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d'approvisionnement des villes en venaison sont soumises à des contraintes fortes qu

1.1 Définition et analyse du vocabulaire utilisé

1.1.4 Les ressources naturelles renouvelables

1.1.4.1 Qu’est-ce qu’une ressource naturelle?

Une ressource se définit en fait par l’usage qui en est tiré par l’homme. La forêt, par exemple, n’est pas une ressource, mais, selon les cas (et simultanément), le bois d’œuvre, le bois de feu, les fruits et les écorces, la venaison qui en sont tirés sont des ressources. C’est donc l’usage qui constitue la ressource. Ces ressources peuvent perdre leur statut lorsqu’elles cessent d’être utilisées et, à l’inverse, des ressources peuvent apparaître lorsque de nouveaux éléments de la Nature sont utilisés par l’Homme.

Un espace n’a d’enjeu économique que par les ressources qu’il porte ; par exemple, les pâturages constitués par les savanes centrafricaines portent au moins deux ressources différentes : le gibier, pour les villageois bantou, et l’herbe, permettant de nourrir le bétail pour les éleveurs Mbororo

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nomades. Ces deux éléments peuvent relever de modes de gestion différents pour un même espace, incompatibles entre eux et être à l’origine de conflits sociaux graves.

1.1.4.1.1 Le capital et le patrimoine naturels

Le capital naturel peut être défini en opposition au capital construit par l’homme : il s’agit de l’ensemble des écosystèmes naturels et des services, au sens du Millenium Ecosystem Assessment (MEA), qu’ils peuvent rendre aux hommes (Barthélemy, Nieddu et al. 2004). Ces éléments sont résumés dans le Tableau 16.

Tableau 16 : Présentation résumée des services écosystémiques

Services d’auto-entretien, non directement utilisés par l’homme, mais nécessaires au bon fonctionnement de l’écosystème (cycles des nutriments, formation des sols,

production primaire,…)

Services d’approvisionnement qui conduisent à des biens appropriables (alimentation, eau douce, bois et fibres,

combustibles,…)

Services de régulation = capacités à moduler dans un sens favorable à l’homme les phénomènes naturels (climat,

limitation des épidémies, cycle de l’eau)

Services culturels (fins récréatives, esthétiques et spirituelles, éducation,…)

D’après le MEA14

Les services d’auto-entretien structurent le fonctionnement général de l’écosystème terrestre ; ils ne sont pas directement accessibles à l’homme, mais ils peuvent être altérés par ses activités génératrices de pollutions. Les services d’approvisionnement sont à l’origine de la production des ressources naturelles, telles que définies ci-dessus, alors que les services de régulation relèvent de la même logique de fonctionnement que les services d’auto-entretien ; ils peuvent cependant subir un forçage anthropique pour les orienter dans un sens favorable à l’homme. Les services culturels peuvent déboucher sur des utilisations marchandes (tourisme, par exemple), ou sur la création de valeurs purement symboliques.

Le capital construit, de son côté, comprend l’ensemble des infrastructures mises en place par l’homme, le capital financier, le capital humain qui rassemble l’ensemble des compétences acquises par l’humanité et le capital social qui réunit les réseaux et les relations entre individus et groupes sociaux (Brunel 2010). Il y a plutôt complémentarité que substituabilité entre le capital naturel et le capital humain (Vivien 1994) et les relations asymétriques entre environnement et progrès technique seront étudiées plus en détail dans la suite de l’exposé.

Certains économistes ont opposé le capital naturel et le patrimoine naturel. Le patrimoine, qui est souvent traduit en anglais par « heritage », désigne en français, deux notions différentes :

Au sens du Code civil (article 2284), le patrimoine représente l’ensemble des droits et des obligations d’une personne physique ou morale. Au sein de cet ensemble, les avoirs sont supposés répondre des dettes, dans une logique financière et marchande (article 2285). En sciences humaines, le patrimoine désigne un ensemble de biens matériels et immatériels et de capacités d’action, permettant d’assurer la persistance et la reproduction d’un groupe humain. Le patrimoine a alors une dimension collective et extérieure au marché et une dimension intergénérationnelle, demandant une gestion au bénéfice du groupe actuel et futur (Barthélemy, Nieddu et al. 2004).

