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Identification et analyse des acteurs locaux dans le territoire de BK

L'identification et l'analyse du tissu institutionnel dans le territoire de Béni Khédache a révélé la diversité des acteurs et des organisations dans la région. En effet, les acteurs institutionnels dans la région sont de trois types d’acteurs institutionnels :

a. Les organisations de base

Les organisations de base sont formées par un groupement de développement agricole (GDA), une coopérative de services agricoles (CSA), 23 groupements d’intérêts collectifs (GIC) et 15 conseils de gestion :

• Le Groupement de Développement Agricole de Dahar (GDA) a été crée en 2000 suite à une demande des agriculteurs et exploitants. Le nombre d’adhérents était au début environ 350 et actuellement 230. Parmi les fonctions du GDA est l’approvisionnement en aliments de bétail et la gestion des points d’eau.

• La Coopérative de Services Agricoles de Béni Khédache (CSA) (ayant pour nom : Coopération de la réussite Béni Khédache) a été créée en 1986 suite au programme incitatif national du ministère d’agriculture. Le nombre d’adhérents était au début, 375 et actuellement 430. Parmi ses fonctions la vente des céréales et des produits agricoles notamment le concentré.

• Les Groupements d’Intérêts Collectifs (GIC) : le nombre de GIC dans la Délégation de Béni Khedache est de 27.

• Les conseils de Gestion des terres collectives de Béni Khédache (CG) : Il existe 15 conseils de gestion à Béni Khédache dont 4 pour les parcours de Dahar. Parmi leurs fonctions : l’attribution des terres collectives et la résolution des conflits fonciers. Ces organisations de base contribuent à mieux organiser et animer les activités agricoles notamment l’élevage qui constituent le secteur économique principal dans le territoire. Elles sont appuyées par les services techniques tels que les services du CRDA (Arrondissement des forêts, Cellule Territoriale de Vulgarisation, etc.), l’Office de l’Élevage et des Pâturages (OEP), l’Office des céréales, les autorités locales et les organisations socio professionnelles telles que l’ULAP.

b. Les organisations socio professionnelles

Les organisations socio professionnelles (OSP) telles que l’Union Locale de l’Agriculture et de la Pêche (ULAP), l’Union Nationale des Femmes Tunisiennes (UNFT), l’Union Tunisienne de l’Industrie, de Commerce et de l’Artisanat (UTICA), etc. Ces OSP constituent des représentations à l’échelle locale des organisations mères installées au niveau central. Elles ont un rôle notamment professionnel et politique. Leur impact au niveau des processus de production est très marginal.

c. Les Organisations non gouvernementales

Les associations locales sont représentées principalement par 4 associations. Trois d’entre elles interviennent dans le domaine environnemental, agricole et de gestion des ressources naturelles : l’Association des jeunes de Zammour (AJZ), l’Association du développement durable (ADD), l’Association de protection de la biodiversité à Beni Khédache (APBB), (AJZ, ADD et APBB). L’association de conservation des Ksours de BÉNI KHÉDACHE s’occupe de la conservation du patrimoine des Ksour. Les trois principales associations opèrent toutes dans les domaines de développement local, gestion et préservation des ressources naturelles à BK.

Au plan institutionnel, plusieurs atouts se présentent notamment la diversité d’acteurs, la multiplicité de leurs rôles et leurs domaines d’intervention et la complémentarité entre certaines d’elles.

Cependant, des compétitions et des conflits d’intérêt peuvent surgir de temps à autres au vu du manque de coordination ou des interférences qui peuvent se présenter. Bien que la concurrence entre ces acteurs peut constituer des facteurs catalytiques, dans la majorité des cas elle est traduite par des situations de blocage pouvant entraver la dynamique locale, réduire l’efficacité de ces acteurs et faisant perdre au territoire des opportunités précieuses.

D’autres facteurs favorables peuvent être signalés en particulier la richesse de l’expérience de certaines ONG et leur dynamique dans le renforcement des liens entre la diaspora et la zone ainsi qu’à la promotion de la vie associative à BK.

D'autre part on observe un début d’organisation de la population rurale dans des structures de base (CSA, GDA, GIC) partenaires très utiles pour l’administration pour une gestion participative du développement territorial.

L'émergence d’acteurs locaux dans le territoire de BK est basée essentiellement sur le tissu associatif qui est dynamique dans la région. Elle est due par ailleurs à la législation qui a offert un cadre propice pour organiser la vie associative dans divers domaines et à diverses échelles. L'ensemble des acteurs locaux de BK est impliqué dans le processus de développement local et territorial dans la région de BK. Les associations sont dynamiques dans la prise en charge des problèmes environnementaux liés à la lutte contre la désertification et la dégradation des milieux naturels et la perte de la biodiversité végétale et animale. Ceci est illustré par la multiplicité des projets et initiatives mis en œuvre par ces associations.

La majorité des ONGs réalisent dans le cadre de leurs programmes des activités, soit directement soit indirectement, génératrices de revenus.

Ces activités sont très diversifiées et touchent à plusieurs secteurs, agricole, touristique, culturel et patrimonial. Les activités répondent également à un niveau d’intégration assez satisfaisant. Les activités ont comme publics cible la population locale et couvrent un large spectre d’acteurs. L’aspect genre est généralement pris en compte dans les différents programmes mis en œuvre dans le territoire. Les activités sont également entreprises dans le cadre d’un partenariat local, régional, national et international. Souvent, des partenariats association à association sont également développés notamment avec des réseaux d’ONG internationales.

Ceci montre également le dynamisme de ces acteurs locaux dans la mobilisation des ressources et des collaborations aussi bien au niveau local, régional, national ou encore international.

Ces collaborations traduisent la diversité des acteurs, recherche, université, agence de coopération, services techniques, institutions locales, planification, développement agricole, tourisme et artisanat etc.

En général, les ONGs disposent d’une bonne expérience en matière d’animation rurale et de mobilisation des compétences et des acteurs locaux.

Des institutions locales telles que le GDA des parcours de Dahar ou la CSA et les organisations socio professionnelles comme l'ULAP, contribuent efficacement dans la gestion des ressources naturelles, le développement agricoles et la gestion des crises de sécheresse.

Cette prise en charge s'explique notamment par l'ancrage des acteurs locaux dans leur territoire et leur conscience des problèmes de dégradation des ressources naturelles, de pauvreté et développement local. Le territoire de BK est plus au moins homogène et ce en dépit de certaines diversité agraire et socio économique. Cette diversité territoriale, spatiale et des activités socio économiques est appréhendée à travers une diversité des acteurs locaux, leur rôles, leurs domaines et zones d'intervention et leur publics cibles.

En ce qui concerne l’autonomie territoriale, il est difficile de dire que le territoire dispose d’une autonomie au vrai sens du terme au vu de la marginalité de la région, la faiblesse de ces propres ressources et l’organisation politico administrative et sociale dans le pays. En effet, le territoire de BK reste dépendant de la région qui domine les principales fonctions, prise de décision, planification, financement, mise en œuvre, suivi et contrôle etc. Le financement public reste la principale source au développement, le système fiscal reste totalement centralisé et la région ne dispose que de peu de ressources financières locales. (Moussalem, 2007).

E. Ressources du territoire : diversité et spécificité des ressources au profit

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