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Chapitre 2 Techniques de recueil des données

2) Les documents

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Hagget P, al. 1977. Localisation Analysis in Human Géography. Londres: Edwards Arnolds. 258 pp.

technique dépend également de l’objectif de recherche poursuivi. Cette recherche axée sur l’offre de gestion ne nécessite pas de réaliser des échantillons de personnes, mais davantage d’identifier par leur statut des acteurs représentants (élus, gestionnaires, représentants de la société civile, opérateurs touristiques,…). On s’appuie au départ sur le postulat suivant : les acteurs identifiés dans des sphères (politique, opérationnelle, économique, civile) correspondent à des personnes représentatives de la fonction que

leur donne a priori leur statut. Nous parlons ainsi d’acteurs "actant", dotés d’une capacité

à agir, c'est-à-dire de « porte parole » (Callon, 1986)281 d’acteurs plus collectifs telles que

des institutions, organisations, … auxquelles statutairement, ils appartiennent.

Néanmoins si l’on postule une capacité à agir pour les acteurs, cette capacité était-elle toujours consciente ou maîtrisée par l’acteur lui-même ? L’acteur est-il à ce titre actant, ou agi ? Cette question est soulevée par l’approche pragmatique de B. Latour qui pose la

question suivante : « lorsque nous agissons, qui d'autre agit en même temps que nous ?

A combien d'entités faisons nous appel ? Comment se fait-il que nous ne faisons jamais ce que nous voulons ? Pourquoi sommes-nous tous sous l'emprise de forces qui ne dépendent pas de nous ? » (2006, p. 64)282. Pour l’auteur, l’acteur est autant actant par lui-même, qu’agi par le contexte, ses origines, sa culture,… L’action analysée n’est donc pas « transparente et rien ne se fait sous le plein contrôle de la conscience». (Ibid.).

Or la notion d’« acteur-réseau » dont B. Latour est un des instigateurs, a justement pour

but de soulever l’incertitude sur les raisons et les présupposés à l’action, puisque

« l’action croise, noue, fusionne des sources inattendues qu'il faut apprendre à lentement démêler » (Ibid.). Sans prétendre à appliquer la théorie de l’« acteur réseau » à notre démarche, il semble pour le moins intéressant, de concevoir l’action des acteurs comme le fruit d’une histoire qui dépasse leur seule conviction, ou engagement affirmé. Dans un

sens, on peut dire que « l’action est débordée » (p. 66), où l’acteur, « n'est pas la source

d'action, mais la cible mouvante de tout un essaim d'entités qui fondent sur lui. […] Si l'on dit qu’un acteur est un "acteur-réseau", c'est d'abord pour souligner à quel point l'origine de l'action est source d’incertitude ». (p. 67) et où le réseau constitue « une chaine d’actions où chaque participant est traité à tous égards comme médiateur. […]

Les acteurs font quelque chose au lieu, si j'ose dire, de rester assis à ne rien faire, de transporter des effets sans les transformer ». (p. 189).

Si un acteur est tout autant actant, qu’agi dans et par le réseau dont il fait partie, qu’en

est-il alors des « acteurs multicasquettes », qui superposent des statuts et jouent

différents rôles dans le temps, et dans l’espace (Gumuchian et al, 2003)283 ? Ces

acceptions différentes de l’acteur semblent d’autant plus plausibles dans le cadre de cette recherche, dont l’approche est territoriale. L’acteur alors territorialisé, à supposer que

l’on accepte son existence et son identification (Debarbieux, 1997)284 s’inscrit dans des

cadres d’action déterminants et/ou contraignants qui multiplient les modalités d’action. Les institutions se doivent ainsi d’être prises en compte dans les dynamiques territoriales mises en œuvre par ces acteurs qui peuvent être actants ou agis, unis ou 281 Op. cit. 282 Op. cit. 283 Op. cit. 284

Debarbieux B. 1997. L'acteur et le territoire. Chronique d'un rendez-vous souvent annoncé et toujours différé. Montagnes Méditerranéennes 5:65-7.

