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Chapitre 2 Méthodologie de la recherche

2. Les méthodes ethnographiques utilisées

2.1. L’observation participante

Durant la période de notre enquête qui s’est étalée de l’automne 2010 jusqu’au printemps 2013 pour la France et l’hiver 2013 pour la République tchèque, nous avons eu

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L’analyse de documents ethnographiques a été secondaire par rapport à d’autres méthodes mobilisées. Nous avons recueilli des documents ethnographiques dans les organisations et sur leurs sites internet. Il s’agissait de livres, de brochures, d’affiches

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recours de façon systématique à l’observation et, particulièrement, à l’observation participante. Elle constitue un outil de base complémentaire aux entretiens. Sa durée s’explique tant par des conditions extérieures que par notre volonté d’établir des liens de proximité avec nos divers interlocuteurs. Nous y reviendrons une nouvelle fois dans ce chapitre.

L’observation participante s’est déroulée dans toutes sortes d’espaces dédiés aux rencontres bouddhistes et toujours à nos frais (profitant entre autres des réductions aux étudiants ou des covoiturages avec les pratiquants). Nous avons effectué cette observation à découvert. Si nous n’avons pas annoncé la raison de notre présence systématique au début de chaque rencontre ou discussion, toutes les organisations ont été informées en amont de notre présence. Elles ont été contactées par courriel avant le début de l’enquête ou nous nous sommes présentée directement dans les différents espaces bouddhistes durant l’automne et l’hiver 2010 pour obtenir l’autorisation d’y conduire notre travail d’enquête.

Quant à la Sōka-gakkai, nous avions déjà été en contact avec cette organisation dans le cadre de notre Master 2 et avions procédé à une reprise de contact à l’automne 2010. Durant l’enquête elle-même sur la Sōka-gakkai, nous avons fréquenté une fois par mois différents appartements de pratiquants, dont particulièrement un pendant un an, au total, six différents appartements servant de lieux de rencontre. Tous ces appartements étaient situés à Strasbourg, à l’exception d’un qui était à Sélestat. Nous avons aussi suivi à plusieurs reprises l’organisation dans ses rencontres régionales. De plus, nous nous sommes rendue à un séminaire régional qui s’est déroulé entre le 16 et le 19 mai 2012 à Trets, et avons aussi eu l’occasion de visiter deux fois ses installations à Paris pour y effectuer des entretiens avec certains responsables nationaux.

En ce qui concerne l’Association Zen Internationale, nous avons choisi comme lieu de recherche le Centre de bouddhisme zen de Strasbourg que nous avons fréquenté plusieurs fois par semaine les premiers mois de l’enquête, puis par une fréquentation mensuelle répartie sur le reste de l’enquête. De plus, nous avons pris part à deux des journées de pratique bouddhiste (12 mars 2011 et 3 février 2012), à quelques enseignements au sein de l’Université populaire de la Krutenau au cours de l’année 2010 – 2011, ainsi qu’à des weekends de pratique au temple Kosan Ryumon Ji de Weiterswiller (du 9 au 11 mars 2012) et dans celui de la Gendronnière de Valaire situé dans le Loir-et-Cher (du 27 au 29 avril 2012). Nous avons également assisté aux nombreuses rencontres organisationnelles de l’association gérant le centre à Strasbourg.

La troisième association française étudiée a été la Bodhicharya France que nous avons visitée une fois par mois dans les locaux du Centre de bouddhisme zen de

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Strasbourg. De plus, nous avons visité à plusieurs reprises son temple à Lusse dans les

Vosges où nous avons pu séjourner du 14 au 16 octobre 2011 et du 17 au 20 août 2012. Nous y avons également participé à l’Assemblée générale de l’organisation qui s’est tenue le 24 juin 2012.

En République tchèque, grâce à plusieurs séjours de différentes durées d’une semaine à un mois, notre travail d’enquête a pu s’étaler sur un total de dix-huit semaines, avec, en plus, presque deux semaines en Allemagne, en France et en Slovaquie pour étudier les organisations du terrain tchèque.

Après avoir visité le centre de la Diamond Way à Prague durant différents jours de la semaine, nous y sommes revenue régulièrement chaque lundi et mercredi. Nous avons également participé à des journées d’enseignement durant des weekends, à deux séjours d’Ole Nydahl à Prague (du 27 décembre au 1er janvier 2010 et du 9 au 10 février 2013), à deux séminaires d’été, l’un à Těnovice (du 4 au 8 juillet 2012) et l’autre à l’Europe Center en Allemagne (du 8 au 12 août 2012). Enfin, pour compléter cette observation participante, nous avons suivi l’organisation sur internet en streaming, notamment pour des rencontres à l’Europe Center programmées entre le 2 et 14 août 2011 et entre le 5 et 7 août 2012.

En ce qui concerne la Sótó Zen ČR, nous avons participé à des rencontres le jeudi et aussi, plus tardivement, le lundi, ainsi qu’à la journée de pratique religieuse du samedi 3 mars 2012. Nous avons partagé quatre jours avec des pratiquants en Slovaquie lors du weekend de pratique du 4 au 7 octobre 2012, et deux jours en France, du 20 au 21 juillet 2013, au temple du Pic Lumineux situé sur le Larzac.

Durant ces observations participantes, nous avons bénéficié des mêmes statuts formels réservés aux autres simples pratiquants ou membres de l’association, lorsqu’ils étaient exigés.

Grâce à elles, nous avons pu rassembler un volume important de données qui ont été retranscrites et rendues anonymes pour être mises en perspective par un travail théorique1. Mais leur contenu est inégal en raison du caractère spécifique de chaque terrain. De plus, ce sont souvent des notes prises à partir des discours des personnes tels qu’ils ont été retenus dans notre mémoire. Il s’agit des propos reconstitués à partir de nos souvenirs2. En effet, il n’était pas souvent possible de prendre des notes3, à l’exception des situations de certains

la présentation des organisations bouddhistes, leurs enseignements et de trouver des éléments sur leur fonctionnement. 1

Toutefois, nous mentionnons les noms des principaux responsables, surtout des présidents des associations ou des porte-parole, dans le cas où cette information est publique et qu’ils nous parlent dans le cadre formel de l’entretien.

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Voir Schwartz pour l’emploi de la mémoire dans l’enquête de terrain (O.SCHWARTZ, Le monde privé des ouvriers. Hommes et

femmes du Nord, Paris, PUF, 20023, p. 46-50). 3

Lorsque nous l’avons encore fait au début de notre enquête, la prise de notes au milieu des personnes en méditation nous a toute de suite singularisé au point que le compagnon de la responsable de la communication avec des chercheurs de la

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enseignements où les autres le faisaient, reportant les moments de rédaction à notre retour à domicile. Les rencontres de la Sōka-gakkai ont représenté une exception à cette règle. Notre assignation explicite et constamment renouvelée à chaque rencontre de cette organisation à notre statut officiel de chercheur nous a permis de noter en direct les propos exprimés lors des rencontres.

Si, malgré ces conditions inégales de prises de notes, nous mettons des propos que nous recueillons entre guillemets, nous précisons toutefois que leur origine provient de notre journal de terrain. Lorsque nous les mobilisons dans la thèse, nous les datons et identifions l’organisation nationale nonobstant l’endroit concret où nous les avions prises pour en faciliter l’identification.