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La rupture de l’agriculture traditionnelle

CHAPITRE 10 MAIS POURQUOI LE TOURISME ?

II. Les secteurs agricole et industriel dans l’embarras

1. La rupture de l’agriculture traditionnelle

Après la fondation de la République populaire de Chine, le Village de Xidi, comme les autres villages en Chine, a vécu divers révolutions et bouleversements sociaux. Parmi tous les facteurs qui ont influencé l’économie sociale de la communauté locale et la situation psychologique des habitants locaux, ceux qui ont eu la plus grande influence, étaient les deux bouleversements au niveau de la structure sur la forme de l’organisation de la production agricole et les deux ruptures du développement de l’agriculture traditionnelle produites par ces bouleversements. Premièrement, la réforme agraire suite à la « libération » : le mouvement de coopération agricole, la construction des communautés du peuple, la transformation de propriété privée traditionnelle de la terre rurale et des matériaux de production en propriété collective, soit la « propriété à trois échelons (commun populaire, brigade de production, équipe de production) avec celle d’équipe de production comme base » (sanji suoyou, dui wei jichu). Cela a abouti à la rupture entre l’économie traditionnelle en termes de fermage et le développement collectif de l’agriculture gouverné par Mao Zedong. Deuxièmement, depuis la fin des années 70, le système de responsabilité de sous-traitance à la co-production familiale était mis en place au fur et à mesure, la propriété du sol était gérée par le groupe mais les droits d’utilisation du sol appartenaient aux agriculteurs. La nature de la propriété collective n’était pas changée mais les moyens et les matériaux de production étaient contrôlés par les agriculteurs eux-mêmes, ils pouvaient ainsi avoir la décision de production en quelque sorte. Par conséquent, la rupture entre soi-même et le développement collectif de l’agriculture a été ainsi générée.

Selon Les Annales du District de Yi (Comité de rédaction des annales du District de Yi,1988:22-30), le District de Yi, où se situe le Village de Xidi, a fondé le Comité du Réforme agraire du District de Yi le 21 mai 1950, afin de lancer cette réforme. Après quelques essais, la réforme a été mise en place complètement, puis achevée au mois de mars en 1952. Lors de cette réforme, 12 982 foyers, soit 39 502 agriculteurs ont eu

47 643 mu (unité pour mesurer la superficie, qui équivaut à 0,0667 hectare au total, 1,2 hectare par personne) de champ. Le 17 juillet 1961, après plusieurs divisions et changements des communautés du peuple, le District de Yi était divisé en 11 communautés : Chengguan, Longjiang, Dongyuan, Yuting, Xiwu, Bishan, Meixi, Hongtan, Kecun, Hongxing et Jilian. Xidi appartenait à la communauté de Dongyuan. Pendant les trente premières années après la libération, le développement économique du Village de Xidi restait limité. Avant d’analyser cette détresse, il faudrait mentionner tout ce qui s’est passé à Xidi pendant la période du délabrement du secteur de mise en gage au début de la période des guerres contre le Japon à la fondation et la coordination des communautés du peuple. Premièrement, du fait que le secteur de mise en gage et d’autres secteurs ont fait faillite, beaucoup de commerçants, apprentis et ouvriers qui étaient partis ailleurs pour exercer leurs propres activités, étaient rentrés au village, il y avait de plus en plus de la pression pour vivre dans le village. Deuxièmement, les maçons, menuisiers ou forgeurs qui n’étaient pas locaux du Village de Xidi et qui habitaient aux alentours (comme le village de Zhulingxia) ont réussi à avoir une partie du sol et des matériaux de production. Troisièmement, les habitants locaux du Village de Xidi, qui exerçaient avant la production des ressources de montagne et de forêts, comme le thé, le bois, le bambou, la laque etc., étaient obligés d’abandonner cette production, en la remplaçant par des cultures afin de produire de la nourriture. Traditionnellement, pour augmenter la quantité produite et réduire le cycle de production, une habitude s’était formée, il y a longtemps chez les habitants de Huizhou. Il s’agit d’une culture en alternance dans les montagnes (HU Zhaoliang, 1955) : quand les cèdres dans la forêt ont grandi, ils ont tous été coupés puis brûlés pour cultiver le maïs, deux ans après avec la baisse de la fertilité du sol, on ne pouvait plus cultiver les maïs, on les remplaçait par les aleurites avec un peu de cèdres dedans, puis on coupait les cèdres pour avoir la forêt des aleurites. Cette habitude reflète bien la gestion traditionnelle de production de la montagne dans le Village du Xidi, il demandait peu de techniques agricoles, nous pouvons dire que c’est comme « vivre de la montagne ». Si ce genre de façons de production dans les montagnes, qui demandait peu de techniques, était obligatoirement arrêté par les actions politiques brutalement mises en place, pour tous ceux qui n’avaient aucune ou très peu d’expérience de travailler soigneusement dans les champs, ils étaient obligés d’abandonner leur façon de produire si simple pour participer fréquemment à la production collective en suivant la manière du socialisme. Sans avoir acquis les techniques de production, il est évident que leur efficacité productive n’était pas forte. Par conséquent, jusqu’à l’ouverture économique en 1979, l’économie agricole et la vie des habitants locaux dans le Village de Xidi étaient les moins développés, ils étaient les plus pauvres dans tout le District de Yi. Ce point de vue a été approuvé par les témoignages des habitants âgés qui étaient interviewés.

