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Conclusions et positionnement du travail : nécessité et principaux fondements d’une action publique en faveur de la

1.3.4 « Gentrification » : pourquoi tant de haine ?

1.6 Conclusions et positionnement du travail : nécessité et principaux fondements d’une action publique en faveur de la

« transition durable » des quartiers urbains

La diffusion des valeurs associées au développement durable, comme d’autres valeurs avec lesquelles elles se conjuguent éventuellement, sont susceptibles de générer ou d’accélérer des dynamiques de déclin dans certains quartiers urbains. Le développement durable, en plus d’être un enjeu au niveau global, est également devenu un enjeu au niveau local, où il joue et jouera un rôle croissant dans l’attractivité des territoires, qu’on le veuille ou non, et même s’il faut bien constater qu’à ce niveau, la traduction de l’enjeu de la durabilité tend parfois à se réduire à la question de la performance énergétique des logements ou à celle des espaces verts. Le développement durable est donc un enjeu qui s’impose de facto aux quartiers urbains existants.

Dans certains quartiers, la « transition durable » se produit progressivement et spontanément, sous l’action individuelle et collective des habitants et des acteurs associatifs, parfois soutenus par les pouvoirs publics : prise de conscience des enjeux et

questions associées, réflexions et débats citoyens, rénovation énergétique des logements, changements de comportements notamment en matière de consommation, actions locales de développement de la biodiversité, projets collectifs d’agriculture urbaine, promotion des circuits courts, etc. Ce processus de transition durable nécessite, par essence, une forme d’ « investissement habitant » au sens où l’entendent Blanc, Emelianoff, et al (2008), c’est-à- dire « une action directe spontanée des habitants sur leur environnement, visant à l’améliorer ». Cette action habitante comprend par ailleurs une dimension collective forte, notamment par la mise en débat de certaines questions mais aussi par la recherche de nouveaux modes d’organisation sociale.

La « transition durable » à l’échelle d’un quartier urbain désignerait donc, et c’est la définition que nous retiendrons pour la suite de ce travail, la dynamique par laquelle un ensemble d’acteurs – citoyens, associatifs, privés et/ou publics – cherche à infléchir la trajectoire d’un « quartier »45 afin de le rendre plus durable et plus résilient46, tant d’un point de vue global que local. La transition durable est donc définie ici comme un processus, par essence exploratoire, visant la réduction de l’empreinte écologique du quartier de même que son adaptation à des circonstances changeantes, et impliquant un ensemble d’acteurs formant « communauté » par le fait qu’ils se sentent concernés par le même quartier.

Nous envisageons donc la transition durable dans un sens relativement large, et nous nous éloignons en cela d’une définition plus étroite de la transition, qui occupe une place importante actuellement dans la littérature francophone et qui se centre exclusivement sur la question énergétique (dans ce cas, les auteurs précisent généralement qu’ils parlent de « transition énergétique », mais pas toujours). Nous nous rapprochons par contre de ce que les anglo-saxons appellent les « sustainability transitions » (Forrest et Wiek, 2014 ; Markard et al, 2012 ; Coenen et al, 2012 ; Farla et al, 2012 ; Garud et Gehman, 2012 ; Geels, 2004 ; Geels, 2010), qui touchent de nombreux pans de l’activité humaine et de l’économie : approvisionnement énergétique, approvisionnement en eau, transports, alimentation, etc. Geels et Schot (2010) définissent les processus de ‘transition’ sur base des caractéristiques suivantes : (1) co-évolution et changements multiples au sein des systèmes ou configurations socio-techniques, (2) interactions multi-acteurs entre des groupes sociaux incluant les entreprises, des groupes d’utilisateurs, les communautés scientifiques, les décideurs, les mouvements sociaux et les groupes d’intérêt, (3) un changement ‘radical’ en ce qui concerne l’ampleur du changement (et non son accélération), (4) des processus à long terme, qui s’étalent sur des périodes de 40 à 50 ans. Pour Verbong et Geels (2007), les meilleurs exemples sont la décarbonisation de l’énergie et des systèmes de transport.

