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L’élaboration d’un Système d’Information Géographique pour le Congo et les pays du Niar

post-conflit

2.3 Les dessous d’une complexe cartographie de terrain

2.3.2 L’élaboration d’un Système d’Information Géographique pour le Congo et les pays du Niar

La base de données SIG (système d’information géographique) du LPED sur le Congo- Brazzaville a été initiée en 2006. Le travail de cartographie est une œuvre commune de l’équipe Congo du LPED. Pendant plusieurs années, doctorants et étudiants de Master ainsi que plusieurs chercheurs et enseignants-chercheurs ont compilé et numérisé la cartographie disponible, puis vectorisé l’intégralité de la carte IGN au 1 :1 000 000 (voies de communications, hydrologie, localités) et une grosse partie des cartes au 1 : 200 000. Des traitements d’images satellites ont été réalisés afin de faire ressortir l’occupation des sols, les rivières et les pistes (il est à noter que cela n’a pu être réalisé sur l’ensemble de ma zone en raison du couvert nuageux). Un gros travail a été fait en ce qui concerne Brazzaville et Pointe-Noire, avec notamment la numérisation d’un important corpus de cartes anciennes. Ce travail de création d’une cartographie de base à l’échelle de

Chapitre 2 : Méthodologie d’une géographie du post-conflit

l’ensemble du Congo est un travail de longue haleine, toujours en cours, rendu nécessaire par l’absence de données cartographiques fiables.

Cette cartographie a été systématiquement complétée par des bases de données au sein de SIG, données recensées au sein des ministères par tous les membres de l’équipe au fur et à mesure des missions réalisées au Congo.

Ainsi, le travail de diagnostics territoriaux pour le PADEC a permis de compléter de manière précise la cartographie des sept districts de la zone étudiée. Ce travail détaillé a été réalisé notamment grâce aux relevés GPS effectués sur le terrain par les différentes équipes. Il a été complété par la vectorisation précise des pistes à partir de cartes papiers du CNSEE issues de la cartographie préparatoire au recensement (2006). Enfin, des données numériques nous ont été fournies en ce qui concerne les localités et les limites précises de ces sept districts. Ainsi, dans ma propre zone d’étude, la cartographie des districts de Zanaga et de Kingoué a pu être précisément réalisée (Cartes 12).

CARTES 12 :CARTES DES DISTRICTS DE ZANAGA ET KINGOUÉ RÉALISÉES POUR LES DIAGNOSTIC DU PROJET PADEC (2011).

À l’échelle des pays du Niari, et surtout pour les échelles plus fines, le travail cartographique à faire est encore important. Les cartes de l’Atlas de l’ORSTOM (1965) sont intéressantes à l’échelle de la région, mais sont datées et leurs informations sont difficilement récupérables. Les seules cartes fiables à l’heure actuelle sont les cartes au 1 :200000e établies par l’IGN (France) dans les années 1955 : la topographie est bonne, mais tout le reste a changé. Je ne dispose que de rares cartes du Plan (même si, en 2012, le LPED continue à essayer de sortir une à une ces cartes du Plan pour les reproduire), et j’ai donc dû composer avec les sources lacunaires trouvées dans les districts pour réaliser la cartographie visible dans cette thèse, mais également les cartes pour l’UE. Cette

1ère partie : Construire une géographie du conflit et du post-conflit dans les pays du Niari

cartographie des pays du Niari est donc constituée d’un assemblage de données de différentes sources (Cadre 2).

Cadre 2 : Exemple de cartographie : la Table Congo_Niari_routes :

-Base de la cartographie : vectorisation de la carte CERGEC au 1 :1 000 000. La trame générale de la voirie est réalisée mais les pistes sont mal géolocalisées (la carte de référence est trop peu détaillée).

-Ajout des pistes de la Bouenza (carte pour projet sucre UE) à partir des cartes de terrain. La partie est Bouenza est globalement complète.

-Nouveaux champs issus de la fusion avec la table voirie PADEC. Ajout des tracés géoréférencés de Kingoué et Zanaga.

-Mise à jour des routes avec la carte topographique au 1 : 200 000 et avec l'aide de l’emplacement des localités du recensement préparatoire de 2006. La partie Lékoumou est complétée.

-Je suis confrontée à des difficultés pour compléter la voirie du Niari : ajout des pistes des cartes CNSEE Makabana et Moutamba; ajout des pistes mentionnées sur les cartes Niari du PDARP; problèmes sur les districts de Nyanga et Divenié : les cartes CERGEC, 1 : 200 000 et CNSEE ne correspondent pas; ajout de la voirie de Londéla-Kayes adaptée du mémoire de Soukissa.

-Sources : numérisations à partir de la carte du CERGEC et des cartes au 200 000e IGN 1950; mission PADEC janvier 2011; infos GPS données par Guillaume Marchand; infos GPS données par le chantier minier de Zanaga-Léfoutou; numérisation à partir des tracés GPS imprimés sur papier de la cartographie du recensement 2006 CNSEE; sinon cartes de terrain.

Les limites (des districts, des départements, des communes, des concessions forestières, des frontières même !) posent souvent problème dans la cartographie, puisqu’à part cette cartographie CNSEE de 2006, qui est très difficilement accessible, il n’existe pas de limites clairement définies pour les différentes circonscriptions. En outre, cette cartographie officielle (CNSEE 2006) rentre parfois en contradiction profonde avec d’autres sources cartographiques en principe fiables (Cadre 3).

Face à ce type de situation, nous avons pris le parti d’utiliser pour les cartes concernant la période récente (après 2006) les limites du CNSEE (donc officielles). Par contre, pour la période antérieure, nous avons conservé les limites habituelles, qui sont les seules que connaissent les autorités locales.

Ces difficultés de savoir où se trouvent les limites des districts posent de réels problèmes d’aménagement et de reconstruction. Ainsi, il n’y a pas de limites précises entre la commune de Dolisie et le district de Louvakou (E_67). Dans la zone la plus peuplée du Niari, se posent des conflits d’aménagement importants. Pour les compagnies forestières aussi le problème se pose : les concessions attribuées ne correspondent que partiellement aux concessions réelles, ce qui a même amené certaines compagnies à exploiter dans les pays voisins sans le savoir ! Ces problèmes sont révélés à la faveur de la constitution des plans d’aménagement forestiers (à partir du nouveau code forestier de 2000) qui utilisent les relevés GPS pour la première fois.

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