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et la Révolution française, l’alliance bat de l’aile

Louis XVI a 20 ans à la mort de son grand-père Louis XV.

Contrairement à l’image qu’on en conserve, c’est un roi moderne, conscient de l’évolution de la société, animé des meilleures intentions. Il officialise l’abolition de la torture, acte ignoble et barbare qui avait, d’ailleurs, déjà quasiment disparu1 et ne concernait que les enquêtes criminelles2. Il met fin au servage réel, c’est-à-dire un servage sur des biens fonciers (une forme de fermage archaïque et primitif), à ne pas confondre avec le servage personnel, le vrai servage, qui, lui, a disparu en France depuis cinq siècles3 tout en subsistant encore en Europe centrale. Il abolit aussi le péage corporel des Juifs, qui existait dans les anciennes terres de l’Empire et donc en Alsace, en 1784. Enfin, il impose l’édit de tolérance pour les protestants en 1787 et charge en même temps Malesherbes de se pencher sur le sort des Juifs.

Il est de son temps et serait sans doute resté dans la mémoire comme un souverain éclairé, un « prince des Lumières4 » si la Révolution française n’avait pas éclaté. Mais il s’attaque aux privilèges de la noblesse en n’ayant ni le caractère ni l’autorité nécessaire pour imposer ses projets de réforme.

Il ne comprend pas la réaction légitime du peuple et son besoin de liberté, même si, dans un premier temps, il accepte la monarchie constitutionnelle.

Son mariage avec Marie-Antoinette d’Autriche, le 16 mai 1770, jeune femme de 15 ans venant directement de la cour de Vienne, est un moment de joie pour tout le royaume et un moment de deuil, car une fusée du feu

d’artifice crée un incendie et cause la mort de plus de cent victimes. Ce mariage renforce l’alliance entre la maison de Bourbon et celle des Habsbourg, qui se sont tant détestées par le passé. Mais, si Marie-Antoinette est intelligente et vive, elle est souvent imprudente et ne sait pas garder ses distances avec le pouvoir, se mêlant trop des intrigues de Versailles.

On retient de l’arrivée de Marie-Antoinette la mode de la viennoiserie.

Qu’en est-il vraiment du croissant ? Est-il vraiment ce croissant islamique comme cela est raconté souvent ? Un gâteau pour Pâques en forme de croissant aurait existé en Autriche à la fin du premier millénaire. En 1549, on sert à la cour de la reine de France 40 gâteaux en forme de croissant.

Commémoration des alliances franco-ottomanes ? Toujours est-il que le croissant est réellement introduit en France en 1770 et que, à l’occasion de l’arrivée de la jeune Marie-Antoinette, on a présenté l’histoire ou la légende qui circule sur la création de cette gourmandise. Il est dit que, lors du siège de Vienne par les Turcs en 1683, les boulangers, levés tôt pour préparer le pain, s’aperçoivent que les Ottomans creusent des tunnels sous les fortifications de la ville. Ils lancent l’alarme et, pour célébrer la victoire, auraient obtenu le privilège de faire cuire une petite pâtisserie en forme de corne ou de croissant, emblème figurant sur les drapeaux turcs5. Plus prosaïquement, on évoque aussi un restaurateur viennois qui aurait imaginé cette forme pour accompagner le café et souligner son côté exotique. Même si toutes ces histoires sont belles, et fantasmagoriques, les premiers croissants6 en boulangerie (ce qui ne veut pas dire qu’on n’en fabriquait pas avant à domicile) sont vendus à Paris vers 1837 dans la Boulangerie viennoise créée par deux Autrichiens7.

La France se modernise. Le jeune roi est non seulement passionné par la technologie (avec, notamment, son amour de la serrurerie de précision), mais aussi par la marine. Ambitieux en ce qui concerne le développement de son pays, il veut une flotte capable de rivaliser avec l’Angleterre, qui règne alors sur les mers. Grâce à la prévoyance de Colbert, ministre de Louis XIV qui fait planter et sauvegarder les chênes de la forêt de Tronçais (ordonnance royale instaurant un contrôle sur les chênes afin de « vieillir pour la marine »), les chênes arrivent enfin à maturité. On peut lancer un vaste programme de modernisation des navires royaux (pour un vaisseau de premier rang, il ne faut pas moins de 2 000 à 4 000 troncs). En quelques années, la France navale retrouve la puissance de la marine de Louis XIV.