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Dans ce deuxième sens, le patrimoine renvoie à des valeurs identitaires liées à la cohésion et au renforcement du lien social ; il s’inscrit dans le temps et dans l’espace, au sein d’un territoire, dans le cadre de groupes patrimoniaux. Sa gestion, du fait des inconnues sur les besoins et les choix des générations futures, suppose de limiter au maximum les irréversibilités (Requier-Desjardins 2009). Le capital apparaît, en quelque sorte, comme la forme marchande du patrimoine, il privilégie la valeur d’échange, le mesurable et le calculable.

Le patrimoine est donc à la fois une ressource dont il est possible de tirer les intérêts dans l’immédiat et un capital (notamment symbolique) dont il importe de maintenir l’intégrité dans l’avenir. La gestion patrimoniale est une gestion prudentielle qui conserve au patrimoine sa vertu la plus précieuse d’être un réservoir de possibles (Ost 2003), en limitant au maximum les irréversibilités. En résumé, on peut considérer que l’ « on gère un capital pour l’accroître et un patrimoine pour le transmettre » (Hugon 2004).

Pour notre part, dans la suite de l’exposé, nous emploierons alternativement capital naturel et patrimoine naturel, en privilégiant toujours le sens d’héritage et la vision à long terme sous-tendue par l’approche patrimoniale.

L’INSEE, pour sa part, fait une distinction, dans ses comptes patrimoniaux, entre le patrimoine naturel et les ressources naturelles. Le patrimoine naturel est défini comme l’ensemble des biens dont l’existence, la production et la reproduction sont le résultat de l’activité de la nature. Les ressources naturelles sont des éléments de la nature qui sont transformés par l’homme. Ce sont des biens prélevés, transformés et consommés par l’homme et intégrés dans les circuits économiques (Boudé and Chaboud 1993).

Nous allons nous interroger plus en détail sur cette notion de ressource naturelle.

1.1.4.1.2 La ressource naturelle

De nombreux auteurs considèrent qu’un élément de la Nature acquiert le statut de ressource lorsqu’il est connu et identifié par une société, en vue d’être introduit dans le processus de production15(Aubertin 1996; Géneau de Lamarlière and Staszak 2000; Brunet, Ferras et al. 2009). Ce statut dépend donc directement du contexte social et de l’époque.

Avant les découvertes sur la radioactivité, l’uranium n’était pas une ressource. Le cas du bois de chauffage est également intéressant : dans les actuels pays développés, le bois de feu a longtemps été une source d’énergie stratégique pour la métallurgie ou la verrerie, avant de pratiquement disparaître, jusqu’à devenir un problème et une charge économique pour les forestiers, avec l’avènement du charbon et de la vapeur, puis du pétrole et de l’électricité. Actuellement, le renchérissement des énergies fossiles permet un retour remarqué de cette ressource, sous des formes modernes, dans les réseaux de chaleur. Dans un autre contexte économique, au Brésil en particulier, la sidérurgie utilise le charbon de bois, à large échelle, comme source d’énergie, pour produire des fontes de qualité et le bois de feu reste toujours, à l’échelle mondiale, la première source d’énergie domestique, pour les besoins quotidiens des ménages.

La ressource peut s’analyser dans une relation fonctionnelle entre des éléments naturels animaux ou végétaux, l’écosystème qui les produit et une société qui est capable de les utiliser. Elle est directement liée à l’état des connaissances, aux besoins et à la technologie dont dispose chaque société. Une ressource naturelle peut ainsi être une richesse essentielle pour une société, avant que son rôle ne tombe dans l’oubli ou devienne extrêmement marginal : on peut prendre comme exemples les peaux de castor du Canada, dont l’utilité a disparu avec la mode des chapeaux haut-de-forme, en Europe, au début du XIXéme siècle ou la saignée des hévéas sauvages, en Amazonie, avec le

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développement de la culture industrielle du caoutchouc. Les ressources naturelles sont donc une production culturelle des sociétés et leur définition n’est ni figée dans le temps, ni constante entre les différents groupes sociaux.

Il est également nécessaire de distinguer la ressource et l’usage, qui sera étudié au § suivant. La ressource au sens strict peut être considérée comme un potentiel ; c’est un élément du milieu naturel identifié par la société et dont les propriétés sont connues. La société doit également disposer des capacités technologiques pour le mettre en valeur. Le passage à l’acte crée l’usage. La ressource est alors un élément naturel utilisable et l’usage est un élément naturel utilisé.

