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Les composantes de l’identité personnelle 1 Le sentiment d’identité

Culture et construction psychique : un processus de symbolisation

4. Le concept d’identité en psychologie

4.1. Les composantes de l’identité personnelle 1 Le sentiment d’identité

L’identité possède deux significations, une objective et l’autre subjective. L’identité objective peut être considérée comme la plus évidente, car il s’agit de celle qui affirme la

particularité de chacun par son patrimoine génétique. C’est pour ainsi dire le caractère héréditaire et l’historique de la personne. C’est aussi celle que l’on remarque le plus entre autres par le biais des traits de personnalité, de caractères, d’attitudes, etc. D’ordre plus complexe, l’identité subjective serait plutôt associée à l’expérience de soi et renverrait à cette définition de Mucchielli qui précise que l’identité est caractérisée par « un ensemble de critères, de définition d’un sujet et un sentiment interne composé de différents sentiments : sentiment d’unité, de cohérence, d’appartenance, de valeur, d’autonomie et de confiance autour d’une volonté d’exister » (Mucchielli, 1986, p. 5). Cette définition englobe des caractéristiques de l’identité qui bien que soulevées par Mucchielli, sont aussi communes à d’autres définitions. Ces similitudes sont les suivantes :

4.1.2. Les sentiments d’unicité, de cohérence, d’unicité et de différence

Les sentiments d’unité et de cohérence sont en tout premier lieu, fonction de la structure cognitive d’une personne, Mucchielli (1986) la considère comme le noyau identitaire individuel. Cette structure cognitive est consécutive aux différentes expériences vécues par le sujet. Des expériences à la fois affectives, relationnelles et intellectuelles qui engendrent elles- mêmes des activités cognitives chez l’individu et lui permettent d’organiser l’ensemble des informations reçues sous forme de sensations, de sentiments, d’émotions, de pensées, de réflexions. Le tout transformé en savoirs se rapportant au système cognitif de l’individu et qui est source du sentiment d’identité personnelle. Ces sentiments sont pour Tap, « la représentation plus ou moins structurée, plus ou moins stable que j’ai de moi-même et que les autres se font de moi. Je me comporte selon un certain style, ce qui renvoie à l’idée d’unité, de cohérence du moi. » (Tap, 2009, p. 55). En simple, il s’agit de tout ce qui permet à la personne de dire « Je suis moi ». En second lieu, viennent les sentiments de différence et d’unicité qui renvoient à l’idée qu’un individu se perçoit comme un être unique et différent d’autrui. C’est un sentiment de singularité qui permet à une personne d’affirmer qu’il est différent des autres. Mucchielli affirme d’ailleurs que « Le sentiment de différence est essentiel à la prise de conscience de son identité » (Mucchielli, 1986, p. 54).

4.1.3. Les sentiments d’appartenance, d’autonomie et de confiance

Le fait que chacun grandit et évolue dans un environnement social donné entraîne chez l’individu un sentiment d’appartenance qui ressort de l’intégration de valeurs et de normes, de modèles sociaux présents dans ledit milieu. C’est par exemple ce qui va permettre à cette

lié au sentiment d’autonomie, puisque selon Mucchielli (1986), une personne affirmera son identité personnelle seulement si elle se sent membre d’un groupe tout en étant autonome par rapport à celui-ci en termes de pensées et de décisions par exemple. Enfin, le sentiment de confiance, il s’acquiert dans la relation à l’autre. D’après Tap « lorsqu’une personne se sent en sécurité au sein d’un groupe, elle a plutôt tendance à s’affirmer dans sa singularité. Inversement, en situation de conflit, elle accentue le besoin de ressembler aux autres, de fusionner, de se référer au groupe. » (Tap, 2009, p. 57). Le sentiment de confiance renforce celui d’appartenance puisqu’il permet au sujet de participer à la vie commune et donc de se développer à travers cette participation.

4.1.4. Les sentiments de continuité, de valeur et d’existence

Le sentiment de continuité est perçu par l’individu comme le sentiment profond d’être en permanence le même, dans l’espace et dans le temps. Malgré les expériences personnelles vécues par chacun, malgré les nombreux changements qui surviennent au fil du temps, le sentiment de continuité qu’éprouve une personne lui permet en effet, de demeurer semblable à elle-même, de se reconnaître et de se faire reconnaître par autrui. L’individu pourra alors affirmer : « Je suis toujours la même personne », et c’est également ce qui va permettre à son entourage de mentionner « Je te reconnais bien ». Chauvier (2009) a soulevé ces propos permettant de saisir davantage le concept de continuité : si toutes les cellules qui constituent un être vivant se régénèrent au cours de sa vie, comment peut-on dire que l’être vivant qui figure au terme de ce processus est le même que celui du départ ? Résoudre ce problème général de l’identité « transtemporelle » des choses changeantes, c’est déterminer ce qui constitue l’essence individuelle de la chose, ce qu’elle ne peut pas cesser d’être sans cesser d’être la chose singulière qu’elle est. C’est cette essence individuelle ou haecceité que l’on vise quand on est en quête de son identité : notre identité en ce sens, c’est notre haecceité, ce que nous sommes essentiellement et singulièrement et qui, pour cette raison, doit rester identique au travers des changements que nous subissons pour que nous restions la même personne (Chauvier, 2009).

Le sentiment de valeur pour sa part engendre le désir d’identité et prend sa source dans le regard d’autrui. Cette caractéristique « est associée à la nécessaire vision positive de soi (estime de soi). » (Tap, 2009, p. 56). Par conséquent, le sujet cherche à se donner de la valeur aux yeux de toute personne qu’il considère comme ayant de l’importance pour lui. Ceci provoque par ailleurs le sentiment d’existence, par lequel une personne donne du sens à sa vie, à travers ses différentes intentions et projets d’avenir. (Mucchielli, 1986) dira à ce sujet que

l’identité renvoie alors à l’idée de la réalisation de soi par l’action, du devenir soi-même, à travers des activités (faire, et en faisant, se faire). Ce que Tap (2009) soutiendra en affirmant « qu’une personne est définie et déterminée par ce qu’elle fait » (2009, p. 56).

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