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Topographie et localisation des stations du limes d'après les sources archéologiques et épigraphiques

LES STATIONS DE BÉNÉFICIAIRES

1. O STERBURKEN ET S IRMIUM : DEUX STATIONS TYPES RÉVÉLÉES PAR L ' ARCHÉOLOGIE ET L ' ÉPIGRAPHIE

2.1. Topographie et localisation des stations du limes d'après les sources archéologiques et épigraphiques

Les gouverneurs des provinces impériales avec légions détachaient leurs bénéficiaires sur l'ensemble du territoire de leur province. Lorsque celle-ci était bordée d'une frontière extérieure qui s'ouvrait sur le barbaricum, les stations étaient établies le long de la frontière, comme celle d'Osterburken dans le secteur du limes, ou en retrait, comme à

Sirmium. Malgré son caractère fastidieux, l'étude systématique des documents épigraphiques

dans le contexte de leur découverte et de leur provenance représente à nos yeux une étape nécessaire lorsque l'on cherche à définir les fonctions assumées par ces hommes. La première partie de ce survol, qui suit les frontières de la Germanie Supérieure, en s'appuyant sur le modèle d'Osterburken, montre clairement que dans la plupart des sites militaires où sa présence est suggérée (par une inscription au moins), la station était pratiquement toujours en relation avec un castellum. La protection militaire des frontières était assurée par des auxiliaires qui constituaient la part principale de la garnison militaire, auxquels se joignaient ici et là des vexillations composées d'éléments légionnaires. Ce n'est par conséquent pas à des fonctions de ce type qu'étaient destinées les différentes stations de bénéficiaires du limes ou de la zone de frontières. Ces postes étaient reliés entre eux et avec les stations de

92 I 25, I 28, I 29 et I 30. 93 I 31.

94 Voir I 48.

95 I 47 et I 23 ; sur les dédicaces au collège ou à la schola des bénéficiaires : Chap. VI p. 269-276. 96 I 56 et 57, I 42 et 43, I 72 et 73.

l'intérieur de la province en un véritable réseau. Ces stations, dont l'établissement n'a jamais précédé celui du castellum voisin, se trouvaient principalement le long des axes de communications routières et fluviales, comme celle de Sirmium par exemple, ou dans des secteurs sensibles sur lesquels le gouverneur devait exercer un contrôle particulier, notamment lorsque les intérêts économiques et politiques de la province et de l'Empire étaient concernés.

Au nord, la première station connue le long de la frontière extérieure de la Germanie Supérieure se situe à Vinxtbach-Ad Fines près de Sinzig, à la frontière entre les deux Germanies 97. Au sud, la dernière station attestée sur l'axe du Neckar est celle de Köngen-

Grinario, et sur le limes, celle de Mainhardt. L'absence de documents découverts plus au sud

sur ce tronçon du limes n'exclut pas l'existence d'autres stations. au delà de la frontière nord, le gouverneur de Germanie Inférieure avait également détaché ses bénéficiaires dans des stations, le long du Rhin et à l'intérieur de la province. Le premier de ces postes depuis le sud était installé à Remagen-Rigomagus, un site déjà occupé militairement avant l'époque flavienne. En fonction au plus tard vers 151-161 p.C., comme le révèle l'autel consacré par l'un des bénéficiaires du gouverneur Salvius Iulianus, la station est restée occupée au moins pendant près d'un siècle, le dernier autel connu sur le site étant daté de 242 p.C. 98 Outre la

présence de ses beneficiarii dans la capitale Cologne et dans les environs des camps légionnaires de Bonn et de Xanten-Vetera-Colonia Ulpia Traiana, le gouverneur de Germanie Inférieure avait détaché ses bénéficiaires dans une station établie près de Moers- Asberg où se trouvait le castellum d'Asciburgium, soit à mi-distance entre la capitale et le camp légionnaire de Xanten. Cette station dont on ignore la date d'installation était encore en service en 230 p.C., alors que l'occupation du castellum a pratiquement cessé depuis le milieu du IIe s. p.C. 99 D'autres stations ont pu être établies au sud, le long de la voie qui de

Cologne longe le Rhin en direction du nord, à Dormagen-Durnomagus et peut-être à Neuss-

Nouaesium, ou encore à Krefeld-Gellep-Gelduba 100. Le gouverneur de Germanie Inférieure

