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Chapitre 3 Traitement des données et supports d’analyse

2) Traitement des documents, des données de l’observation

Les résultats issus de la retranscription et de la catégorisation par items des réponses contenues dans les entretiens constituent une première interprétation. La confrontation permet une première analyse des modes et des pratiques de gestion. Pour autant seule l’analyse discursive seule ne peut suffire. Elle est complétée par l’analyse de documents tels que des conventions, des données issues de sites internet propres aux

301 Lajarge R. 2000. Territorialités intentionnelles. Des projets à la création des Parcs Naturels Régionaux. (Chartreuse et Monts d'Ardèche). Thèse de géographie. IGA-UJF, Grenoble. 663 pp.

302 Dans le cadre de notre démarche, il nous semble indispensable que ce soit la même personne qui réalise l’entretien, qui le retranscrive oralement et l’interprète, dans un laps de temps réduit. En effet, l’entretien s’il n’est pas littérale, doit impérativement être réalisé, retranscrit et analysé par une seule et même personne.

institutions auxquelles appartiennent les acteurs. Il peut s’agir également de documents tels que les documents cartographiques et réglementaires propres aux IAP, qui ont parfois servi de support à certains entretiens. Enfin, parmi ces documents, nous avons également les photographies prises sur des sites précis dans les territoires d’études. Toutes ces sources permettent d’alimenter les interprétations et les analyses issues des entretiens. Elles permettent de conforter un propos, ou de minorer un autre. En tous les cas elles complètent largement les analyses comparatives et participent à la réalisation des modèles graphiques interprétatifs élaborés (cf. point suivant). Parmi ces documents, nous insistons sur la photographie. En géographie, la photographie est centrale dans les approches sur le paysage. Dans ce type d’approche, la photographie est à double titre un matériau et un outil d’analyse. C’est également le cas pour ce qui nous concerne. Les photos que nous avons prises permettent d’apporter des éléments relatifs aux pratiques de gestion. Certains aménagements ainsi photographiés témoignent d’eux mêmes de certaines pratiques (cordes de sécurité, aménagement, panneau d’information…) qui le cas échant peuvent être passées sous silence lors des entretiens. Dans bon nombre de cas plus qu’un élément de confirmation, la photographie permet de rendre compte d’une situation de fréquentation (trace de ski,…), d’une répartition des rôles ou des responsabilités (panneau de mise en garde). Par rapport à notre optique de recherche, les photographies prises par l’enquêteur à un moment précis, constituent des marqueurs, des témoins de la gestion et des pratiques. A ce titre leur importance est déterminante dans la formalisation des résultats.

II La modélisation graphique

Une fois les matériaux recueillis, une fois leur traitement en termes de comparaison, de mise en relation effectuée, il s’agit de hiérarchiser les résultats afin d’aboutir à une structuration en termes de réponses aux questionnements. Pour cela, nous avons opté pour des analyses qui prennent appui sur une modélisation graphique. L’enjeu est de rendre compte des analyses visuellement par des modèles explicatifs des processus observés. Accompagnés par des écrits, ces modèles ont une vertu comparative. Ils proposent une représentation synthétique issue des interprétations et permettent de mettre en avant certains traits saillants. Ces modèles qui prennent une forme différente selon les résultats, ont ainsi une fonction sémiologique non plus par l’intermédiaire d’une communication linguistique, mais par une communication par les symboles dont la logique et la signification sont définies après analyse (seulement pour les schémas de processus et d’acteurs institutionnels). L’enjeu n’est pas de confronter un modèle préétabli mais bien de définir ces modèles après analyse, pour respecter la complexité des processus observés.

1) La représentation graphique théorique des territoires d’étude : le schéma spatial

A l’instar de la chorèmatique (Brunet, 1980)303, dans le cadre de diagnostics de

territoire, nous utilisons des schémas, des modèles comme des formes de représentations schématiques du territoire étudié, en recherchant à "dé-complexifier" la réalité. Contrairement aux chorèmes, en revanche, nous n’utilisons pas pour nos schémas des sigles et une légende déjà codifiés. De plus, ces schémas qui correspondent à des modèles spatiaux ne sont pas des résultats de l’analyse, mais un moyen de structurer l’analyse. Ils sont donc le fruit d’un raisonnement préalable à l’analyse et directement issu de la problématique. Ils ne sont en rien une représentation de la réalité observée à l’issue des analyses de terrain. Il s’agit de modèles graphiques, utilisant des formes géométriques pour faire ressortir des processus, des éléments, des variables, des caractéristiques communs à tous les territoires touristiques montagnards qui font l’objet d’analyses. Dans la logique des chorèmes néanmoins, nos modèles s’inscrivent dans une problématique particulière et s’apparentent en ce sens à une grille simplifiée, dans un but

précis de diagnostic ou de réponse à un problème donné (Piveteau et Lardon, 2002)304. R

Brunet305, qui fut l’un des précurseurs considère « les chorèmes comme des structures

élémentaires de l’espace qui se représentent par des modèles graphiques […] toute configuration spatiale relève de la combinaison éventuelle très complexe de mécanismes simples » (1986, p. 2).

En nous inspirant de la chorèmatique, nous recherchons avec ces schémas, à mettre en place les règles de lecture des structures spatiales pertinentes par rapport à notre préoccupation de recherche. Des structures que l’on représente par une représentation spatiale. Néanmoins et contrairement à l’approche chorèmatique, nos schémas ont une portée limitée et circonscrite à un besoin précis, qui est celui de l’explicitation de notre démarche. Ils ne présentent pas en ce sens des résultats d’analyse, mais nous permettent d’annoncer notre démarche. Partageant un certain nombre de critiques formulées par des géographes tel que Y. Lacoste ou M. Sivignon, nous ne pensons pas que les chorèmes permettent toutes les analyses. Lorsqu’un espace est enjeu de conflit, la chorèmatique se révèle inefficace pour rendre compte des motivations. Nos questionnements nous amènent à nous pencher sur ce qui détermine l’engagement des acteurs dans la gestion. Pour cela nous parlerons de schéma spatial, pour évoquer ce recours essentiel, mais non central dans l’analyse. Dans notre réflexion, ces schémas sont élaborés en amont de l’analyse et permettent d’expliciter nos objets spatiaux d’analyse. Pour exemple, le schéma ci-dessous présente une représentation graphique générique des territoires d’étude. Sont donc ainsi représentés des éléments graphiques élémentaires renvoyant aux éléments spatiaux qui nous préoccupent. Ce schéma qui apparaît dans le cadre théorique participe à l’effort de structuration et d’explicitation de notre démarche.

303Brunet R. 1980. La composition des modèles dans l'analyse spatiale. L'Espace géographique 4:253-65.

304

Piveteau V, Lardon S. 2002. Les représentations spatiales à l’épreuve de l’évaluation. In Evaluation, action publique et collectivités. Tome 2, 2° partie : Les pratiques territoriales de l'évaluation. Chapitre 6 : Evaluation des territoires et outils, ed. M Baslé, J Dupuis, S Le Guyadec, pp. 207-60. Issy les Moulineaux.

2) La représentation graphique des dispositifs de gestion : les schémas

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