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108 DYNAMIQUES TERRITORIALISÉES DU CHAMP DE L’INTERMÉDIATION / ÉTUDES ET RECHERCHES

L’ACCOMPAGNEMENT DES BÉNÉFICIAIRES DU RSA

108 DYNAMIQUES TERRITORIALISÉES DU CHAMP DE L’INTERMÉDIATION / ÉTUDES ET RECHERCHES

la mobilisation du Bureau d’information jeunesse (BIJ) qui a obtenu un label lui permettant de travailler sur l’emploi.

Le statut de cette structure RSA, financée par le département mais dont le personnel dépend de la mairie rend parfois difficile l’articulation entre les objectifs imposés par le département et les orientations de la politique de la ville. La nouvelle majorité

municipale issue des rangs des « républicains » semble manifester une relative défiance à l’égard de cette structure RSA issue d’un département de gauche. Il n’est du reste pas certain que la ville du territoire 2 conserve à l’avenir ce projet de ville.

Sous l’ancienne majorité municipale, un point d’équilibre avait pu être trouvé entre les attentes de la ville et celles du département à travers des actions concrètes. Tel ce forum insertion piloté par le projet de ville qui s’adressait initialement uniquement aux publics allocataires du RSA et qui s’est ensuite ouvert à tous les publics en insertion de la ville. L’ancienne majorité municipale avait également incité la structure RSA à rechercher des financements supplémentaires auprès des Contrats Urbains de Cohésion Sociale (CUCS) pour monter des actions d’insertion orientées vers l’emploi. Plusieurs actions de formations ont ainsi pu être montées : formation de mise à niveau informatique via un centre de formation sollicité par la structure RSA, des ateliers de redynamisation, des formations linguistiques à visée professionnelle (correspondant mieux nous a-t-on dit aux profils des publics de la ville que celles retenues dans le cadre du PDI du

département). Sur l’illettrisme, un groupe de travail avait été mis sur pied. Il rassemblait la structure RSA mais également le centre social de la ville et la maison de l’emploi pour concevoir le type d’action de formation à monter compte tenu des profils bien connus des personnes et mobiliser ainsi rapidement le public des allocataires susceptibles de pouvoir en bénéficier. Cette période semble être décrite comme un âge d’or par la responsable de cette structure RSA, dont la structure aurait acquis un rôle central dans la dynamique partenariale de la ville.

Depuis l’arrivée de la nouvelle majorité municipale, le forum insertion n’a pas été renouvelé et la structure RSA ne connaît pas encore les orientations de l’actuelle municipalité.

La période actuelle est marquée par une incertitude quant à l’avenir de cette structure RSA. Sa disparition aurait sans doute pour conséquence de déstabiliser le réseau des accompagnateurs des allocataires du RSA

dans un contexte marqué de surcroît par la fermeture du Pôle insertion de la Maison de l’emploi. Il est clair que dans de telles conditions le suivi des bénéficiaires risquerait d’en pâtir. La question est donc de savoir où iront les allocataires du RSA autrefois suivis par ces deux structures. Quelle sera la position du Conseil départemental, de Pôle emploi, de la municipalité du territoire 2 pour offrir une alternative à ces fermetures de structures et maintenir l’offre d’accompagnement en direction de ces publics.

Territoire 1 : un « petit » territoire où les relations sont intenses

La délimitation du territoire concernant les bénéficiaires du RSA renvoie au découpage existant au sein du conseil départemental entre les treize « territoires ». Des rivalités existent au sein même du conseil départemental entre les services en charge de l’accompagnement « santé social insertion » et ceux en charge de l’accompagnement emploi renforcé autour du fait que le service social bénéficie de plus

d’accompagnateurs référents et le service emploi de davantage de budgets pour financer les actions qui entrent dans le parcours.

Les « partenaires » sont les structures qui sont mobilisées par les conseillers référents. Ils ont donc des statuts très divers car ils ont des relations de nature différente avec le conseil départemental. Le réseau est qualifié par les différents partenaires de limité et les relations sont intenses. Il serait aisé pour les différents acteurs de « connaître tout le monde ».

Les échanges sont très fréquents avec Pôle emploi (plus d’une fois par mois) – comme sur le territoire 2. Aussi bien entre la responsable du conseil départemental et les directeurs d’agence qu’entre les ALI et les référents conseillers de Pôle emploi.

Même si l’essentiel des relations « partenariales » dans lesquelles est impliqué le conseil départemental le sont dans le cadre de conventions, la cheffe du service insertion de notre territoire invite à relativiser l’importance de ces conventions. « Tout ça c’est pour

élargir le genre de gens qui accompagnent. Moi j’ai pas besoin d’agrément, ils me font le travail, moi je m’en fous de l’agrément ! On est aujourd’hui tellement contraint par des règlements qui ne servent strictement qu’à être contournés aujourd’hui. […] C’est un peu ça que je fais sur ce travail-là, c’est-à-dire que je ne veux pas être

contrainte dans des carcans qui font qu’on ne peut pas être logique pour les gens. » (Cheffe du service insertion

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ÉTUDES ET RECHERCHES / DYNAMIQUES TERRITORIALISÉES DU CHAMP DE L’INTERMÉDIATION

La cheffe de service en charge de l’insertion sur notre territoire fait état d’un conflit entre le conseil

départemental et la Direccte sur les places dans les SIAE, notamment les chantiers d’insertion. Il semblerait que la Direccte ait mis des conditions qui conduisent à ce que le conseil départemental ne parvienne plus à faire entrer les bénéficiaires du RSA dans ces dispositifs alors même que ceux-ci ont initialement ouverts mis en place pour eux et que le conseil départemental a un rôle dans leur mise en place et dans leur

financement. « C’est la Direccte qui ne va pas, c’est pas

nous ! La Direccte elle impose des choses, mais c’est nous qui mettons les billes. Les chantiers pour moi ne

devraient être réservés qu’à ces gens-là. […] Je pense qu’il faut en faire un bras de fer. Il faut dire ok vous parlez d’emploi, mais qu’est-ce qu’on fait pour ces gens-là ? On finance, on a au moins l’exigence d’avoir 50% de place pour ceux qui sont en très grande difficulté, mais on l’a pas, on l’a pas. » (Pontier)

De plus, des difficultés spécifiques se font jour dans le cas des chantiers d’insertion rattachés à des communes où les municipalités souhaitent que les bénéficiaires soient des habitants de la commune alors que le conseil départemental fait valoir un recrutement plus large, justifié notamment par les financements apportés par le conseil départemental.

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