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Conclusion générale : retour sur les conditions d’émergence des territoires de développement en Tunisie

L ES NOUVELLES O RGANISATIONS

B. L’EMERGENCE DES ACTEURS LOCAU

L’émergence de nouveaux acteurs ainsi que le nouveau rôle des acteurs traditionnels, dans les territoires ruraux en Espagne ces dernières années, peut être expliquée, entre autres, par les déterminants suivants :

• L’exigence des programmes LEADER et PRODER pour les projets à subventionner que tant les porteurs que les gestionnaires soient les propres habitants du milieu rural.

• La revalorisation du « local »

• La décentralisation politique de l’Etat

• Les nouvelles politiques sociales et d’aménagement du territoire

• Le besoin de mise en valeur des produits du terroir

• Les nouvelles opportunités d’un marché mondialisé.

Dans les territoires ruraux espagnols aujourd’hui, on peut identifier trois grands types d’acteurs : 1. Acteurs économiques : porteurs de projets, associations d’entrepreneurs, organisations

professionnelles et entités financières. Dans ce groupe il y a des acteurs traditionnels qui deviennent des protagonistes à l’intérieur des associations, organisations ou entités financières qui sont tout à fait nécessaires pour que le partenariat, exigé par la politique de développement rural, soit viable. De même il y a aussi de nouveaux acteurs attirés par le dynamisme que la mise en place des initiatives et programmes de l’UE créent dans leur zone rurale. C’est le cas des coopératives agricoles et agroalimentaires qui actuellement dépassent leurs activités de transformation des produits, en offrant dans leur territoire des services culturels, d’éducation et formation, etc.

2. Acteurs socioculturels : Associations, organisations de volontariat, syndicats, écoles,

la consolidation du territoire, car ils établissent des liens, -d’habitude plus solides, plus établis et légitimés- qui sont mieux appréciés par la population que des liens strictement économiques.

3. Acteurs institutionnels : Autorités locales, entités gouvernementales, responsables administratifs, agents de développement, Unités Territoriales d’Emploi et Développement Local et Technologique (UTDLTE), Agents Locaux de Promotion d’Emploi (ALPE), etc.. C’est dans ce groupe qu’on trouve les changements les plus importants. En effet, comme conséquence du désir croissant de la population d’avoir des liens avec des endroits/territoires, sont apparus, à l’échelle régionale et locale, des nouveaux acteurs politiques au moment de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques de développement dans les zones rurales. Ces nouveaux acteurs politiques sont aussi l’Etat, ce qui fait penser que la présence de l’Etat décentralisé ne diminue pas mais qu’elle est différente et plus complexe. A ce propos, un aspect négatif est la politisation des processus (« clientélisme » politique) mise en évidence par le controle exercé sur les mêmes, par les Administrations nationael et des CC.AA.

Ces trois groupes d’acteurs sont des vrais protagonistes dans les processus de création de réseaux qui parfois permettent à beaucoup de territoires ruraux d’établir des liens entre eux-mêmes et les principaux centres d’activité économique et de prise de décisions. De même ils peuvent se comporter comme des lobbys, et devenir les interlocuteurs pour l’Administration, ce qui provoque certains conflits entre les lobbys des agriculteurs et les « ruraux ».

Parmi les nouveaux acteurs émergés, ou transformés, à partir des processus de développement rural ascendants, il est à signaler :

Les « mancomunidades » et les consortiums « comarcales »141 qui ont été créés dans le

but d’aborder en commun, dans les territoires ruraux, la mise en œuvre des Centres de développement et de promotion de secteurs comme le tourisme, l’élevage, l’agriculture écologique, entre autres.

Les Conseils « comarcales », les coopératives de second degré, les plateformes de coopération etc..

• Les associations de femmes et de jeunes, collectifs qui avaient toujours eu des difficultés pour être représentés dans les dynamiques de développement rural, et fédérations d’associations.

• Commissions, tables sectorielles, et d’autres forums de réflexion et discussion, pour l’analyse des problèmes considéréescomme importantes pour la zone.

Tout cela est possible parce que la politique de développement rural, en particulier, et la société espagnole actuelle en général, facilite la participation des communautés rurales, dans la définition de ses propres objectifs ainsi que leur participation dans la chaîne de la prise de décisions, ce qui permet de fixer les objectifs de la politique économique et sociale. De même les pactes entre acteurs économiques, socialaux et politiques obligent les territoires ruraux à l’approfondissement démocratique, en même temps que s’améliore l’acceptation collective des politiques publiques. L’efficacité de ces nouvelles formes de représentation est favorisée par le processus de

décentralisation et par l’application du principe de subsidiarité, qui permettent la prise de décisions au niveau local.

Dans les cas concret des organes de décisions de plusieurs GAL, le pourcentage des associés qui n’appartiennent pas au secteur public a augmenté, ainsi que la participation de la population locale dans les projets miss en œuvre par le CEDER. Dans les cas les plus avancés, cela signifie que certains représentants des intérêts particuliers sont capables d’arriver à des accords et

d’établir des consensus qu’on ne pourrait pas imaginer dans d’autres contextes. En général, les meilleurs résultats se trouvent dans des territoires qui ont bénéficié du programme LEADER I et dans certains GAL plus récents (PRODER) dans lesquels existaient au préalable des initiatives destinées à la promotion et développement de ces zones.

En définitive, les processus de créations des territoires ruraux, dans beaucoup des cas a été accompagné par l’émergence de nouveaux acteurs politiques, économiques sociaux, de l’implantation de nouveelles valeurs et d’une distribution du pouvoir qui oblige à gouverner de façon plus horizontale, plus proche de la population, tout en respectant le principe de subsidiarité. Tout cela correspond mieux à un Etat décentralisé, comme celui de l’Espagne actuelle, qu’avec un Etat centraliste, comme celui qu’on avait auparavant.

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