• Aucun résultat trouvé

1. Le mythe identitaire de la Seconde Guerre mondiale en Grande-Bretagne

2.1. La représentation de la Seconde Guerre mondiale en Écosse

2.1.6. Nationalisme et commémorations

Il semble que la Première et la Seconde Guerre mondiale soient commémorées de façon très différente en Écosse. Tout d’abord, bien que le conflit se fit sentir au quotidien en raison d’une production industrielle écossaise tournée essentiellement vers l’industrie de guerre et des nombreuses campagnes de recrutement des forces armées, la population civile écossaise fut relativement préservée pendant la Première Guerre mondiale du fait de l’éloignement avec les zones de combat, situées principalement en Europe continentale. Par ailleurs, ce conflit fut vécu en des termes fortement traditionnels en Écosse ; les régiments écossais, vêtus de leurs kilts, étaient reconnaissables entre tous. L’assurance du maintien

Page consultée le 16/06/2012.

228

Entretien du 29/11/2012 avec M. Stuart Allan.

« You’d have to go to some effort to show that the Scottish experience [of the Second World War] was very different from the British one. »

229

Catriona M. M. MacDonald, « Wersh the Wine O’Victorie : Writing Scotland’s Second World War »,

82

des identités régionales et locales des régiments fut l’une des clés du succès des vagues de recrutement en 1914230.

L’expérience écossaise de la Première Guerre mondiale ne semble pas avoir été particulièrement différente de celle des autres pays de la Grande-Bretagne. Si un nombre relativement élevé d’Écossais s’engagèrent dans l’armée pendant le conflit, leur expérience fut grandement similaire à celle des soldats venus d’autres régions du Royaume-Uni231. La Grande Guerre fut néanmoins interprétée au travers du prisme écossais par ses contemporains, et dans les années qui suivirent, la notion du sacrifice écossais occupa le devant de la scène. Ce discours se retrouva chez les nationalistes et les socialistes, de même que chez des membres de l’Establishment écossais, à l’image du Duc d’Atholl, qui apporta son soutien à la construction du Scottish National War Memorial dès 1917. Ce dernier estimait que les pertes écossaises avaient servi une noble cause – celle de l’Écosse, de la Grande-Bretagne et de l’Empire – tandis que les nationalistes et les socialistes étaient convaincus que les soldats ayant combattu ou perdu la vie pendant la Première Guerre mondiale avaient été trahis par le chômage et l’émigration des années d’après-guerre.

L’un des faits les plus marquants en Écosse pendant la Première Guerre mondiale fut peut-être la rébellion de la classe ouvrière de Glasgow débutée en 1916 contre la dilution imposée par le gouvernement britannique. Celle-ci mettait en effet en place l’organisation scientifique du travail (le taylorisme), permettant ainsi de remplacer les ouvriers qualifiés par des femmes non qualifiées, et d’envoyer les hommes sur le front. En réaction à la dilution, de nombreuses usines se mirent en grève, parmi lesquelles des usines d’armement. Les conséquences potentiellement catastrophiques d’une grève des usines d’armement – alors que la guerre était loin d’être finie, et encore moins gagnée – menèrent le Premier ministre Lloyd George à se rendre lui-même en Écosse en 1917 pour négocier avec les shop stewards de Glasgow. La grève se termina après des négociations éprouvantes ; bien que cet épisode de résistance du mouvement ouvrier écossais se soldât par un échec, il représenta une étape importante de la prise de conscience par la classe ouvrière de sa capacité à mener des actions politiques, et valut à la ville de Glasgow, l’un des foyers du radicalisme ouvrier en Grande-Bretagne, le surnom de « Red Clyde ». La grève de Glasgow figure parmi les épisodes les plus marquants de la mémoire collective écossaise du XXème siècle.

