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Renouveler la culture politique : continuités et ruptures avec l’autocratie.

I. Le pouvoir de l’autocrate : continuités et mutations.

2. Nécessaire autocratie…

Les conceptions politiques russes se rapportent à l’autocratie et doivent se positionner par rapport à elle, soit en sa faveur, soit délibérément en opposition à elle. L’autocratie, qui fait du tsar un souverain absolu, est défendue par la noblesse conservatrice – soutien traditionnel du tsar – attentive à conserver les privilèges qu’un tel régime lui confère. Le camp conservateur de la noblesse se rassemble notamment autour de la grande-duchesse Ekaterina Pavlovna, sœur de l’Empereur, dotée d’une certaine intelligence politique et vraisemblablement animée d’ambitions politiques. Dans sa résidence de Tver, elle rassemble les membres de la noblesse conservatrice. C’est elle qui, en 1811, commande à N.M. Karamzin un ouvrage traitant de la Russie au début du XIXème siècle.

d’accidentel.

291 Dépêche de Viazzoli, en date du 17 (29 N.S.) mars 1801, in N.I. SCHILDER, Imperator Aleksandr

Pervyj, ego žizn’ i carstvovanie, op.cit., tome II, annexes, p.310.

292 L’Europe se réjouit également de l’avènement d’Alexandre : « L’Europe entière, occupée des grands

intérêts de l’Angleterre et de la France, dont les succès et les revers peuvent également devenir funestes au monde, fixe sur ALEXANDRE ses regards et ses espérances : le rôle glorieux de médiatrice et de pacificatrice, que l’opinion générale décerne d’avance à la Russie, prouve solennellement la confiance universelle, la haute considération, la réputation de sagesse, de modération et d’impartialité, qui est déjà le prix de la consuite et des qualités personnelles de son Monarque. » Extrait d’un ouvrage anonyme, intitulé Une année de l’Empereur Alexandre, ou

Résumé de ses principaux actes, et Tableau de la Russie, pendant les quatre derniers mois de l’an 1802 et les huit premiers mois de l’an 1803 (fragment écrit à Paris à la fn de l’année 1803), Paris,

Dans ce mémoire de commande, intitulé De la Russie ancienne et nouvelle dans

ses rapports politiques et sociaux293, N.M. Karamzin, historien officiel de la cour russe,

propose une définition de l’autocratie à travers une relecture orientée des institutions politiques russes, du IXe au XVIIIème siècles294. D’après lui, l’autocratie se définit selon trois critères : son origine dans le peuple ; la réunion des pouvoirs spirituel et temporel ; l’unité de l’Etat qu’elle incarne. N.M. Karamzin soutient que l’autocratie provient du peuple lui-même, puisque c’est lui qui élut Mihail Romanov, le premier tsar, et lui remit la charte faisant de lui un souverain autocrate :

« Souverain ! […] Instruite par une longue série de maux, la Russie devant le saint autel, a confié l’autocratie à tes ancêtres, et a exigé que tu la diriges de ton pouvoir suprême et intégral. Ce testament est le fondement de ton pouvoir, tu n’en as pas d’autre ; tu peux tout, mais tu ne peux pas limiter ce pouvoir de manière légale !... »295

« Les Princes de Moscou instituèrent l’Autocratie, la patrie l’offrit aux Romanov. »296

En réunissant les pouvoirs temporel et spirituel dans la personne du tsar autocrate, la culture politique russe reprend la tradition de l’empire byzantin, dans laquelle le

basileus est aussi le premier évêque de l’Empire. Cette tradition byzantine est consacrée

par Pierre le Grand : le pouvoir temporel prend le pas sur le pouvoir spirituel, ce qui se traduit par la réforme de l’Eglise, et la transformation des patriarches en simple fonctionnaires de l’Etat. L’institution du Saint Synode, présidée par le tsar lui-même,

293 Texte rédigé par N.M. KARAMZIN, à Moscou, en 1811. Titre complet : O drevnej i novoj Rossii v

eâ političeskom i graždanskom otnošeniâh. Cité d’après l’ouvrage d’A.N. PYPIN, Obŝestvennoe dviženie v Rossii pri Aleksandre Pervom, Sankt-Peterburg, Izdanie M.M. Stasûleviča, 1900 ;

Petrograd, Ogni, 1918, annexe I, pp.479-534.