97 CBI, 207. L'autel du bénéficiaire, orné d'une haste (Espérandieu 1910 –, VIII 2, 192 ; Ritterling 1919,

12 ; Behrens 1941, 18 ; Alföldi 1959a, pl. 10.38 ; Faider-Feytmans 1980, 31-32) a été découvert à proximité du Pfingsbach, un affluent du Rhin, entre Koblenz-Confluentes et Andernach-Antunnacum. Dans le même contexte fut mis au jour un autre monument votif consacré aux Fines, au Génie du lieu et à IOM par deux soldats de la légion XXX U(lpia) V(ictrix), par conséquent détachés en ce lieu des troupes de la Germanie Inférieure : XIII, 7732. Il est probable que l'autel I 10 daté des ides de juillet 207 p.C., découvert en remploi à Neustadt/Weid, de l'autre côté du Rhin, mais érigé par un soldat de Germanie Supérieure, provienne à l'origine de cette même station.

98 CBI, 84-90 avec I 146 ; Wiegels 1995 ; CBI, 87 et 86.

99 Pour des bf cos en service à Cologne : CBI, 60-67, CBI, 73 et I 8 ; voir aussi CBI, 68-72, avec I 165 et

166 ; à Bonn : CBI, 47, 48, 51,52, 53, 58. Sur la localisation d'une station de bf cos à Bonn : Lehner 1929 et Lehner 1930 ; Haensch 1997a, 70, n'exclut pas cette hypothèse déjà proposée par Domaszewski 1902, 194 ; on pourrait certes penser que certains des bf cos avaient souhaité consacrer un autel dans le camp de la légion dans laquelle ils avaient été recrutés, mais pour au moins l'un d'eux, de la légion XXX (CBI, 58) la présence de son autel à Bonn doit s'expliquer par un détachement local ; voir aussi la question d'une station de bf cos près du camp de Strasbourg : Annexe 1.3 ad CBI, 199 ; bf cos à Xanten : CBI, 93 ; à Moers-Asberg : CBI, 75 ; les fouilles archéologiques, entreprises en 1898 par H. Boschheidgen non loin de l'entrée du camp près de la route ont révélé des ruines (murs et bases de piliers) datant du début du IIIe s. p.C. Des sondages complémentaires effectués dans les champs et les

jardins situés à proximité de la courbure routière auraient permis de détecter les murs de fondation de la station de bénéficiaires. Sur le site et les fouilles : Römer/NR-W, 1987, 559-569, en part. 565.

100 I 164 (avec note, à propos de Gelduba). A Neuss-Nouaesium, l'inscription funéraire que le bf Cassius

Victor (CBI, 83) a fait ériger pendant son service pour sa soeur et pour son épouse ne permet pas de conclure qu'il était détaché par le gouverneur – le titre du supérieur n'est pas précisé – dans une station établie non loin du

avait également détaché ses bénéficiaires dans d'autres stations situées au centre de la province, à Aix-la-Chapelle-Aquae Granni, Rheder-Belgica, et Nettersheim près de

Marcomagus 101. L'un d'eux a pu consacrer un autel lors de son détachement à Naix-Nasium

en Gaule Belgique, où la présence d'un bénéficiaire est attestée à Boulogne-Gesoriacum, le port qui permettait de gagner la Bretagne, et à Trèves-Augusta Treuerorum, le siège du procurateur de Gaule Belgique et des deux Germanies 102.

Pour en revenir à la Germanie Supérieure, il ne fait pas de doute que la situation de la station d'Osterburken, à proximité d'un castellum, du limes et de voies de communication (croisement routier, pont permettant la traversée d'une voie de circulation fluviale), trouvait de nombreux parallèles dans le contexte du limes de Germanie. Ceci apparaît clairement lorsque l'on confronte l'emplacement des autels de bénéficiaires trouvés in situ à la topographie du site en question 103. La protection militaire des frontières était assurée par la

présence répétée de soldats des troupes auxiliaires en garnison dans les différents castella du

limes. Aucune des stations de bénéficiaires n'a précédé l'installation du castellum et des

troupes militaires sur le site, même lorsqu'une série confirme une durée d'occupation qui atteint ou dépasse le siècle. En revanche, certaines d'entre elles sont restées en fonction même lorsque le castellum établi sur le même site a perdu de son importance logistique ou qu'il a été abandonné.

