip turned blue, I was a woman, I was your woman ; I was a killer, I killed for you... (…) But once

that strip turned blue, I could no longer do any of those things, not anymore. Because I was gonna be a mother. »

peut quitter. Elle se retrouve « réduite » à son rôle maternel qui devient chez elle un gage de normalité. Sa masculinité était le résultat d'une nécessité et pas d'un désir personnel. Sa féminité sera imposée par son statut de mère. Ce qui nous semble être clairement un frein à la proposition selon laquelle cette héroïne serait réellement une mise en cause des rapports de Genre. Beatix offre un nouveau modèle d'identification mais le travail du film consiste encore à la ramener coûte que coûte vers un schéma pariarcal.

De même, un autre personnages du film est présenté comme étant en lutte contre cette domaination masculine. Il s'agit d'Elle Driver. Quand celle-ci apparaît pour la première fois, dans le volume 1 du film Kill Bill, elle se rend à l'hôpital dans lequel se trouve Beatrix plongée dans le coma. Son apparition rend le personnage d'emblée énigmatique puisqu'elle est filmée de dos mais on voit très bien qu'il s'agit d'une femme à l'allure élancée et avec de grands cheveux blonds. Elle s'avance dans l'hôpital et en dépit de son sifflement et du bruit de ses talons hauts, personne ne semble prêter attention à elle, comme si personne ne la voyait ni ne l'entendait. Sa présence est fantomatique. Elle tient à la main un grand parapluie rouge fermé. Un gros plan met en valeur ses talons aiguilles, signes d'une ultra-féminité, puis un second gros plan montre sa main gantée de blanc qui se crispe sur le manche du parapluie. Puis on aperçoit son visage anguleux et surtout un bandeau sur son œil droit. Ce personnage, extrêmement féminin dans son allure, possède donc d'emblée deux attributs étonnants car masculins : elle siffle comme un cow-boy et porte un bandeau comme un pirate. Soudain elle ouvre une porte sur sa gauche et s'engouffre dans une pièce. Elle Driver, va se déguiser en infirmière. D'abord, elle va enlever ses gants, puis enfiler des bas blancs, puis boutonner une blouse et au fur et à mesure qu'elle remonte, assemblant un à un chacun des boutons, le plan se fait plus serré jusqu'à finir sur un très gros plan des bouts de doigts fermant le bouton. C'est un streap- tease à l'envers pourrait-on dire. La tueuse, Elle Driver, possède tous les attributs négatifs de la féminité : pour tuer, elle doit se déguiser (ce qui n'était absolument pas nécessaire sur le plan du récit puisque personne ne la remarque ni ne prête attention à elle) et c'est par l'empoisonnement qu'elle va donner la mort. Son surnom dans le groupe est d'ailleurs « California Moutain Snake », un serpent, donc un animal qui tue par son venin, et en prenant souvent ses ennemi par traîtrise. Une femme ne tue pas de ses mains. Mais elle n'hésitera pas à tuer une autre femme qui est une proie facile puisque plongée dans le coma et elle tue la nuit, en trompant, en se travestissant car «

Comme nombre d'héroïnes de films noirs, son seul pouvoir vient de sa capacité à manipuler sa propre image. »539 Elle ne pourra donc à aucun moment atteindre le statut d'héroïne car elle ne lutte

pas d'égal à égal et ne se met pas en danger. Enfin, le Volume 2 du film nous montre comment Elle Driver est elle aussi un personnage féminin que l'on peut considérer comme fabriqué par Bill. Elle est un double de Beatrix. Elles se ressemblent physiquement, grandes et blondes toutes les deux. Mais contrairement à Beatrix au corps androgyne, Elle Driver est fortement sexualisée que ce soit dans son costume d'infirmière dans le premier volet ou en costume noir mais avec un chemisier blanc très décolleté qui laisse entrevoir sa poitrine dans le Volume 2. Elles ont des points communs : Bill d'abord qui est à la fois leur maître et leur amant. Elle est à la fois aux ordres et aux petits soins pour Bill : dès qu'il appelle, elle répond quelle que soit la situation dans laquelle elle se trouve. Et elle a la nécessité de sentir qu'il a besoin d'elle comme le montre son insistance à le rejoindre après la mort de Budd : « Non, non... Tu as besoin de moi. Ne bouge pas. J'arrive. »540 Elle en est

amoureuse mais c'est lui le maître, c'est lui qui domine, qui lui dit ce qu'elle doit faire ou ne pas faire. Elles ont également Paï Meï en commun puisque l'on apprend que, comme Beatrix, Elle a suivi les enseignements du maître chinois. Lorsqu'elles combattent l'une contre l'autre, un flash- back montre Elle auprès de Paï Meï : elle est habillée de bleu comme Beatrix.

539 Doane Mary-Ann, « Gilda : strip-tease épistémologique », 20 ans de théories féministes sur le cinéma,

CinémAction, n°67, Ibid., p.28.