294 L’historien américain Richard E. Pipes propose une très belle étude de ce texte, qu’il traduit en

anglais et commente intégralement. Voir PIPES, R.E., A Memoir on Ancient and Modern Russia : A

Translation and Analysis, Cambridge (Mass.) : Harvard University Press, 1959 ; récente réédition :

Michigan, University of Michigan Press, Ann Arbor, 2005. Pour une analyse très riche de l’arrière- plan historique de la rédaction de ce texte, voir notamment son étude : « The History of the Text », in A Memoir on Ancient and Modern Russia : A translation and Analysis, op.cit., pp.93-102.

295 « Gosudar’ ! […] Naučennaâ dolgovremennymi bedstviâmi, Rossiâ pred svâtym alterem vručila

samoderžavie tvoemu predku i trebovala, da upravlâet eû verhovno i nerazdel’no. Sej zavet est’ osnovanie tvoej vlasti, inoj ne imeeš’ ; možeš’ vse, no ne možeš’ zakonno ograničit’ ee !... », KARAMZIN, N.M., O drevnej i novoj Rossii, in PYPIN, A.N., Obŝestvennoe dviženie v Rossii pri

Aleksandre Pervom, op.cit., p.498.

296 Idem, p.487 : « Knâz’â Moskovskie učredili Samoderžavie, otečestvo darovalo onoe Romanovym. »

Il est à signaler que les Républicanistes reprendront le même événement historique, mais pour dénoncer l’autocratie comme dégénérescence du système électif initial.

symbolise cette association du pouvoir spirituel et temporel. N.M. Karamzin revendique la préséance du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel :

« Le pouvoir spirituel doit avoir sa propre sphère d’activités en dehors du pouvoir civil, mais il doit agir en étroite union avec lui. Je parle de la loi et du droit. Un Monarque avisé dans les affaires de l’utilité de l’Etat trouvera toujours un moyen d’accorder la volonté du Métropolite ou du Patriarche avec la volonté du Souverain ; mais il est préférable que cet accord prenne l’apparence de la liberté ou d’une intime conviction, plutôt que celle de la soumission d’un simple administré. »297

Relisant l’histoire russe, N.V. Karamzin critique durement toutes les tentatives de mise en place d’un pouvoir autre qu’autocrate. Après avoir fait l’éloge des institutions dites républicaines de la Russie kiévienne, il condamne les tentatives d’émancipation du Conseil des boyards, ou du Conseil des huit qui fit venir de Mittau Anna Ioannovna, ou encore celle du Cabinet privé de la tsarine Elisabeth. Dans ces diverses institutions, mises en place pour limiter le pouvoir du souverain autocrate, l’historien ne voit qu’une perversion de la nature de l’autocratie : le pouvoir autocrate se transforme en aristocratie ou en oligarchie. Dès que le pouvoir est attribué, ou exercé de fait par plusieurs personnes, le principe même de la monarchie ou de l’autocratie est trahi : le souverain autocrate doit gouverner seul et concentrer le pouvoir entre ses mains. L’institution de cabinets particuliers de Sa Majesté, notamment sous le règne d’Anna Ioannovna, a détruit l’essence de l’autocratie :

« L’aristocratie, l’oligarchie ont provoqué la perte de la patrie […]. La Russie pouvait-elle se passer de Souverain ? L’autocratie s’est faite encore plus nécessaire qu’auparavant pour conserver l’ordre »298.

