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I. D’UNE ACTUALISATION RESONANTE DE LA MUSEALITE

3. LA PRESENTATION DES ELEMENTS DE LA REALITE

3.3 LES DISPOSITIFS

3.3.2 Leurs systèmes

L’évolution des technologies numériques eut pour effet notoire de mettre très en vogue la notion d’immatérialité, celle-là même qui, prétextant l’invisibilité de leur médium, fut affublée aux odeurs dans un quasi lieu commun, écueil ayant contrarié la plupart des initiatives visant à équiper d’une dimension olfactive intentionnelle, des institutions lui demeurant jusque-là étrangères. Car toute transparente et subtile qu’elle soit, l’odeur est un médium physique520, nécessitant pour être diffusée que soient générés des flux de force tangibles et contrôlés, le système afférent à ses dispositifs renvoyant par conséquent principalement à la production de souffles d’air, succédant au calcul des trajectoire et puissance nécessaires à l’optimisation du transport des molécules odorantes jusqu’au nez du sujet destinataire. Ces paramètres font par

lieu de ça, on m’a donné́ un monsieur avec un vaporisateur dans une loge. D’ailleurs, quelle soirée ! Tout le monde m’était hostile. Vous comprenez qu’on sentait là quelque chose de neuf. »

519 BALEZ Suzel, Ambiances olfactives dans l’espace construit : perception des usagers et dispositifs techniques et architecturaux pour la maîtrise des ambiances olfactives dans des espaces de type tertiaire, Op cit. p. 101. « La

propagation d’une odeur dépend de plusieurs phénomènes complexes, qui tiennent à la fois des volatilités de ses composantes et des mouvements d’air. […] C’est sans doute pour ces raisons que, comme hier, les procédés d’odorisation ou de désodorisation de l’espace paraissent aujourd’hui, à bien des égards, encore assez empiriques. La répartition des sources odorantes dans l’espace, leurs positionnements en fonction de leurs contacts à l’air, les volatilités différentes dans un mélange, plus ou moins durables et perceptibles à plus ou moins grande distance, ou encore les quantités de produits odorants émis, ou captés, dans l’air ne font pas souvent l’objet de règles précises comme celles régissant l’usage d’autres stimuli sensoriels tels que la lumière ou le son. »

520 SALESSE Roland, DOMISSECK Sophie, « Technique d’odorisation dans les arts vivants », L’Art olfactif

contemporain, Classique Garnier, Paris, 2015, pp. 80 – 81. « La nature du stimulus justifie donc que la vision soient des sens « à distance », tandis que l’odorant va chercher le spectateur sur son siège : il s’agit bel et bien d’un contact matériel dont notre civilisation occidentale s’est beaucoup méfiée. »

ailleurs l’objet d’une estimation relative au scénario d’interaction prévu entre visiteur et dispositif, selon que ce dernier relève du proximal ou du distancié, car de l’ampleur présumée du trajet à effectuer par les molécules dans l’air, dépend la structuration chimique du concentré faisant office de source odorante. Si le trajet est effectivement long, le jus-source doit être composé de molécules ayant des degrés de volatilité similaires, de sorte que lors de la diffusion, elles puissent être acheminées à la même vitesse, parvenir en même temps au visiteur et assurer ainsi une expérience olfactive optimale, les molécules de volatilité différentes ayant au contraire tendance à se disperser521. Les plus légères parviennent au visiteur de manière dissociée, les plus lourdes surviennent quelques secondes plus tard, tandis que les premières commencent à se dissiper, l’odeur perçue demeurant ce faisant, fatalement différente de celle ayant été initialement émise522.

Deux typologies de diffusion doivent alors être distinguées : la diffusion humide et la diffusion sèche. Salesse et Domisseck écrivent que la diffusion humide relève pratiquement toujours d’une pulvérisation par effet Venturi telle que « l’injection d’un liquide sous pression à travers

un orifice étroit, provoque une vaporisation du fluide en aval de l’orifice, l’aérosol ainsi généré pouvant être repris par la circulation d’air ambiant ou poussé par un ventilateur »523, la

diffusion humide étant privilégiée pour des odorisations extérieures ou de grands espaces tels que salles de concert, cinémas ou théâtres. La diffusion sèche renvoie quant à elle à l’imprégnation par un concentré odorant de grains de polymère type Pebax, étant

521 SALESSE Roland, DOMISSECK Sophie, « Peut-on raconter une histoire rien qu’avec des odeurs ? La gageure de Green Aria : A scent Opera », https://prodinra.inra.fr/, consulté le 3/01/19.