Dans le vocabulaire actuel, le terme « ressource », comme celui de « capital » a pris des significations diverses, puisque l'on peut parler de ressources naturelles, de ressources humaines, de ressources financières… Dans ce travail, nous considérerons les ressources naturelles comme « des éléments du système naturel dont le renouvellement n'est pas susceptible d'un forçage d'origine anthropique » (Boudé and Chaboud 1993). Les ressources naturelles ne sont pas des artefacts produits par l'activité de l'homme ; ce sont des éléments que l'homme consomme par et pour son activité, mais qu'il ne peut créer, par contraste avec les ressources artificielles. Le terme « naturel » joue sur l'opposition nature/culture et fait de cet élément quelque chose d'extérieur et de préexistant à la société qui entend l’utiliser (Géneau de Lamarlière and Staszak 2000; Barthélemy, Nieddu et al. 2004).

En économie, une ressource naturelle non renouvelable est considérée comme un stock de capital et, selon la théorie de Hotelling (1931), son usage optimal relève des mêmes règles que celles de l'utilisation du capital financier (Boudé and Chaboud 1993). Ainsi, l'exploitation d'une mine revient à utiliser un stock qui diminue au fur et à mesure de son extraction. Le producteur recherche le profit maximal, calculé en retranchant les coûts des recettes. L'évolution de l'extraction est calculée pour que l'actif naturel conservé par le propriétaire de la mine (le solde à exploiter) ait, en permanence, le même rendement financier que n'importe quel autre actif. Le prix de la ressource naturelle doit croître au même taux que le capital financier. Pour le propriétaire, il est alors équivalent, soit de conserver la ressource in situ, soit de l'exploiter et de placer la somme reçue au taux d'intérêt en vigueur (Vivien 1994).

1.1.4.1.3 L’usage, le produit et l’actif économique

La ressource peut donc être considérée comme une réserve, un potentiel latent qui peut être transformé en actif économique si les conditions de production ou le progrès technique le permettent. C'est lorsqu'il y a usage que la ressource naturelle prend une valeur économique (Pecqueur 2006). L'usage va également permettre la mise en place des interactions entre les dynamiques naturelles et les dynamiques sociales. En effet, s'il peut y avoir conflit pour l'usage d'une ressource naturelle, très souvent, il y a surtout conflit entre différents usages d'une même ressource (Weber and Reveret 1993; Trommetter and Weber 2009).

Le degré de mobilité des différents types de capitaux, en particulier du capital financier, est important pour comprendre la gestion à long terme d'une ressource naturelle. Si le capital est peu mobile, du fait, par exemple, d'une forte territorialisation ou d'une spécialisation sociale, les producteurs ont tendance à utiliser la ressource dans des perspectives de long terme et à essayer de pérenniser l'écosystème ; par contre, si le capital est très mobile, il peut être intéressant, sur le plan strictement économique, d'épuiser la ressource, de placer le capital et de vivre sur la rente financière. Par exemple, une flottille de pêche artisanale, avec des capitaux familiaux et intégrée dans une économie localisée, s'inscrira plus probablement dans la première approche qu'une flotte de pêche industrielle, à forte intensité capitalistique (Boudé and Chaboud 1993).

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En conclusion, on peut considérer que le patrimoine naturel, la ressource et l'usage représentent différentes images d'une même réalité, se situant dans un continuum intégrant de plus en plus les aspects socio-économiques. Le Tableau 17 ci-dessous permet de résumer cette approche.

Tableau 17 : Un continuum patrimoine naturel, ressource et usage

Patrimoine Ressource Usage

Vision sociologique Nature préexistante Nature identifiée Nature mobilisée

Vision économique Stock Stock Flux

Vision temporelle Intemporelle Située Actualisée

Synonymes Capital ou potentiel naturel Actif, produit,….

1.1.4.2 Les ressources naturelles renouvelables

Nous allons maintenant examiner la nature des ressources naturelles, en fonction de leur capacité à perdurer, malgré leur mise en exploitation par l'homme.