En 1980, le District de Yi a commencé à mettre en place le système de responsabilité à rémunération selon la quantité de produits fournie. Jusqu’à 1982, il y a au total 84 grands groupes, 594 groupes de production, soit 20 182 foyers au total qui ont mis en place le système de responsabilité de sous-traitance à la co-production familiale. Le 29 septembre 1983, le régime de communauté a été changé : on se sépare du Parti avec le gouvernement et les entreprises, la communauté est transformée en gouvernement du district, la communauté de Dongyuan, où se situe le village de Xidi est renommée comme le District de Dongyuan, qui gère 7 villages (Xidi, Aifeng, Liyuan, Yuanchuan, Yechun, Shiyin et Tankou). On a gardé le nom « District urbain de Dongxiang » jusqu’en 1999. Pendant cette période, l’économie du village de Xidi qui était très faible depuis la fondation de la République populaire de Chine s’est améliorée un peu, mais était loin d’être satisfaisante. Selon la logique d’analyse des cas de villages chinois après la création du système de responsabilité de sous-traitance à la co-production familiale, si on mettait l’accent sur le changement de nature de la propriété du sol et des matériaux de production, le village de Xidi comme les autres communautés rurales, revenait en arrière par rapport à la situation antérieure où chaque foyer gérait sa propre économie familiale, et ce malgré la différence fondamentale entre la « sous-traitance à chaque foyer » dans le système de responsabilité de sous-traitance à la co-production familiale et l’économie agricole de petit foyer (LUO Pinghan, 2004:377). Néanmoins, si nous ne parlons même pas du point de vue de la gestion familiale, du fait d’avoir les influences du système de fermage, le village de Xidi n’a jamais vécu l’économie agricole de petit foyer en termes classiques. La situation la plus courante était plutôt le contrôle en termes de mains d’œuvre des nombreux métayers gérés par les propriétaires qui possédaient moins de terre. Du point de vue de l’évolution du système de gestion de l’agriculture rurale, ce qui devrait attirer l’attention, ce n’est pas comment les trois éléments - c’est-à-dire la forme d’une famille à un foyer dans l’économie agricole de petits foyers, la communauté sous forme de « production à grande échelle, propriété des matériaux de production géré par le public, répartition partout homogène » ainsi que la sous-traitance à chaque foyer dans le système de responsabilité de sous-traitance à la co-production familiale -, fonctionnaient ensemble pour former la production agricole et les autres activités économiques, mais à quel point serait le sacrifice fait par les habitants du village de Xidi en termes d’argent et du temps et quels seraient les résultats, quand ils s’affranchisseraient des différences de techniques et du savoir-faire productif entre ces trois modes totalement différents. Le mode de la sous-traitance totale à chaque foyer qui a bien fonctionné dans le village de Xiaogang à Fengyang dans le nord de la province du Anhui marcherait-il également dans le Village de Xidi au District de Yi dans le sud du Anhui ? Beaucoup de recherches en termes d’introspection sont réalisées sur la généralisation du système de responsabilité de sous-traitance à la co-production familiale en Chine, qui est considérée comme une sorte de politique, soit disant habituelle, provoquée dans l’économie planifiée. Si nous comparons avec certaines régions dans le sud de la province du Jiangsu et les villes dans

la province du Canton comme Shunde, Nanhai, qui étaient contre ce courant de politique et qui n’ont pas rendu la propriété du sol et des matériaux de production aux familles des agriculteurs, depuis les années 80, ils ont profité pleinement des avantages de l’économie collective (prendre les décisions ensemble, réagir ensemble). Ils deviennent ainsi maintenant les clusters les plus centralisés des entreprises privées et rurales en Chine. Cela prouve que le système de responsabilité de sous-traitance à la co-production familiale ne pourrait pas avoir du succès partout. Le village de Xidi n’a pas réussi à trouver un moyen pour rapidement développer l’économie et se débarrasser de la pauvreté lors de cette transformation du système économique et social qui ne lui convenait pas.

Ici nous utilisons le poussah comme comparaison pour décrire la détresse du village de Xidi. Si la réforme économique et politique imposée a poussé le village de Xidi en dehors de la voie normale du développement, il était toujours comme le poussah, qui ne tombait jamais, qui restait en équilibre sur sa base arrondie et que la force pourrait faire revenir en position d’origine. Mais si la force qui l’avait poussé était excessivement forte, l’énergie potentielle pourrait devenir également forte à un certain niveau, le processus permettant de revenir en position d’origine pourrait être très brusque et instable. C’est comme le poussah qui lorsqu’il était poussé dans la position la plus basse, revenait en position d’origine, mais en connaissant de fortes secousses pendant longtemps. En fait, dans la deuxième moitié des années 90, quand le développement du tourisme devenait l’activité économique la plus importante, beaucoup de mains d’œuvre et leurs familles y avaient participé consciemment ou inconsciemment. Au fur et à mesure, ils commençaient à abandonner voire à oublier totalement les techniques agricoles qu’ils ont acquises pendant la transformation douloureuse de gestion des produits montagnards en productions des cultures pour se nourrir et la génération des jeunes ne voulaient même pas les apprendre ou les acquérir. Le village de Xidi a vécu de nouveau une rupture du développement de l’économie communautaire. Mais les deux ruptures avant étaient en provenance d’une transformation de haut en bas du système de gestion agricole, avec l’imposition de l’ordre administratif, alors que cette fois-ci, cette rupture provoquée par le développement du tourisme, est effectué de bas en haut par une double transformation des emplois des habitants et de l’industrie agricole, avec l’initiative des habitants locaux.

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