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Chapitre I : L’aristocratie locale et le culte impérial

B. Les témoignages du culte impérial.

En dehors de la frise dédiée à Romae et Augusto Caesari diui sur le Temple de Vienne, les sources épigraphiques nous apprennent qu’une quinzaine de documents est dédiée directement ou indirectement au culte des membres de la Maison Divine, provenant le plus souvent de notables.

B. Rémy229 fait remarquer que les inscriptions en l’honneur des empereurs,

globalement et assez curieusement, sont peu nombreuses dans toute la cité, qui était pourtant

226C. Bezin, Vaison-la-Romaine, Une longue histoire…, Aix-en-Provence, 1999, p. 13.

227S. Cibu, Villes alpines et religion civique, in La ville des Alpes occidentales à l’époque romaines, Actes du colloque international,

Grenoble, 6-8 Octobre 2006, Grenoble, 2008, p. 108. Selon l’auteur, les attestations de flamines et flaminiques, notamment, montrent une organisation du culte impérial à l’échelon municipal et provincial.

228B. Rémy, Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut-Empire d’après les inscriptions, R.A.N., t. 36, 2003, p.

362.

229B. Rémy, La répartition des inscriptions latines dans la cité de Vienne – un moyen d’appréhender la latinisation et la romanisation des

65 une petite Rome. Il définit cinq types de documents : les hommages directs aux empereurs vivants et aux membres de la famille impériale ; les dédicaces de monuments pour la sauvegarde de l’empereur ; les dédicaces aux divinités pour la sauvegarde de la Maison Divine ; les dédicaces aux puissances divines des Augustes ; et les dédicaces à la Victoire impériale. Ces témoignages ne sont pas tous de même nature. Certains ont un caractère religieux affirmé, d’autres relèvent du loyalisme politique ou de l’attachement du dédicant, d’autres encore du souci de flatter pour attirer la bienveillance du prince.230

1. Les textes émanant de l’élite a. En Isère.

Dans la capitale, une inscription fragmentaire231 a été découverte, datant probablement du début du Principat, entre 4 et 14. Elle fut gravée par les responsables d’un vicus (Reventin Vaugris) en l’honneur d’Auguste et Tibère, postérieurement à l’adoption de celui-ci. L’un des dédicants est connu par un autre texte (ILN, Vienne, 296) : Q. Licinius Repentinus de la gens Licinia. Dans le quartier résidentiel et commercial de Vienna, à Saint-Romain-en-Gal, une plaque de marbre232 mentionne un certain …ius Proculus …, sans doute notable, rendant

hommage à Tibère. Un troisième document233 est l’œuvre de Caius Ulattius, prêtre de Rome

et d’Auguste. Ce magistrat ségusiave rend hommage à Caracalla dans une dédicace dévouée au numen234 et à la majesté de celui-ci. D’après le consulat et l’imperium, ce témoignage date

de 213, et prouve que certaines personnalités extérieures à la cité ont laissé des traces de leur passage chez les Allobroges, soulignant par là-même la vivacité du culte, même sous la dynastie des Sévères.

A Cularo, une dédicace235 aux puissances divines des Augustes et à la déesse Diane a

été laissée par un anonyme dans la seconde moitié du IIème siècle ou au début du IIIème siècle.

Cet évergète, rendant hommage à l’ensemble des empereurs vivants ou morts, faisait certainement partie des dignitaires allobroges. Il faut noter ici l’association peu courante entre la déesse chasseresse et les puissances divines, association ne se retrouvant qu’à Vichy (ILA, Arvernes, 81).

C’est à Aoste que le plus grand nombre de documents a été découvert, ce qui peut paraître logique dans le sens où ce vicus a été fondé par Auguste lui-même et qu’il a pris le nom latin d’Augustum. Mis à part une série d’inscriptions vouées à Romae résultant d’une certaine piété populaire, quatre textes semblent participer au culte impérial. Ainsi, Marcus Verrius Mansuetus236, porteur d’un gentilice et d’un surnom latins, notable ou riche évergète,

est à l’origine de l’érection d’un monument dédié à la puissance divine impériale ; c’est-à-dire à un empereur vivant ou à l’ensemble des empereurs vivants ou morts237. Les travaux d’A.