522 BALEZ Suzel, Ambiances olfactives dans l’espace construit : perception des usagers et dispositifs techniques et architecturaux pour la maîtrise des ambiances olfactives dans des espaces de type tertiaire, p. 100. « Certaines

substances émettent des composés odorants qui vont peu à peu se mélanger aux molécules de l’air dans une dynamique d’homogénéisation et / ou grâce aux mouvements aérauliques. Hors des conditions de laboratoire, les composés émis sont toujours multiples et n’ont donc pas forcément les mêmes volatilités, ni les mêmes propriétés perceptives. Autrement dit, certaines molécules sont émises et se mélangent plus rapidement à l’air que d’autres et, de surcroit, certaines molécules sont perçues à des concentrations beaucoup plus faibles que d’autres. Quand plusieurs composés sont émis en même temps et à des concentrations équivalentes, ils ne sont, en conséquence, pas forcément perçus simultanément. Comme « l’aspect » de l’odeur résultante dépend des proportions respectives des différents odorants, il peut varier considérablement en fonction de la distance de flairage par rapport à la source. »

523 SALESSE Roland, DOMISSECK Sophie, « Techniques d’odorisation dans les arts vivants », L’art olfactif

successivement enfermés dans des cartouches favorisant la circulation des flux d’air chargés de transporter les molécules odorantes jusqu’au sujet cible. Ne laissant pas de résidu et ne nécessitant le recours à aucun solvant, elle ne présente a priori aucun risque pour l’utilisateur, et trouve par conséquent son application dans des diffusions de proximité, lesquelles permettent qu’en un espace où sont diffusées plusieurs odeurs, soit minimisé le risque qu’elles viennent à se mélanger524.

Définir la modalité d’une diffusion, puis y adapter les paramètres afférant aux trajectoire et puissance des flux d’air devant être générés pour favoriser la perception olfactive d’un sujet cible, à partir d’un composé odorant ayant été structuré relativement à la distance prévue par le scénario d’interaction d’un parcours de visite525, soit, maitriser la diffusion ad hoc d’une odeur dans un espace donné, constitue la première fonction que se doit d’assurer un dispositif olfactif de type actif. Mais, de même que l’invisible ne suggère l’immatériel, la transparence n’équivaut l’absence, entre autres, les odeurs ayant été diffusées ne disparaissent pas miraculeusement après avoir été senties, et suggèrent ce faisant, que leurs dispositifs soient également capables de réguler leur propagation successive dans l’espace et le temps. C’est là que le bât blesse, car invisible et volatile, il est impossible de stabiliser la propagation d’une odeur dans un espace limité526, de parer à l’éventualité de ses mélanges, ainsi qu’aux effets d’accumulation et de

524 KELLER Andreas, « The Scented Museum », The multisensory museum: cross-disciplinary perspectives on

touch, sound, smell, memory and space, AltaMira Press, U.S, 2014, p.168. “Odor clouds cannot be spatially delimited, and when there are several odor sources in a room, the odors overlap and blur and are perceived as a blend.”

525 Et devant par ailleurs faire l’objet d’une maintenance régulière afin de garantir la fraicheur de l’odeur diffusée. CASTEL Mathilde, « L’odeur au musée : des dispositifs à la fréquence respiratoire », La lettre de l’OCIM, n°180, 2018, p. 27. « La maintenance, paramètre pourtant tout aussi déterminant que les autres, est pratiquement

toujours négligée par les institutions, encore trop peu familières des particularités du médium olfactif. Une image projetée sur un écran restera visible aussi longtemps que ce dernier demeure alimenté et allumé. Il en va de même d’une bande sonore diffusée par une enceinte. Sitôt qu’une image ou un son est effectif dans l’espace d’exposition, nul besoin, a priori, d’une maintenance particulière. Mais des billes de polymère imprégnées de molécules odorantes, progressivement délogées par des flux d’air récurrents, sont vouées à redevenir inodores passés plusieurs mois d’utilisation. Il importe donc d’assurer la maintenance des dispositifs olfactifs en remplaçant régulièrement les cartouches de billes imprégnées. »