L’autocratie, essence du régime monarchique russe, garantit l’ordre intrinsèque à l’Empire russe ; elle confère au tsar-autocrate un rôle particulier. En terre autocratique, le souverain personnifie le pouvoir, et assure une incarnation de l’Etat dans sa personne. Il est à l’origine de tout pouvoir et représente la loi :

297 Idem, p.491 : « Vlast’ duhovnaâ dolžna imet’ osobennyj krug dejstviâ vne graždanskoj vlasti, no

dejstvovat’ v tesnom soûze s neû. Govorû o zakone i prave. Umnyj Monarh v delah gosudarstvennoj pol’zy vsegda najdet sposob soglasit’ volû Mitropolita ili Patriarha s voleû verhovnoû ; no lučše, esli sie soglasie imeet vid svobody i vnutrennego ubeždeniâ, a ne vsepoddanničeskoj pokornosti. »

298 Idem, p.492 : « Aristokratiâ, oligarhiâ gubili otečestvo […]. Mogla li Rossiâ obojtis’ bez Gosudarâ ?

« L’autocratie est le protecteur (palladium) de la Russie ; son intégrité est nécessaire pour le bonheur de cette dernière. Il ne faut pas conclure de cela que le Souverain, source unique de pouvoir, ait eu des raisons d’humilier la noblesse, aussi ancienne que la Russie. »299

« En Russie, le Souverain est la loi vivante : il grâcie les bons, punit les méchants, et l’amour des premiers s’obtient par la crainte des seconds. Ceux qui ne craignent pas le Souverain, ne craignent pas non plus la loi. »300

En vertu de cette conception du tsar-autocrate, le Souverain incarne, dans sa personne, l’Etat, le droit, la loi et la justice. La nature de ce pouvoir est patriarcale : le tsar use de son pouvoir dans l’Empire, de la même manière qu’un père au sein de sa famille. N.M. Karamzin reprend ici une image déjà vieillie au début du XIXe siècle :

« Dans le Monarque de toutes les Russies s’unissent tous les pouvoirs : notre Mode de Gouvernement est paternel et patriarcal. Le père d’une famille juge et condamne sans protocole, de même le Monarque, dans d’autres cas, doit nécessairement suivre ce que lui dicte sa seule conscience. »301

Toutefois, cette image demeure incomplète : N.M. Karamzin rappelle que Catherine II a déjà modifié les règles de l’autocratie ; faisant du souverain le premier serviteur de l’Etat, elle a instauré une rupture profonde dans les représentations de l’autocratie. Cette position a eu une double conséquence : d’une part, l’autocratie tentait de se purifier des éléments despotiques qui la composaient302 ; d’autre part, la noblesse instruite, qui elle aussi servait l’Etat, adopta un regard plus critique sur les choix du souverain.

« Nous apprîmes à juger, à ne louer dans les actes du Souverain que ce qui était louable, à condamner ce qui était détestable. […]

299 Idem, p.531 : « Samoderžavie est’ palladium Rossii ; celost’ ego neobhodima dlâ eâ sčastiâ ; iz sego

ne sleduet, čtoby Gosudar’, edinstvennyj istočnik vlasti, imel pričiny unižat’ dvorânstvo, stol’ že drevnee, kak i Rossiâ. » Nous soulignons. Le terme « Palladium », utilisé dans le texte original en russe, désigne dans l’antiquité une statue de Pallas, protectrice de la cité de Troie.

300 Idem, p.530 : « V Rossii Gosudar’ est’ živoj zakon : dobryh miluet, zlyh kaznit, i lûbov’ pervyh

priobretaetsâ strahom poslednih. Ne boâtsâ Gosudarâ, ne boâtsja i zakona. »

301 Idem, p.530 : « V Monarhe Rossijskom soedinâûtsâ vse vlasti : naše Pravlenie est’ otečeskoe,

patriarhal’noe. Otec semejstva sudit i nakazyvaet bez protokola, tak i Monarh v inyh slučaâh dolžen neobhodimo dejstvovat’ po edinoj sovesti.

