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Chapitre 7. Les études de cas : neuf portraits d’enfants allophones

7.2 Portraits des enfants observés à l'école budapestoise

7.2.2 Portrait de Zeno

Zeno est un petit garçon vietnamien de trois ans. Il vit avec ses deux parents et sa soeur cadette d’environ 1 an. Il est né en Hongrie. Il a été gardé par une baby-sitter à partir de ses quelques mois et a fréquenté une crèche avant d’entrer en école enfantine. Selon sa maman, Zeno qu’il est très attaché à elle. Quand il était bébé, il était triste et il pleurait quand elle le laissait avec la baby-sitter. Mais son entrée en crèche était fluide, il n’a pas pleuré. Zeno a une « bonne bouille ». Il a une tête ronde, un visage joufflu et des grands yeux noirs, un peu bridés. Sa corpulence est plutôt robuste. Comme la plupart des enfants de son âge, son ventre bascule légèrement vers l’avant. Ses cheveux courts semblnt être doux et donnent envie de les caresser.

Zeno a une apparence négligée, il a souvent des vêtements sales, délavés ou trop grands pour lui. D’habitude il porte d’un pantalon en coton et un T-shirt sans forme.

Selon la dame de service, il porte un pyjama. Zeno est souvent joyeux, vif et souriant et parfois il regarde de manière niaise en entrouvrant la bouche, perdu dans ses pensées. L’une des enseignantes dit qu’il a l’air « idiot », « imbécile » lorsqu’il faut cette expression du visage. Il va facilement vers ses camarades, discute, rigole, communique avec eux. Il est ouvert, expressif, communicatif. Il est aussi tête-en-l’air.

Parfois, il ne se rend pas compte qu’il dérange la classe quand il tape des pieds par exemple.

Ses moments de séparation

Sa mère et sa petite sœur l’accompagnent à l’école tous les matins. Dans le vestiaire, pendant que sa maman l’aide à se changer, il lui fait des grands sourires, il sautille, il rigole, ne parle pas beaucoup, mais leurs échanges sont vifs et ils sont tous les deux radieux. Les premières semaines d’école, la maman l’accompagne devant la porte puis les enseignantes prennent le relai pour l’aider à faire la transition. Il passe des bras de la maman directement aux bras des enseignantes. Une fois dans la classe, il reste parfois figé, inactif, avec la bouche ouverte, l’air perdu. A d’autres moments, un peu plus tard dans l’année, il choisit rapidement un jeu ou rejoint un groupe d’enfants, où parfois il se divertit tout seul en sautillant ou en tapotant différentes parties de son corps.

Zeno regarde à travers la porte vitrée de la classe, comme s’il voulait vérifier que c’est bien dans cette classe qu’il doit aller. Il ouvre la porte. Sa maman est derrière lui. Il s’adosse contre elle en prenant son bras. La maitresse arrive devant lui, tend la main et le salue. Elle le divertit en bougeant comme un pingouin, balançant son corps à droite à gauche. L’enseignante lui attrape la main et le tire vers elle, lui caresse les cheveux en le serrant contre sa cuisse un instant, et lui propose de choisir un jeu. Les mouvements de la maitresse le font rires et il semble très vite dépasser ses inquiétudes. La porte se referme derrière lui sans qu’il s‘en aperçoive.

L’enseignante est sollicitée par d’autres enfants. Zeno reste proche de la porte à regarder autour de lui. Il semble être fatigué. Il s’assoit à la table vide où il y a le grand puzzle. Il regarde avec la bouche entre-ouverte. Il touche ses oreilles puis ses bras. Il semble se perdre dans le touché de son corps. Il pose sa tête sur son bras allongé sur la table, comme s’il allait dormir.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 23 Septembre 2013) Les premiers jours à l’école, Zeno est très inquiet, il pleure, il s’agrippe à sa maman. Il arrive même qu'il vomisse à cause du stress. Après le départ de sa maman, il se balade seul entre les groupes d’enfant, scrute le couloir, se couche par terre. Quelques semaines après la rentrée, une fois dans la classe, il ne dit pas au revoir à sa maman.