230B. Rémy, Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut-Empire d’après les inscriptions, R.A.N., t. 36, 2003, p.

361 et 362.

231R 2 – ILN 35 – CIL XII 1844. 232R 3 – ILN 36 – ILGN 264. 233R 4 – ILN 42.

234S. Cibu, Villes alpines et religion civique, in La ville des Alpes occidentales à l’époque romaines, Actes du colloque international,

Grenoble, 6-8 Octobre 2006, Grenoble, 2008, p. 108. Simina Cibu confirme ici que les dédicaces publiques aux numina attestent d’une organisation du culte impérial.

235R 44 – ILN 362 – CIL XII 2224. 236R 68 – ILN 597 – Annexe, p. 372.

237B. Rémy, J.-P. Jospin, Recherches sur la société d’une agglomération de la cité de Vienne – Aoste(Isère), R.A.N., t. 31, 1998, p. 73 à 89.

Les auteurs précisent que les deux frères Verrii ont fait graver pas moins de cinq inscriptions identiques pour honorer la puissance divine impériale. Ce sont donc des évergètes suffisamment fortunés, qui manifestent une véritable piété, ou tout du moins un attachement réel à l’empereur.

66 Chastagnol238 ont montré que ce type d’expression est apparu en Gaule à partir du règne

d’Hadrien.

Un certain Sex. Vireius Sextus, décurion sans doute fortuné, a participé à la construction d’un édifice239 pour la sauvegarde de Marc Aurèle, offrant notamment le toit du

portique et les colonnes en 176240. Un autre monument241 du Ier ou du IIème siècle a été érigé,

plus la donation d’une statue (?), par Caius Virrius Quartio. C’est une dédicace, en ex-stipe, à la Victoire impériale. Un dernier texte242, très abîmé, émanant sans doute d’un collège de sévirs, mentionne la Victoire Auguste.243

Dans le reste de l’Isère, très peu de témoignages font référence au culte. A Hières sur Amby, C. Capitoius Macrinus244, portant un gentilice et un surnom latins, a dédié un document gravé à l’Auguste et à Mercure. Cet évergète semble bien ici honorer un empereur en l’associant de manière originale au dieu primordial du panthéon allobroge. Le plus remarquable des témoignages est, sans aucun doute possible, la dédicace à Septime Sévère et aux dieux et déesses immortels sur l’exceptionnel autel d’Agnin245. On ignore son auteur

fortuné qui faisait certainement partie de l’élite. Il met en scène la représentation des divinités de la semaine, distinguant dans le texte le seul Jupiter, associés à Septime. Sur l’autel, l’iconographie met en lumière les bustes des dieux au milieu desquels trône l’Empereur. La dédicace date probablement d’une période comprise entre 198 et 209.246

b. En Savoie.

Peu de documents affirment l’implantation et le développement du culte dans cette partie du territoire, en dehors des nombreux graffites populaires247 de Rome à Châteauneuf dans la Combe. A Aquae, le seul Zmertuccius Titianus248, patron du bourg, a offert un autel

mentionnant des jeux avec des fêtes en l’honneur de l’Empereur, associant la dévotion à la distraction des habitants. Le formulaire Pro Salute Imp(eratoris) Aug(usti) tend à dater ce texte de la seconde moitié du IIème siècle, peut-être du règne de Marc Aurèle.