multicasquettes. Ainsi, sur chaque commune support de station, on peut compter : un maire, un directeur des pistes, un président de la compagnie locale des guides de hautes montagne, un secrétaire général des services communaux, un agent du service départemental RTM ou de la DDE en charge du PPR. Mais ce n’est que par l’analyse du réseau, de la toile dans laquelle ils agissent, ou sont agis, autour d’un même problème, que nous pourrons considérer les fondements de leurs engagements spécifiques et singuliers dans l’action. Ces fondements bousculent parfois le cadre des statuts préalablement identifiés ou des intentions préalablement supposées. Ces statuts d’acteurs sont à quelques nuances près identiques sur chaque terrain d’étude, mais concernent des personnes physiques, des dispositifs de gestion et des territoires différents. Par conséquent, selon les territoires, les modalités d’engagement dans l’action seront différentes.

Ainsi et conformément à cette conception de l’acteur, nous avons retenu pour la collecte

de données par enquête, la méthode de l’interview (entretien semi directif)285. Cette

technique implique un rapport direct avec l’acteur enquêté ou répondant (Gumuchian et Marois, 2000), d’abord parce que enquêteur et enquêté se trouvent seuls, autour d’une même table. Cette interaction entre l’enquêteur et l’acteur permet un taux de réponse élevé puisque s’instaure un véritable échange oral. De ce point de vue, l’enquête par interview est particulièrement appropriée pour cette recherche dans la mesure où elle permet pour l’enquêteur de bien préciser et d’expliquer la démarche et les questions que l’on peut, le cas échéant, reformuler. D’autres avantages concernent la qualité même du matériau collecté. Les enquêtés, s’ils sont prévenus lors de la prise de rendez vous (téléphonique), du sujet et des raisons de l’entretien, ils ne découvrent les questions qu’au moment de l’interview et ne peuvent donc pas préparer leur discours à l’avance. Ceci permet entre autres de réduire les biais dans les réponses et de garantir une certaine authenticité dans les propos. De plus, les questions qui sont ouvertes, dans le cas de l’entretien semi-directif, appellent à des réponses plus complètes et plus élaborées. Le moment de l’interview et le lieu dans lequel il se déroule constituent un élément capital du travail de recherche. Pour cette thèse, à quelques exceptions près, tous les entretiens ont été menés sur site, dans l’environnement auquel renvoie le statut de l’acteur (le maire dans la mairie, le directeur des pistes, au service des pistes, l’ingénieur RTM dans son agence départementale,…). Le but recherché est celui de laisser l’acteur inscrire son discours dans son environnement. Il est de ce point de vue crucial que s’instaure une atmosphère propice à l’échange et au dialogue, pour permettre d’aller au cœur du questionnement avec l’enquêté. Néanmoins, malgré ces avantages de taille, demeurent quelques inconvénients à cette méthode, dont le plus connu touche la relation enquêteur-enquêté. Ainsi, différents facteurs peuvent influencer les réponses, comme

notamment la « relation interpersonnelle qui s’établit entre l’enquêteur et le répondant »

(2000, p. 255). Ces biais sont tout autant imputables à l’enquêteur, qu’au répondant. Le premier peut faire preuve de partialité durant l’interview et par conséquent influencer le répondant quant à l’énoncé de son opinion. Le second quant à lui peut adopter une

285 Comme déjà explicité, le recueil de données auprès des acteurs ne se limite pas aux entretiens. Il faut y ajouter les données recueillies auprès des membres du comité de suivi du projet de thèse et qui alimentent aussi l’analyse.

position défensive à l’égard de réponses trop directes, ou formuler des réponses qu’il perçoit comme acceptables. Dans le champ des recherches en sciences sociales sur les risques ou la sécurité, ce dernier point constitue un écueil majeur, qu’il s’agit d’anticiper et de contourner. Comme le souligne C. Gilbert, coordinateur de nombreux programmes

de recherche sur ces thématiques, il existe de nombreuses difficultés concernant « la

mise à l’épreuve sur le terrain » (Gilbert, 2005b, p. 101)286 du travail d’enquête. Ces

