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Les beneficiarii dans les sources littéraires à l'époque de Trajan et d'Hadrien : titre technique ou appellation générique?

LES BÉNÉFICIAIRES : ESSAI DE DÉFINITION 1 L ES BENEFICIARII À L ' ÉPOQUE RÉPUBLICAINE

2.2. Les beneficiarii dans les sources littéraires à l'époque de Trajan et d'Hadrien : titre technique ou appellation générique?

Les beneficiarii sont évoqués à deux reprises dans la correspondance entre Pline et Trajan. Dans l'un des cas, il est question d'un certain Maximus, un affranchi impérial employé comme collaborateur du procurateur financier du Pont et Bithynie, parti en Paphlagonie pour y acheter du blé, avec des militaires comme escorte 52 :

“Maître, Maximus ton affranchi et ton procurateur, outre les dix beneficiarii que tu m'as dit d'assigner à l'honorable Gemellinus, assure qu'il lui faut aussi des soldats”. Pour la durée de la mission, les dix beneficiarii assignés par Pline au procurateur financier Virdius Gemellinus, sur l'ordre de Trajan, vont l'accompagner. Mais Maximus demande un renforcement de l'escorte, ce qui lui sera accordé par Pline : “De plus, pour sa garde, j'ai selon son désir ajouté deux cavaliers” 53. Pline, avec la circonspection qu'on lui

connaît, s'enquiert auprès de Trajan pour savoir ce qu'il en pense et ce qu'il conviendra de faire par la suite. Trajan approuve la décision de Pline mais il insiste sur le fait qu'il s'agit d'une mission extraordinaire (extraordinarium munus), et que les choses devront changer à son retour 54 :

“Quand il sera revenu à ses précédentes fonctions, il aura assez des deux soldats que tu lui as donnés et d'un nombre égal de ceux que lui a donnés mon procurateur Virdius Gemellinus”.

Ce qui importe à l'empereur, et cela ressort avec clarté dans ce passage, c'est moins le titre ou le statut précis des soldats détachés que leur nombre, un principe qui apparaît à plusieurs reprises dans la correspondance qu'il échange avec Pline. Trajan qualifie en effet de milites aussi bien les deux cavaliers donnés par Pline que les deux des dix bénéficiaires de Gemellinus que Maximus pourra conserver à ses côtés, sans faire de distinction entre eux. Les huit autres retourneront par conséquent auprès de Gemellinus.

52 Pline 10.27 : Maximus, libertus et procurator tuus, domine, praeter decem beneficiarios, quos adsignari a me Gemellino, optimo uiro, iussisti, sibi quoque confirmat necessarios esse milites. Signalons un problème

d'établissement de la suite du texte : milites + ex his + interim ... que Mommsen a restitué ainsi : milites sex. Tris

interim... Mais dans sa réponse, Trajan fait allusion aux deux soldats de Gemellinus placés au service de Maximus,

et non pas aux trois que Pline y aurait trouvés. Aussi semble-t-il préférable de lire, comme le propose Sherwin- White 1966, 597, milites. sex interim ou milites sex. hos interim.

53 Ibid. : Quin etiam tutelae causa, quia ita desiderabat, addidi duos equites.

54 Pline 10.28 : Cum ad pristinum actum reuersus fuerit, sufficient illi duo a te dati milites et totidem a Virdio Gemellino, procuratore meo ...

Au cours de sa première année en Bithynie, en 111 p.C., Pline s'était déjà adressé à Trajan dans des circonstances comparables, à propos de l'effectif militaire assigné à Gavius Bassus, préfet de la côte pontique 55 :

“Je lui ai notifié que d'après tes ordres il devait, sur les cohortes dont tu m'as donné le commandement, se contenter des dix bénéficiaires, de deux cavaliers, d'un seul centurion”.

