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Présentation des deux communes : Ighil Ali et Hadj Mécher

Processus d’émergence des territoires ruraux dans les pays méditerranéens : l’exemple algérien

A. Présentation des deux communes : Ighil Ali et Hadj Mécher

a. Toponymie et histoire

D'après les récits des anciens, Ighil-Ali aurait été fondé au 17ème siècle. Il est un rassemblement de deux villages, à savoir Thadatrh Ath-Aavla et Thadatrh Ikhervane. Le premier est situé entre Tabouanant et Tizi-Tavlatine. Thadatrh Ikhervane se trouve à l' Est d'Ighil-Ali, au Nord de la montagne Azrou N'gagua. Dans ce dernier village, existent jusqu'à présent des ruines de maisons, de rues et un vieux cimetière. De ce village sont venues les familles Kechidi, Hachache, Athou- Siali, Amrouche., Ath-Avalaa, Ablaoui, Djellouah Les premiers à habiter Ighil-Ali sont les Ath- Oussadi, d'où le nom de la mosquée EL DJAMAA GOUSSAADI. D'autres familles sont venues d'un peu partout, même paraît-il de Sakiet El Hamra et Oued Dhahab (au Sud du Maroc). Actuellement, la commune comprend 15 "villages" ou hameaux dont le plus grand est l'agglomération, chef-lieu de commune.

La commune d'Ighil-Ali fut le berceau du royaume berbère des Ath Abbas, tribu qui contrôlait un vaste territoire s'étendant jusqu'à Bordj Bou Arreridj, dans le massif des Bibans, région du Djurdjura méridional, dirigé par la famille Amokran (Mokrani avec la forme arabisée), qui a combattu les turcs et les français, en menant la célèbre insurrection de 1871 ayant embrasé toute la Kabylie, avec l'aide de Cheikh Ahaddad de Seddouk (vallée de la Soummam).

D'après l'article "Ighil Ali" de Wikipédia, "dans les années 1920 et 30 … Ighil Ali était la plaque tournante du commerce dans la région". Le jour du marché était - et reste toujours - le samedi. "Le marché débutait le jeudi pour s'achever le dimanche, donc il y avait en réalité quatre jours de marché. À cette époque, il y avait quatorze cafés, des jeux de hasard de toute nature, des armuriers, des orfèvres, des docks de céréales, des magasins, des gens qui prêtent de l'argent avec les intérêts ou un dépôt de bien (une maison, un champ,...)". L'article poursuit qu'on raconte aussi "que si quelqu'un cherche un tueur à gage, c'est à Ighil Ali qu'il peut en trouver un".

Ighil Ali est parmi les premiers villages kabyles à avoir son école de langue française, en parallèle de deux écoles coraniques. Cette alphabétisation précoce explique peut-être que l'auteur de cet article souligne "combien de ministres et d'intellectuels ont pris leur envol à partir du nid qu'est Ighil Ali vers d'autres horizons". La renommée ancienne de cette commune est aussi prouvée par les adages qui la glorifient, par exemple : "Celui ou celle qui ne s'est pas chaussé à Ighil Ali, marche pieds nus" et "Celui ou celle qui n'a pas fait ses préparatifs de mariage à Ighil Ali, ne s'est pas marié".

Enfin la commune d'Ighil-Ali est aussi connue parce que s'y est installée dès 1870 la communauté religieuse des Pères Blancs et des Sœurs Blanches, qui aurait converti au christianisme une partie

des villageois et construit l'une des premières écoles françaises de la région.

Quant à la commune de Hadj Mécheri, elle porte le nom d'un des descendants de Sidi Naceur, ancêtre éponyme de la tribu (arch) des Ouled Sidi Naceur. Cette tribu serait arrivée au début du

12ème siècle de l’Ouest, probablement de Séguia El Hamra au Maroc et Oued Dheb, l’actuel Sahara occidental, pour s’installer dans la région de Hadj Mécheri,

Actuellement, la commune de Hadj Mécheri abrite 11 douars (fractions de tribu) formant le arch des Ouled Sidi Naceur, douars dont les ancêtres sont des descendants de Sidi Naceur56.

b. Limites et topographie du territoire d'Ighil Ali et Hadj Mécheri

Le village d'Ighil Ali est situé à 80 km au Sud-Ouest de la Wilaya de Béjaia (Ex Bougie). La commune d'Ighil Ali fait partie de la région d'Ath Abbas qui s'étend de la vallée de la Soummam jusqu'aux hauteurs des chaînes montagneuses des Babors et des Bibans. Elle est limitée du point de vue administratif par la commune d'Ait Rzine au Nord, la wilaya de Bordj Bouararidj au Sud, la Daira de Tamokra à l'Est, la Daira de Boujellil à l'Ouest.