Chapitre 7. Les études de cas : neuf portraits d’enfants allophones

Il lui tourne le dos avant même qu’elle parte, comme s’il avait besoin d’être celui qui abandonne plutôt que de subir l’abandon.

La maman pousse son enfant par le dos vers l’intérieure. Elle le salue dans sa langue et salue les autres en hongrois. Zeno ne se retourne pas, son regard reste orienté vers la classe pendant que la maman part. J’ai l’impression que c’est plus facile de se séparer s’il ne voit pas la maman s’éloigner de lui.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 30 Septembre 2013) Il observé ses enseignantes de loin. Même s’il n’est pas beaucoup d’interactions avec elles, il semble s’intéresser à elles. Quand il arrive dans la classe, il s’installe souvent à la table de dessin, même s’il ne dessine pas. Il semble vouloir être proche des enseignantes et cherche à être félicité, comme ses camarades. Très vite, après quelques semaines, il crée des liens d'amitié avec un petit garçon, Peter avec qui il communique beaucoup par des gestes, des rires, des jeux d’imitations et des jeux de coucou. Après les enseignantes, c’est directement vers Peter qu’il va quand il arrive à l’école.

Zeno entre dans la classe avec un air très joyeux. Aucune inquiétude ne se lit sur son visage. Il court vers la maitresse, s’arrête à côté d’elle et attend qu'elle le salue et lui caresse la tête. Puis il retourne vers la maman, qui le salue encore une fois et referme la porte derrière elle. L’enfant court ensuite vers son camarade Peter qui est en train de faire son jeu de table. Zeno se met derrière lui, se penche sur le côté et dit « Kukucs » (Coucou), puis il se penche de l’autre côté et répète « Kukucs ». Peter se retourne et ils rient ensemble »

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 7 Octobre 2013) Deux mois après la rentrée, il arrive à l’école en allant directement vers Peter sans saluer les enseignantes. Il ne semble plus avoir besoin d’être rassuré par les enseignantes, la compagnie de son camarade lui suffit. Dans les changements d’activité (transitions horizontales), il est souvent perdu : il regarde autour de lui pour comprendre ce qu’il se passe. A d’autres moments, il s’abandonne dans son jeu et ne s’aperçoit pas que les autres enfants sont sortis de la classe. Il peut être très tête-en-l’air. Après 7 mois d’écoles, les imprévus ne l’affectent plus. Il semble avoir suffisamment de confiance et de repères à l’école pour ne plus être apeuré dans ces moments-là.

Pendant le petit déjeuner, un enfant se fait gronder par l’enseignante. [...]. Zeno ne réagit pas. Il la regarde de temps en temps, guette son regard, comme s’il essayait de comprendre, de la décoder, mais il ne semble pas être effrayé par l’énervement de sa voix.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 3 Mars 2014) Les coupures comme les vacances déstabilisent Zeno. De retour du weekend de la Toussaint par exemple, il est perdu, figé après son arrivé dans la classe.

Zeno avance vers le tapis, s’arrête, se retourne et reste planté près de la porte pendant des longues minutes. Il a l’air d’être fatigué. Son regard ne semble pas se poser sur les enfants, il regarde dans le vide. Il n’est pas inquiet, il semble plutôt être fatiguer et chercher sa place. Il lève les bras et les croise au-dessus de sa tête. Puis il touche ses oreilles avec sa main opposée qui passe au-dessus de sa tête. Il laisse reposer ses bras comme ça. Il ramène ses bras vers son cou et joue avec l’étiquette dans son T-shirt. J’ai l’impression que l’étiquette le gène [...]. Il continue à regarder dans le vide, change un peu de direction, se tourne légèrement vers le tapis, pour regarder le groupe d’enfant qui joue sur le tapis.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 4 Novembre 2013)

Chapitre 7. Les études de cas : neuf portraits d’enfants allophones

De retour des vacances il recommence à vouloir s’agripper à sa maman. Les enseignantes doivent l’aider à se séparer de sa maman, comme au début de l’année.