L’Écosse est parsemée de mémoriaux de la Grande Guerre ; ceux-ci se trouvent principalement dans les villes et les villages, mais aussi dans les institutions éducatives et les lieux de culte. Les morts de la Première Guerre mondiale étaient perçus comme des volontaires issus de toutes les couches de la société, et ce particulièrement en Écosse où

230

Cameron, op. cit., p.104

231

83

leur nombre était supérieur à celui des conscrits. S’inscrivant dans la longue tradition militaire écossaise, ils furent célébrés et idéalisés par le culte du souvenir en Écosse232. Le Scottish National War Memorial fut inauguré au château d’Edimbourg en juillet 1927. La cérémonie d’ouverture fut représentative d’un vaste panel des institutions écossaises et, d’après le quotidien The Scotsman, le mémorial représentait « le souvenir durable d’un événement tragique » (« a lasting remembrance of an agonising experience »), et donnait vie à « l’âme de la nation » (« the very soul of the nation »)233. Pourtant, est-il possible de mettre en évidence une expérience typiquement écossaise de la Première Guerre mondiale ? Les taux de recrutement, les pertes, la tradition militaire ou encore les régiments des Highlands ne peuvent à eux-seuls porter le poids de l’interprétation, en raison du fait qu’ils ne se distinguent pas suffisamment des grandes tendances, ou bien parce que ce sont des constructions artificielles. En effet, nous pourrions arriver à la conclusion que l’expérience nationale écossaise de la Première Guerre mondiale est elle-même une construction artificielle, basée sur des mémoires de guerre, l’histoire des régiments, les mémoriaux de guerre et des symboles tels que le kilt et la cornemuse. S’en tenir à cette analyse ne semble toutefois guère satisfaisant : il apparaît en effet que l’entre-deux-guerres, avec ses convulsions politiques, ses contrastes sociaux et ses problèmes économiques, a fortement influencé la façon dont la Première Guerre mondiale est commémorée en Écosse. La Première Guerre mondiale marqua un tournant dans la société écossaise. Les fortes pertes subies – disproportionnées en Écosse où la tradition militaire est depuis longtemps fortement ancrée dans la culture nationale – mirent fin à un sentiment d’optimisme impérial jusqu’à lors encore vivace. L’idéologie de sacrifice pour la mère patrie, dominante au XIXème siècle, se heurta au nombre important de morts pendant le conflit et à la dépression économique destructive d’après-guerre234.

Après la Première Guerre mondiale, le président américain Woodrow Wilson défendit le principe d’autodétermination nationale, qui fut inscrit dans les nouveaux mécanismes internationaux de la Société des Nations créée par le Traité de Versailles en 1919. Dans les années 1920, le Parti nationaliste écossais apparut comme un mouvement politique distinct, quoique marginal. Des figures littéraires, tel que le poète Hugh MacDiarmid, furent à l’origine d’une renaissance culturelle écossaise aux forts accents politiques.

Le débat nationaliste après la Première Guerre mondiale ne fut pourtant que de courte durée ; la situation économique de l’Écosse fut particulièrement alarmante dans les années 1920 et 1930, et les Écossais furent touchés plus durement par la dépression que les Anglais ou les Gallois. Bien que le Parti travailliste écossais se fût engagé à soutenir

232

Cameron, op. cit., p.123.

233

The Scotsman, 14 juillet 1927, p.8.

234

Donald Smith, Freedom and Faith. A Question of Scottish Identity, Edimbourg : Saint Andrews Press (2013), p.14.

84

l’indépendance dans les années 1920, celle-ci glissa progressivement vers le bas de la liste de ses priorités dans la décennie qui suivit. Cela devint apparent lorsqu’en 1932 une branche du parti travailliste en faveur de l’indépendance fit sécession. Le Scottish National Party (SNP) fut créé en 1934 grâce à l’amalgame du National Party of Scotland et du Scottish Party ; sa progression fut notamment ralentie par l’inévitabilité grandissante d’un deuxième conflit mondial qui se profilait à l’horizon.

Après la Seconde Guerre mondiale en revanche, le débat sur la dévolution des pouvoirs ne fut pas ravivé avant les années 1960 en Écosse. Une pétition en faveur de l’indépendance avait pourtant été signée par un grand nombre d’Écossais en 1945, mais en raison d’un soutien populaire sporadique, la question de l’autonomie gouvernementale fut reléguée au second plan jusque dans les années 1960. Bien que les Écossais aient pu affirmer leur soutien aux sondeurs, ils étaient réticents une fois dans l’isoloir à faire de l’indépendance écossaise une priorité. Les partis travailliste et conservateur flirtèrent occasionnellement avec le nationalisme écossais à des fins électorales, sans jamais aller jusqu’à apporter leur soutien à un changement constitutionnel radical. Au cours des années 1960 cependant, le soutien populaire émergeant au changement constitutionnel ou, tout du moins, l’insatisfaction grandissante avec le status quo se firent sentir en Écosse235.