De par sa situation géographique et ses caractéristiques climatiques, la commune d’Ighil Ali se situe sur l’étage bioclimatique : subhumide à semi-aride froid. Elle couvre une superficie totale de 195 km2 environ et compte une population de 13 232 habitants répartis dans 15 villages distants de 2 à 26 km du chef-lieu de la commune. Le territoire est marqué par la prépondérance d’un relief montagneux, scindé en trois milieux naturels :

Zone Sud caractérisée par la présence de la chaîne de montagne des Bibans, avec

un massif rocheux au relief très accidenté et occupée par la forêt domaniale de

Béni Abbas (62 % de la superficie totale), avec une pente supérieure à 25 %

56 1) Ouled Sid Brahim Ben Bouali 2) Ouled Sidi Mohamed Ben Bouali 3) Ouled Abd Allah Ben Bouali (appelés

aussi El Guerinet ) 4) Ouled Sidi Aissa Ben azzouz (appelés aussi El Oussakhia) 5) Ouled Sidi Azzouz (appelés El Azaîz) 6 ) Ouled Sidi Athmane Ben Amar (appelés El Athamna) 7) Ouled Sidi Outitlaa (appelés Ouled Zadjia) 8) Ouled Sidi Mohamed El Kebir 9)Ouled Sidi Barkat (appelés El Brakta)10) El Mahara 11) Ouled Moamen.

Zone d’intérieur, plus déterminante au point de vue des potentialités agricoles

(représentant 90 % de la SAU), avec des pentes plus ou moins fortes, où l’olivier et le figuier prédominent.

Zone qui renferme quelques plaines où l’on pratique la céréaliculture, les

fourrages et les cultures maraîchères (10 % de la SAU).

La population d'Ighil Ali est berbère et a toujours été sédentaire. Traditionnellement, son économie repose sur l'arboriculture de montagne (olivier à huile et figuier) et l'élevage à dominante caprin en forêt.

A Hadj Mécheri, la population est d'origine arabe et a eu le nomadisme et le semi-nomadisme comme mode de vie jusqu'à une période récente. Traditionnellement, l'économie repose sur l'exploitation des parcours steppiques par des troupeaux essentiellement d'ovins.

La commune de Hadj Mécheri est le territoire de la tribu des Ouled Sidi Naceur, lequel a été délimité par le Senatus Consulte de 1863, de même que les territoires de toutes les tribus des hautes plaines steppiques. Le territoire de la commune de Hadj Mécheri faisait partie jusqu'à la deuxième moitié des années cinquante de la commune mixte d'Aflou. En 1958, elle fait partie de la commune de plein exercice de Brida, laquelle regroupe les territoires des tribus des Ouled Sidi Hamza et des Ouled Sidi Naceur. A l'indépendance, le territoire de la tribu des Ouled Sidi Naceur est érigé en commune avec Agneb comme chef-lieu. En 1985, le chef-lieu de la commune est transféré à Hadj Mécheri, nouvelle localité construite en tant que village socialiste dans les années soixante dix.

La commune est située au Nord Ouest de la wilaya de Laghouat, dans une zone montagneuse très érodée faisant partie de l’Atlas Saharien (Djebel Amour). Elle est limitée au Nord par la commune d’Aïn Sidi Ali, au Sud et à l’Ouest par la wilaya de d’El Bayadh, à l’Est par la commune de Brida. La commune, de par sa situation géographique, se trouve dans la steppe.

Comme toutes les régions situées sur l’Atlas saharien, la commune de Hadj Mecheri est marquée par un climat continental, se caractérisant par des hivers très froids avec des précipitations de neige pouvant durer jusqu’à 15 jours et des étés très chauds.

Elle compte 6400 habitants, estimés lors du dernier RGPH 2008. La superficie est estimée à 652,7 Km², ce qui donne une densité de 11,11 Hab/Km². Elle représente 2,6 % de la superficie totale de la wilaya de Laghouat. En outre, elle regroupe l’agglomération de Hadj Mécheri, chef- lieu, l’agglomération secondaire d’Ain Bekkey, les zones éparses et lieux dits de M’riras , Fkarine et à l’Ouest, Keslane , Tghist , Agneb , Ras El Ain , Tisikrine, Kef Labiadh , etc…

B. Les institutions administratives dans les communes de Hadj Mécheri et

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