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Crise adolescente et crise identitaire Les adolescents sont des jeunes gens qu

2. L’adolescent et la problématique de la crise identitaire et narcissique

2.2. La crise narcissique à l’adolescence.

L’adolescent en crise rencontre des perturbations d’ordre pathologiques, qui révèle une puberté anormale. La crise d’adolescence est dans cet ordre d’idées, l’ensemble des troubles que l’on retrouve chez un sujet au moment de la transition entre l’enfance et l’âge adulte. Ces troubles peuvent être auto-agressifs et/ou hétéro-agressifs. Comme troubles auto-agressives, on peut citer les conduites à risques, l’anorexie ou encore le suicide. Comme troubles hétéro- agressifs, on note la violence vis-à-vis de l’autre, une opposition houleuse aux parents, une attitude de défi ou encore la délinquance. Si nous reconnaissons que certains de ces troubles sont directement liés à la puberté, nous sommes par ailleurs obligés de reconnaître qu’ils apparaissent avec plus de violence et donc de gravité chez seulement certains adolescents et pas chez tous. En France, le rapport (2003) de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) sur les troubles mentaux : dépistage et prévention chez l’enfant et l’adolescent, présente à ce sujet les conclusions de 49 études épidémiologiques réalisées au niveau international. Il apparaît, suivant les conclusions de l’INSERM qu’un enfant sur huit et un adolescent sur cinq seraient atteints de trouble mental. Ces troubles peuvent être soit d’ordre émotionnel (troubles anxieux ou de l’humeur), soit d’ordre comportemental (hyperactivité, troubles oppositionnels). Il y aurait ainsi 4,4% de dépressifs chez les adolescents de sexe masculin et 1% de boulimiques chez les adolescentes.

Tout comme la période de recherche identitaire, la crise d’adolescence peut être perçue comme une dynamique de paradoxes. Il s’agit d’une apparition généralement passagère, mais concomitante de multiples processus d’adaptation, de détresse qui serait le témoignage, l’expression extériorisée d’un passage laborieux, conflictualisé de l’enfance à l’âge adulte. L’adolescent revient facilement à des modes d’agir ou d’être infantiles, que l’on croyait depuis longtemps révolus, alternant avec des moments où il fait preuve, au contraire d’une grande maturité pour son âge.

d’identité, adopter des comportements pathologiques tels que la bipolarité, l’anxiété, la perversion, la dépression ou encore les troubles de l’humeur ou de la personnalité. Il risque également de sombrer dans les troubles alimentaires, la consommation de drogues, la violence ou la pensée au suicide.

2.2.1. Le suicide

S’ils ne sont pas rapidement pris en charge, les problèmes de santé mentale, aussi minimes soient-ils, peuvent dans certains cas, aboutir chez l’adolescent à une tentative ou à un suicide. Particulièrement en Occident, le suicide passe pour être la seconde cause de mort violente chez les adolescents, après les accidents de la circulation. Il représente ainsi 11 % des décès entre 15 à 19 ans, 17 % pour les 20-24 ans. Des chiffres suffisamment élevés lorsqu’on sait que seulement 2 % de morts par suicide sont recensés dans l’ensemble de la population. La répartition des causes de décès montre l’importance des morts violentes dues à des conduites à risques à cette période de la vie (70 % des décès, la proportion étant plus élevée pour le sexe masculin).

2.2.2. La violence

La violence accrue dont peuvent faire preuve certains adolescents fait, en tant que trouble hétéro-agressif, partie des conduites que l’on rencontre chez les adolescents en crise. Lié à la violence, le phénomène de délinquants que l’on retrouve dans le phénomène de crise à l’adolescence connaît depuis quelques années un rajeunissement. Il n’est plus l’affaire exclusivement des jeunes garçons ; il s’étend désormais à l’adolescente. La crise à l’adolescence a de nombreuses causes qui peuvent être : le manque de repères, la fin ou diminution des rites de passage, le désarroi croissant des parents : absence de lignes directrices données par la société, absence de modèle éducatif familial, développement des familles monoparentales et recomposées, dans lesquelles l’adolescent peut avoir des difficultés à trouver sa place.

2.2.3. Les fugues

Une autre modalité de la crise à l’adolescence est la fugue. Départ impulsif, brutal, le plus souvent solitaire, limité dans le temps, la fugue est pour le sujet adolescent un moyen de mise en acte de ses conflits intrapsychiques. Elle constitue donc une forme de représentation des plus concrètes de la rupture que ressent et vit l’adolescent vis-à-vis de son entourage

familial, et même vis-à-vis de l’environnement institutionnel dans lequel il évolue. Le Naour, pense dans ce sens que la fugue advient « le plus souvent dans une atmosphère de conflit. Cette conduite agie représente une modalité de fuite d’une tension interne » (Le Naour, 2008, p. 152). Ainsi, deux représentations intrapsychiques peuvent être à l’origine de la fugue. Le besoin d’assurer, dans la réalité la distanciation avec ses relations objectales conflictuelles établies durant l’enfance d’une part et le besoin de dissiper le doute et l’incertitude quant à sa propre identité ; ce qui amène à se sentir exister, à se sentir vivre en partant.

2.2.4. La dépression

La dépression chez les jeunes n’est pas qu’un simple coup passager de mauvaise humeur. Il s’agit au contraire d’un problème sérieux qui impacte sur tous les aspects de la vie d’un adolescent. Sans prise en charge, la dépression est susceptible de conduire l’adolescent à la consommation de drogue, à la violence, au décrochage scolaire, et même au suicide. La persistance des symptômes comme la perte d’intérêt, la perte du plaisir et de l’estime de soi, l’humeur dépressive, une culpabilité excessive, des troubles du sommeil et de l’appétit, les comportements suicidaires est une alerte, car ce sont ces symptômes qui constituent les critères diagnostiques d’un épisode dépressif majeur. À l’adolescence, la dépression apparaît, selon le DSM IV comme polymorphe, ce qui ne manque pas de compliquer le diagnostic.

Les jeunes atteints de dépression ne sont pas forcément tristes ou continuellement en pleurs. Il faut souligner que la dépression est très souvent associée au renfermement sur soi- même plus qu’à l’agressivité, même si ses symptômes incluent l’irritabilité et la colère. Difficile à détecter, l’une des premières étapes du repérage de la dépression est de la dissocier de la déprime, vécue par une majorité de jeunes durant l’adolescence. La déprime est la période de transition marquée par de multiples transformations. Elle est un état normal et transitoire durant lequel l’adolescent présente une série de symptômes à tonalité dépressive (comme la morosité ou l’instabilité émotionnelle). Cet état ne présente pas une intensité cliniquement représentative et ne retentit pas significativement sur le fonctionnement quotidien, relationnel ou scolaire de l’adolescent. Elle doit toutefois être surveillée, car elle constitue un facteur de risque vers une véritable dépression.

Que l’on considère l’adolescence comme une période de crise identitaire et narcissique ou comme un processus de séparation-individuation, cette période de la vie reste d’un très grand intérêt pour la clinique. Un intérêt qui porte aussi bien sur la particularité de la relation entre l’adolescent et lui-même, entre l’adolescent et le monde des adultes, entre l’adolescent et son rapport à la société, à la culture, aux valeurs.

Deuxième partie :

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