• Aucun résultat trouvé

L’ENGAGEMENT RELIGIEUX AU PRISME DE L’ANTHROPOLOGIE SYMBOLIQUE

3. Annonce du plan

Ce travail propose de confronter les valeurs symboliques de l’expérience religieuse avec ses « intentionnalités » sociopolitiques. La première partie, « cadre théorique et concep- tuel », vise à camper l’objet à travers une problématique et des hypothèses. Le chapitre 1, « cadre théorique », insiste sur la problématique du sens de la visibilité religieuse de la jeu- nesse sénégalaise dans l’espace public. Elle se veut une tentative de construction d’un lien entre, d’une part, la théorie d’Émile Durkheim sur les déterminants du sentiment religieux et, d’autre part, la prise en considération de « l’intention » dans les réalisations humaines avec, comme référence, Emmanuel Levinas et Max Weber.

Le chapitre 2, « Méthodologie et déroulement de l’enquête », propose de présenter les résul- tats de ce travail et d’éclairer le lecteur sur leurs conditions d’obtention. Cette présentation suivra le déroulement de l’enquête, la justification du choix de la démarche et celle des mo- dèles théoriques. Sans oublier les principaux outils de collectes et techniques d’enquête. C’est également le lieu d’interroger et de donner sens à nos hypothèses.

Le chapitre 3, « Objectivation et conceptualisation », interroge la posture du chercheur et son rapport avec son objet de recherche ainsi que le sens qu’il donne à ses résultats. Il vise essen- tiellement la construction de notre regard de chercheur sur un sujet proche et éloigné à la fois : Qui sommes-nous ? Pourquoi travailler sur ce sujet ? Quel regard portons-nous sur l’objet de la recherche et ceux qui en sont la substance ? Comment est-il construit ? Telles seront les questions qui seront traitées tout au long de ce passage.

156

Marc Bloch, Apologie pour l’histoire ou métier d’historien, 1949, Édition électronique a été réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris. À partir de : Marc Bloch (1886-1944) apologie pour l’histoire ou métier

d’historien, Cahier des Annales, 3. Librairie Armand Colin, Paris, 2 e édition, 1952, 112 pages. (1ère éd. 1949).

Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique et de l’École Pratique des Hautes Études (VIe Section).

14

La deuxième partie, « Sémantique de l’action religieuse », aborde la question du sens de l’engagement religieux. Dans un élan constructiviste, elle s’évertuera à analyser les dyna- miques de l’action religieuse en interrogeant les conditions socioculturelles mais également, politiques des concernés dans la société sénégalaise. Et en quoi l’effort de « visibilisation » de soi et de ses pratiques dans l’espace commun, naît d’une « intention », voire de motivations ou aspirations inconscientes.

Le chapitre 4, « Regard sociologique sur la religion en train de se faire », discutera, dans un premier temps, le statut particulier de la religion dans la discipline sociologique, en tentant de rompre avec les interprétations partisanes. Il s’agit de définir une logique sociale à potée uni- versaliste permettant de comprendre le sens, l’intérêt social et sociologique de la dévotion religieuse par un type particulier d’homme, à une époque particulière et dans un contexte so- cial, culturel, politique et économique bien particulier. Et, dans un dernier élan, le sens et l’importance que prend la religion, à la fois comme institution de valeur et comme pratique sociale dans la société sénégalaise d’hier comme d’aujourd’hui.

Le chapitre 5, « Ethnographie et analyse situationniste du fait religieux au Sénégal », invite, dans une démarche essentiellement ethnographique, à une description suivie d’analyse du fait religieux au Sénégal en rapport avec les réalités contextuelles auxquelles il peut être corrélé. Il s’agit de procéder à une « interprétation clinicienne » (au sens de proche du lit) dans la me- sure où il nous revient de suivre l’acteur concerné à travers le support de sa foi et de sa visibi- lité : la confrérie et enfin la dahira.

La troisième partie de ce travail, « Pour une question de visibilité et d’existence », s’intéresse, quant à elle, aux stratégies de visibilisation mises en œuvre par les différents ac- teurs concernés, dans le but d’accéder à la reconnaissance pleine et entière de leur existence. Ces stratégies sont abordées suivant les deux formes selon lesquelles elles nous sont apparues sur les terrains. Dans un premier temps, il y a la « négociation », telle que cela s’opère de la part des femmes, dans les associations religieuses. Dans un second et dernier élan, elles se- ront traitées en termes d’« imposition » de l’existence ou de décloisonnement, tels que le font les jeunes à travers leur volonté d’investissement de l’espace commun. Le même dessein est, également, appliqué par les oustaz daara dans le champ politique.

Le chapitre 6, « Entre visibilité et reconnaissance », analyse la question de l’enjeu de la visi- bilité comme quête d’existence sociale des catégories vouées à l’invisibilité. De plus, elle abordera l’importance du traitement de cette question dans les études sociologiques portant sur le fait religieux ainsi que la dimension polysémique à travers laquelle elle sera abordée.

15

Le chapitre 7, « Représentativité et engagement religieux », rend compte de l’expérience religieuse des catégories mineures, vouées à l’invisibilité dans des modes de représentation qui invitent à repenser le sens de l’engagement autant politique que religieux dans un rapport lié au statut et à la reconnaissance de son droit à prendre part aux modes d’organisation et d’exercice du pouvoir.

Se ressentira, au terme de ce travail, une redéfinition des actes du croire, dans la société sénégalaise, totalement épurée des représentations traditionnelles, s’appuyant sur une redy- namisation de la présence religieuse. La participation religieuse, mieux l’expérience apparaît comme l’expression de motivations, voire d’aspirations statutaires mais surtout d’une volonté de prendre part au jeu social. L’effort de visibilité religieuse, dans l’espace public, n’est, en fin de compte, qu’une volonté d’engagement, un appel du pied au groupe afin de prouver sa motivation et sa volonté de reproduction.

Pour des raisons de confidentialités, les noms et titres des enquêtés ont été modifiés de même que certains indices qui pourraient amener le lecteur à deviner la position ou encore la posture de ceux qui en sont la substance. Les idées développées dans ce travail ainsi que les points d’analyses sur certains éléments susceptibles de heurter, quelle que soit peu, la sensibi- lité du lecteur, proviennent essentiellement des orientations de nos enquêtés et des thèmes qu’ils ont abordés durant leurs auditions. Il est opportun de rappeler que nous nous sommes essentiellement focalisé sur leurs propos et leurs interprétations, pour ne pas dire leur effort d’intellectualisation du sens de leur vécu religieux.

Documents relatifs