La nature des rapports entre le préfet de la côte pontique et le gouverneur de la province impériale du Pont et Bithynie n'est pas clairement définie. Si l'on considère le statut de Bassus, on peut s'étonner que ce soit Pline, et non pas le gouverneur de Cappadoce et de Galatie, son supérieur direct, qui lui fournisse des militaires. Le préfet de la côte pontique était vraisemblablement impliqué dans le contrôle militaire et économique de l'ensemble de cette région côtière 56. Une surveillance de la sécurité des transports maritimes était d'autant

plus importante que l'épisode décrit par Pline se situe dans le contexte de la préparation de la campagne parthique de Trajan. Le texte montre que le nombre de soldats assignés à Gavius Bassus était fixé par des mandata de Trajan 57. Il s'agit d'une série d'instructions – sur les

questions militaires, sur l'administration et sur les finances – qui sont données à chaque gouverneur, au moment de sa nomination. Ils rassemblent les règles et les lignes de conduite générales aussi bien que de nouvelles instructions qui correspondent à la situation d'une province à un moment donné, et se distinguent des rescrits, qui répondent à des cas particuliers 58.

La province n'étant pas dotée de troupes légionnaires, Pline prélève les beneficiarii et autres soldats détachés auprès de Bassus sur ses propres cohortes auxiliaires, ex

cohortibus, quibus me praeesse uoluisti 59. Mais ceux-ci ne suffisent pas à Bassus, et chacun

des deux hommes s'adresse à l'empereur. Pline fait l'inventaire, comme on l'a vu, des soldats éloignés des enseignes, selon leur type : un centurion, deux cavaliers chargés d'escorter le détachement, dix beneficiarii. Le centurion était vraisemblablement responsable du détachement des soldats auprès de Bassus 60. La réponse officielle de Trajan à Gavius

Bassus, dont il a joint une copie à sa lettre adressée à Pline, ne nous est n'est pas parvenue. Mais dans sa réponse à Pline, on observe à nouveau que ce qui importe aux yeux de l'empereur, c'est le nombre limité des soldats détachés loin de leur corps de troupes, plutôt que leur statut précis 61 :

55 Pline 10.21 : Cui ego notum feci praecepisse te ut ex cohortibus, quibus me praeesse uoluisti, contentus esset beneficiariis decem, equitibus duobus, centurione uno. Respondit non sufficere sibi hunc numerum, idque se scripturum tibi. Hoc in causa fuit quo minus statim reuocandos putarem, quos habet supra numerum.

56 Sherwin-White 1966, 588-589 compare ce poste avec celui du praefectus orae maritimae des provinces

hispaniques ; voir à ce propos Le Roux 1982, 153-157.

57 Pline 10.21 : ... praecipisse te .... ; 10.22 : ... mandatis meis ... 58 Sherwin-White 1966, 590-591.

59 Un cornicularius (korniklãriow) est mentionné dans une inscription de Pruse de Bithynie : IGR, III, 59. 60 On connaît un autre exemple de centurion regionarius détaché des troupes légionnaires de Mésie

Inférieure, sur les ordres de Trajan, pour assumer la responsabilité d'un poste de garde (praesidium) à Byzance : Pline 10.77 et 78 (cf. Merkelbach 1999). Sur les praesidia : Isaac 1992, 174-175 ; sur les divers emplois de centurions, notamment à des fonctions administratives : Zwicky 1944, 84-86 ; pour des documents épigraphiques montrant un ou plusieurs bénéficiaires associés à un centurion, voir Annexe 10 ; sur les relations entre les deux types de militaires :Chap. V p. 233-238.

“Il importe beaucoup de savoir s'il y a nécessité ou si les intéressés veulent abuser de leur droit. Pour nous, nous ne devons considérer que la nécessité et, autant que possible, veiller à ce que les soldats ne restent pas éloignés des enseignes”.

