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P REMIERE PARTIE

II. Les techniques d’enquêtes

II.2. Enquêtes sur les sites d’eau bénite

Durant les 18 mois de terrains effectués, douze sites d’eau bénite ont été visités. Quatre sont situés dans et aux alentours d’Addis Ababa : Ent’ot’o Maryam, Kidanä Meherät, Shenquru Mikaél, ‘Uraél. Les autres se trouvent en province, en milieu rural ou péri-rubain : Abba Yohänes, Bäshét Maryam, Giyorgis Lalibela, Zeqwala, Wänqeshét Gabrél, Shenqwara Yohänes, Gärima Gädam, Abuna Hara (cf. Annexe 5.1).

II.2.a. Des observations participantes et parfois non participantes.

Les observations participantes

Le site de Ent’ot’o Maryam fut le lieu d’enquête principal, celui à partir duquel le lien entre religion et sida a été pensé, et sur lequel l’articulation s’est donnée le plus à voir. La source de Ent’ot’o Maryam est, à ma connaissance la première sinon la seule source d’eau bénite à avoir pour but premier et essentiel la guérison du sida. Le bahetawi y a été envoyé par la Vierge pour « guérir les Ethiopiens de la maladie de ce siècle » expression qui pour de nombreux prêtres et religieux désigne le VIH. C’est donc dès le premier terrain « annexe » que le site de Ent’ot’o Maryam a été visité, et j’y suis retournée à chaque terrain, pour y observer les évolutions et y rencontrer les personnes préalablement interviewées. Lors de la première enquête de terrain spécifique de la thèse, j’ai choisi d’y mener une observation participante quelque peu conséquente, de décembre 2005 à février 2006 soit un peu moins de trois mois. Cette observation peut s’apparenter à une immersion, au sens propre comme au sens figuré puisqu’il s’agissait de se soumettre au rituel de l’eau bénite à visée curative pendant cette période, ce qui implique de se faire doucher tous les matins à l’eau bénite, d’en boire des quantités variables et de suivre les différentes règles de l’Eglise, l’agenda religieux et d’endosser les codes culturels et sociétaux y ayant cours. Durant cette immersion au sein de la communauté des tsäbältägnas de Ent’ot’o Maryam, j’ai participé à un pèlerinage à Lalibela pour Gänet, ou Noël. Dans ce cadre, une dizaine d’églises et trois sites d’eau bénite ont été visité : Abba Yohänes, Bäshét Maryam et Giyorgis Lalibela. Sur le premier, la communauté est demeurée une journée complète. Le deuxième, Bäshét Maryam, situé entre Dessié et Lalibela, était une étape du pèlerinage. La communauté est restée trois jours pleins à Lalibela et plusieurs de ses membres (dont moi-même) avons été “baptisés” à la source de Giyorgis Lalibela, une des douze églises du site. Dans ce cadre, aucune autorisation aux autorités religieuses n’a été demandée.

Au monastère de Zeqwala situé sur le mont éponyme, à 200 kms au sud d’Addis Ababa, j’ai effectué, avec deux interprètes différents deux courts séjours de quatre et cinq jours, durant lesquels la méthode de collecte des données choisie fut l’observation participante. Le premier séjour eu lieu au mois d’avril 2008 et le deuxième au mois de juillet de la même année. Outre un accès peu aisé (selon le chemin choisi entre trois et cinq heures de marche sur un chemin escarpé de montagne sont nécessaires pour atteindre le sommet) les conditions de vie y étaient

assez rudes. Là-haut, nul point d’eau potable n’existe en dehors du lac d’eau bénite, que l’on ne boit pas « régulièrement » ; il n’y a évidemment pas d’électricité et la nourriture est tellement rare qu’il est même délicat d’en acheter, il faut donc compter sur la générosité des moines et moniales, des autres tsäbältägnas ou des paysans qui y vivent. Le premier séjour a été effectué sans les autorisations du patriarcat, c’est en tant que fidèle que je m’y suis rendue. Si certains moines ont répondu à mes questions, beaucoup ont refusé arguant de l’absence d’autorisation. Lors du deuxième séjour, j’avais demandé et obtenu ces autorisations, mais l’interprète m’accompagnant s’étant montré plus convaincant que le précédent, usant notamment de mon statut de fidèle de l’Eglise, et d’ancienne tsäbältägna, je n’ai pas eu besoin de ces fameuses autorisations pour interviewer moines, moniales, responsables de l’Eglise, paysans et laïcs et s’étant dédiés au monastère.