302 Dans son analyse, R. Pipes rappelle que l’autocratie diffère du despotisme par le contrat passé entre

la couronne et les citoyens : « […] for Karamzin autocracy rested on a contractual relationship between the crown and its subjects, but the contract was one unilaterally drawn up by the monarchy. » In PIPES, R.E., Karamzin’s Memois on Ancient and Modern Russia. A Translation and

La tsarine pensait : J’ai le pouvoir d’exiger le silence de la part des Russes, mes contemporains, mais que dira la postérité ? […] Cette tournure d’esprit, prouvée par trente-quatre ans de pouvoir, distingue son règne de tous les règnes précédents dans la nouvelle Histoire de l’Empire de toutes les Russies : c’est-à-dire que Catherine a purifié l’autocratie des impuretés de la tyrannie. »303

Ces modifications entraînent un nouveau regard sur le tsar-autocrate, mais la pratique du pouvoir par celui-ci demeure globalement la même : contre tous les projets limitant les pouvoirs du souverain, N.M. Karamzin se prononce pour un retour au pouvoir unique du monarque, seul type de pouvoir adapté à la Russie.

« Le Souverain de toutes les Russies prend seulement la sagessse, là où elle se trouve : soit dans son propre entendement, soit dans des ouvrages, soit dans la tête des meilleurs de ses administrés ; mais dans l’autocratie, l’approbation de qui que ce soit est inutile pour les lois, la signature du Souverain suffit : il dispose du pouvoir tout entier. Le Conseil, le Sénat, les Comités, les Ministères ne sont que les moyens de ses actions, ou des instruments fidèles du Souverain ; là où le Souverain agit par lui-même, il ne les consulte pas. »304

Selon la théorie politique de N.M. Karamzin, l’autocratie est la traduction russe de la monarchie, et se définit comme une « monarchie illimitée »305. Dès lors, le pouvoir du Souverain ne peut souffrir aucune institution dotée de prérogatives politiques ; toutes les institutions politiques établies ne peuvent avoir, auprès du Souverain, qu’une

303 KARAMZIN, N.M., O drevnej i novoj Rossii, in PYPIN, A.N., Obŝestvennoe dviženie v Rossii pri

Aleksandre Pervom, op.cit, p.494 : « My priučilis’ sudit’, hvalit’ v delah Gosudarâ tol’ko

pohval’noe, osuždat’ protivnoe. […] Monarhinâ dumala : « Â vlastna trebovat’ molčaniâ ot Rossiân- sovremennikov, no čto skažet potomstvo ? » […] Sej obraz myslej, dokazannyj delami 34-letnego vladyčestva, otličaet eâ carstvovanie, ot vseh prežnih v novoj Rossijskoj Istorii, t.-e. Ekaterina očistila samoderžavie ot primesej tiranstva. » Nous soulignons.

304 Idem, p.505 : « Gosudar’ Rossisjskij vnemlet tol’ko mudrosti, gde nahodit ee, v sobstvennom li ume,

v knigah li, v golove li lučših svoih poddannyh ; no v samoderžavii ne nadobno nič’ego odobreniâ dlâ zakonov, krome nadpisi Gosudarâ : on imeet vsû vlast’. Sovet, Senat, Komitety, Ministry sut’ tol’ko sposoby eâ dejstvij ili poverennye Gosudarâ ; ih ne sprašivaût, gde on sam dejstvuet. », KARAMZIN, N.M., O drevnej i novoj Rossii, in PYPIN, A.N., Obŝestvennoe dviženie v Rossii pri

Aleksandre Pervom, op.cit., p.505.

305 Les termes utilisés par N.M. Karamzin sont révélateurs de sa conception de l’autocratie ; utilisant

indifféremment les mots « monarh » (monarque) et « samoderžec » (autocrate), il affirme, à propos de Mihail Romanov – premier tsar de la dynastie des Romanov, élu en 1613, année qui marque la fin du Temps des Troubles – que celui-ci fut surnommé « Mihail samoderžec » (Michel l’autocrate), c’est-à-dire « Monarh neograničennyj », un « monarque au pouvoir illimité » (p.487). Dans l’esprit de N.M. Karamzin, comme dans celui de Catherine II et de la noblesse conservatrice, l’autocratie est donc synonyme d’une monarchie dans laquelle le souverain jouit d’un pouvoir illimité. La Russie est la seule référence de l’autocratie, le modèle anglais étant jugé trop limité par la constitution.