difficultés tiennent aux thèmes abordés (responsabilité, accidents, erreurs,

dysfonctionnements,…), mais aussi à l’accès aux terrains (confiance, confidentialité, intégration, accès à l’information,…). Comme nous l’avons déjà eu évoqué, mon appartenance institutionnelle au Cemagref de Grenoble a joué un rôle dans l’accès au terrain. Se présenter en tant que doctorant du Cemagref menant une recherche en

sciences sociales sur le risque semblait une démarche moins banale et plus curieuse287

pour certains acteurs qu’ils soient agents des services instructeurs de l’Etat, guides de montagne, pisteurs, ou bien encore élus ou agents des collectivités locales. La double mission du Cemagref dans le domaine de la recherche, mais aussi dans le domaine de l’appui technique au service de l’Etat et des collectivités, ajoutait grandement à la méfiance dont pouvaient faire preuve certains acteurs face à des questionnements sur leurs pratiques dans ce domaine. A la fois, estampillé expert des risques ou espion pour le compte de l’Etat, ces deux étiquettes, toutes deux sans fondements, pouvaient néanmoins, selon les territoires, les situations et les acteurs m’être attribuées lors de mes enquêtes.

Conscient de ces inconvénients, de ces biais et dans une perspective de recherche où la démarche empirique constitue l’une des richesses premières, il s’agissait de développer une méthode d’entretien cohérente et efficace. C’est ainsi que nous nous sommes

largement inspirés de celle développée par J. P. Kaufmann, avec « l’entretien

compréhensif ».

Plus qu’un outil ou une méthode, « l’entretien compréhensif » (Kaufmann, 1996)288

constitue d’abord une nouvelle conception de l’enquête en sciences sociales. Pour l’auteur, l’entretien est un moyen non pas de "prélever" du terrain des réponses standardisées, mais de construire l’analyse dans le va et vient entre le terrain et le questionnement. Laisser une part d’induction dans la formalisation du questionnement au

contact du terrain. Il s’agit ainsi de « ne penser qu’à une chose : il y a un monde à

découvrir. » (1996, p. 51). Dans ce cadre, l’acteur en tant que répondant « n’est pas interrogé sur son opinion, mais parce qu’il possède un savoir, précieux. » (p. 48). Avec

cette approche on peut s’intéresser soit aux faits objectifs qui sont visés par les propos,

286

Gilbert C. 2005. Erreurs, défaillances et vulnérabilités : vers de nouvelles conceptions de la sécurité ? In Risques, crises et incertitudes : pour une analyse critique. Cahier n°3 du GIS Risques Collectifs et Situations de

Crise, ed. O Borraz, C Gilbert, P Joly, pp. 69-115. Grenoble : MSH-Alpes.

287 Le Cemagref de Grenoble dans le domaine des risques est surtout et majoritairement connu, par ses travaux de recherche et d’expertise en matière d’aléa et relevant des sciences dites « dures » et de l’ingénieur, réalisés au sein de l’UR ETNA. La thématique du risque fut néanmoins abordée à de nombreuses occasions sur le site de Grenoble sous l’angle des SHS. Nous évoquerons ainsi les travaux de T. Perrin au sein de l’UR DTM sur le système territorial appliqué au risque, de G. Decrop avec C. Charlier au sein de l’UR ETNA, sur l’expertise dans les années 90, au sein de l’UR ETNA, tout comme ceux de S. Brochot, en science politique sur l’interface politique/expertise, ou bien encore l’ensemble des réflexions portées par G. Brugnot qui fut chef de la division Nivologie. Aujourd’hui, JM. Tacnet mène une thèse appliquée sur les systèmes experts dans le domaine des sciences de l’ingénieur, au sein de l’UR ETNA également.

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soit aux conditions de production de la vérité. Pour ce faire, l’enquêteur doit

impérativement, le temps de l’entretien « oublier ses propres opinions et catégories de

pensées » (p. 51).