C'est le cas notamment à Bad Cannstatt dans les environs de Stuttgart, au nord de Köngen sur l'axe du Neckar : 4 des 7 inscriptions de bénéficiaires qui nous sont parvenues ont été trouvées à un endroit où, selon la tradition, des voies romaines se croisaient 104. L'un

d'eux a été consacré le jour des ides de décembre 221 p.C. aux divinités des routes, Biuiae,

Triuiae et Quadriuiae, ces dernières étant à nouveau invoquées parmi d'autres sur le dernier

autel connu d'un bénéficiaire en poste ici, daté du 29 décembre 230 p.C. 105. Il a été dégagé

avec un autre monument votif d'un bénéficiaire à deux mètres de profondeur, à l'endroit où

101 CBI, 45 et 91 ; sur les bf cos à Nettersheim : infra p. 180.

102 A Naix : I 161 avec CBI, 125 ; à Boulogne : CBI, 24 : le supérieur du bf n'est pas connu : Chap. III

p. 108 ; à Trèves : CBI, 26. Les bf ne précisent pas s'ils sont au service d'un gouverneur cos ou du procurateur ; voir aussi à Arlon l'épitaphe d'un émérite bénéficiaire du procurateur : CBI, 23.

103 Voir à ce propos l'étude exemplaire de Filtzinger 1971, dont les conclusions sont désormais confirmées

par la découverte d'Osterburken ; voir aussi Schallmayer 1994.

104 CBI, 200-206. Sur la station et le contexte : Filtzinger 1971, 184 et Römer/B-W, 1976, 210 et photo

p. 522 ; sur le castellum : Schönberger 1985, 494.

105 CBI, 202 et 206 (29 décembre 230 p.C.) Sur les autels datés au jour et à l'année : Annexe 6. Pour

d'autres invocations à de telles divinités par des bénéficiaires : CBI, 126 : Annexe 1.3 à Mayence, CBI, 54 à Bonn, et en Britannia à Catterick CBI, 7 : en 191 p.C. (infra p. 173 n. 247). Un autel qui leur est adressé a été retrouvé à Friedberg dans le mithraeum situé au sud du castellum, avec les deux autels de bénéficiaires attestés sur le site : Filtzinger 1971, 186.

près de Zierikzee non loin de Colijnsplaat, dans l'Escaut oriental, qui porte la date de 223 p.C. (CBI, 94). Il a été retrouvé avec 121 autres autels votifs – une quarantaine complets – et trois statues. Parmi les autres dédicants, on connaît plusieurs negotiatores qui faisaient du commerce maritime entre la Bretagne et le continent : des

negotiatores-salarii (n° 1, 4, 25), des cretarii (n° 6), un nauta séquane (n° 13), un negotiator cretariu[s] Britannicianu[s] (n° 11) et un negotiat(or) Britann(icianus) (n° 45). Plusieurs inscriptions révèlent des allusions à

la marine (13, 27?, 50). Le vétéran ex bf cos, peut-être le même homme que le bf cos C. [---] Aprilis connu par son autel à IOM, dans la capitale provinciale (CBI, 67 ; voir Annexe 3), se serait-il engagé dans des affaires commerciales durant sa retraite, comme les autres negotiatores dont les autels furent retrouvés avec le sien? La variété des dédicants montre que le sanctuaire en question n'était pas celui d'une station de bénéficiaires. Peut-être s'agissait-il d'un sanctuaire comparable à celui de Domburg aux Pays-Bas, à 25 km de là, dédié à la dea Nehalennia? Sur ce sanctuaire : Hondius-Crone 1955 ; sur les échanges entre la Bretagne et le continent : Chastagnol 1995, 221-224.

une voie romaine croisait celle du Neckar, devant le castellum 106. Le contexte de cette

découverte suggère que la station de Bad Cannstatt devait se trouver près de la porte droite du castellum (porta principalis dextra). La première attestation d'un bénéficiaire en poste ici remonte à 182 p.C. 107, et les sources ne nous permettent pas de situer plus précisément la

date de l'installation de la station sur le site. Mais sa localisation la met en relation avec le

castellum dont la fondation remonterait à Domitien ou Trajan. Tous les autres autels des

bénéficiaires du gouverneur en poste à Bad Cannstatt se situent dans les 30 premières années du IIIe s., ce qui montre que la station de bénéficiaires avait conservé sa raison d'être

longtemps après que le site avait perdu sa situation sur la frontière extérieure de l'Empire. Suite à l'établissement sous Antonin le Pieux de la ligne avancée du limes, en particulier du tronçon Miltenberg-Lorch, la station de Bad Cannstatt devient un arrière poste du limes, entre le limes et la route fortifiée du Rhin qui relie au nord Mayence-Mogontiacum, siège de la légion XXII Primigenia et capitale de la province 108, à Strasbourg-Argentorate, siège du

camp de la légion VIII Augusta 109, en passant par Altrip-Alta Ripa où se trouvait un poste de

bénéficiaires.