Cependant elles sont en fait très différentes. Elle Driver est une traîtresse : elle ment, elle tue en empoisonnant. Plus que tous les autres, elle porte bien son surnom de California Moutain Snake. Elle voulait tuer Beatrix par une seringue empoisonnée, elle tue Budd grâce à un serpent et elle a tué Paï Meï par des têtes de poissons empoisonnées. Elle incarne donc une figure de femme fourbe, trompeuse et traître. Elle utilise une arme qui, depuis l'Antiquité, est considérée comme une arme féminine, le poison. C'est une arme barbare, qui montre la lâcheté de celui qui l'utilise et qui se rattache à la magie et à la sorcellerie. On voit comment, alors qu'elle a lâché le serpent dans la caravane de Budd, elle s'y déplace sans sembler craindre le moins du monde la morsure de l'animal. Comme le poison est aussi toujours associé au médicament, « pharmakon » en grec, c'est un produit ambivalent et ceux qui l'utilisent le sont également. D'autant qu'Elle empoisonne par deux fois en utilisant des animaux, les poissons et le serpent. Le serpent qu'elle va d'ailleurs utiliser pour tuer Budd est un Black Mamba. Or Black Mamba est le surnom de Beatrix au sein du clan. On voit comment Elle tente de se substituer à l'héroïne, comment elle tente de s'emparer de son pouvoir. De plus le serpent est fortement symbolique : il mue, donc en quelque sorte, il renaît, ce que Beatrix ne cesse de faire tout au long des deux volumes, puisqu'elle ne cesse de changer de lieu, de vêtements et d'identités. Sans oublier que le serpent est quand même le symbole du mal. Or Elle Driver est un personnage féminin fantasmé, inspiré des figures féminines des films de vengeance du cinéma allemand et suédois des années 60. Elle est l'archétype de la femme fatale du film noir, à la fois fascinante et dangereuse. Elle séduit mais sa séduction est toujours synonyme de pièges et d'artifices. Or si la femme fatale n'est pas toujours criminelle, dans le film noir, la femme criminelle est toujours une femme fatale, avec le sexe et l'argent comme corollaires ambigus. Elle apporte d'ailleurs et sans la moindre difficulté une mallette contenant un million de dollars à Budd.

Elle est donc très différente de Beatrix. Contrairement à elle, elle ne va pas du tout respecter Paï Meï qu'elle insulte et qu'elle va tuer. Mais son irrévérence envers le maître va lui coûter cher car nous apprenons au cours de ce volume que c'est pour la punir que Paï Meï lui a arraché un œil. C'est donc une femme très sexy, grande, blonde au corps élancé mais surtout au corps mutilé. Un corps mutilé par un homme qui la transforme définitivement en un cyclope, la femme-Polyphème, donc une figure monstrueuse. Cependant, comme Beatrix, elle aura besoin de s'emparer, dans ce volet, d'attributs masculins. Elle arrive chez Budd au volant d'une voiture sportive qu'elle conduit à vive allure, une Pontiac Firebird Trans Am de 1979, noire avec un grand aigle doré sur le capot, le Screaming Eagle, une voiture plutôt masculine qu'elle conduit au milieu d'un espace désertique avec une route infinie, semble-t-il, donc dans ces grands espaces habituellement réservés aux hommes. Quand elle arrive chez Budd, elle descend de voiture et un plan la filme de dos. On voit qu'elle porte un costume noir, celui des gangsters (du film noir à Réservoir Dogs) ainsi que des santiags noires, comme Bill ou Budd. Elle va aussi chercher à s'emparer du sabre de Beatrix. C'est d'abord le sabre lui même qui l'intéresse car on comprend qu'elle n'en possède pas. Or au sein du clan, il y a ceux qui ont « un Hatori Hanzo» et ceux qui n'en ont pas. Il y a une hiérarchie entre les tueurs symbolisée par le sabre. Elle Driver appartient à la seconde catégorie. Elle n'hésitera donc pas à payer pour en avoir un. Elle a besoin des attributs masculins pour, elle aussi, en gagner la force symbolique. Cette femme qui a tué le vieux sage a montré que la mort du maître est le signe d'une révolte nécessaire des femmes sur les hommes, des élèves sur les maîtres, du réel sur le mythe. La cigarette qu'elle fume ostensiblement pendant son entrevue avec Budd est aussi un symbole de sa volonté d'émancipation. Sauf qu'Elle Driver n'est pas une femme libre. «La femme fatale l'est aussi

pour elle même. Frustrée et criminelle, mi-dévoreuse, mi-dévorée, désinvolte et traquée, elle tombe victime de ses propres pièges.» 541 Elle pense que sa capacité à tromper les autres (elle mentira

même à Bill en lui disant que Beatrix a tué Budd alors que c'est elle qui l'a empoisonné) la rend supérieure mais la possession du sabre nous montre le contraire. Bill qui a son propre sabre Hanzo en a offert un à Budd et Beatrix a vu le forgeron fabriquer pour elle le plus beau sabre de sa carrière.

541 Borde Raymond, Chaumeton Étienne, Panorama du film noir américain (1941-1953), Paris (Ed. De Minuit, 1955),

Documents relatifs