Les « sustainability transitions » constituent aujourd’hui un véritable champ de recherche, qui prend corps au travers de conférences internationales organisées annuellement depuis 2009 (International Sustainability Transition ou ‘IST’), d’une nouvelle revue scientifique dédiée (Environmental Innovation and Societal Transitions) et d’un réseau international destiné à stimuler les échanges : le Sustainable Transitions Research Network ou ‘STRN’47. Ce champ de recherche se définit lui-même comme une nouvelle approche du

45 Peu importe la définition du quartier, ce qui importe c’est le caractère local de la démarche, le fait qu’elle s’appuie sur la proximité, le sentiment d’appartenir à un même « lieu ».

46 C’est-à-dire davantage capable d’encaisser les crises économiques et/ou écologiques. 47 Voir www.transitionsnetwork.org

développement durable qui s’appuie sur différents apports scientifiques antérieurs comme: la théorie de la complexité, l’évaluation intégrée (integrated assessment), les Science and Technology for Sustainability, la sociologie de l’innovation, l’histoire, la recherche en matière de gouvernance, ou encore le concept de ‘modernisation réflexive’ (reflexive modernization) proposé par le sociologue Anthony Giddens48. Ce champ de recherche met l’accent sur le fait que le changement nécessite davantage que des solutions technologiques. Les technologies ne peuvent en effet être envisagées indépendamment d’un contexte institutionnel et social, avec lesquels elles forment des ‘systèmes sociotechniques’ qui sont souvent stables et hérités du passé, raison pour laquelle il est très difficile de les faire évoluer (Geels, 2004). Mais dans certaines conditions et avec le temps, les relations au sein de ces systèmes socio-techniques peuvent être reconfigurées ou remplacées par d’autres, dans un processus qui est appelé « innovation systémique » ou « transition ». La transition durable est donc, par essence, un processus socio- technique (Farla et al, 2012), qui concerne autant les innovations techniques que les innovations sociales ou organisationnelles. Les modes de gouvernance et les innovations sociales susceptibles de soutenir la transition durable constituent ainsi un champ de recherche à part entière.

A titre d’exemple et pour revenir à la question de la transition durable des quartiers urbains, si d’un point de vue technique, nous savons aujourd’hui comment isoler un bâtiment, nous ne savons pas en revanche comment convaincre un large nombre de ménages de se lancer dans l’aventure, afin d’accélérer la rénovation énergétique du stock bâti : quels acteurs sont susceptibles de soutenir ce processus, avec quels outils et quelles méthodes d’intervention ? (Ruelle et Teller, 2015). Force est de constater également que la course effrénée à l’innovation technologique, comme peuvent l’être certaines démarches de type « Smart Cities », ne touche que très peu certains quartiers et populations. Comment donc réconcilier ces deux approches, technologique et sociale, comment faire pour engager la population dans cette révolution écologique ? Les innovations et les solutions exclusivement techniques ou technologiques posent par ailleurs souvent problème sur le plus long terme, à cause des « effets rebonds » et d’autres conséquences sociales imprévues (Farla et al, 2012), raison pour laquelle il est essentiel de toujours réaliser l’analyse de la problématique sous l’angle du ‘système sociotechnique’, c’est-à-dire d’un réseau composé d’acteurs (individus, entreprises, organisations et autres acteurs collectifs), d’institutions (normes sociétales et techniques, lois et réglementations, standards de bonne pratiques), d’artéfacts matériels et de connaissances (Geels, 2004). Nous reviendrons plus en détails sur cette idée dans le deuxième chapitre du travail.