Au sud de Bad Cannstatt à Köngen-Grinario, la station devait aussi se trouver à proximité du castellum. Le seul autel de bénéficiaires connu ici 110, aujourd'hui perdu, a été

découvert en 1783/1784 dans un édifice situé devant la porta principalis dextra à l'ouest du

castellum de Köngen. Selon la tradition 111, les restes de l'édifice en question, d'où

proviennent des fragments de sculptures, correspondraient à un sanctuaire de sept mètres sur dix. Dédié à Jupiter Dolichenus, il se trouvait en bordure de la route vers Rottenburg et le sud comme l'indique un milliaire daté de 129 p.C., retrouvé devant la porta principalis

dextra 112. Il est vraisemblable qu'il s'agissait du sanctuaire de la station établie dans ce lieu,

près de l'entrée du castellum et de la route, mais qui n'a pas été reconnu comme tel lors des fouilles du tout début du siècle 113.

Plus au nord à Walheim, un autel de bénéficiaire a été découvert dans un édifice situé au sud du castellum II, sur le uicus qui s'étendait entre ce camp et le castellum I, non loin du tracé de la route reliant les deux castella. La grandeur et le type de bâtiment, de même que sa localisation sur le site, font penser qu'il devait se trouver au sein d'un vaste complexe à caractère économique établi à proximité du Neckar 114. Le bénéficiaire occupait

probablement une partie du bâtiment en question, qui pouvait avoir abrité plusieurs structures de caractère différent. Il omet de préciser le titre de son supérieur sur l'autel qu'il consacre à IOM. Il est probable qu'il représentait le gouverneur dans une station établie ici vers la fin du IIe s. ou au IIIe, mais un rattachement à l'état-major d'un commandant de la

garnison en poste sur les lieux ne saurait être exclue. Preuve en est l'autel découvert à Bad Wimpfen, au nord sur le même tronçon, que le bénéficiaire Iulius Ibliomarus, employé dans l'officium d'un préfet, a consacré à IOM. Le monument est tout à fait semblable par son

106 CBI, 205. 107 CBI, 204.

108 CBI, 118-135 ; I 9 ; I 167. 109 CBI, 199 : Annexe 1.3. 110 CBI, 116 : Annexe 1.3.

111 Hörig & Schwertheim 1987, 338 n° 540. 112 XIII, 9084.

113 Sur le site et le castellum : Römer/B-W, 1976, 333-338 et Schönberger 1985, 494. 114 CBI, 208 ; Plank 1991 ; Schallmayer 1994, 170-173.

aspect extérieur et par son formulaire à l'ensemble des autels de bf cos. Il a été mis au jour dans un contexte qui rappellerait la localisation d'une statio par rapport à la topographie du site. Il provient en effet d'un édifice en pierre situé dans la partie occidentale du uicus, au bord de la voie romaine qui le traversait d'ouest en est, en passant vraisemblablement par le centre du castellum 115. L'édifice en question était installé à proximité de la voie de

circulation fluviale, à quelques centaines de mètres de l'endroit où les eaux du Jagst rejoignent celles du Neckar. Si la restitution du nom de la cohorte II Hispanorum est correcte, la datation de l'autel doit être antérieure à 121-122 p.C. et au départ de la cohorte. En qualité de bénéficiaire du préfet de la cohorte, Ibliomarus était rattaché à son unité militaire et à son responsable et, géographiquement, au castellum dans lequel ils se trouvaient. Son autel ne saurait être interprété comme un témoignage indiquant la présence d'une station de bénéficiaires à Bad Wimpfen, même s'il n'est pas impossible que le gouverneur ait détaché l'un de ces hommes sur le site, à une époque plus tardive. A

Vindolanda, Housesteads et peut-être à Catterick, de même qu'à Intercisa sur le limes

pannonien, on rencontre des témoignages attestant la présence de bénéficiaires du commandant de la garnison locale ainsi que de bénéficiaires du gouverneur.

Entre Walheim et le castellum de Bad Wimpfen, la station de bénéficiaires attestée par l'épigraphie devait vraisemblablement se trouver dans les environs du castellum de Böckingen, non loin du Neckar, si l'on procède par analogie avec les stations localisées, soit au cœur du trafic fluvial et des deux routes se dirigeant dans un sens nord-sud et est-ouest, sur la voie reliant Jagsthausen, sur le limes avancé, à la route du Rhin 116. A Heddernheim-