Ce même principe énoncé par Trajan, curandum ne milites a signis absint, est mis en lumière quelques années plus tard sous Antonin le Pieux par Aelius Aristide qui félicite les autorités de son époque du fait qu'il n'y a pas trop de soldats dispersés dans les villes 62. Il est

intéressant de confronter ce passage de Pline à une inscription bilingue découverte à Éphèse 63. Elle est dédiée à M. Gavius Bassus par huit membres de son praetorium, deux

stratores, trois cornicularii, deux optiones et un tesserarius. Ce texte montre bien l'usage

d'une terminologie militaire précise au début du IIe s. p.C. La composition du praetorium de

Gavius Bassus – le nombre de trois cornicularii notamment – 64, paraît surprenante pour un

homme de ce rang, qui n'est pas gouverneur d'une province. Il est possible qu'il s'agisse dans le cas précis d'une situation d'exception en relation avec le rôle joué par Gavius Bassus dans le contexte que nous venons d'évoquer. Ces dédicants ont été identifiés par certains historiens 65 avec les soldats mentionnés par Pline : les stratores seraient les deux cavaliers

évoqués par Pline, les autres six des dix beneficiarii.

Une telle identification impliquerait évidemment un emploi de beneficiarius dans un sens large qui s'étend à l'ensemble des soldats d'état-major, comme c'est le cas nous l'avons vu chez Végèce. Ceci n'a en soi rien de surprenant. Sachant bien que seul le nombre des soldats détachés de leur troupe importait à Trajan, Pline n'allait pas énumérer les noms et le titre précis, s'il y a lieu, de chacun des soldats détachés au service de Bassus. Soulignons en outre que dans la langue de Pline, l'emploi de termes militaires techniques est extrêmement rare. En dehors des deux passages retenus ici, nous n'avons relevé aucune autre attestation d'un titre militaire concernant des soldats employés au service d'un officier ou d'un autre supérieur 66. Ainsi, bien qu'elle soit séduisante et paraisse envisageable sur le principe,

l'identification proposée entre les militaires du texte de Pline et ceux de l'inscription d'Éphèse demeure incertaine puisqu'elle n'explique pas pour quelle raison le centurion et les quatre derniers beneficiarii mentionnés par Pline n'apparaissent pas dans la dédicace.

Par ailleurs, si l'on considère l'ensemble du dossier épigraphique des bénéficiaires, nous ne connaissons aucun document où les beneficiarii constitueraient à eux seuls comme chez Pline l'élément central d'un détachement, à côté du centurion et de deux cavaliers. Cela ressort clairement des inscriptions de Villalís 67. Cela s'observe aussi dans les inventaires ou

62 Aelius Aristide, Discours sacrés, 26.67. 63 AE, 1972, 573 ( = 1969/1970, 595 b).

64 La mention de 3 cornicularii étonne si l'on se réfère à l'officium du gouverneur d'une province comme la

Numidie, par exemple (CBI, 783), ainsi qu'avec d'autres officia. Sur ces questions, voir désormais Haensch 1997.

65 Les éditeurs de l'AE, 1972, 573 ; Speidel 1978, 5 n. 12 ; Rankov 1994, 220. Déjà dans ce sens et avant la

découverte de l'inscription d'Éphèse citée plus haut : Jones 1949, 44 n. 59.

66 On pourrait s'attendre, en fonction de son activité de gouverneur et des réalités concrètes abordées dans

le cadre de sa correspondance avec l'empereur – un ancien militaire –, que Pline utilise la terminologie précise, mais on observe au contraire que cela demeure exceptionnel (un mensor, 10.17 ; un aquilex, 10.37 (voir plus haut la liste de Paternus), un architectus, 10.37 et 40). Les titres militaires des sous-officiers habituellement employés dans les bureaux des gouverneurs, tels le cornicularius, commentariensis, speculator (la leçon speculator du manuscrit b pour Pline 2.17.4 ne peut pas être retenue) frumentarius ou strator etc. n'apparaissent jamais dans sa correspondance, pas plus que les titres tactiques tels que uexillarius, tesserarius, signifer, optio etc.

pridiana des unités militaires, où figurent la liste et l'emploi du temps des soldats, présents

ou absents, en service, malades ou décédés, et où les beneficiarii ne se distinguent pas parmi leurs compagnons 68.