526 La preuve étant que même en isolant chaque œuvre olfactive dans une pièce close, la commissaire de Belle

Haleine : l’odeur de l’art n’est pas parvenue à contenir efficacement la propagation de leurs effluves durant les

stagnation pouvant conduire à la perplexité du visiteur, voire son rejet le plus total527. L’ironie étant ici que ce dernier n’est pas sans contribuer à la détérioration des odorants dont il peut successivement être amené à se plaindre, puisque la foule fait partie intégrante des variables contribuant à déterminer l’atmosphère d’un lieu, ainsi que l’évolution successive de ses ambiances528. Ce faisant, le seul moyen permettant de réguler la propagation d’un odorant dans l’espace consiste à pourvoir son évacuation synchronisée après diffusion, alternative nécessitant d’intervenir de manière plus significative sur le système de traitement d’air de l’établissement d’accueil ce qui, notamment dans le cas des monuments nationaux529, peut relever du délicat, voire de l’impossible. Résident donc ici les principaux objectifs afférents au développement des futurs dispositifs olfactifs actifs : permettre à l’odeur de se concentrer sans perdre du terrain, et de se disperser, sans perdre de sa force530.

Raison pour laquelle ne doit à mon sens être reconnus comme relevant des dispositifs olfactifs

527 CASTEL Mathilde, « Olfactique muséale : de l’espace expographique au cadre de l’œuvre », Nouveaux

territoires de l’expérience olfactive, MétisPresses, Genève, 2019, témoignage rapporté de la journaliste et experte

du parfum Denyse Beaulieu quant à l’exposition Belle Haleine : l’odeur de l’art : « Quand j’ai mis le nez

dans Belle haleine, trois jours avant le décrochage, l’expo courait déjà depuis trois mois. Ce sont donc les problèmes techniques qui m’ont frappée d’abord. Les odeurs fuient. Elles se mêlent et se contaminent. […] Au bout de trois mois, forcément, ces onze sueurs froides se sont amalgamées pour ne former qu’un immense remugle de frousse… la panique collective ayant apparemment l’odeur d’un accident dans un labo de parfum […] En fin de compte, cette œuvre censée sentir la peur évoquerait plutôt la cuisine. »

KELLER Andreas, « The Scented Museum », The multisensory museum: cross-disciplinary perspectives on touch,

sound, smell, memory and space, AltaMira Press, U.S, 2014, p.169. “After half a century, the interviewees still recalled that “the smells got all mixed up and they couldn’t get them out; so, it was a terrible situation,” and “Your clothes reeked when you came out of this stuff that had been dumped into the air conditioning system. As I recall there was even a fine mist in the air.”

528 DAUCE Bruno, RIEUNIER Sophie, « Le marketing sensoriel du point de vente », Recherche et applications

en marketing, vol. 17, n°4, 2002, p. 47. « La foule n’a pas le même statut que les autres variables d’atmosphère dans la mesure où elle excite tous les sens à la fois : elle produit des sons, des odeurs, des couleurs et des sensations tactiles. La foule est une source d’atmosphère. »

BEN MEMI Mariem, « La foule en magasin : conséquences sur le comportement des consommateurs », Institut

supérieur de gestion de Tunis, p.2. « La littérature indique que la foule est considérée à la fois comme une composante de l’environnement physique, un facteur de stress et un facteur atmosphérique. »

529 Se reporter au chapitre 6.

530 « Si l’ennemi se concentre, il perd du terrain. S’il se disperse, il perd de la force » est une expression du général vietnamien Giap, ayant été reprise par l’artiste Mario Merz pour son œuvre Igloo di Giap en 1968.

actifs que les systèmes ayant été développés dans le but d’assurer à minima les maitrises simultanées des diffusion et propagation de molécules odorantes dans l’air, technologies dont le prix des standards peut rapidement dépasser les budgets de musée sans que leurs performances n’aient été adaptées plus avant aux espaces d’exposition, celui du sur-mesure avoisinant par ailleurs la disproportion pour peu que ne soit qu’envisagé en l’odeur l’ajout d’un « média d’information complémentaire ». Il est par conséquent courant qu’aux dispositifs olfactifs, dont l’odorama de 1986 fut une prometteuse démonstration531, soient régulièrement préférés des appareils n’assurant qu’une relative odorisation, suffisant à créer l’évènement et pouvant aisément se décliner à moindre coût. Aux inventaires qu’en font respectivement

531 Premier odorama français ayant été conçu par Jacqueline Blanc-Mouchet, société Transens, pour la Cité des sciences et de l’industrie à Paris.