Le nationalisme écossais dans les années 1970 reposa principalement sur la protestation. Le gouvernement travailliste britannique élu en 1974 décida d’ouvrir la voie à la dévolution en Écosse, mais ne parvint pas à obtenir le soutien unilatéral de ses membres, qui estimaient que la menace posée par le SNP n’était pas une raison suffisante pour justifier un changement de politique aussi radical. Lors du référendum de 1979, les votes en faveur de la dévolution en Écosse n’atteignirent pas les 40% requis, et ce bien que le « oui » fût majoritaire236.

La création de la Scottish Constitutional Convention en 1989 eut une influence considérable sur le débat concernant la dévolution au sein du New Labour. Cette Convention recommanda de trouver un compromis entre un état centralisé et l’indépendance totale. Le gouvernement travailliste s’inspira de ses recommandations pour le Scotland Act de 1998237, qui faisait suite au référendum de 1997 au cours duquel les Écossais se prononcèrent en faveur de la création d’un parlement en Écosse. Après le succès du SNP aux élections parlementaires de 2007, les trois principaux partis britanniques (travaillistes, conservateurs et libéraux-démocrates) consentirent à accorder une plus grande délégation de pouvoirs au Parlement écossais.

235

James Mitchell, « Constitutional Issues », dans Justin Fisher, David Denver et John Benyon (éds),

Central Debates in British Politics, Edimbourg : Pearson Education (2003), p.34.

236

Ibid., p.35.

237

Michael L. Mannin, British Government and Politics. Balancing Europeanization and Independence, Lanham : Rowman and Littlefield (2010), p.115.

85

Il existe au sein du parti nationaliste écossais un courant plus radical – bien que minoritaire – qui maintient que l’Écosse a davantage souffert pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale que les autres nations britanniques, et a proportionnellement perdu plus de soldats. Cette tendance semble être revenue sur le devant de la scène en Écosse dans les années 2000, période d’intenses débats sur l’identité nationale et sur la souveraineté écossaise. Il est intéressant de remarquer que les aspirations nationalistes grandissantes en Écosse coïncident avec l’apparition d’un discours de sacrifice et de souffrance nationale. De même que la presse nationaliste s’était emparée de la boucherie des tranchées après la Première Guerre mondiale, certains articles sont parus récemment s’intéressant au cas de la 51st Highland Division qui, d’après eux, fut sacrifiée par Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale. Le journaliste et historien écossais Trevor Royle remarque ainsi dans un article du Herald Scotland consacré au 70ème anniversaire de Dunkerque :

Au cours de la bataille de Dunkerque, plus de 10 000 soldats écossais furent faits prisonniers à St Valéry-en-Caux lorsque la 51st Highland Division, inférieure en nombre et sous-équipée, fut contrainte de se rendre à la division allemande de panzers. Beaucoup d’Écossais avaient alors cru et continuent de croire que les Highlanders avaient été délibérément sacrifiés afin d’encourager l’armée française à continuer à se battre238.

Il semble que l’on puisse retracer les origines du discours de sacrifice de la 51st Highland Division à la publication de l’ouvrage historique Churchill’s Sacrifice of the 51st (Highland)

Division. France 1940 de l’historien gallois Saul David en 1994, dans lequel celui-ci maintient

que la capture du régiment écossais découlait des calculs stratégiques du Premier ministre britannique239. Depuis, cet argument s’insinue parfois dans les colonnes de la presse écossaise. On pouvait ainsi lire en 2010 dans un article du Caledonian Mercury :

Les Écossais se sont battus en première ligne de nombreuses guerres et, de l’avis de certains, ont parfois été sacrifiés au nom de manœuvres tactiques et politiques. Que ce fut dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, à Flushing et à Dunkerque ou en Iraq, il ne faut pas oublier leurs nombreux sacrifices240.