Si l’on opte pour une telle conception de l’enquête, l’entretien devient une étape capitale du travail de recherche. Il constitue un moment délicat où l’enquêteur ne se contente pas de poser des questions froidement et d’attendre les réponses, mais doit aussi réunir les

conditions nécessaires pour « s’introduire dans l’intimité affective et conceptuelle du

répondant » (p. 51). La proximité et l’engagement des deux protagonistes doivent par conséquent être réciproques. Selon les partisans de l’entretien compréhensif,

"l’empathie", "l’engagement" et "l’anonymat" constituent les conditions nécessaires à l’enquête.

"L’empathie" peut se définir pour l’enquêteur comme un effort objectif et rationnel de compréhension intellectuelle des ressentis de l'autre. Ceci ne signifie pas que l’on adhère aux opinions de l’enquêté, mais que l’on met les conditions nécessaires pour encourager la parole et l’expression sur des orientations de discours délibérément choisies par le répondant. Quelles que soient les raisons invoquées par ce dernier, elles sont siennes et

il s’agit de les respecter pendant l’interview. Ainsi, dans un souci de garantir une

démarche critique, il s’agit d’une part, de garantir une certaine neutralité, en ne s’opposant pas à la vision du répondant et d’autre part, de rassembler les conditions du dialogue et de l’approfondissement du point de vue, en développant une attitude empathique. Dans ce cadre, l’empathie n’est pas synonyme de passivité de l’enquêteur, au contraire, elle réclame une réactivité et une adaptation importante.

Si au départ, il existe une grille d'entretien, celle-ci s’apparente davantage à un guide dont l’objectif premier est de faire parler l’enquêté sur le sujet. Cette grille répertorie donc des questions déclinées à partir des questions de recherche. Néanmoins, dans le

cadre de l’entretien compréhensif, une fois rédigée289, cette grille ne constitue en rien un

cadre figé et strict. Cette grille doit déclencher et favoriser une « dynamique de

conversation » (p. 44). L’enjeu n’est pas de déclamer une à une les questions de la grille, mais bien de proposer une attaque pour que naisse un échange sous forme de question/réponse en adaptant les questions à l’acteur, son statut, son domaine d’intervention. La grille est ainsi oubliée du point de vue de sa structuration, à condition

qu’elle soit préalablement totalement assimilée et rédigée avec attention. En cela, « la

meilleure question n’est pas donnée par la grille : elle est à trouver à partir de ce qui vient d’être dit par l’informateur » (p. 48). Il s’agit d’être réactif au propos pour rebondir sur un thème, un mot, une phrase qui vont permettre d’approfondir ou de mettre en relation les opinions et les pratiques de l’acteur. Afin de parvenir à un tel objectif, l’enregistrement sur microphone numérique s’est imposé. La prise de notes papier ou par ordinateur ne permet pas d’instaurer un véritable climat d’échange. De plus, pour ma part, la prise de notes ne me permet pas non plus d’être suffisamment réactif, pointu sur les relances et au final d’adopter une attitude empathique. Pour que l’acteur accepte le dialogue et de se livrer, il faut que ce dernier soit en confiance. Les questions doivent

alors non plus respecter la structuration de la grille, mais la logique du propos, des thèmes abordés par le répondant. Ceci nécessite d’adapter au moment même de l’interview la séquence des questions et la manière de les poser. De ce point de vue, la technique de l’entretien compréhensif est délicate et réclame un peu d’expérience. Les différents travaux de recherche réalisés, au Cemagref ont permis de se roder à ce type d’exercice et ce bien avant d’entamer la démarche empirique spécifique à la thèse. Le terrain fut ainsi à la fois une étape délicate et une des forces de cette recherche.

Ainsi, comme le précise J.C. Kaufmann : « le répondant gère son degré d’implication dans l’entretien, et celui-ci dépend en grande partie de la confiance qu’il fait à l’enquêteur » (p. 44). Les premières questions ont dans ce cas une importance particulière, car elles donnent le ton. Ce n’est qu’ensuite que la dynamique de conversation peut s’enclencher et peut faire oublier le reste de la grille. Ainsi, de manière systématique, pendant les différents entretiens réalisés, les premières questions ont porté systématiquement sur le parcours professionnel et personnel de l’acteur. Ces questions en attaque remplissent un objectif tactique, comme celui de retenir certains éléments de réponse sur le passé de l’acteur et son parcours afin d’une part, de diminuer l’incertitude contenue dans ses réponses et d’autre part, de mettre en perspective les questions en fonction de ces éléments diachroniques.