Au mois d’août 2008, une dernière observation participante de quatre jours, précédant l’assomption soit en période de retraite et de carême pour les chrétiens éthiopiens, a été menée sur le site nouvellement connu de Wänqeshét Gabrél situé à environ six km des chutes du Nil Bleu dans la région de Bahar Dar, en province Amhara.

Les observations simples

Des observations « simples » ont été menées sur trois sites de la capitale et aux alentours. J’emploie l’expression « observations simples » car quoique présente en qualité de fidèle de l’Eglise, j’y ai surtout endossé le rôle d’observatrice ce qui impliquait de ne pas prendre de « douche » d’eau bénite et de rester en retrait pour observer les fidèles, les prêtres et les responsables religieux, l’organisation des sites et prêter une oreille « discrète » aux discussions entre les fidèles. Les observations participantes sont celles durant lesquelles j’ai endossé pleinement le statut de fidèle, impliquant le suivi des différents rituels et la participation aux liturgies. Sur ces trois sites, Kidanä Meherät, ‘Uraél, et Shenquru Mikaél, outre les observations simples, des prêtres, des diacres, des laïcs encadrant, des commerçants et bien entendu des tsäbältägnas ont été interviewés, de manière plus ou moins formelle selon les cas.

Les autres sites d’eau bénite ont fait l’objet d’observations simples et pour certaines rapides. Sur, le site de Shenqwara Yohänes situé à environ 300 km au sud d’Addis Ababa, et à 70 km d’une ville d’importance moyenne, Mojo de la province Oromo, des observations simples mais répétées pendant trois jours y ont été entreprises. Ensuite, les sites de Gärima Gädam, Abuna Hara, de par leur difficulté d’accès, ont fait l’objet de courtes visites d’une demie à une journée complète. A chaque fois des fidèles et des clercs (prêtres, diacres, moines et moniales) ont été interviewés, le type d’entretien variant selon le temps disponible et les caractéristiques de la personne interrogée (séropositive au VIH ou pas, commerçant, habitant, membre d’une association de PVVIH, etc.) et de son désir de s’exprimer.

II.2 b. Des entretiens informels aux entretiens semi-directifs

Au début de mes enquêtes en Ethiopie dans le cadre notamment du mémoire de maîtrise, j’ai employé l’enregistrement des entretiens, suivis de leur transcription et traduction sur ordinateur avec l’aide de l’interprète. De nombreux déboires m’ont incitée à préférer le

recours au carnet de note et au stylo, ou dans le cas des entretiens informels, à retranscrire ensuite les échanges.

Aucune méthode n’est parfaite, et toutes présentent avantages et inconvénients. Dans mon cas, le choix du carnet a été motivé par la variété des entretiens menés ainsi que par des déconvenues précédentes concrètes et répétées (absence de pile ou leur mauvaise qualité, conditions de terrain abîmant le matériel, disparition de cassette durant les séjours, surcroît de travail engendré par la retranscription avec des interprètes très régulièrement réticents ou très peu motivés par ce type d’exercice), qui, au bout de la troisième enquête de terrain m’ont décidée à préférer la prise de note directe, et à n’utiliser les enregistrements que sporadiquement et quand la situation l’exigeait (suivi d’une caravane des évêques, liturgie, sermon/enseignement du soir).