A la Biolle249, le procurateur Septimius Honoratus250 a fait graver, Pro Salute, une

dédicace aux dieux et déesses immortels pour la sauvegarde des Sévères. Dieux du panthéon romain associés, acte de loyalisme politique, ce texte peut se situer dans le temps, après que Caracalla ait été associé au pouvoir par son père en tant qu’Auguste. En effet, avant, Caracalla

238A. Chastagnol, Société et droit latin dans les provinces des Alpes occidentales,in Actes du 116ème congrés national des Sociétés Savantes,

Chambéry, 1991 ; A. Chastagnol, Inscriptions Latines de Narbonnaise, Antibes, Riez, Dignes, Paris, 1992.

239R 71 – ILN 600 – CIL XII 2391. 2392 – Annexe, p. 373.

240B. Rémy, Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut-Empire d’après les inscriptions, R.A.N., t. 36, 2003, p.

366. B. Rémy note que les dédicaces Pro Salute sont le plus souvent gravées à l’occasion de travaux édilitaires ou évergétiques, n’impliquant pas forcément ici une divinisation de la personne impériale.

241R 69 – ILN 598 – Annexe, p. 410. 242R 70 – ILN 599 – CIL XII 2389.

243B. Rémy, J.-P. Jospin, Recherches sur la société d’une agglomération de la cité de Vienne – Aoste(Isère), R.A.N., t. 31, 1998, p. 73 à 89 ;

B. Rémy, Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut-Empire d’après les inscriptions, R.A.N., t. 36, 2003, p. 368. La Victoire impériale est une abstraction divinisée devenue une véritable divinité « dynastique sous les Julio-Claudiens avant de veiller, à partir des Flaviens, sur chaque Auguste. Chaque nouvel empereur fonde sur elle sa légitimité ».

244R 86 – ILN 559 – CIL XII 2373 – Annexe, p. 379.

245R 84 – ILN 320 – CIL XII 2183 – A. Pelletier, F. Dory, W. Meyer, J.-C. Michel, Carte Archéologique de la Gaule, L’Isère, C.A.G. 38/1,

Paris, 1994, p 112 – Annexe, p. 372.

246B. Rémy, Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut-Empire d’après les inscriptions, R.A.N., t. 36, 2003, p.

366. Que ce soit à Agnin ou à La Biolle, ce type de dédicace est une marque de loyalisqme politique et d’attachement des dédicants.

247R 109 – Annexe, p. 75.

248R 121 – ILN 666 – Annexe, p. 372

249B. Rémy, Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut-Empire d’après les inscriptions, R.A.N., t. 36, 2003, p.

366.

67 comme Geta sont toujours désignés comme Nobilissimi Caesares, dans une titulature entre 196 et 198.

Or, ici, Caracalla a le titre d’Augustus prouvant que la datation est comprise entre 198 et 209. Il faut garder en mémoire que l’Empire sort de quatre années de guerre civile, après l’assassinat de Commode en 192 ; et que Septime Sévère ne s’est imposé qu’après avoir écarté du pouvoir Didius Iulianus, le préfet de Rome, et Albinus après sa victoire sur celui-ci à Lyon en 197. Ce texte très intéressant, incorporant plusieurs personnalités de la Maison Divine, témoigne du souci de légitimisation de Sévère.

Un dernier témoignage a été découvert à Albens251 qui est l’un des deux grands vici de

Savoie avec Aquae. Le fils d’un certain Certus252 a fait une donation en 116. Ce dédicant, sans doute notable et riche évergète, a offert un monument indéterminé pour la sauvegarde de Trajan. Cet acte d’évergétisme, avec la titulature honorifique de Parthicus au génitif, peut laisser supposer que ce texte était dédié au numen de l’Empereur, ou plus probablement sous un formulaire de type Pro Salute. La titulature permet de le dater entre le 20 Février 116, où le Sénat romain a décerné à Trajan le titre de Parthicus et le début d’Août 117, où l’Empereur trouva la mort à Sélinus en Cilicie…ou bien encore un peu après son décès.

c. En Haute-Savoie et à Genève.