fonction consultative306. Indubitablement, une telle conception de l’autocratie assure

une forte continuité avec les affirmations de l’Instruction de Catherine II :

« La noblesse et le clergé, le Sénat et le Synode, en tant que dépôts des lois, et au- dessus d’eux le Souverain, unique législateur, unique source de tous les pouvoirs – tels sont les fondements de la Monarchie de toutes les Russies, qui peuvent être renforcés ou affaiblis par les règles des Souverains régnants. »307

Ekaterina Pavlovna avait demandé à N.M. Karamzin de ne pas faire de copie de ce mémoire, qui devait rester confidentiel. Elle le fit parvenir à Alexandre Ier en mars 1811 ; l’Empereur eut même une entrevue avec N.M. Karamzin, mais on ne sait s’il lut et apprécia le Mémoire. Cependant, les convictions défendues dans ce texte montrent l’orientation politique308 du camp conservateur de la noblesse – avec lequel l’Empereur devait également composer.

Mutations mais aussi continuité : ces différents textes reflètent les tensions qui agitent le monde politique russe. Si la société russe dans son ensemble salue en Alexandre Ier un souverain généreux et libéral, en revanche la frange conservatrice de la

noblesse russe rappelle que l’autocratie demeure la seule tradition politique appropriée à la Russie ; N.M. Karamzin revendique une autocratie débarrassée de la tyrannie du

306 N.M. Karamzin conçoit le système politique russe de la façon suivante : le contrôle dans le pays doit

être exercé conjointement par l’Empereur et la noblesse – au service de ce dernier. De fait, s’il propose une réorganisation de la société en états, il s’oppose à toute modification politique : « Karamzin is far less convincing as a constructive than as a destructive critic. He has an extremly naive conception of administrative procedure, and rejects nearly all attempts to reform th governmental apparatus on the correct but irrelevant grounds than states are run by men and not by institutions. He is blind to the need of a soundly planned system of political institutions, and his positive suggestions are, for all practical purposes, quite useless. » PIPES, R.E., Karamzin’s Memoir

on Ancient and Modern Russia. A Translation and Analysis, op.cit., p.84. Nous soulignons.

307 « Dvorânstvo i duhovenstvo, Senat i Sinod, kak hraniliŝa zakonov, nad vsemi Gosudar’,

edinstvennyj zakonodatel’, edinstvennyj istočnik vlastej, - vot osnovanie Rossijskoj Monarhii, kotoroe možet byt’ utverždeno ili oslableno pravilami carstvuûŝih. » KARAMZIN, N.M., O drevnej

i novoj Rossii, in PYPIN, A.N., Obŝestvennoe dviženie v Rossii pri Aleksandre Pervom, op.cit.,

p.533.

308 La conception de l’Etat selon N.M. Karamzin est complexe et rejoint les hésitations de Catherine II.

En effet, si celui-ci fait preuve d’un conservatisme politique indiscutable, il s’avère beaucoup plus souple dans ses théories économiques : il préconise ainsi une certaine liberté dans la circulation des marchandises et des biens. En ce sens, il assure une continuité avec les préceptes de Catherine II : « Karamzin’s economic views are derived from Western liberal economists, whose ideas had grained wide currency in Russia under Catherine II. He favores free trade ; he looks to natural resources and to labor rather than to precious metal as tha basis of national wealth ; and he advocates soft money, light taxes, and fiscal economy as the principal means of stimulating the productive forces of the country. His economic liberalism is in sharp contrast to his political conservatism. » PIPES, R.E.,

Karamzin’s Memoir on Ancient and Modern Russia. A Translation and Analysis, op.cit., pp.80-81.

despote, mais ne questionne pas la légitimité du pouvoir : le Souverain demeure l’unique source de la souveraineté. C’est au sein de ces tensions que l’Empereur, sous le sceau du secret, tente de modifier les institutions qui forment la structure de l’Etat.

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