Nida (près de Francfort), l'autel d'un bénéficiaire daté des ides de janvier 213 p.C. a été

retrouvé devant la porta principalis dextra du castellum, là où convergent trois routes reliant le site à la capitale Mayence ainsi qu'au limes, vers l'est 117. Ce lieu de découverte suggère

une localisation de la station comparable à celle des stations de Bad Cannstatt et Köngen. L'autel a été dédié par M. Aurelius Claudius Pompeianus, un bénéficiaire qui, 8 ans plus tard, à nouveau aux ides de janvier, en dédia un autre à Grosskrotzenburg, plus à l'est, sur le tronçon nord du limes 118. Ce document daté de 213 p.C. atteste que la station de Nida située

dans la zone militaire entre le limes et le Rhin était encore en fonction au début du IIIe s. p.C.,

alors que comme à Bad Cannstatt, depuis le milieu du IIe s. p.C., le castellum n'avait plus une

position de frontière. En fait, ce castellum avait lui aussi cessé d'être occupé à une date relativement haute, vraisemblablement dès la première moitié du IIe s. 119. Signalons encore

la présence en 230 p.C., à Heddernheim, d'un immunis du gouverneur de la province 120.

115 CBI, 100.

116 CBI, 110 : Annexe 1.3 et Filtzinger 1971, 203. Sur le site d'Heilbronn-Böckingen : Römer/B-W, 1976,

298-302. Voir aussi en remploi à l'extérieur de la chapelle St. Michael à Böttingen près de Gundelsheim : CBI, 108.

117 CBI, 102 (13.01.213 p.C.) et Filtzinger 1971, 186 et 188.

118 CBI, 107 ; voir aussi CBI, 106, 16.01.223 p.C. Une comparaison entre les deux textes montre qu'il a

adapté sa formule onomastique aux goûts du temps, l'autel de 213 montrant l'influence (éphémère) sur son nom des mesures encore toutes récentes de la constitutio Antoniniana. Il ne s'agit pas d'un cas isolé parmi les bénéficiaires : voir aussi par ex. CBI, 205, le 18.7. 219 p.C., et CBI, 59, en 214 p.C. ; au nord se trouvait la station de bénéficiaires de Seligenstadt : CBI, 177.

119 Schönberger 1969, 165 et n. 151 et Schönberger 1985 carte D42. 120 XIII, 7335.

Dans la seconde moitié du IIe s., deux autres stations de bénéficiaires sont connues

dans cette zone militaire entre le limes avancé et le Rhin, au nord à Friedberg, et au sud, à Heidelberg 121. Les deux stations étaient en relation avec les routes transversales reliant la

route fortifiée du Rhin et celle du limes, comme l'indiquent les milliaires qui y ont été découverts. A Friedberg, les deux autels consacrés par le même bénéficiaire, détaché à Osterburken vers 180-185 p.C., ont été découverts dans la cella du sanctuaire de Mithra, au sud-ouest du castellum, où des milliaires ont été découverts 122. Plusieurs routes se

rencontraient au sud du castellum et au nord du mithraeum, comme l'indique la découverte d'un milliaire daté du milieu du IIIe s. 123. C'est peut-être dans cette zone qu'était établie la

station.

A Heidelberg, la présence d'une station de bénéficiaires résulte d'une inscription non datée, un autel consacré à IOM, qui devait être accompagné d'une colonne, aram et

columnam 124. Le lieu de découverte de l'autel permet de la localiser sur la rive gauche du

Neckar, à l'aboutissement du pont sur lequel se trouvait un sanctuaire de Neptune, et où passait la voie provenant du castellum. Il est difficile de situer avec précision l'existence de cette statio en relation chronologique avec le castellum établi à proximité. Mais il est probable que comme dans d'autres cas déjà mentionnés, elle ait été en fonction au delà de la période d'occupation du castellum, soit après la seconde moitié du IIe s. 125 Cela confirme

que ces représentants du gouverneur exerçaient leurs fonctions non seulement aux frontières, mais aussi à l'arrière des lignes de déploiement des forces militaires, le long du

limes.

La station de bénéficiaires d'Obernburg est localisée grâce à la découverte en 1954 de plusieurs inscriptions in situ 126. Elle se trouvait à 110 m de la porta principalis dextra au

sud du castellum, sur la terrasse où il fut installé, soit dans une position qui surplombait le Main. Ces autels viennent s'ajouter à plusieurs fragments ainsi qu'à un témoignage de bénéficiaires déjà connu auparavant et découvert en remploi sur le site. Daté de 181 p.C., il s'agit de la première mention avec date consulaire attestant la présence de deux bf cos à la tête d'une station 127. Les autels trouvés in situ étaient disposés le long de la route romaine, à

un endroit où les traces de pavement étaient encore visibles lors de leur découverte 128. Il est

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