La littérature qui s’est développée autour du ‘sustainability transition management’, et en particulier Geels (2004), propose les concepts suivants pour comprendre le processus de transition et ses difficultés :

- Le « paysage » ou landscape (niveau macro) fait référence au contexte socio- technique général qui comprend à la fois des aspects intangibles comme les valeurs sociales, les opinions politiques et les visions du monde, et des aspects tangibles comme le cadre bâti, les institutions et les fonctions du marché comme les prix, les coûts, les modèles commerciaux et les revenus ;

- Le « régime » ou regime (niveau meso) fait référence aux pratiques dominantes, aux règles et technologies qui procurent de la stabilité et renforcent les systèmes

48 Conseiller de Tony Blair, qui participe à la diffusion en Grande-Bretagne des idées de la « troisième voie » (initiées aux Etats-Unis par le gouvernement Clinton) et à la réflexion sur le renouveau de la démocratie sociale.

socio-techniques prédominants, pas exemple : le régime politique, le régime socio- culturel, etc. ;

- La « niche » ou niche (niveau micro) est le niveau ou l’espace où est donnée la possibilité de l’expérimentation et de l’innovation radicale. Ce niveau est moins sujet aux influences du marché et de la réglementation et facilite les interactions entres acteurs qui soutiennent l’innovation. Le concept de niche rejoint l’idée de « clandestinité » mise en avant par le sociologue Norbert Alter (2000) comme source d’innovation.

Geels (2004) propose sur cette base une perspective multi-niveaux sur les processus de transition mettant en évidence l’interaction entre les concepts de « régime », de « niche » et de « paysage », le principal enjeu dans les processus de transition durable étant de faire sortir l’innovation de la « niche » dans laquelle elle est née. Ce modèle, qui se veut heuristique et non ontologique, est avant tout une aide pour mieux comprendre les processus de transition.

Notre travail se distingue cependant du champ de recherche dédié aux ‘sustainability transitions’ tel que décrit ci-dessus par son point d’entrée plus spatial que sectoriel. Nous pensons en effet qu’une forme de coordination « spatiale » des démarches de transition durable est nécessaire à l’échelle du quartier et que par ailleurs, dans les quartiers dans lesquels le processus de transition durable ne se produit pas spontanément, une action publique de soutien à la transition durable est indispensable pour éviter de créer ou renforcer des « inégalités écologiques » entre quartiers et que certains ne glissent ainsi vers une trajectoire de déclin. Comme Theys (2002), nous pensons également qu’une action publique territorialisée est la seule à pouvoir prendre en compte l’impératif d’articulation entre les dimensions sociales et écologiques du développement des territoires.

Mais puisque comme nous l’avons déjà esquissé, la transition durable des quartiers urbains est un processus qui passe nécessairement par la société civile (Theys, 2002), une action publique de soutien à ces dynamiques devrait avant tout consister à mobiliser et soutenir l’ensemble des acteurs et des habitants des quartiers concernés. Si l’on reprend à titre d’exemple deux des qualités attendues d’un quartier urbain durable (performance énergétique et présence de la nature), point de rénovation énergétique des logements privés ni de développement de la nature et de la biodiversité sans une participation active des habitants à ces démarches. Blanc, Emelianoff, et al (2008) pointent ainsi à juste titre l’émergence croissante dans les politiques urbaines de la figure de « l’habitant », en tant qu’individu localisé, mais aussi situé dans un rapport organique et esthétique à ce qui l’environne, et surtout qui présente l’intérêt d’être « vivant, capable de créer un environnement ». Cependant, cette mobilisation habitante ne va pas toujours de soi. Nous l’avons vu (cf. section 1.3.5), il existe en effet des « inégalités capacitaires » de transformation socio-écologique des lieux, qui peuvent s’expliquer de différentes manières, selon les contextes. Il peut d’abord s’agir d’un déficit de conscience des enjeux de développement durable et de connaissances des réponses possibles. La diffusion de ces enjeux et des valeurs qui leur sont associées peut en effet être plus lente dans certains milieux, notamment défavorisés. La fragmentation sociale des territoires, même si elle n’est pas nécessairement un problème en soi (cf. sections 1.3.2 et 1.3.6), peut ainsi générer des inégalités en termes de transition durable entre quartiers. L’absence de transition durable peut également s’expliquer par le fait que dans certains quartiers, l’action des habitants et/ou des acteurs locaux se concentre sur d’autres enjeux (sociaux, culturels,…), jugés prioritaires. Enfin, l’absence de transition durable dans certains quartiers peut

