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Qu’est-ce qu’un « vieux village » ?

CHAPITRE 8 PARADOXES CHINOIS SUR LA PROTECTION DES VIEU

I. Qu’est-ce qu’un « vieux village » ?

Depuis lontemps, l’Administration nationale du Patrimoine culturel de Chine met l’accent sur le patrimoine matériel et néglige le patrimoine immatériel. Cela entraîne deux pratiques chez l’administration: d’un côté, elle n’a pas protégé les vieux villages qui, sous-estimés selon leur standard, ont une riche valeur culturelle; de l’autre côté, pour quelques vieux villages comprenant des beautés architecturales, elle adopte le principe tel que « les objets oui, les autochtones non » (c’est-à-dire déloger les autochtones au nom de la protection), « le corps oui, l’âme non » (c’est-à-dire protéger seulement le patrimoine architectural et abandonner le patrimoine immatériel). Au fur et à mesure du temps, de plus en plus de savants et de chercheurs (par exemple Chen Chong & Jiang Jinsong (2010) ) commencent à attacher de l’importance à la recherche sur la valeur culturelle et les normes d’évaluation des vieux villages. Ils se sont déjà mis d’accord sur la définition des vieux villages. Ce sont des villages ou des communes qui, ayant subi des développements et des changements, ont maintenu cultures, mode de vie, valeurs et aménagment traditionnels, ainsi que paysages architecturels particuliers (Lei Lei, 2012).

1. Le vieux village: corps des cultures synthétiques

Chaque vieux village constitue un paysage culturel, un produit entre l’homme et la terre; c’est aussi un processus et une pratique dans lesquels l’homme humanise et civilise la nature et l’environnement. Pour un vieux village, environnement particulier, paysage historique, aménagement spatial, architectures et sculptures,… tout cela résulte de l’imagination et de l’invention de l’homme. Toute coutume, toute croyance, tout mode de vie, existent, s’héritent et se développent dans la culture accumulée et se forment dans

l’interaction avec l’environnement. (Association académique de la Ville célèbre d’histoire et de culture de Xi’an , 2012: 23-27). Dans ce sens-là, un vieux village n’est pas seulement un objet, pas seulement un groupe de monuments, mais aussi un corps des cultures synthétiques. Il y existe des structures ou des niveaux intérieurs. Nous pouvons faire des analyses dans quatre domaines ci-dessous.

D’abord, c’est une culture au niveau de la substance. Les représentants en sont l’environnement particulier, l’aménagement spatial, les architectures historiques, les équipements et matériaux, etc. Ce sont les constituants du patrimoine matériel.

Deuxièmement, c’est une culture au niveau du comportement. Avec des différences dans la géographie, le climat et la position, se forment différents gestes et actions, modes de vie, coutumes, artisanats et langues. Ce sont les consitituants importants du patrimoine immatériel.

Troisièmement, c’est une culture au niveau des constitutions. On y englobe beaucoup des règles verbales et non-verbales, des us et coutumes, qui maintiennent la fonction stable de la société communale.

Quatrièmement, c’est une culture au niveau d’esprit, tels que cultes, sacrifices, religions et croyances. C’est un support des vies spirituelles des vieux villages.

Les cultures de ces quatres niveaux sont bien en corrélation et s’influencent, constituant ainsi un corps des cultures synthétiques. Parmi ces quatres niveaux, la substance est un « corps », les restes sont une « âme » ; sans « corps », il n’y a pas de support; sans « âme », il n’y a pas d’animation. Ces deux côtés collaborant, les vieux villages pourraient avoir la vivacité.

2. Le vieux village: un système écologique culturel

Selon Lei Lei (2012), un vieux village est aussi un système écologique culturel, constitué par l’homme, des produits de l’homme et de l’environnement. Ce système, si minime soit-il, a ses principes intrinsèques, possède la compétence d’auto-développement. D’ailleurs, dans les communications physiques, énergétiques et informatiques avec des systèmes plus grands, ce système pourrait produire de nouveaux paysages, structures, cultures et fonctions, réalisant ainsi la maintenance et l’expansion. Dans ce système, l’environnement, base du développement, comprend l’histoire, l’écologie et l’aménagement déterminant les particularités et les caractères; l’homme, noyau de la fonction du système, est la partie principale du développement du village, aussi créateur et successeur des cultures ; l’architecture, symbole personnalisé, est le support de la production, du mode de vie ; les jeux, les comportements, les croyances et la langue sont les quintessences des cultures du village, l’attrait du village. Tous ces éléments culturels sont indispensables, se lient bien étroitement.

Pour la Chine traditionnelle, la culture de la communauté rurale, très spéciale, est un contexte de base, structure intrinsèque de la vie chinoise (Fei Xiaotong, 1948). Pourtant, les connaissances occidentales n’ont pas laissé un espace d’expansion pour elle. Malgré les pratiques de quelques savants tels que Liang Suming, Yan Yangchu et Tao Xingzhi en vue du salut des cultures des villages, on est incapable d’interrompre le changement des cultures et la destruction des valeurs. Au début de l’établissement de la République populaire, avec la forte « transformation » lancée par le gouvernement, la culture de la communauté rurale est devenue « scientifique », « démocratique » et « populaire ». Mais ces changements, dirigés par l’administration et par les pouvoirs, ont limité les choix des paysans, diminué l’animation des sociétés et étouffé les villages. Après la Réforme et l’ouverture, l’organisme et les structures ont subi de nouveaux changements plus importants et plus profonds, qui se montrent dans les domaines des valeurs, des croyances, des aménagements, etc. Les paysans s’identifient de moins en moins avec les cultures, les choix individuels des cultures deviennent multiples et plus compliqués. Ils n’ont plus de morales communes, les morales traditionnelles sont devenues morceaux et marginales (Zhao Xia, 2012).

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