1.1.4.2.1 Définitions

Tout écosystème est constitué d'une partie non-vivante, le biotope, et une partie vivante, la biocénose. Ces deux éléments sont en interaction permanente entre eux. Les ressources non renouvelables sont extraites du biotope et, selon le niveau de leur exploitation, cette action humaine peut menacer la pérennité de l'écosystème. Les ressources renouvelables font toujours intervenir la biocénose et les activités biologiques liées à son fonctionnement ; cependant, dans ce cas, la ressource n'est pas limitée aux éléments qui sont prélevés dans l'écosystème, mais elle est composée de l'ensemble de la chaîne trophique, nécessaire à la pérennité des éléments prélevés (Réveret 1991).

Par exemple, la ressource dont vivent les pêcheurs, dans le delta intérieur du Niger, n'est pas constituée des seules populations de poissons, mais de l'ensemble de l'écosystème deltaïque et c'est cette ressource-là qu'il convient de gérer (Quensière, Poncet et al. 1994). De la même façon, en forêt, la ressource est l'ensemble de l'écosystème forestier qui supporte différents usages, entre autres, la production de bois d'œuvre, l'exploitation de la faune pour la fourniture de protéines ou dans le cadre de la chasse sportive, la fourniture de chenilles et d'autres produits forestiers non ligneux, ces différentes utilisations pouvant être concurrentes entre elles.

L'aspect renouvelable de la ressource est lié aux vitesses respectives de son exploitation et de sa restauration. Lorsque ces vitesses sont comparables, le stock peut rester constant et suffisant pour que les flux sortants, liés à l'exploitation, et les flux entrants, qui dépendent de la production biologique du milieu, puissent s'équilibrer. Cet équilibre doit s'entendre à la fois sur le plan quantitatif et sur le plan qualitatif (Gillon, Chaboud et al. 2000).

Dans le cadre des pêcheries du Niger intérieur, Quensière et ses co-auteurs (Quensière, Poncet et al. 1994) définissent le concept de technotope, par analogie au biotope. Le technotope est la combinaison d'un mode de pêche, d'un site de pêche et d'un moment particulier du cycle halieutique. Il suppose une excellente connaissance du biotope, des adaptations technologiques et des investissements et des aménagements humains du milieu naturel. Le concept pourrait être étendu à de nombreuses productions naturelles, qu'elles soient végétales, comme les agro-forêts indonésiennes, ou animales, comme les pratiques du "garden hunting", dans les forêts tropicales.

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1.1.4.2.2 Représentations mathématiques classiques

L'expression mathématique de la dynamique des populations a débuté à la fin du XVIIIéme siècle, avec les travaux de Malthus. Au XIXéme siècle, Verhulst (1838) définit la loi logistique, qui prend en compte les phénomènes de densité-dépendance. Au XXéme siècle, les travaux mathématiques porteront, soit sur les aspects biologiques de la dynamique des populations (Lotka et Volterra, 1925), soit sur l'analyse économique et la gestion des ressources naturelles renouvelables (Schaefer, 1953 et Gordon, 1957). Le développement de l'informatique a permis, grâce à la puissance de calcul des ordinateurs, un renouvellement des analyses, par exemple, par l'étude de la viabilité (Aubin, 1990) qui sera évoquée très rapidement dans le cadre de la durabilité.

Le modèle exponentiel de Malthus.

Pour Malthus, la population humaine s'accroît selon une suite géométrique, elle double selon un pas de temps fixe donné ; ceci se traduit donc par une croissance exponentielle qui ne prend en compte aucune régulation biologique ou sociale.

L'expression mathématique est donnée par la formule suivante :

N

t

= N

0

e

(r t)

avec

Nt = effectif de la population au temps t N0 = effectif initial

r = taux de croissance caractéristique de l’espèce t = temps

Le taux de croissance de la population reste constant, ce qui suppose qu'aucune limitation par les ressources n'intervient. L'accroissement annuel, qui est le produit de l'effectif à l'instant t par le taux de croissance supposé constant, augmente linéairement avec l'effectif. Dans la pratique, ce type de situation est difficilement envisageable et des régulations de nature diverse, voire des catastrophes, vont intervenir pour stopper ce type de croissance (Delorme and Gaillard 1999).

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Figure 2 : Croissance exponentielle et croissance logistique

Le modèle logistique et l’équation de Verhulst.