238

Trevor Royle, « Dunkirk : British Honour… Scottish Tears », Herald Scotland, 16 mai 2010.

« Dunkirk saw more than 10,000 Scottish soldiers taken prisoner of war at St Valery-en-Caux when the outnumbered and outgunned 51st Highland Division was forced to surrender to the attacking German panzer divisions. Many Scots believed – and continue to believe – that the Highlanders had been deliberately sacrificed as a pawn to encourage the French Army to stay in the war. »

<http://www.heraldscotland.com/news/home-news/dunkirk-british-honour-scottish-tears-1.1027973> Page consultée le 20/11/2013.

239

Saul David, Churchill’s Sacrifice of the 51st (Highland) Division. France 1940, nouvelle édition, Londres : Brassey’s (2004), p.242.

240

« Remembering the sacrifice of Scotland’s soldiers », Caledonian Mercury, 10/11/2010.

« The Scots have fought at the forefront of many wars and, some might argue, have sometimes been sacrificed as pawns in the face of tactical and political manoeuvring. Whether in the trenches of the Western Front, at Flushing and Dunkirk or Iraq, there are many sacrifices to be remembered. »

86

Des articles faisant état du sacrifice de la 51st Highland Division figurent aussi dans des journaux à plus grand tirage, comme par exemple The Scotsman, dans lequel on pouvait lire en 2006 :

Le désastre de l’évacuation ratée de St Valéry en juin 1940 est l’événement de la Seconde Guerre mondiale qui eut le plus de retentissement en Écosse. […] [U]n sentiment persistant d’amertume anime les survivants toujours moins nombreux, persuadés que l’une des plus importantes divisions écossaises fut sacrifiée par Winston Churchill241.

Cet argument est revenu sur le devant de la scène en 2014 à l’occasion des débats sur l’indépendance écossaise, au cours desquels le discours du sacrifice écossais fut utilisé comme argument en faveur d’une Écosse souveraine ; le nationaliste Jim Fairlie déclara en avril 2014 :

[P]lus de 58 000 Écossais périrent [au cours de la Seconde Guerre mondiale], et le sacrifice délibéré de la 51st Highland Division en 1940 par Churchill qui cherchait, en vain, à maintenir la France dans le conflit, est un parfait exemple de la façon dont les pouvoirs britanniques ont récompensé l’engagement écossais envers le Royaume- Uni242.

L’épisode de la capture de la 51st Highland Division est tellement ancré dans la mémoire collective en Écosse qu’il figure dans la liste des événements qui, d’après The Scotsman, ont forgé la nation écossaise. Voici ce que l’on pouvait lire dans un article de 2011, intitulé « The 107 moments that made Scotland » (« Les 107 épisodes qui ont forgé l’Écosse ») qui établit un classement chronologique des périodes définitoires en Écosse, et fait mention de la guerre :

- Numéro 88. La Seconde Guerre mondiale, St Valéry, la capture de la 51st Highland

Division, l’accrochage dans les airs au-dessus du Forth

- Numéro 89. Le Blitz de Clydebank

- Numéro 90. Le 6 juin 1944243

Page consultée le 20/11/2013.

241

« The Forgotten Heroes of Dunkirk », The Scotsman, 12/06/2006.

« The disastrously failed evacuation from St Valéry in June 1940 impacted in Scotland like no other Second World War engagement. […] [T]here remains a lingering sense of bitterness among the dwindling band of survivors that one of Scotland’s greatest divisions was sacrificed by Winston Churchill. »

<http://www.scotsman.com/news/the-forgotten-heroes-of-dunkirk-1-1121559> Page consultée le 20/11/2013.

242

Jim Fairlie, « Have Scots not sacrificed enough for this damnable union ? », le 17 avril 2014. « [O]ver 58,000 Scots died [during the Second World War] and the deliberate sacrifice of the 51st Highland Division by Churchill in 1940, in the vain effort to keep the French in the war, is another perfect example of the way in which the British establishment has repaid Scottish commitment to the Union. »

<http://jimfairlie.blogspot.fr/2014/04/have-scots-not-sacrificed-enough-for.html> Page consultée le 4 juin 2014.