Zeno apparait dans la porte, agrippé à la jambe de sa maman. Elle dit bonjour et bonne année en souriant, pendant qu’elle tient Zeno pour qu’il ne s’enfuie pas. Tenir Zeno semble être un vrai effort physique pour la maman. L’enseignante accourt rapidement pour récupérer l’enfant.

Elle l’attrape par l’épaule avec beaucoup de peine puisque l’enfant cherche de toutes ses forces à continuer à rester agripper sa maman et à essayer de s’enfuir de la classe. Je suis étonnée qu’il ne crie pas. Il ne fait aucun bruit dans sa contestation, on dirait qu’il met tout son effort dans la force physique. La maman part dès que la maitresse détache Zeno. Andrea s’agenouille et prend l’enfant dans ses bras qui se laisse faire. Il tourne son visage vers le creux de son cou et reste ainsi quelques secondes. Elle lui dit qu’il doit être fatigué de s’être levé tôt ce matin. Je suis étonnée qu’elle parle plusieurs fois de la fatigue et pas du tout de la séparation, de l’absence, comme elle a pu le faire au début de l’année. Zeno semble se calmer petit à petit.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 6 Janvier 2014) Après cette scène de séparation, les autres jours, Zeno arrive à l’école sans contester et trouve rapidement sa place au sein du groupe. Mais, après 7 mois d’école, il arrive encore qu’il soit désorienté et perdu par moments.

Le schéma ci-dessous illustre les étapes de son vécu face à la séparation.

Figure 7 : Chronologie du vécu de la transition de Zeno

Ses relations en construction

Dans les activités proposées par les enseignantes, Zeno est par moments actif et impliqué, et désintéressé et ennuyé à d’autres moments. Le plus souvent, il va vers ses enseignantes pour leur montrer ses exploits ou s’il a besoin d’aide. Elles semblent être pour lui des personnes de référence sur qui il peut compter en cas de besoin.

Pour Agota, l'une des deux enseignantes, Zeno est un enfant perturbateur qui fait des bêtises et qui entraînant ses camarades. Elle dit souvent que Zeno est un « idiot », un

« pitre », un « imbécile » ou encore un « petit clown » (qualifications d’Agota). Elle est agacée par Zeno et en même temps, elle essaye de l’aider à se calmer, par exemple, lui faisant une place à côté d’elle pendant le regroupement.

Chapitre 7. Les études de cas : neuf portraits d’enfants allophones

Agota parle de Saint Nicolas et elle demande aux enfants de chanter et de réciter des poèmes.

Zeno ne chante pas, il bouge dans tous les sens. Elle l’appelle et lui fait une place à côté d’elle.

Elle lui dit qu’il va montrer comment il sait bien chanter. Il baisse les yeux regarde vers le haut avec la tête baissée, fronce les sourcils. Il s’avance prudemment vers elle, s’installe devant elle, face aux enfants, appuyé contre les jambes de la maitresse. Il fait semblant de chanter en plaçant sa bouche en ‘mmm’ et en ‘ooo’ et il alterne entre ces deux positions plusieurs fois. Son imitation ne ressemble pas au texte que les autres chantent. Il est très agité. Il met son bras au-dessus de la tête en reposant ses avant-bras sur la tête. Agota place sa main doucement sur le ventre de l’enfant, comme si elle voulait le calmer. […] Ils se fixent une fraction de seconde avec beaucoup de tendresse, se sourient et Zeno regarde à nouveau vers les autres enfants.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 2 Décembre 2013) Agota semble être donc à la fois embêté et attaché à lui. Avec elle, Zeno est sur ses gardes, comme s’il percevait son agacement et s’attendait à être grondé. D’ailleurs, c’est peut-être la raison pour laquelle il la regarde souvent, comme s’il cherchait à anticiper ses pensées. Il est prudent avec elle.