Durant le premier terrain « annexe », les entretiens étaient très ouverts, les questions le plus large possible : cinq personnes ont été interrogées, deux jeunes femmes tsäbältägnas, une femme un peu plus âgée et deux hommes entre 30 et 40 ans, l’un tsäbältägna, l’autre loueur de maison et habitant à l’année de Ent’ot’o Maryam.

Lors du premier séjour de terrain dans le cadre spécifique de cette étude, des entretiens et observations non participantes ont d’abord été menés sur le site de ‘Uraél, situé en plein cœur de la capitale. Ces premiers entretiens étaient également ouverts et larges, il s’agissait de comprendre la situation générale, et aussi de s’adapter le plus possible aux personnes interviewées, tout en essayant de parvenir à une vision d’ensemble. Dans le même temps, des entretiens et observations ont été menés à Ent’ot’o Maryam. La comparaison entre les deux sites a confirmé le choix de Ent’ot’o Maryam pour la tenue d’une observation participante d’une durée assez conséquente. Les personnes séropositives y constituent un groupe établi, visible et important, tandis qu’à ‘Uraél, s’ils étaient visibles, ils tentaient dans une certaine mesure de contrôler les informations échangées sur les raisons de leur présence sur le site. Si bien que le VIH ne constituait pas la spécialité du site. La comparaison a également permis d’établir et de comprendre la spécificité de Ent’ot’o Maryam.

A Ent’ot’o Maryam, dans la première semaine de l’observation participante, je n’ai pas mené d’entretien, soit d’interview avec un interprète et équipée d’un magnétophone ou plus exactement d’un carnet de note (et d’un stylo !). Les échanges avec mon entourage avaient pour but de connaître et de me faire connaître des personnes avec lesquelles je vivais. Il est donc même délicat de les qualifier d’informels car la plupart n’ont pas été consignés. Seules certaines réponses ou assertions ont été consignées dans mon carnet de terrain ; le but étant alors de m’« intégrer ». Il s’agissait d’abord d’observer et de m’adapter, d’écouter et de comprendre ce qui se passait au sein de la communauté. Je me suis présentée aux différents membres de la communauté rencontrée telle que j’étais, à savoir une franco-éthiopienne fidèle de l’Eglise qui venait mener une enquête scientifique à Ent’ot’o Maryam, sur la manière dont l’Eglise traitait le sida. Je précisais également afin d’endosser au mieux le rôle de tsäbältägna que je venais également ici « pour ma foi », expression souvent employée par les fidèles lorsqu’ils effectuent des retraites spirituelles. Comme il a été explicité en introduction, les personnes à qui j’expliquais ma position se montrèrent pour la plupart ravies à deux titres. D’abord parce qu’ainsi je pourrais raconter en France, les miracles ayant cours ici et ensuite, et dans une sorte de boucle, le fait qu’une « française », une autre étrangère vienne ici,

renforçait la gloire du site, son aura et d’une certaine manière confirmait et entretenait la foi des fidèles en la capacité de l’eau bénite à les guérir.

Je ne suis pas la seule à avoir fait l’objet d’un tel traitement, les fidèles et les prêtres de nombreux sites d’eau bénite rapportent la présence d’ « étrangers », sur leurs espaces. Mais ces affirmations sont à replacer dans leur contexte et constituent un « fait » à analyser. En effet, d’abord, il s’avère que la plupart, sinon tous, les étrangers dont parlent les fidèles et les prêtres, sont des Ethiopiens vivant à l’étranger, donc d’une « étrangeté » toute relative. Il apparaît donc que la figure de l’ « étranger » pour reprendre une formule simmélienne, est dans ce cas loin d’être une figure du rejet, mais constitue au contraire une catégorie construite permettant d’attester la présence de personnes venant là de très loin, prouvant ainsi que la réputation de l’eau bénite du site est importante corrélativement à sa puissance. Ma présence, loin de transformer ou de modifier en quoique ce soit les personnes et l’espace, était totalement « absorbée », dans tous ses aspects, par le site et les personnes présentes.