s’expliquer par le fait qu’ils sont enfermés dans une dynamique de déclin (cf. section 1.1.12). Cette situation est nettement plus problématique du point de vue de la transition durable puisque comme nous l’avons vu, celle-ci passe nécessairement par une forme d’« investissement habitant », qui a pratiquement disparu de ces quartiers où le turnover de population est important. Plus globalement, on peut dire que les « inégalités de développement » qui existent entre quartiers génèrent des « inégalités écologiques de développement » (cf. section 1.4.3). A plus long terme, le processus pourrait donc s’emballer, puisque les inégalités écologiques entre quartiers alimentent à leur tour la fragmentation urbaine (voir figure 1.12 ci-dessous).

Figure 1.12 – Emballement de la fragmentation urbaine sous l’effet de l’enjeu de la transition durable des quartiers.

Face à ce phénomène, il y a donc urgence à agir. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de concentrer notre travail sur la question de l’action publique susceptible de soutenir les dynamiques de transition durable des quartiers urbains. L’acteur public, par un soutien approprié apporté aux quartiers qui n’entrent pas spontanément en transition, pourrait en effet rééquilibrer les choses et assurer un développement urbain véritablement durable, dans le sens de plus équilibré. Quant à la forme de l’action publique à mettre en place, elle dépendra forcément des raisons pour lesquelles un quartier n’entre pas spontanément en transition durable. Dans certains quartiers défavorisés, le problème est juste un manque de conscience des enjeux de développement durable et des réponses possibles, en termes de choix et de comportements. L’objectif-cible ne doit donc pas être de rétablir une quelconque « mixité sociale », la défavorisation de la population de ces quartiers n’étant pas nécessairement un problème en soi49. Dans tous les quartiers, défavorisés ou non, où il existe un déficit de conscience et d’information au sujet des enjeux de développement durable, l’action publique devrait plutôt viser la sensibilisation des habitants à ces enjeux, ainsi que l’encouragement et le soutien aux initiatives citoyennes individuelles et collectives en faveur de la transition. Même dans des contextes plus privilégiés ou qui semblent à première vue plus conscients des enjeux, il peut être utile d’informer les habitants et de les accompagner dans la démarche de transition durable pour que la traduction de l’enjeu du développement durable ne se résume pas à quelques qualités comme la performance énergétique des bâtiments et la renaturation du milieu urbain.

Dans le cas de quartiers en déclin, la question de l’action publique est plus compliquée. L’objectif premier des pouvoirs publics ne doit en tout cas pas non plus être la restauration d’une quelconque « mixité sociale », mais plutôt de chercher à stabiliser la population, en

49 Ce qui ne signifie pas qu’il ne faut pas mener, en parallèle, des politiques sociales plus généralistes destinées à lutter contre la pauvreté.

travaillant conjointement sur la qualité de vie au sein du quartier et sur un apprentissage à l’investissement habitant. Ce travail est essentiel pour que le quartier réintègre progressivement une dynamique positive, qu’un nombre suffisant d’habitants s’y investissent et qu’ainsi la transition durable puisse s’y opérer. Comment pourrait-on en effet espérer que d’emblée, les habitants s’engagent dans une dynamique de transition durable de leur quartier alors que la plupart rêvent d’un ailleurs et ont des préoccupations plus urgentes à régler, comme celles de manger et de se loger. Il est en tout cas illusoire, dans ces contextes, d’utiliser comme « points d’entrée » les thèmes de prédilection des professionnels du développement durable, qui n’intéressent que très peu de personnes. Il faut que les habitants, y compris les plus précarisés, puissent retirer des bénéfices personnels de la démarche et il y a donc lieu de tenir compte des besoins qu’ils expriment. Comme le notent Bauwens et Mertens (2015), dans les démarches collectives pour des enjeux collectifs, les individus marchent d’autant plus qu’ils sont soit très conscientisés (une minorité) soit que les effets collectifs se combinent à des effets individuels positifs, ressentis immédiatement et de façon tangible par ceux qui sont censés y participer.

