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L’introduction de notion du « Quartier historique » et la naissance de notion

CHAPITRE 6 D’UNE SAUVEGARDE FRAGMENTAIRE A UNE PROTECTION

II. L’introduction de notion du « Quartier historique » et la naissance de notion

et de culture »

C’est donc dans ces circonstances alarmantes que les autorités chinoises introduisirent d’abord la notion de « quartier historique » dont l’initiative remonte à 1933, avec la « Charte d’Athènes », et inventèrent ensuite la labellisation des bourgs et villages célèbres d’histoire et de culture.

En décembre 1986, lors de la publication de la deuxième liste nationale des Villes célèbres d’histoire et de culture, le Conseil d’Etat des Affaires nationales indiqua dans le décret : « Il faut protéger également les quartiers, les ensembles des

constructions ainsi que les bourgs et villages qui recèlent, soit d’assez riches vestiges et monuments, soit une physionomie stylistique d’une certaine époque ancienne, soit une identité fortement locale ou d’une minotité éthnique donnée. Les autorités locales peuvent les classer zones historiques et culturelles sauvegardées (lishi wenhua baohu qu) de différents échelons . »

En octobre 2002, le Comité permanent de l’Assemblée nationale (Quanguo

renmin daibiao dahui changwu weiyuan hui) révisa la « Loi de la protection du

patrimoine culturel ». Dans cette version révisée, le terme de la « zone historique et culturelle sauvegardée » (lishi wenhua baohu qu) fut remplacé par un couple de notions plus précises, soit celles du « quartier d’histoire et de culture » (lishi wenhua

jiequ) et des « villages et bourgs d’histoire et de culture » (lishi wenhua cun zhen).

Les Villages et Bourgs d’histoire et de culture ont gagné ainsi leur statut indépendant.

Entre-temps, quelques autorités régionales plus actives ont publié leurs premières listes des zones historiques et culturelles sauvegardées. Certaines provinces ont repris fidèlement le terme national, par exemple, la province du Anhui avec une première liste des 6 zones historiques et culturelles sauvegardées en 1989 et une deuxième liste des 5 zones historiques et culturelles sauvegardées en 1996 ; ou la province du Zhejiang avec une première liste des 18 zones historiques et culturelles sauvegardées en 1991 et une deuxième liste des 25 zones historiques et culturelles sauvegardées en 2000 ; ou encore la province du Jiangxi qui a procédé en 1997 au classement particulier du vieux village de Liukeng en zone historique et culturelle sauvegardée. Certaines ont déjà présenté une certaine distinction, par

exemple, la province du Jiangsu a lancé en 1995 une première liste des 2 zones historiques et culturelles sauvegardées rejointe par une première liste de 4 bourgs célèbres d’histoire et de culture (lishi wenhua mingzhen) et en 2001 une deuxième liste de 1a zone historique et culturelle sauvegardée rejointe par une deuxième liste de 6 bourgs célèbres d’histoire et de culture. Et certaines autres ont inventé leur propre appellation, « zone de protection de la physionomie stylistique historique » (lishi fengmao baohu qu) pour Shanghai99 par exemple.

Si le nombre des zones historiques et culturelles sauvegardées multiplie au niveau municipal, c’est parce que, selon les « Normes pour l’élaboration du Plan de protection des Villes célèbres d’histoire et de culture » (Lishi wenhua mingcheng

baohu guihua bianzhi yaoqiu) arrêtée par le Ministère de la Culture et

l’Administration nationale du Patrimoine culturel en septembre 1994, toute ville ayant ce statut ou cherchant à l’avoir, allant des mégalopoles telles que Pékin, Shanghai, Tianjin, Canton et Wuhan, aux petites villes reculées telles que Lijiang, Pingyao et Langzhong, en passant par les nombreuses villes grandes ou moyennes telles que Chengdu, Nanjing, Suzhou, Hangzhou, Ningbo, Shaoxing, Qingdao, Yantai, etc., doit désigner impérativement ses zones historiques et culturelles sauvegardées.