Plusieurs découvertes épigraphiques prouvent l’implantation du culte impérial, notamment dans la région de Boutae. Un texte fort intéressant a été retrouvé à Saint Jorioz mentionnant T. Iulius Vstus253, primipile bis et procurateur de Néron. Il faut souligner la

restitution délicate laissant supposer que ce personnage a parcouru la carrière d’un tribun des cohortes prétoriennes à l’époque julio-claudienne. Cela reste un document assez précieux et rare ayant conservé le nom de Néron, car après la condamnation de sa mémoire, on a arasé les pierres dans tout l’Empire.

A Alex, un dédicant anonyme254 a fait graver un texte à la puissance des Augustes pour la sauvegarde de l’Empereur. Le formulaire semble une variante de la formule

Numinibus Augustorum, ne se rencontrant en Gaule qu’à partir d’Hadrien. C’est une preuve

indubitable de loyalisme et d’un attachement au souverain, émanant d’un évergète.255

A Annecy le Vieux, un très riche évergète a dédié une basilique aux puissances divines (Numinibus Augustorum). Sex. Caprilius Atticianus256 fait partie de la prestigieuse gens

Caprilia, la grande lignée annécienne. Il est l’auteur de deux autres textes dans cette région, à Chavanod (ILN, Vienne, 733) et à Cran Gevrier (ILN, Vienne, 773). Atticianus porte un gentilice et un surnom latins. La vocation de la basilique peut s’avérer d’un caractère religieux pouvant servir d’annexe à un temple. Selon B. Rémy257, ce document peut se rapprocher de

celui d’Alex et daterait de la seconde moitié du IIème siècle.

Un dernier témoignage est attesté à Genève révélant la présence de Victor258, affranchi

impérial. Il y a fait une dédicace aux numina des Augustes et à la Maison Divine. C’est l’unique fois sur le sol allobroge où les membres de la famille impériale sont associés au culte sous cette forme. Victor s’adresse à l’ensemble des représentants de la Maison, faisant une

251B. Rémy, Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut-Empire d’après les inscriptions, R.A.N., t. 36, 2003, p.

366. Nous sommes ici, comme à Aoste, dans le cadre d’une dédicace faite à l’occasion de travaux.

252R 138 – ILN 709 – CIL XII 2492 – Annexe, p. 186.

253B. Rémy, I.L.H.S. 86, Annecy, 1995 - R 157 – ILN 735 – Annexe, p. 372. 254R 158 – ILN 743 – Annexe, p. 371.

255B. Rémy, Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut-Empire d’après les inscriptions, R.A.N., t. 36, 2003, p.

367. Dans ce texte d’Alex, on peut émettre l’hypothèse d’un véritable acte de piété personnelle.

256R 159 – ILN 747 – CIL XII 2533 – Annexe, p. 374. 257B. Rémy, I.L.H.S. 35, Annecy, 1995, p. 61. 258R 184 – ILN 837 – CIL XII 2596.

68 association avec les numina des empereurs (morts et vivants), rattachant la domus divina aux empereurs divinisés. Le fait que Victor n’indique pas son gentilice est le signe d’une époque relativement tardive. C’est un personnage important de l’administration de la seconde moitié du IIème siècle.

2. Evolution, chronologie et répartition géographique a. Dans le temps et la forme.

Un premier constat s’impose : le culte impérial s’est exprimé le plus souvent à travers des actes d’évergétisme de personnages appartenant à l’élite allobroge. Ces hommes ont participé aux temps forts et stratégiques, comme au début du Principat, sous les Antonins, ou encore sous le règne de Septime Sévère, au gré de l’inflexion prise par l’idéologie impériale, s’adaptant aux bouleversements historiques et aux changements dynastiques.

