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La partie EBK représente quant à elle une perte sèche qui n‟est profitable à aucun acteur sur le marché.

D‟un autre coté, la réduction des coûts engendrée par la fusion matérialisée sur le schéma par le rectangle PCEFH permet une économie au niveau des ressources : la quantité offerte QM est produite à

moindre coûts grâce à la fusion horizontale.

Williamson soutient par conséquent qu‟il faut comparer les deux effets avant de se prononcer sur l‟utilité d‟une fusion. Si les gains excèdent les pertes (G≥L) alors la fusion devrait être permise même si elle crée un pouvoir de marché. Le cas (a) illustre le cas d‟un changement complet de la structure du marché. On passe d‟une situation de concurrence à une situation de monopole.

Dans la réalité, Utton soutient que le cas le plus souvent rencontré est le cas où une entreprise est déjà en possession d‟un pouvoir de marché et cherche à l‟accentuer d‟avantage par une fusion horizontale (b).

Dans ce cas de figure, l‟entreprise possède déjà un pouvoir de marché et son prix de vente est PL, prix

supérieur au coût moyen traduisant le pouvoir de marché. La quantité qu‟elle offre sur le marché est QL ; C1 et C2 sont respectivement ses coûts avant et après la fusion horizontale. La fusion augmente

D U.M PM PL QM QL Q C1 C2

Cas b

L G Source : Utton p : 175 U.M PM PC H

QM QC Q C1 C2 E F B K

Cas a

L G

Figure 3. Bien être social et fusion horizontale .

Figure 1.1.3. Bien être social et fusion horizontale

I.1.1. Perte du bien être social1.Bien être social et fusion horizontale

Bien être social et fusion horizontale

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davantage le pouvoir de marché ce qui se traduit par une augmentation des prix de PL à PM et une

baisse des quantités de QL à QM. Dans le cas d‟une préexistence de pouvoir de marché, la fusion

horizontale possède moins de chance d‟aboutir à une création d‟un surplus net (L est probablement supérieur à G).

III.3 Intégration conglomérale.

Cette forme d‟intégration relativement moderne est relative au fait que l‟entreprise diversifie ses activités et opère sur plusieurs marchés simultanément. Concernant son pouvoir de dominance, Adams [1964, p : 249] le définit de la manière suivante : « Une firme possède un pouvoir congloméral lorsque

ses opérations sont tellement diversifiées que sa survie ne dépend d’aucun marché, d’aucun produit, d’aucune région particuliers. Sa taille et sa diversification lui permettent de discipliner ou de détruire n’importe quel concurrent étroitement spécialisé. Une telle firme possède l’avantage énorme de tirer ses ressources de plusieurs marchés différents. » De ce fait, le conglomérat a été perçu comme une

menace à la concurrence des marchés par les autorités antitrust américaines23.

Plusieurs raisons expliquent cette méfiance envers les conglomérats. Il y a d‟abord l‟idée que les conglomérats ont été spécialement crées pour pouvoir s‟engager dans des pratiques anticoncurrentielles telles que les subventions croisées ou les réciprocités d‟achats. La pratique relative aux achats réciproques implique un agrément d‟achat informel qui privilégie l‟échange entre les entreprises à l‟intérieur du conglomérat par rapport aux échanges sur le marché. Stigler24

objecte cependant que dans le cas d‟un cartel au sein duquel les prix sont fixés, la réciprocité peut être un moyen de rétablir la flexibilité des prix.

L‟argument relatif aux subventions croisées traduit l‟opération qui consiste à prélever une rente sur un des marchés oligopolistiques sur lesquels une entreprise opère et à financer par le biais du surplus dégagé des pertes que l‟entreprise peut encourir sur ses activités concurrentielles en fixant des prix de vente inférieurs aux coûts de production.

23

On peut citer pour illustrer ce propos, un avis formulé par la Federal Trade Commission (U.S) en 1948 : « Grâce au pouvoir économique qu’il assure au moyen d’opérations dans de nombreux et divers domaines, le conglomérat géant peut atteindre une position presque inattaquable. Menacé par la concurrence dans n’importe laquelle de ses activités variées, il peut très bien vendre au dessous de ses coûts dans ce domaine, compensant ses pertes par les profits effectués dans d’autres activités – une pratique que l’on explique souvent comme un cas de concurrence frontale-. La société conglomérale est ainsi en position d’affronter avec une grande force de plus petites entreprises. » [U.S Federal Trade Commission, [1948, p: 59] cité par Williamson O.E [1994, p: 301.]

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Williamson [1975] soutient que cette pratique peut effectivement avoir pour objectif d‟augmenter son pouvoir de marché mais que dans certains cas, cette stratégie permet simplement de substituer un financement interne (moins coûteux) à un financement par le biais du marché financer. La variation du coût de financement étant due à une variation au niveau de l‟estimation du risque elle-même due au fait que le conglomérat possède une meilleure appréciation de ses activités et peut par conséquent accepter de couvrir une activité que le marché financier refuse de faire.

Une autre raison expliquant la méfiance des autorités vis-à-vis des conglomérats est relative au fait que les fusions conglomérales peuvent réduire le niveau de la concurrence en affaiblissant la menace d‟une entrée potentielle.

Pour Williamson, la naissance de l‟entreprise conglomérale permet d‟économiser sur les coûts de transaction lorsque l‟activité de l‟entreprise tend à croître. Elle permet une plus grande efficacité de l‟organisation et ce, selon deux dimensions : réactivité et diversification.

De même l‟organisation des activités sous un conglomérat permet à une entreprise de réduire substantiellement l‟opportunisme des vendeurs dans un contexte de spécificités des actifs.

Ayant ainsi explicité le concept de dominance des marchés, en mettant en exergue son impact sur les différents acteurs du marché (offre, demande et bien être social) et en présentant ses fondements (existence de barrières à l‟entrée et/ou à la sortie, collusion et comportement prédateur) ainsi que les formes organisationnelles qui peuvent l‟engendrer –fusions horizontales, verticales ou conglomérales), nous nous attacherons dans le paragraphe suivant, à présenter les modèles qui existent dans la littérature qui servent de base à la mesure de ce pouvoir de dominance.

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