243

87

Au mois de mai 2010, à l’occasion du 70ème anniversaire de la bataille de Dunkerque, Alasdair Allan, membre SNP du Parlement écossais, proposa une motion au Gouvernement afin que soient reconnus les faits d’armes de la 51st Highland Division. Il déclara à l’époque :

Il est important que l’on se souvienne d’eux [les membres de la 51st Highland Division], tant pour leur courage que pour le sacrifice de ceux qui sont tombés au cours de cette bataille, et pour les terribles souffrances endurées par les 8 000 d’entre eux qui devinrent prisonniers de guerre pendant les cinq années qui suivirent244.

La motion proposée par Alasdair Allan fut soumise au Parlement écossais le 26 mai 2010 ; elle obtint le soutien de 33 députés au total, majoritairement membres du SNP245. Le texte est le suivant :

Nous demandons que le Parlement prenne note du 70ème anniversaire du combat des forces alliées à St Valéry-en-Caux entre les 4 et 12 juin 1940 ; qu’il reconnaisse la bravoure et la loyauté dont firent preuve les troupes de la 51st Highland Division, à qui il fut ordonné de rester en France occupée après l’évacuation de Dunkerque et qui, ainsi, tint la promesse de la Grande-Bretagne de ne « jamais abandonner son alliée dans son heure de détresse », et qu’il rende hommage à la mémoire des Highlanders capturés ou tombés au combat246.

- 88. Second World War, St Valéry, 51st Highland Division captured, skirmish in the air over the Forth

- 89. The Clydebank Blitz - 90. D-Day

<http://www.scotsman.com/news/the-107-moments-that-made-scotland-1-1692834> Page consultée le 20/11/2013.

244

Alasdair Allan, cité dans The Scotsman, « Tears for Dunkirk’s doughty Scottish defenders », 27/05/2010.

« It is important they are remembered, both for the valour and sacrifice of the fallen in that engagement and for the terrible suffering endured by the 8,000 who spent the next five years as prisoners of war. »

<http://www.scotsman.com/news/tears-for-dunkirk-s-doughty-scottish-defenders-1-806079> Page consultée le 20/11/2103.

245

L’ensemble des signataires était composé de :

- 19 membres du SNP, soit 57,6% du total des députés

- 5 membres du Parti travailliste écossais, soit 15,15% du total des députés - 4 membres du Parti libéral-démocrate écossais, soit 12,12% du total des députés - 4 membres du Parti conservateur écossais, soit 12,12% du total des députés - 1 membre du Parti écologiste écossais, soit 3% du total des députés

<http://www.scottish.parliament.uk/parliamentarybusiness/28877.aspx?SearchType=Advance&Refere nceNumbers=S3M-06415&ResultsPerPage=10>

Page consultée le 18/12/2013.

246

Alasdair Allan (SNP), Motion S3M-06415, « 70th Anniversary of the 51st (Highland) Division at St Valéry », 26/05/2010.

« That the Parliament notes the 70th anniversary of the Allied forces efforts at St Valéry-en-Caux between 4 and 12 June 1940 ; recognises the bravery and loyalty shown by the troops of the 51st Highland Division who were tasked to remain in occupied France after the evacuation of Dunkirk and who, in so doing, single-handedly maintained the pledge that Britain would « never abandon her ally in her hour of need », and pays tribute to the memory of the Highland soldiers lost and captured in the engagement. »

88

Bien que la motion ne fasse pas mention du « sacrifice » de la 51st Highland Division, elle cherche à replacer le régiment historique dans le débat écossais sur la Seconde Guerre mondiale.

Nous pouvons nous interroger sur les implications d’un tel discours qui, bien qu’il ne relève pas d’une position historique et académique, se retrouve dans la presse et dans le débat public. Quel message ce discours cherche-t-il à faire passer ? Celui-ci est aujourd’hui principalement tourné vers les victimes de la Première Guerre mondiale ; les chiffres concernant le recrutement et le taux de mortalité des régiments écossais sont détournés dans le but de donner plus de poids au sacrifice écossais. Cependant, les mêmes arguments sont exposés dans le cas de la 51st Highland Division. Ce qui est intéressant ici n’est peut- être pas la teneur du discours mais plutôt ce qu’il sous-entend – va-t-il jusqu’à dire que les

Outline

Documents relatifs