Lors de la préparation de mon installation, le bahetawi avec lequel je m’étais déjà entretenue plusieurs fois, apprit que je cherchais un logement et m’offrit en attendant qu’une chambre en construction soit terminée, un espace dans son propre « compound ». J’acceptais avec enthousiasme, car vivre dans le même espace que lui m’offrait la possibilité d’observer ses activités et de mieux le connaître. Les premiers jours, on confia à une tsäbältägna, une éthiopienne vivant aux USA et donc parlant l’anglais et l’amharique la charge de me montrer le déroulement du rituel. Je rencontrais progressivement d’autres personnes sur le site et tissais des liens amicaux avec plusieurs d’entre eux. A partir de la deuxième semaine, je commençais à interroger les habitants, des prêtres, des tsäbältägnas, des chauffeurs de taxi, enfin, presque tous les types d’acteurs présents en ces lieux, avec l’aide d’un interprète. Les premiers entretiens étaient ouverts, la grille d’entretien était la plus sommaire possible et je me contentais de rebondir ou de demander des précisions quand un point m’interpellait particulièrement. Au fil des semaines, les questions se firent plus précises et aussi diverses, j’alternais alors entre entretien non directif, discussions à bâtons rompus et entretiens compréhensifs, selon les personnes, leurs disponibilités, les liens existants déjà entre nous ou plus simplement selon l’intérêt des réponses ou encore en fonction de la qualité de l’échange. En somme, une grande part d’intuition et une attention à la qualité du contact humain ont guidé la forme d’entretien mené. Les dernières semaines, j’ai établi un questionnaire semi- ouvert et comprenant des questions fermées qui a été soumis à une quinzaine de personnes vivant à Ent’ot’o Maryam. Ce questionnaire avait, en outre, pour but de vérifier que la plupart des personnes présentes sur le site venaient dans l’intention d’y guérir du VIH.

J’ai également tenté d’évaluer le nombre de personnes vivant à Ent’ot’o Maryam et aux alentours ainsi que la proportion des PVVIH. Pour ce faire, j’établis un plan du site et notais l’emplacement des maisons. Mon interprète et moi-même, nous sommes rendus ensemble dans divers quartiers du site et avons effectué un recensement dans quelques maisons par quartier. Il s’agissait d’établir, très grossièrement, une moyenne du nombre de personnes vivant dans un compound et parmi elles du nombre de PVVIH. Dans chaque maison, le bailleur ou propriétaire fut interrogé quant au nombre de personne y vivant et aux maladies pour lesquelles les personnes venaient. Cette opération nous a également permis de vérifier le degré d’ouverture quant à l’infection au VIH. Toutes les personnes interviewées connaissaient l’affection pour laquelle leurs locataires vivaient là. Au total, nous avons établi qu’au début de

l’année 2006, entre 4500 et 5000 personnes vivaient à Ent’ot’o Maryam et entre 70 et 80% d’entre elles étaient séropositives, faisant de Ent’ot’o Maryam un village de PVVIH.

Il m’apparut ensuite que ce site est un des plus gros sites d’eau bénite visités. Les plus petits, comme Zeqwala, et Gärima Gädam n’hébergent en temps normal (en dehors des périodes de pèlerinages) que quelques tsäbältägnas, au grand maximum une dizaine, les autres

tsäbältägna vivent éventuellement à proximité, et ne sont qu’exceptionnellement hébergés par

les moines ou les moniales, ces deux espaces étant des monastères. Par contre sur ces sites, il est impossible de mentionner l’existence même du sida tant il réfère à la sexualité hautement profane et souillante aux oreilles pieuses des moines. Ainsi, un tsäbältägna venu là pour prendre de l’eau bénite pour se soigner de diverses addictions, nous expliqua qu’il ne se confiait pas aux moines et qu’il était difficile de parler avec eux de choses « profanes » ou selon sa formulation « de choses du monde ».