Chez Pline, comme chez César et dans les textes passés en revue précédemment, le terme de beneficiarius semble donc recouvrir une signification générale plutôt que technique. Dans les deux passages analysés, qu'il s'agisse des soldats chargés d'accompagner Maximus en Paphlagonie, le temps de sa mission spéciale, ou de ceux qui ont été détachés auprès de Gavius Bassus, il est question de militaires libérés des corvées du camp et placés sous l'autorité d'un tiers, pour une durée limitée et dans des circonstances particulières. Au terme de la mission, les relations entre le supérieur et les beneficiarii cessent d'exister. Ce sont là exactement les principes d'une relation constituée en fonction d'un beneficium, comme nous l'avons vu plus haut. Plusieurs documents épigraphiques et papyrologiques semblent confirmer le témoignage de Pline, car ils indiquent que les bénéficiaires d'un supérieur peuvent être détachés de leur camp pour remplir une mission spéciale de durée limitée, et cela parfois même sous les ordres d'un supérieur qui n'est pas celui dont ils dépendent d'un point de vue hiérarchique 69. Au contraire, les sources épigraphiques

montrent que dans les provinces, une fois ce titre et cette position acquis dans la terminologie et dans la hiérarchie militaire, le bénéficiaire les conservait habituellement jusqu'à la fin de son service.

Un épisode de l'Histoire Auguste plus ou moins contemporain des deux lettres de Pline, bien qu'il soit rédigé à une époque largement postérieure, met en scène un bénéficiaire qui lui aussi s'est vu confier une mission spéciale par son supérieur. L'événement prend place lors de la mort de Nerva, peu après l'adoption de Trajan, au moment précis où Hadrien se rendait à Mayence pour le féliciter de son adoption, au nom de l'armée. Nouvellement nommé à Cologne, comme gouverneur de la Germanie Inférieure, Trajan est remplacé à Mayence par Servianus 70 :

“Lorsque Trajan fut adopté par Nerva, Hadrien fut chargé de lui transmettre les félicitations de l'armée [et pour cela] envoyé en Germanie Supérieure. C'est de là qu'il se dirigea en hâte vers Trajan pour être le premier à lui annoncer la mort de Nerva, mais il fut retenu longtemps par Servien, le mari de sa sœur – qui avait suscité la haine de Trajan à son endroit en lui faisant connaître ses dépenses et ses dettes ; retardé en outre par une mise hors d'usage intentionnelle de sa voiture, il fit le chemin à pied et n'en arriva pas moins avant le bénéficiaire envoyé [comme messager] par Servien”.

Il faut se garder d'une manière générale d'accorder trop de crédit à l'auteur de l'Histoire Auguste et en particulier dans le cas précis où l'épisode a tout l'air d'être une pure

68 Par ex. Fink 1971, 63 et 64 et Tab. Vindol., I, 154. Soulignons que les bf cos détachés dans des stations

dans les provinces (Chap. IV, passim) étaient en général des légionnaires alors que les pridiana cités ici (qui nous sont parvenus) sont ceux d'auxiliaires, comme les troupes que Pline avait sous ses ordres.

69 Par ex. P 13 ou CBI, 27 ; sur cette question, voir infra p. 83.

70 SHA, Hadrien 2.5-6 : Traiano a Nerua adoptato ad gratulationem exercitus missus in Germaniam Superiorem translatus est. ex qua festinans ad Traianum, ut primus nuntiaret excessum Neruae, a Seruiano, sororis uiro, (qui et sumptibus et aere alieno eius prodito Traiani odium in eum mouit) diu detentus fractoque consulte uehiculo tardatus, pedibus iter faciens eiusdem Seruiani beneficiarium anteuenit. Trad. de Chastagnol 1994.