AUBER Olivier, « L’invention du Sniff interactif », Odeur, L’essence d’un sens, Autrement, n° 92, Septembre 1987, p. 195. « L’Odorama n’a rien à voir avec l’idée habituelle qu’on se fait d’un cinéma en odeurs, il n’y a pas

une histoire pour tout le monde, mais un cheminement personnel pour chacun. […] Donc, le boudoir aux odeurs est arrivé. Une pièce de verre d’une dizaine de mètres carrés, ventilée en permanence. Une paroi interne protège la machinerie du spectacle. L’écran vidéo offre à voir et à entendre de courts extraits de films, qu’un carrousel d’aérosols télécommandés s’ingénie à accompagner d’un léger flot odorant immédiatement réaspiré, afin de toujours garder « l’endroit aussi propre que. » Sous la main, un boitier de commande et, sous les yeux, un écran pour dialoguer avec l’ordinateur qui s’occupe du reste : il pilote clavier, vidéodisque, et gère les stocks d’odeurs, il offre en permanence au visiteur huit minutes d’interactivité olfactive sur trois modes différents, et ce sans rien à perdre ou à gagner. »

Dannaud532, Salesse et Domissek533 , pourraient par ailleurs être ajoutés les diffuseurs d’huiles essentielles534, ainsi que leur version aromatique, le Whaf535. Plus récemment, l’industrie de la parfumerie contribuant à la médiatisation du parfum comme œuvre d’art, empruntant ce faisant à la théorie institutionnelle, en se manifestant dans les musées au recours d’expositions ayant vocation à devenir olfactives, investit de manière inédite dans la conception de dispositifs olfactifs actifs sur-mesure relativement pointus, dont les Scent drops536 du Grand musée du parfum et l’OSNI#1537 de Cartier servent ici l’exemple. Pareils aux vinaigrettes, les dispositifs prenant pour source odorante un jus ayant été composé ad hoc peuvent également se décliner en version passive, renvoyant ce faisant de manière quasi-systématique aux déclinaisons538 de

532 DANNAUD Charles, « Le parfum met l'intimité en scène », Art & Olfaction, Arts Hebdo Médias, 2015, non paginé. « Humidificateurs, ambianceurs, encapsulation braseros, poudres, encensoirs, turbines puissantes,

éventails à parfum, machines célibataires, atomisations géantes sous azote, soufflets à lycopode, charges de supports papier tirées avec des canons à air comprimé, matières brutes distribuées ou lâchées au sol, fumées, olfactisation corporelles directe des spectateurs, fumigation, pulvérisation d'émulsion sur eau, orgues à odeurs... » […] « Certains inventent, sans le savoir, le métier de diffuseurs d'odeurs, évoluant parfois d'un artisanat bricoleur à la conception de systèmes plus sophistiqués, tenant compte des spécificités de chaque lieu et de chaque spectacle. […] « Emmanuel Martini invente l'activité de perfume jockey en 2009. L'activité de son agence se déroule sur trois temps : perfume jockey pour des évènements, chef de produit et conseiller artistique, et la scénographie olfactive, « une déclinaison du perfume jockey. » Dans ce dernier cadre, Emmanuel Martini travaille avec la parfumeuse Laurence Fanuel. »

WINTER Ruth, « L’odeur de l’argent », Odeur, L’essence d’un sens, Autrement, n° 92, Septembre 1987, p. 187.

« Dans cet esprit a été lancé sur le marché un article très populaire : l’Aroma disc player. Ce diffuseur ressemble à un petit électrophone dans lequel on glisse des disques imprégnés d’odeur. La senteur choisie se répand dans la pièce où elle subsiste cinq heures environ. »

533 SALESSE Roland, DOMISSECK Sophie, « Techniques d’odorisation dans les arts vivants », L’art olfactif

contemporain, Op cit. pp. 83-84. « Touche de parfumeur, boîtier à couvercle, grille-pain ou four, pulvérisateur à

main. »

534 Se reporter à l’annexe n°3, BOUTELLIER Marion, « Les tableaux ont-ils une odeur ? Le cas du musée Fabre »,

Les dispositifs olfactifs au musée, Contrepoint, Paris, 2018, pp. 192-199.