Zeno et son copain jouent au jeu de coucou– Zeno cache son visage avec le chapeau, puis le découvre en disant « Kukucs » (coucou). Ils rigolent, ricanent, ils font beaucoup de bruit.

L’enseignante s’avance brusquement vers Zeno, lui prend la main et le tire vers une table. Elle lui dit : « Ça suffit ! Je ne vais pas t’écouter faire des bêtises toute la journée ! ». Elle pose un puzzle sur la table et tire Zeno devant le jeu. Ses gestes sont brusques et je crains que Zeno se mette à pleurer ou à crier. Je m'étonne qu'il ne conteste pas et accepte de faire le puzzle avec le sourire.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 21 Octobre 2013) L'autre enseignante, Andrea, est plus tolérante avec Zeno. Quand elle lui propose des activités, ou qu’elle l’appelle, Zeno est coopératif avec elle. Le contact entre eux est facile et fluide mais peu chargée en émotions. D’ailleurs, Zeno entre facilement en contact avec les adultes et les enfants son entourage. Sa joie, sa vivacité font qu’il arrive à se faire accepter facilement. Avec moi, il est aussi à l’aise, n’est pas gêné, accepte d’être observé et tolère aussi quand j’observe d’autres enfants.

Il créé facilement des liens avec ses camarades également. Il a été en crèche avec une petite fille de sa classe. Selon l’enseignante, même s’il y a peu de contact entre eux, la présence de l’enfant sécurise Zeno. Il a des affinités avec Peter et Csabi après seulement quelques jours passés à l’école. C’est le leader du groupe des petits de 3 ans. Les garçonnets l'limitent souvent quand il sautille, quand il fait un jeu de coucou, quand il rugit comme un lion, ou encore quand il s’amuse à se tapoter l'épaule et la tête. Au cours du jeu libre du matin, il reste parfois tout seul à une table avec un jeu de société. Etre seul ne semble pas le déranger, il arrive à s’occuper sans être envahi par la détresse ou la solitude. Cependant, le plus souvent il ne reste pas longtemps seul puisque des enfants se joignent à lui. Zeno est aussi fier de ses copains, surtout de Peter qu’il me présente avec joie.

Il tire Peter par son épaule, le pousse devant moi et dit en me regardant : « Peter». Je réponds :

« Igen, itt van Peter » (Oui Peter est ici). J’ai l’impression qu’il veut me montrer son copain, comme les enfants qui tirent leur maman enceinte pour montrer leur frère/sœur qui est à l’intérieure du ventre. J’ai l’impression que c’est important pour lui de me montrer, de me présenter son copain.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 2 Décembre 2013)

Chapitre 7. Les études de cas : neuf portraits d’enfants allophones

En situation de conflit, il sait se défendre des camarades qui l’embêtent. Il est capable d’exprimer son mécontentement, son désaccord et d’aller chercher de l’aide en cas de besoin.

Zeno fait un puzzle d’animaux, quand Zita, arrive comme un ouragan et s’introduit dans son jeu.

Zeno émet un crie aigue, crie de mécontentement et dit ‘Nem, Tita nem !’ (Non, Zita, non !). [...]

La fillette prend les puzzles que Zeno a déjà construits. Il n’est pas content, crie à nouveau et la pousse. [...] En entendant le mot ‘rangement’, Zita commence à placer énergétiquement les pièces du puzzle dans la boite. Zeno montre à nouveau son mécontentement en fronçant les sourcils, répète le cri aigue et tire la boite de jeu pour le récupérer. »

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 28 Octobre 2013) Ses communications et incommunications

Zeno communique dès les premiers jours par des gestes, des mimiques, des rires et des sourires. Il est à l’aise dans ses échanges, il discute sans être perturbé quand on ne le comprend pas. Les échanges avec lui sont faciles, rassurants malgré la barrière de la langue. Pour Andrea, Zeno fait des bêtises ou fait le clown pour attirer l’attention sur lui, par défaut de pouvoir parler avec ses copains (cf. entretien avec Andrea).