une invention 71. La question qui se pose est moins de savoir si les faits sont réels que

d'établir s'ils sont plausibles, en fonction de ce que l'on sait des bénéficiaires. On ignore où se trouvait L. Iulius Ursus Servianus et quelle fonction il occupait au moment des événements, c'est-à-dire juste avant sa nomination à la tête de la Germanie Supérieure comme successeur de Trajan 72. Était-il à Rome, d'où il fut envoyé vers Mayence afin de

reprendre le poste de Trajan 73? Si l'on admet qu'au moment des faits il était gouverneur d'une

province impériale, il devait avoir à ce titre des beneficiarii à son service. Il est par conséquent plausible qu'il ait pu confier à l'un d'eux la mission décrite plus haut, de caractère privé. Les sources épigraphiques et papyrologiques montrent que les beneficiarii ont pu être appelés à se déplacer dans l'exercice de leurs fonctions, en général à l'intérieur de la province, mais aussi dans des cas particuliers en dehors des limites de celle-ci. Rappelons simplement à titre d'exemple le bénéficiaire du consulaire d'Espagne Citérieure dont le cippe funéraire est érigé à Nîmes par les soins du légat de sa légion, cantonnée à León, ou le bf cos qui s'adresse à Jupiter en traversant les Alpes, ou encore celui de Norique qui érige un autel près de la frontière du Danube, en Pannonie Inférieure 74. Mais il est certain qu'en général, si

l'on écarte la question des provinces sans troupes légionnaires ou inermes (procuratoriennes ou autres), les bénéficiaires d'un gouverneur se déplacent entre la capitale et les diverses stations où ils peuvent être détachés. Toutes sortes de soldats pouvaient se voir confier la fonction de porteurs de dépêches officielles, même si ce sont surtout les singulares,

speculatores et frumentarii qui paraissent spécialisés dans les fonctions de messagers et dans

la collecte d'informations, souvent en collaboration avec les bénéficiaires du gouverneur. Les uns opéraient avant tout à l'intérieur de la province 75, alors que les frumentarii et

speculatores voyageaient plus souvent entre Rome et les provinces 76.

En mettant en scène l'un des beneficiarii de Servianus, l'auteur de l'Histoire Auguste, lecteur de César et de Végèce, cherche avant tout à souligner le caractère privé de la mission du subordonné de Servianus, le lien établi entre les deux hommes étant illustré par l'expression Seruiani beneficiarius. Cette expression rappelle les nombreux témoignages épigraphiques – ils sont contemporains des événements décrits – où le bénéficiaire précise dans sa titulature le nom et le titre de son supérieur 77. L'écrivain a pu employer ce terme

dans son sens technique et précis. Mais il n'est pas exclu non plus que pour donner à cet épisode inventé un aspect réaliste, il se soit inspiré de la définition de Végèce évoquée plus

71 Pour la date de l'Histoire Auguste et pour un commentaire concernant ce passage et son caractère

obscur : Chastagnol 1994, XXXIV et 19 ; voir aussi Callu 1992, 19 et 90, qui traduit beneficiarius par “ordonnance”.

72 Sur le gouvernement de Trajan et de son successeur, en Germanie Supérieure : Eck 1985, 45-48, n° 21 et

22.

73 Cf. Chastagnol 1994, 19 n. 7.

74 CBI, 41, I 7a ; CBI, 392 en 226 p.C. : voir infra p. 80.

75 Clauss 1973a, 54 et 73 ; Rankov 1987, 243-249, part. 244. Voir aussi Chap. III p. 115-122.

76 P. Mich., 472 et 469 ; Clauss 1973a, 86-93 et Rankov 1990, 167 et 180. Dans l'Histoire Auguste, les frumentarii apparaissent comme des messagers ou des espions employés la plupart du temps au service de

l'empereur plutôt que par des gouverneurs. Pour un exemple de frumentarius employé comme espion d'un préfet d'Égypte : Eusèbe, Histoire ecclésiastique, 6.40.2. Sur la question controversée de l'appartenance des frumentarii à l'officium des gouverneurs et sur celle des fonctions qu'ils partagent avec les beneficiarii, voir Chap. III p. 120-121.

77 Annexes 12 et 13. Sur Végèce comme source pour l'auteur de l'Histoire Auguste : Chastagnol 1995,

haut, qui fut l'une de ses sources en matière militaire. Vu le contexte dans lequel se situe l'épisode, la mention d'un bénéficiaire s'avérait habilement trouvée puisqu'elle pouvait s'accompagner d'une connotation péjorative ou d'un reflet de corruption.

2.3. Le regard de la population locale sur les beneficiarii : un

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