535 Se reporter à l’annexe n°3, STAIGER Marlène, « Le Whaf et ses usages », Les dispositifs olfactifs au musée, Op cit. pp. 107-115.

536 Se reporter à l’annexe n°3, ALLONAS Élise, « Les dispositifs du Grand musée du parfum », Les dispositifs

olfactifs au musée, Op cit. pp. 43-52.

537 Se reporter au chapitre 7.

538 GREEN Annette, DYETT Linda, Quand le parfum se fait Bijou, Flammarion, Paris, 1999, p. 162. « En 1979,

la société américaine Arcade Inc., spécialisée dans les matériaux pour échantillons de parfums, et qui a récemment acquis le département de 3M chargé de la promotion des parfums, lance le révolutionnaire Scentstrip. Des

la technique du Scratch’n’ sniff conçue par la société 3M dans les années 1960539, dont l’utilisation se retrouve par ailleurs dans des œuvres telles que les Scratch and sniff paintings de Peter de Cupere, ou à l’imprégnation de supports poreux comme la céramique, qui permit notamment l’odorisation des mallettes multisensorielles ayant été conçues pour les actions hors les murs du Louvre540. Version passive pouvant également s’adapter à des sources odorantes naturelles tel que cela fut opéré par le dispositif de la Cave aux arômes des vins de Bourgogne, et plus généralement par les coffrets de médiation contenant des fruits, des herbes aromatiques, des graines, des bois, des fleurs, ou des épices, solutions pouvant a priori sembler bon marché,

microcapsules d’essence de parfum sont déposées sur une bande de papier que l’on replie et qu’on laisse sécher. Lorsque la bande est dépliée, le parfum se libère. Crée pour le lancement de Giorgio Beverly Hills, le Scentstrip est le premier exemple d’échantillon de parfum placé dans une publicité de magazine. Dans les années 1980, d’autres procédés sont mis au point par 3M, JSC (Orlandi-Division), R.P. Scherer North America, Retail Communications Corp. Et Webcraft Technologies. Aujourd’hui, les bandes à microcapsules commencent à être supplantées par de nouveaux supports. […] En 1996, la société Arcade Inc. a recours à ce procédé pour créer un bijou aromatique ultra contemporain, unique en son genre : le bracelet parfumé. Il s’agit d’une fine bande de plastique double épaisseur, à mi-chemin entre le bracelet d’identification d’hôpital et la bande de négatif photo que l’on porte au poignet. Pour que le parfum se libère, il suffit d’enlever la pellicule supérieure. Ce Wristlet a été présenté pour la première fois au public en 1997, à l’occasion du lancement du parfum Calvin Klein Ck one. »

539 Ibid. « La société américaine 3M est le pionnier de la micro-encapsulation. Spécialisée dans les adhésifs et les

fibres non tissées, c’est à elle que nous devons, entre autres, le Scotch et le Post-it. Pendant les années 1960, son département chargé de la promotion des parfums a mis au point la technique du Scratch’n’ sniff (« gratter et sentir ») déposée sous le nom de Microfragrance. Ce procédé consiste à enfermer un parfum dans des millions de bulles de plastique minuscules (plus de trente millions par centimètre carré de papier.) Le parfum se libère si l’on gratte ou si l’on frotte la surface. »

540 CASTEL Mathilde, « L’odeur au musée : des dispositifs à la fréquence respiratoire », La lettre de l’OCIM, n°180, 2018, pp. 26. « C’est par le biais d’un mécénat de compétence que le Louvre a pu bénéficier de l’expertise

de la société Cinquième sens, afin de concevoir un outil de médiation sensorielle hors-les-murs dont se munissent les médiateurs pour présenter les œuvres du musée en secteurs hospitalier ou carcéral. Conçu sous forme de mallettes thématiques, ce dispositif contient des représentations d’œuvres, un baladeur et une enceinte, des objets à toucher et des éléments à sentir. Pour la partie odorante, Cinquième sens à fait le choix de médaillons en céramique imprégnés de parfums et stockés dans des tubes hermétiques. Cette solution offre une expérience olfactive qualitative puisque la porosité de la céramique, pour peu que les médaillons soient méticuleusement replacés dans leur conditionnement après chaque utilisation, peut diffuser des odorants sur une période de plusieurs mois. Leur maintenance nécessite simplement de vaporiser les médaillons avec le concentré odorant une