Deux sites accueillaient, en 2008, autant ou plus de fidèles que Ent’ot’o Maryam, il s’agit de Shenquru Mikaél, et de Shenqwara Yohänes. Nous avons évalué avec mes interprètes que respectivement autour de 5 000 et 7 000 personnes y vivaient, ce sont aussi les deux sites où se trouvent les plus grandes communautés de PVVIH. Les autres sites sont de tailles variables, entre ces deux extrêmes, que représentent les monastères et les sites comme Shenqwara Yohänes, divers facteurs influençant le nombre de personne y vivant, parmi ceux- ci, leur réputation est prépondérante.

En fonction du temps disponible et de l’importance du site, divers types d’entretiens ont été réalisés. Ainsi, sur les sites de Ent’ot’o Maryam, ‘Uraél, Kidanä Mehret, Shenkuru Mikaél, Shenqwara Yohänes, Wänqeshét Gabrél, Gärima Gädam et Zeqwala, des prêtres, des diacres et des moines, quand il y en avait, ont été interviewés selon des modes non-directif ou semi- directif, en fonction de la quantité d’information devant être obtenue. La qualité de la relation et le désir de communiquer de l’informateur a également conditionné la durée de l’entretien sinon sa qualité. Quand il me semblait que le prêtre était peu désireux de communiquer, les questions étaient les plus directes et les plus courtes possibles ; je m’attardais ou demandais des développements quand le clerc était loquace. La plupart une fois la première barrière passée, étaient assez volubiles et certains ont même demandé à me revoir pour poursuivre les échanges, ce qui m’a parfois surprise au regard de la réputation des prêtres en Ethiopie et des difficultés rencontrées par certains collègues avec ces personnages.

J’ai opéré de la même manière avec les commerçants, les chauffeurs de taxi et les habitants des sites d’eau bénite : plusieurs entretiens étaient toutefois dans ce cas informels et je les retranscrivais dès que possible sur mon carnet de note. Enfin, avec les PVVIH-tsäbältägnas, toutes les techniques d’entretiens possibles ont été employées : individuels, à deux ou à trois, ou en petit groupe, de manière informelle, non-directive, compréhensive, semi-directive, et enfin « quasi »-directive.

II.2.c. Des questionnaires soumis par des assistants de recherche

Plusieurs raisons ont motivé l’usage d’un questionnaire administré par plusieurs personnes autres que l’enquêteur principal. Cette dernière forme a été utilisée lors de la dernière enquête de terrain de janvier à août 2008.

L’objectif premier de ce questionnaire était d’obtenir un grand nombre de réponses pour une même question. La deuxième raison est plus « subjective ». Lors de mes précédentes enquêtes, j’avais été confrontée dans certains cas à une grande souffrance qui m’a souvent laissée bouleversée et triste, me rendant incapable de travailler et de poursuivre les entretiens. La solitude du terrain et de l’enquête m’a parfois accablée. Bien qu’un interprète puisse être présent, ce n’est pas toujours le même, et même si des collègues vous entourent, le fait d’être seule à vivre ces expériences douloureuses a pesé. Recueillir des récits de vies brisées par des évènements douloureux et tragiques fut une expérience pénible. Ainsi, une jeune fille de quinze ans nous raconta qu’à la suite d’un viol par son cousin, elle fut exclue de son domicile, et fut détectée porteuse du VIH. Je rencontrai également une grand-mère, qui élevait l’enfant âgé de trois ou quatre ans séropositif de sa fille décédée du sida et qui refusait les ARV pour cet enfant, au motif que le bahetawi les interdisait. Ou encore cette jeune femme renvoyée de chez elle à douze ans, par sa belle-mère suite au décès de son père, et qui avait été travailleuse du sexe. Atteinte de la tuberculose, elle était soignée au Saint Petros Hospital et devait rependre son activité à sa sortie car elle expliquait n’avoir pas d’autre solution qu’exercer ce métier et plus de famille pour la soutenir.

Le recours à deux assistants de recherche m’a permis de trouver une alternative à cette solitude contre-productive, à ne plus « encaisser » seule, la souffrance de mes

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