Très vite, après quelques semaines, il commence à dire des mots en hongrois. Les enseignantes disent alors qu’il comprend bien le hongrois puisqu’il a probablement acquis les bases en crèche.84

Avec ses copains, il communique aussi avec aisance et fluidité. Leurs échanges restent essentiellement non-verbaux tout au long de l’année.

Zeno rejoint son copain dans le coins poupée. Les deux enfants sautillent en rigolant. Il y a une bonne ambiance entre eux. Ils ne parlent pas beaucoup, mais ils émettent des petits sons et ils s’imitent mutuellement.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 7 Octobre 2013) Il commence à me parler en hongrois après quelques mois d’école. Quand je ne comprends pas ce qu’il veut dire, il s'énerve, se fâche, comme s’il ne tolérait pas de ne pas être compris.

Il dessine une voiture très rapidement, en seulement quelques traits, me le tend en disant quelque chose que je n’arrive pas à comprendre. L’assistante me dit que c’est une voiture de pompier. Je dis « Ah, « Tűzoltóautó » (voiture de pompier) en regardant Zeno. Il me regarde en levant les yeux vers le ciel, l’air de vouloir dire « Bien sûre que je dis tűzoltóautó, qu’est-ce que tu croyais ? Avant, quand je ne comprenais pas ce qu’il disait, il ne réagissait pas. J’ai l’impression qu’il se fait de plus en plus comprendre et qu'il est déçu quand on ne le comprend pas.

(Observation matinale à Budapest au moment du jeu libre. 10.03.2014) Lorsqu'il parle en hongrois, Zeno a un cheveu sur la langue (est-ce le cas en vietnamien aussi ?) ce qui fait qu’il est difficile de comprendre ce qu’il dit. Son trouble de la parole renforce-t-il l’agacement d’Agota ?

84 Zeno est-il allophone ? Rappelons que pour constituer l’échantillon des enfants allophones, j’ai choisi de me positionner au même niveau que les enseignants, c’est-à-dire, dans le doute de savoir quels étaient les enfants qui ne comprenaient et ne parlaient pas le hongrois. Dans les premiers échanges les enseignantes ont parlé de Zeno comme d’un enfant allophone, et ce n’est que plus tard qu’elles ont su qu’il comprenait le hongrois. J’ai donc poursuivi les observations de Zeno sachant ou ne sachant pas vraiment s’il comprenait le hongrois. (Grounded Theory)

Chapitre 7. Les études de cas : neuf portraits d’enfants allophones

Quand je lui dis quelque chose, parfois j’ai l’impression qu’il comprend, qu’il assimile ce que je lui dis, mais parfois non. Je commente tous le temps ce qu’il fait, à quoi il joue, ses gestes.

J’aimerai bien qu’il comprenne mes indications pour que je puisse le guider, le diriger dans ses activités. Mais il ne montre pas toujours beaucoup d’intérêt à ce que je dis, à ce que je fais avec les autres enfants. L’autre jour, j’ai fait une projection de film sous forme de suite de diapositifs, mais ça n’intéressait pas du tout. Il essayait de distraire les autres. »

(Entretien avec Agota, traduit du hongrois par A. Toth) Sa maman s’inquiète de savoir s’il pourra parler hongrois correctement, et s’il saura s’exprimer dans sa langue maternelle aussi. Elle craint aussi qu’il mélange les deux langues, ce qui, selon elle, est déjà le cas.

La maman semble être très préoccupée par le fait que Zeno ne parle pas bien dans aucune des deux langues et qu’il parle un mélange des deux. [...] Elle raconte qu’en vietnamien, Zeno

La maman semble être très préoccupée par le fait que Zeno ne parle pas bien dans aucune des deux langues et qu’il parle un mélange des deux. [...] Elle raconte qu’en vietnamien, Zeno