A première vue, "l’engagement" de l’enquêteur dans l’entretien semble au regard de

l’enseignement classique de la méthodologie de l’entretien comme un biais à éviter. En effet, neutralité et distance de l’enquêteur vis à vis du répondant constituent académiquement une garantie pour l’objectivité des analyses (Loubet Del Bayle,

1989)290. Pour d’autres, comme A. Gotman291, le désengagement et la déshumanisation

de la relation enquêteur/enquêté sont au contraire néfastes à l’analyse. Au contraire, le répondant a besoin de repères pour développer son propos. L’enquêteur qui reste sur sa

réserve contrarie la prise d’information. Comme l’exprime J.C. Kaufmann, « ce n’est que

dans la mesure où lui-même s’engagera que l’autre à son tour pourra s’engager et

exprimer son savoir le plus profond. » (1996, p. 52). Pour que la méthodologie soit une

réussite, il faut, le temps de l’entretien, que le répondant perçoive l’enquêteur comme un

paradoxe : à la fois étranger et familier à lui. « Un anonyme, à qui ont peut tout dire

puisqu’il n’existe pas en tant que personne jouant un rôle dans son réseau de relations […] un proche que l’on croit connaître et à qui on peut aussi tout dire puisqu’il est devenu intime » (p. 53).

La troisième condition à l’entretien compréhensif et surtout aux deux premières

techniques que sont l’empathie et l’engagement réside dans la garantie de "l’anonymat"

des enquêtés. L’anonymat constitue l’une des bases de la méthode, selon J.C. Kaufmann. Le répondant doit se sentir totalement libre, pour cela il ne doit pas se soucier des conséquences relatives à une utilisation ultérieure de ces propos. C’est effectivement le choix que nous avons fait en garantissant l’anonymat à nos acteurs interviewés. Une des

290 Loubet del Bayle JL. 1978. Introduction aux méthodes des sciences sociales. Toulouse: Privat 235 pp.

291

Gotman A. 1985. La neutralité vue sous l’angle de l’entretien non directif de recherche. In L’entretien dans

différences avec certaines enquêtes menées par J. C. Kaufmann est que nous avons, pour notre part, interrogé des représentants, des acteurs identifiables même si leur nom n’apparaît pas. Les répondants ne sont pas des individus pris dans un échantillon grand public, ce sont des responsables, des représentants d’institutions, organisations, … de collectifs plus larges toujours identifiables. En cela, le directeur des pistes de telle station de sports d’hiver, le maire de telle commune, le responsable du PPR de tel service départemental RTM, ou bien encore le directeur de la protection civile de telle préfecture sont automatiquement identifiables et ceux même si leur identité civile n’est pas mentionnée. Partant de ce constat, la reprise in extenso de leurs propos pour illustrer un

résultat d’analyse devenait impossible au regard de l’anonymat292. Dans ces conditions ne

pas proposer l’anonymat était aussi une solution. Or, les premiers entretiens exploratoires ou l’expérience du DEA ont très vite conduit à avoir recours à l’anonymat dans la mesure, où certains acteurs ont refusé de réaliser les entretiens, si ceux-ci étaient enregistrés et non anonymes. Devant les refus de rencontre, ou des propos sans profondeur dus à la réserve que s’imposaient certains acteurs qui acceptaient l’entretien,

mais se savaient « à découvert », l’anonymat s’est imposé de fait, sur un plan

méthodologique et pour la réussite de cette recherche. Cet anonymat a permis non seulement de véritablement adopter la technique de l’entretien compréhensif, mais également de permettre d’aller plus loin dans le recueil de données discursives auprès des acteurs.

2) Les documents

Nous l’avons dit, le questionnement contenu dans la grille d’entretien est commun pour tous les acteurs. Pour autant, la manière de l’amener doit s’adapter à chaque acteur, pour permettre d’accompagner au mieux l’acteur dans le récit de ses pratiques. Néanmoins, comment faire la part des choses dans cette richesse de données discursives

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