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Problématique du développement à BK

a. Les contraintes de développement

La problématisation de la Délégation de BK au niveau global peut se décliner en cinq principaux points :

1- Le système foncier a connu ces dernières décennies une certaine dynamique marquée principalement par la soumission au régime forestier dans les zones de Dahar et Jbel et la privatisation des terres collectives dans la Jeffara. Ceci s’est traduit par :

• Le rétrécissement des terres réservées aux parcours dans la zone de Jeffara,

• L’augmentation de la pression sur les parcours de Dahar et l’accélération du phénomène de la dégradation par endroits

2- La mobilisation et la valorisation des ressources naturelles de la zone ont atteint un niveau relativement critique ce qui limite le développement agricole et pastoral, notamment en terme de :

• Extension de l’arboriculture en sec dans la zone de Jbel ;

• Extension des périmètres irrigués dans la zone de Jeffara compte tenu des potentialités limitées de la nappe ;

• Régénération naturelle des parcours de Dahar compte tenu de la pression anthropique exercée (défrichement et mise en valeur agricole) et de la sécheresse.

3- la contribution du secteur agricole dans l’économie locale reste très limitée notamment en terme de :

• Création d’emploi (mis à part les quelques périmètres irrigués nouvellement crées) d’où l’exode et l’émigration, notamment des jeunes,

• Faible effet d’entraînement sur la diversification de l’économie locale,

• Par ailleurs, la Mobilisation des revenus non agricoles pour le maintien de l’activité et l’entretien du patrimoine agricoles (jessour…) constitue souvent une charge pour le budget des ménages,

4- L’économie locale reste peu diversifiée et se limite, en dehors du secteur agricole, à quelques micros entreprises (commerce, services, petits métiers, tourisme….) dont l’impact, notamment sur l’emploi, est assez faible.

5- La situation sociale se caractérise notamment par:

• Une demande d’emploi assez forte notamment de la part des diplômes du superieur qui représentent environ 50 % des demandeurs inscrits et dont plus de 50 % sont des jeunes files,

• Un pourcentage de familles nécessiteuses bénéficiant du soutien de l’état assez élevé

en comparaison avec celui du niveau régional (environ 15 % contre 5,5 %),

• Un exode et une émigration relativement importants qui touchent l’ensemble de la Délégation entraînant une évolution démographique négative (baisse d’environ 2000 personnes entre 1994 et 2004);

• Une mobilité des actifs de la Délégation qui touche de plus en plus des jeunes y compris les filles (textile dans le Sahel) ;

• L’apport financier de cette mobilité pour l’économie locale est capital: environ 2, 8 millions de dinars sont envoyés par mandat annuellement.

b. Les atouts du territoire de BK

Les atouts du territoire de BK peuvent se décliner en plusieurs points, en particulier (Sghaier et Ouessar, 2007) :

• Importance des ressources en eau de surface mobilisables surtout pour l’amélioration des parcours et la création des petits points d’eau pastorale.

• Les ressources en sols disponibles (qualité et superficie) sur des terrains pratiquement non accidentées dans la Jeffara où la situation foncière est totalement apurée et favorable à l’investissement et à la mise en valeur.

• La zone montagneuse de Béni Khédache est célèbre de sa biodiversité importante surtout en plantes aromatiques et médicinales où la population locale a développé un savoir faire diversifié d’exploitation. Cette biodiversité est consolidée avec les potentialités importantes en paysage naturel typique et richesse patrimoniale (ksour, vestiges romaines, etc.) et culturelle. A titre d’exemple, l’unique affleurement du Permien en Tunisie et en Afrique se trouve au nord de la Délégation.

• La zone est bien connue par son savoir faire local en matière de mobilisation des eaux de ruissellement (jessour, citernes, etc). Ceci a été enrichi par l’introduction d’autres nouvelles techniques (ouvrages de recharge et d’épandage, tabias, puits filtrants). Globalement, l’entretien des ouvrages de CES continue à être assuré par les agriculteurs.

• La mise en place de nouveaux aménagements de CES (tabias, ouvrages d’épandage) a permis l’extension au cours de ces dernières années des superficies arboricoles (basées essentiellement sur l’olivier). D’autre côté, la zone d’étude dispose d’une gamme assez variée de variétés locales d’olivier, figuier, pommier, vigne, etc. Ainsi, les produits agricoles pourraient avoir un label biologique (ou naturel). En plus, la population locale a développé un savoir faire pour le conditionnement et la transformation de quelques produits.

• La richesse de la zone d’étude en aquifères représente un potentiel pour le développement de l’agriculture en irrigué. L’expérience vécue par les premiers irrigants de la région qui date depuis une dizaine d’années est un acquis en soi.

• La région dispose d’une infrastructure et des équipements publics relativement développés;

• Elle est caractérisée par la richesse d’un savoir-faire technique et culturel local, transmis de génération en génération.

• L’artisanat à Béni Khédache a bénéficié de la politique menée au niveau du Gouvernorat de Médenine, à savoir l’encouragement sans conditions de ce secteur pour suivre le développement qui est en train de connaître la région en matière de tourisme. Dans la mesure où ce secteur sera lié au développement du tourisme montagneux qui sera essentiellement basé sur le patrimoine des ksours et les traditions locales Dans ce contexte, l’artisanat deviendra un secteur porteur d’emploi et d’occupations nouvelles que la région peut développer d’une année à l’autre sans fournir d’énorme investissement ; c’est la mobilisation d’une main d’œuvre en vue de mettre son produit à la disposition d’un autre secteur (le tourisme) pour lequel il faut développer toute une infrastructure.

• Un patrimoine archéologique assez important, avec d’anciens ksours (Ksar Jouamaa, Ksar Hallouf, Ksar Kroukria, Ksar Jra, Ksar Mhadha, Ksar Béni-Khédache, Ksour Zammour, Ksar ouled Bouabid, Ksar Jdid, etc…), les ruines romaines (Fortins d’Elbenia, Elmedina, les maisons troglodytes) et vestiges romains (existence d’un des plus importants barrages

romains en zones arides).

• Un tourisme prometteur : la Délégation de Béni Khédache présente de nombreux atouts qui peuvent être exploités pour le développement du tourisme dans cette région. Parmi ces atouts il y’a les paysages écologiques, spécificités géologiques. La région de BK dispose d'une situation stratégique par rapport aux destinations des excursions au départ des régions hôtelières de Zarzis et de Jerba.

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