Par rapport à cette appellation officielle, les milieux scientifiques préfèrent celle de « secteur historique» (lishi diduan). C’est lors de la réunion annuelle du Comité scientifique de l’urbanisme des Villes célèbres d’histoire et de culture au sein de l’Académie d’urbanisme de Chine tenue du 16 au 19 octobre 1991 dans la ville de Dujiangyan (province du Sichuan) que s’est dressé le bilan de la conception chinoise du « secteur historique sauvegardé ». « Un consensus s’est dégagé à l’issue

de cette conférence. Le « secteur historique sauvegardé » est vu comme un intermédiaire entre « monument historique » et « Ville célèbre d’histoire et de culture ». D’intérêt plutôt stratégique, il peut recouper, dans une large mesure, le concept de « Ville célèbre », mais sans avoir beaucoup d’influence sur la protection elle-même. Il peut aussi se référer aux principes de restauration établis par la définition du monument historique. Ainsi, ce concept a pour effet d’établir un système de protection du patrimoine architectural et urbain selon une structure à trois niveaux : monument historique, secteur sauvegardé et ville d’histoire et de culture. »100

« Par rapport aux plans de protection des Villes célèbres [d’histoire et de

culture] qui comprennent plusieurs secteurs sauvegardés, le concept de « secteur

99Le nombre s’élève à 44, dont 12 en ville, 32 en banlieue. 100Zhang Liang, op. cit., p. 207.

historique » offre des possibilités plus grandes : il peut s’agir d’un secteur dans la « ville célèbre », il peut s’agir aussi d’un bourg ou d’un hameau ou village hors de la « ville célèbre », ou encore d’un secteur dans une ville n’ayant pas le statut de « ville célèbre ». Ce secteur peut être constitué à partir d’un monument historique considéré comme noyau, dont les alentours doivent être hiérarchisés en zone de contrôle et zone de transition101 ; il peut être encore « une zone qui conserve fortement la physionomie traditionnelle et culturelle, par exemple une zone d’habitat vernaculaire bien conservé ». Sauver de la modernisation une grande quantité de petits bourgs, hameaux, villages, de même que certains quartiers dans les villes permet de réveiller la conscience des spécialistes. »102

En tous cas, avec la révision de la « Loi de la protection du patrimoine culturel » en octobre 2002, les zones historiques et culturelles sauvegardées au sein des espaces urbains deviennent désormais les « Quartiers d’histoire et de culture » (lishi wenhua jiequ) tandis que celles sauvegardées au sein des espaces ruraux, sont intitulées « Villages et bourgs célèbres d’histoire et de culture » (lishi wenhua

mingcun et lishi wenhua mingzhen). La notion des Villages et bourgs célèbres

d’histoire et de culture a été définie comme « tous les cités et villages pourvus d’un

patrimoine culturel particulièrement riche et ayant ainsi une imporante valeur historique ou une signification révolutionnaire »103. Un an après, lors de la publication de la première liste nationale des Villages et bourgs célèbres d’histoire et de culture en octobre 2003, le Ministère de la Construction et de l’Administration nationale du patrimoine culturel ont remanié la notion : « tous les bourgs et villages

pourvus d’un patrimoine culturel particulièrement riche, ayant ainsi une importante valeur historique ou une signification révolutionnaire, capables de montrer une physionomie stylistique traditionnelle liée à certaines époques historiques ou à un caractère propre à un certain pays ou à une certaine ethnie minoritaire. »104

La protection des vieux villages entre désormais dans une nouvelle ère.

101L’idée de hiérarchiser les niveaux de protection est apparue au cours de l’élaboration des plans de protection.

Diverses dénominations leur sont associées : zone de contrôle, zone de transition de l’environnement, et zone de contrôle absolu. Ces différents niveaux suivent une logique qui peut se diviser en trois degrés : premier périmètre entourant le noyau du monument historique (zone de conservation) ; deuxième périmètre avec un rayon de quelques dizaines de mètres à un ou deux cents mètres depuis le monument historique (zone de protection) ; troisième périmètre plus étendu (zone de contrôle). L’idée repose d’abord sur une distinction entre l’interdiction de la construction, le contrôle de la construction et la grande construction comme c’est le cas en Chine. En second lieu, la construction doit être contrôlée par rapport à certaines exigences de paysage, de hauteur du toit, de couleur et de forme. Voir Zhang Liang, op. cit., p. 215.

102Zhang Liang, op. cit., pp. 207-208.

103Dans la « Loi de la protection du patrimoine culturel » révisée en octobre 2002.

104Dans la Circulaire du Ministère de le Construction et de l’Administration nationale du Patrimoine culturel sur

la publication de la première liste des « Bourges/Villages célèbres d’histoire et de culture de Chine » (Guanyu

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