Dans ce modèle, l'accroissement de la population subit un freinage qui augmente en fonction croissante de la taille de la population. Les ressources étant limitées, le milieu ne peut ainsi accueillir un nombre fini d'individus, correspondant à sa capacité d'accueil K. Des processus de régulation, concrétisant la notion de densité-dépendance, mettent en jeu diverses combinaisons des phénomènes de compétition, de prédation, de parasitisme, de commensalisme et de mutualisme (Gunnell 2009). Sur le plan mathématique, on utilise généralement l'expression de l’accroissement de la population en fonction de l’effectif :

d(N) /d(t) = r N (1 – N/K)

avec

d (N) = accroissement annuel de la population r = taux de croissance

N = effectif de la population K = capacité de charge = capacité d’accueil du milieu La courbe des effectifs N en fonction du temps T prend donc la forme d'une sigmoïde, qui atteint un plateau correspondant à la capacité de charge du milieu K. La fonction correspondante est de la forme

N(t) = K / (1 + e

– rt

)

L'accroissement de la population Δ P, en fonction des effectifs N, a une forme parabolique, passant par un maximum lorsque la taille de la population atteint la moitié de la capacité de charge, à K/2. Deux points correspondent à un accroissement de la population nul, au démarrage, lorsque la

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population est très faible et à la capacité de charge, où la mortalité équilibre la natalité (Delorme and Gaillard 1999).

Figure 3 : Loi logistique et rendement maximum soutenable

Ce modèle a été utilisé par Schaefer (1953) dans la gestion des pêcheries, pour définir le Rendement Maximum Soutenable RMS (ou, en anglais, MSY pour Maximum Sustainable Yield) (Réveret 1991).

Le modèle logistique généralisé.

Dans la nature, les espèces animales longévives présentent souvent une forte sensibilité à la concurrence, au niveau de la reproduction. Le phénomène de freinage de la croissance de la population est mieux pris en compte en utilisant la loi logistique généralisée et en introduisant un paramètre de forme du freinage. L'équation de l'accroissement de la population en fonction de l'effectif devient alors :

d (N) = r N (1 – (N/K)

q

)

avec

d (N) = accroissement annuel r = taux de croissance de la population

N = effectif de la population K = capacité de charge = capacité d’accueil du milieu q = paramètre de forme du freinage

Dans ce modèle, la taille de la population prend également la forme d'une sigmoïde, aboutissant à un plateau à la capacité de charge du milieu. Cependant, la diminution du taux de

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croissance de la population en fonction de l'effectif s'accélère lorsque la population s'accroît ; de ce fait, l'accroissement de la population est maximal à un effectif supérieur à K/2, il apparaît vers 60 à 75 % de K, ce qui correspond aux observations faites dans la nature, pour les animaux de grande taille (Delorme and Gaillard 1999).

Le modèle proie-prédateur de Lotka-Volterra.

Le système d'équations, proposé indépendamment par Lotka (1925) et Volterra (1926) et une extension du modèle logistique qui incorpore les effets de la compétition interspécifique dans un couple d'équations différentielles non-linéaires du premier ordre (Frontier and Pichod-Viale 1995; Gunnell 2009).

Soit V (= victime) la population de proies et P (= prédateur) la population de prédateurs ou de parasites. On postule 4 constantes :

α = taux de croissance des effectifs de proies en l’absence de prédateurs, β = taux de consommation des proies par les prédateurs,

γ = taux de reproduction des prédateurs en fonction des proies mangées ; δ = taux de mortalité des prédateurs en l’absence de proies.

Les conditions de croissance démographique sont :

pour les proies, dV/dt = α V(t) – β P(t) V(t) et pour les prédateurs dP/dt = γ P(t) V(t) – δ P(t).

L’intégration de ce couple d’équations différentielles conduit graphiquement à une série d’oscillations périodiques pour chacune des populations. Ces oscillations sont décalées l’une par rapport à l’autre d’un quart de période. En principe, c’est la courbe des proies qui conduit la dynamique et celle des prédateurs qui réagit.

Figure 4 : Le modèle proies-prédateurs de Lotka-Volterra

La rente et le modèle de gestion économique des pêcheries de Gordon

La rente de type halieutique est le revenu lié à l’exploitation d’une ressource primaire, c’est-à-