Pour autant, peut-on espérer qu’un quartier déjà relégué pourra devenir durable sur base d’une approche totalement « bottom-up », c’est-à-dire qui ne tiendrait compte que des seules envies et besoins exprimés par la population locale ? Cela semble difficile étant donné la souvent très faible connaissance des enjeux plus globaux de développement durable qu’ont certains habitants défavorisés. Theys (2002) va dans le même sens et estime que « pour faire face aux enjeux globaux et stratégiques, on voit mal comment une simple invitation à un pragmatisme décentralisé, même encadré par la réglementation, pourrait suffire ». Un pilotage central (au niveau de la ville, voire de la région, dans une approche multi-niveaux) semble donc toujours nécessaire, pour réduire les inégalités aux niveaux infra et donner de grandes orientations (« top-down »), même s’il y a aussi une urgente nécessité de reconnaître l’importance du « local » et du « bottom-up », et de réussir l’articulation entre les deux mouvements.

Dans tous les cas, il s’agit donc de mettre en capacité et de soutenir les quartiers qui n’entrent pas spontanément en transition, dans une conception plus procédurale et moins redistributive ou compensatrice de la justice environnementale. Il s’agit donc aussi, comme le dit Faburel (2012 ; p 16), de réhabiliter le droit citoyen à la ville comme forme sociale, cher à Lefebvre (1968). Au-delà de la capacité qu’auraient ou non les individus à transformer leur environnement, que ce soit par leur propre action ou en sollicitant les acteurs publics locaux, encore faut-il en effet que cette capacité leur soit reconnue comme un droit. Dès lors, comme le préconise Theys (2002 ; p. 15), l’action publique doit évoluer vers une forme de « subsidiarité active » au sens où l’entendent Calame et Talmant (1997), ou encore, vers des approches de types « empowerment » écologique (Blanc, Emelianoff, et al, 2008). Ostrom (2010), parle quant à lui de la nécessité de mettre en place un système de gouvernance polycentrique.

Ce soutien public à la transition durable des quartiers urbains contribuera sans doute, indirectement, à atténuer la fragmentation sociale, puisque la transition durable pourrait aussi renforcer l’attractivité des quartiers concernés50. Mais l’attraction de ménages aisés ne doit en tout cas pas être l’objectif premier, au risque d’ailleurs d’échouer. Nous plaidons donc pour une action publique qui s’appuie non pas sur la restauration brutale d’une mixité

50 Cela dit, ce phénomène devrait rester limité si le processus de transition durable se traduit de manière différente dans chaque quartier, en fonction des envies et choix réalisés par sa population.

sociale, trop souvent perçue comme la solution à tous les problèmes des quartiers, mais sur un soutien à l'apprentissage individuel et collectif de la transition durable au cœur des quartiers.

Faut-il définir précisément la trajectoire de transition durable d’un quartier avant de démarrer ? En d’autres termes, faut-il prédéfinir les objectifs à atteindre et le chemin pour y arriver ? Précisément non, parce que la définition de la trajectoire fait partie du processus de transition, par nature exploratoire, et se fera donc progressivement, en cours de route. Par ailleurs, si l’engagement de la population locale est nécessaire pour qu’existe une dynamique de transition durable, cet engagement ne fonctionnera pas si la population locale n’est pas invitée à participer à la définition de la trajectoire. La durabilité est un acte politique et non un concept scientifique (Theys, 2002 ; Robinson, 2004). Ce n’est pas un ensemble de conditions futures pour notre société, ce n’est pas non plus le processus qui consiste à évoluer vers une vision prédéterminée de ce que la durabilité devrait inclure. Une autorité peut fixer des critères minimaux afin de donner des balises aux acteurs de terrain et tenter de faire évoluer leurs pratiques, mais à aucun moment cette démarche ne garantira le caractère « durable » des initiatives de terrain qui répondraient aux critères établis. Il est donc plus pertinent d’aborder la question du « quartier durable » comme un processus, la construction collective et contextualisée d’une trajectoire de développement durable. Franck Sherrer, cité par Theys (2002; p.13) dit aussi : « L’essentiel en matière de

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