• Aucun résultat trouvé

Une croissance démographique négative : les résultats des recensements montrent une

Cas de la Délégation de Ain Draham, Gouvernorat de Jendouba, Nord-Ouest de la Tunisie

A. Carte d'identité du territoire

2. Une croissance démographique négative : les résultats des recensements montrent une

tendance à la baisse de la croissance démographique durant la période allant de 1975 à 2004 dans la région du Nord-Ouest en général. Au niveau de la délégation de Ain Draham, le taux de croissance est moins élevé que celui observés au niveau de Jendouba et de l’ensemble du pays, il est devenu même négatif entre 1994 et 2004, en passant de (+)2,13 durant la période 1975-1984 à (-) 0,10 durant la dernière décennie (1994-2004).

Par milieu, la population urbaine a connu une croissance relativement importante. La population urbaine a presque doublé durant la période de 1975 à 2004. Elle est passée de 4 189 à 8 900 habitants. De même, le taux de croissance urbaine s’est élevé à 2,5% contre un taux de croissance rurale faible de 0,19%. En fait, cette tendance à la baisse de la population dans le milieu rural est en premier lieu due à la migration vers les régions de l’intérieur du pays et le changement du lieu d’habitation et/ou de zones naturelles (montagne, plaines et piémonts) à l’intérieur même de la délégation.

En effet, la migration est un phénomène relativement important qui affecte les régions de Nord- Ouest. Durant la période de 1999 à 2004, le solde migratoire est négatif pour l’ensemble du Gouvernorat et notamment pour la zone d’Ain Draham. Pour cette dernière, la migration interne est de loin plus importante que la migration internationale. Le nombre des sortants vers les régions intérieures est de 3302 habitants contre 1026 entrants. Les motifs de la migration interne sont relatifs entre autres à la recherche de l’emploi, l’accompagnement familial ou pour les études.

Une population de moins en moins analphabète : le taux d’analphabétisme à Ain Draham est de 38,4% de la population totale. Ce taux dépasse les taux observés à Jendouba (34,9%) et pour l’ensemble du pays (23,3%). Mais il a connu une baisse importante durant la période allant de 1984 à 2004, il est passé de 57,7% à 23,3%.

En fait le taux d’analphabète varie selon le genre, il s’élève chez les femmes (48,2%) et régresse chez les hommes (28,2%). Cette situation revient à la mentalité de la population rurale qui favorise l’éducation des hommes par rapport à celle des femmes.

En ce qui concerne la scolarisation, le pourcentage des enfants scolarisés âgés de 6 à 14 ans est estimé à 91,7%. Mais le pourcentage des scolarisés dans le supérieur ne dépasse pas 6,8% pour les hommes et 11,2% pour les femmes. Ces faibles pourcentages de scolarisation renseignent sur l’importance de l’abandon scolaire. La rupture des études permet aux jeunes de s’intégrer plus rapidement dans la vie économique, notamment dans des activités ne nécessitant pas un niveau d’instruction élevé (secteur agricole, industrie manufacturière, bâtiment, etc.).

b. L’emploi

La délégation de Ain Draham enregistre un taux d'actifs supérieur aux taux observés sur l’échelle régionale et nationale. Ainsi le nombre des actifs représente 46% de la population en âge de travailler. Ce taux varie selon le genre. Il est plus élevé chez les hommes (68,4%) que chez les femmes (24,8%) (INS, 2005)

En ce qui concerne la catégorie de la population active au chômage, le nombre des chômeurs à Ain Draham est relativement élevé, il est de l'ordre de 26,9% contre 20,6% au niveau de Jendouba et 13,9% pour l’ensemble du pays.

La répartition des actifs par branche d’activité économique montre à l’échelle nationale que les secteurs les plus créateurs de l’emploi sont l’industrie manufacturière, l’agriculture et la pêche, l’administration, l’éducation et la santé et le bâtiment et travaux publics Au niveau de la zone de

Ain Draham, ces branches emploient respectivement 5,95%, 30%, 23%, 20% de la population active totale. L’activité agricole occupe la première place en nombre d'emplois. Par contre le secteur industriel, peu développé dans la zone, enregistre le taux le plus faible d'employés.

c. L'habitat et l'équipement des ménages

A l’image de la dynamique que connaît l’ensemble de l’espace rural tunisien, les conditions de vie de la population de Ain Draham a connu une nette amélioration comme l’indique l’évolution des indicateurs relatifs à l'habitat et à l'équipement des ménages

La répartition de l'habitat selon le type de logements montre à l’échelle nationale comme à l’échelle régionale que les conditions d’habitats se sont améliorées puisque le pourcentage d'habitants ayants un logement rudimentaire ou gourbi est très faible. Dans la zone de Ain Draham, la part de logements sous forme de gourbi est légèrement plus élevé (2,8%) par rapport au niveau régional (1,8%) et national (0,8%). Mais en termes de progression dans le temps, le pourcentage de la population habitant des gourbis a nettement baissé. Il est passé de 28,2% en 1984 à 2,8% de la population totale en 2004.

Tableau 3: Equipement des ménages (INS, 2004) Logement

rudimentaire Electrification Eau potable

Ain Draham 2,8 93,2 35,4

Jendouba 1,8 95,2 51,2

Nord-Ouest 1,3

Tunisie 0,8 95,7 77,7

Source : INS, 2005

Le réseau d’électricité est assez développé dans la région de Nord-Ouest. Le taux de desserte en électricité est élevé, il est de 93.2% à Ain Draham contre 95.2% à l’échelle national. Ce taux montre une légèrement régression dans le milieu rurale, il représente 91.7% contre 97.2% dans le milieu urbain.

La région du Nord Ouest de la Tunisie est considérée comme étant le château d'eau du pays, du fait du fort niveau de précipitations. Malgré cela la population demeure mal desservie en eau potable. L’amélioration de l’accès à l’eau potable est parmi les priorités d’aménagement dans le territoire. Le taux de desserte en eau potable s'est relativement amélioré en passant de 64,9% à 88% de 1994 à 2005. Le taux de branchement au réseau d’eau potable de la SONEDE est passé de 46,4 % à 60,6% entre les deux dates.

Concernant la délégation de Ain Draham, le taux d’approvisionnement en eau potable est de 35,4% contre 51% à Jendouba et 77% à l’échelle national. Ce pourcentage régresse en milieu rural pour atteindre 18,5% et s’élève à 83,6% dans le milieu urbain. Les ruraux ont recours dans la plus part des cas aux puits privés, à des fontaines publiques ou à des sources naturelles plus ou moins aménagées.

d. Le secteur agricole

Documents relatifs