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L’ANALYSE NATIONALE

B. L’administration sectorielle

Les administrations sectorielles où leurs représentants provinciaux et locaux devraient théoriquement être présentes aux différents échelons du découpage administratif du territoire marocain. La réalité de cette présence traduit le niveau de service public de proximité que l’Etat offre aux citoyens dans le respect de la légalité. Car, « L’administration est désormais appelée à rendre ses services à des populations de plus en plus exigeantes et informées de leurs droits et obligations ».

La présence de l’administration sectorielle n’est pas effective à tous les niveaux du découpage administratif et varie fortement en fonction des services considérés. Ainsi, si le Ministère de l’Intérieur a pu assurer son prolongement jusqu’au Douar où il est présenté par des moqaddem et Chioukh, les ministères offrant des services de base, comme l’Education nationale ou la Santé peinent encore à mettre en place des écoles ou des dispensaires dans l’ensemble des localités. Les services sont de moins en moins présents, en passant des établissements humains à caractère urbain aux établissements humains à caractère rural.

Selon Reffas, c’est le recensement de 1982 qui a fixé des critères uniformes précis et objectifs pour la définition de l’urbain. Aussi, de gros Douars de 1500 habitants au moins ont été retenus puisqu’ils satisfont au sept conditions suivantes :

- Existence d’un réseau d’électricité - Existence d’un réseau d’eau potable - Existence d’un réseau d’égoût

- Existence d’un hôpital ou dispensaire - Existence d’un lycée

73 Tozy, Idem, p.26 74 Idem, p.29.

- Existence d’un tribunal

- Existence d’une proportion de population active non agricole d’au moins 50%.

L’élaboration de schéma d’armature rurale (SAR) 1982 a mis l’accent sur les « centres ruraux » et les équipements sont répartis en tenant compte de la densité de la population et du degré d’équipement du centre. Le développement des centres ruraux est assez récent. Ce qui le distingue d’un simple douar, « c’est tout d’abord sa fonction commerciale. Un regroupement de boutiques ouvertes de façon permanente, associés ou non à un souk hebdomadaire, constitue le noyau du centre. Des équipements de services, plus ou moins variés, relevant tout aussi bien du secteur public que du secteur privé viennent renforcer la capacité de rayonnement du centre. C‘est ce qui justifie l’appellation de « centres ruraux de service »75.

C. Les services d’appui au développement

La décentralisation suppose que tous les ministères puissent disposer, chacun en ce qui le concerne, de services d’appui au développement au niveau régional, provincial et local pour mettre à la disposition de la population les services de base.

a. Le développement de l’agriculture

Les offices de mise en valeur agricole dans les zones irriguées et les Directions provinciales de l’Agriculture constituent les services d’appui au développement au niveau des provinces. Des Centre de mise valeur et des centres de travaux sont respectivement les antennes des ORMVA et DPA chargés de fournir des services de proximité aux agriculteurs. Depuis l’engagement de l’Etat marocain dans le programme d’ajustement structurel, ces services d’appui ne fournissent plus de prestations de services gratuits et se contentent d’un vague rôle de vulgarisation.

Ces services d’appui au développement agricole ont connu leurs heures de gloire avec des opérations lancées avec grande fanfare (Opération labour ou opération engrais, fin des années 50 et début années 60) à destination du petit fellah.

L’Etat assurait son omniprésence à travers ces organismes de proximité et fournissait services (travaux agricoles, intendance) et encadrement techniques des agriculteurs. Mais le désengagement de l’Etat signifie désormais que les ORMVA et DPA cesseront toutes les opérations à caractère commercial et de prestation de services.

b. Les services de base76

L’expérience de ces 10 dernières années a montré que l’appui au développement le plus concret provient de ce que l’on peut appeler le « volontarisme de l’Etat » qui cherchait à rehausser le

niveau de certains indicateurs de développement humain. En effet, devant le déficit de services publics et d’équipement collectifs, particulièrement en milieu rural, l’Etat marocain a engagé une course contre la montre pour rattraper le retard en favorisant la diffusion d’un certain nombre d’équipement collectif surtout dans le milieu rural. C’est ainsi que plusieurs programmes

75 Reffas, p.149.

sectoriels de grande envergure ont été lancés. « Le volontarisme des pouvoirs publics est nécessaire au progrès de la société », peut-on lire dans un rapport de synthèse « du cinquantenaire » sur les équipements de base.

Le PAGER (Programme d'Approvisionnement Groupé en Eau potable du monde Rural). En 1994, seulement 14% des populations rurales avaient accès à l’eau potable. Ce programme d’envergure a été lancé en 1995 et vise la desserte de près de 31.000 localités (Douars) regroupant près de 11 millions d’habitants. En 2000, 50% de la population disposent de l’accès à l’eau potable et 70% en 2005, 16.550 localités ont pu être desservies. Toutefois, en matière de branchement au réseau d’eau potable, seul 18% des ménages en milieu rural en bénéficient. Le PERG. En 1995 fut lancé le programme d’électrification rurale globale, avec l’objectif de porter le taux d’accès à l’électricité du monde rural à 80% en 2010. En 2001, ce programme a subi une accélération avec l’objectif de généraliser l’accès du monde rural à ce service dès l’horizon 2007. En 2005, le taux d’accès à l’électricité en milieu rural dépasse 80%. A souligner que 92% des foyers seront raccordés au réseau national, le reste seront électrifiés en décentralisé par recours aux énergie renouvelable (microcentrale hydraulique, système photovoltaïque). Le programme national des routes rurales lancé en 1995 qui porte sur l’aménagement ou la construction de 11.236 km jusqu’en 2005 porté à un total de 15.000 km pour 2015. Ce programme vise l’amélioration du taux d’accessibilité des populations rurales aux routes de 54% en 2005 à 80% en 2015.

C’est dire que l’Etat réagit de plus en plus par le lancement de nombreux programme et la création d’institutions de développement.

- Le Programme de Priorités Sociales qui s'est intéressé à l'amélioration de l'accès à l'éducation de base (surtout des filles), aux soins de santé, et à la promotion de l'emploi ;

- Le Ministère de l'Education Nationale a élaboré un " Programme national pour le développement de l'enseignement fondamental en milieu rural " en janvier 1999. Il prévoit l'extension de cette expérience à l'ensemble des écoles rurales.

- Le « Programme d’appui au premier cycle de l’enseignement de base en milieu rural » a été mie en œuvre au début de la décennie 90.

De nombreuses institutions de développement ont également vu le jour :

- Dans la zone Nord du Maroc, une Agence pour la Promotion et le développement Economique et Social des Préfectures et Provinces du nord du Royaume a été instituée. Le développement du Nord est appuyé par l’Union Européenne.

- La création de l’Agence de développement des provinces sahariennes en 2002 à l’image de l’agence du Nord

- La création tout récemment de l’Agence de développement des provinces de l’Oriental.

- Une « Agence de lutte contre l'analphabétisme » a été créée et le gouvernement envisage de mener un programme d'éducation non formelle et de lutte contre la déscolarisation. Un secrétariat d’Etat chargé de l’alphabétisme et de l’éducation formelle a été institué et confié à une femme - Le développement des centres de formation professionnelle depuis le milieu des années 80. Aujourd’hui, quelques 1700 établissements accueillent annuellement plus de 130.000 élèves au niveau national. Un programme de formation pratique non diplômante a été mis en place par quelques départements dont l’Agriculture, les Pêches et l’Office de la Formation Professionnelle (OFPPT).

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