En dehors du temple d’Auguste et de Livie, deux documents épigraphiques de la capitale sont notamment dédiés nommément à Auguste (R 2) et à Tibère (R 2.3). Sous les Julio-Claudiens, les notables viennois semblent se faire beaucoup plus discrets. Exceptées les prêtrises officielles attestées durant tout le premier siècle, seul le texte de Saint-Jorioz (R 157) souligne de manière indirecte le culte en mentionnant un procurateur de Néron. Petit à petit, la forme et le fonds des dédicaces se transforment et se diversifient. Ainsi, à Aoste, deux témoignages font référence à la Victoire impériale (R 69) et à la Victoire Auguste (R 70).

Aucun témoignage émanant de notables ne met en scène la dynastie des Flaviens, et il faut attendre les Antonins pour retrouver un nouvel élan. En dehors du texte d’Albens (R 138) à Trajan pour sa sauvegarde, les témoignages se multiplient sous Hadrien et Marc Aurèle, Grenoble (R 44), Aoste (R 68.71), Aquae (R 121), Alex (R 158), Annecy le Vieux (R 159), et à Genève (R 184). Les évergètes invoquent alors la puissance divine impériale, les puissances divines des Augustes, ou font encore appel au numen de l’Empereur, dédient l’érection de leurs monuments Pro Salute, associent la Maison Divine ou bien une divinité comme Diane.

Enfin, plusieurs documents mettent en exergue la dynastie des Sévères et notamment les très importants monuments d’Agnin (R 84) et de la Biolle (R 137) consacrés Pro Salute à Septime. Caracalla fait également l’objet d’un hommage à son numen et à sa majesté à Vienna (R 4)

L’objet du culte, le contenu des dédicaces ont sensiblement évolué d’une dynastie à l’autre au gré des besoins du pouvoir romain en place, des changements de mentalité des provinciaux, et du statut de la cité de Vienne.259

b. Dans l’espace.

B. Rémy260 a souligné le contexte urbain des hommages rendus aux empereurs. S. Cibu261 note que dans les provinces des Alpes occidentales, la majorité des monuments ayant

trait à la maison impériale proviennent des agglomérations urbaines. Cependant, à l’inverse des prêtrises attachées au culte impérial, géographiquement, localisées dans les trois grands

259S. Cibu, Villes alpines et religion civique, in La ville des Alpes occidentales à l’époque romaines, Actes du colloque international,

Grenoble, 6-8 Octobre 2006, Grenoble, 2008, p. 138. Selon S. Cibu, les communautés alpines, à l’image de la Narbonnaise, semblent avoir adopté des manières romaines pour honorer l’empereur.

260B. Rémy, Loyalisme politique et culte impérial dans la cité de Vienne au Haut-Empire d’après les inscriptions, R.A.N., t. 36, 2003, p.

362.

261S. Cibu, Villes alpines et religion civique, in La ville des Alpes occidentales à l’époque romaines, Actes du colloque international,

69 pôles de la cité ou bien dans certains hauts sanctuaires, les actes d’évergétisme, stricto sensu, connaissent un éparpillement spatial sur le sol viennois.

Cinq documents, trois autour de Vienna, un à Cularo et un dernier à Genava ont été découverts, soit à peine 30% de l’ensemble de ce type de dédicaces. Augustum est le vicus dont le nombre d’hommages est le plus important, ce qui peut s’expliquer par le fait que c’est Auguste lui-même qui l’a fondé. En Isère, deux autres documents relèvent du culte à Hières sur Amby et à Agnin. En Savoie, trois témoignages, pro salute, à Albens, Aix-les-Bains et la Biolle, s’adressent respectivement à Trajan, à Marc Aurèle et aux Sévères. Les trois derniers documents ont été découverts en Haute-Savoie, dans la région de Boutae, à Saint-Jorioz, à Alex et à Annecy le Vieux.

Il est très intéressant ici de remarquer que l’élite allobroge ne s’est pas contentée d’honorer les empereurs, les impératrices et autres membres de la Maison Divine uniquement dans les grandes agglomérations urbaines, mais que sa dévotion s’est étendue à l’ensemble du territoire viennois et ceci tout au long du Haut-Empire.262