Pour la première fois dans son histoire, le budget de la marine dépasse celui des armées de terre.

Prince pacifique, Louis XVI veut que la France consolide ses frontières et ne se lance pas dans des expéditions hasardeuses. Le « navigateur immobile de Versailles », comme le qualifie l’archiviste historien de marine Étienne Taillemite, peut alors aider, pour l’honneur et la revanche, l’Amérique à gagner son indépendance, guerre qu’un ministre de Louis XV8 avait prédite dès 1761. La Belle Poule, frégate de 30 canons, revient d’Amérique, lorsqu’elle est attaquée par la Royal Navy. Par sa résistance acharnée, elle symbolise le renouveau de la marine française. En 1781, la France peut désormais battre la marine anglaise sur les côtes d’Amérique et, en 1789, elle possède la deuxième plus grande marine du monde. Les bateaux modernisés (ils sont doublés de cuivre) forment désormais une marine qui a évolué socialement ; en effet, les postes d’officier ne sont plus réservés qu’à la noblesse.

La réussite de la marine française est, aux yeux du monde, exceptionnelle. Aussi, l’Empire ottoman, menacé de toutes parts, veut bénéficier de ces compétences. De plus en plus de nations parcourent les mers, Méditerranée comprise. Cette dernière est toujours plus fréquentée par les Anglais, les Hollandais, les Autrichiens, et bientôt les Russes. Autre domaine dans lequel la France excelle : l’artillerie. Au moment de la Révolution, elle est réputée avoir la meilleure du monde9.

En 1777, le futur révolutionnaire Carra écrit un Essai particulier de politique dans lequel on propose un partage de la Turquie européenne10, et il imagine Constantinople donnée aux Vénitiens. D’autres penseurs proposent à Catherine II de Russie de transférer sa capitale à Byzance, renommée alors Tsargrad. En France, deux stratégies s’opposent : maintenir l’alliance franco-ottomane ou envahir l’Empire ottoman déclinant, en commençant par sa province la plus riche : l’Égypte. Mais Louis XVI décide de maintenir l’alliance, suivant en cela l’avis de son nouveau ministre des Affaires étrangères, Charles Gravier, comte de Vergennes (1719-1787), qualifié de « plus sage ministre que la France eut rencontré depuis longtemps, et le plus habile qui se trouvât aux affaires de l’Europe11 ».

La Sublime Porte se lasse de l’alliance inconstante de la France, de son manque de soutien, et cette dernière perd son statut de nation la plus favorisée. Pourtant, à Versailles, l’ambassadeur « près la Porte » prend rang

immédiatement après ceux de Rome et de Vienne ; et à Constantinople, le nôtre a la préséance sur les autres nations12. Mais l’alliance est trop fragile avec cet empire chancelant. La France redoute que l’Autriche ne devienne trop forte si elle se développe vers l’Orient. Il faut donc jouer entre l’Autriche et la Russie pour rééquilibrer ces puissances qui rêvent de se partager l’Empire ottoman comme ils l’ont fait pour la Pologne en 1772.

D’un autre côté, la France doit trouver des débouchés commerciaux nouveaux. On estime que, au XVIIIe siècle, il y a 80 maisons de commerce françaises dispersées d’Alep à Tunis et de Constantinople à Alexandrie.

Antoine-Ignace Anthoine13 est un négociant marseillais d’une famille de magistrats et d’avocats. À 22 ans, il dirige une maison de commerce à Constantinople. Missionné par Versailles, il étudie une route par la Russie pour contourner l’Empire ottoman, et installe un établissement à Kherson, en Ukraine.

L’Empire ottoman s’inquiète de l’expansion commerciale de la France dans la mer Noire et ne veut pas autoriser le passage de ses navires par le Bosphore, contrairement à ce que prévoient pourtant les capitulations. Il faut parfois ruser pour qu’un bateau circule, comme le tente le futur baron de Saint-Joseph en 1785, lorsqu’il fait passer l’ancien navire La Sirène, de la marine royale, désarmée, et qu’il le fait appeler Le Comte Stackelberg, sous pavillon russe. Malgré le dévoilement du subterfuge, l’Empire ottoman le laisse passer pour ne pas créer de troubles, mais obtient l’engagement que ceci ne se renouvellera pas14.

Les ambassadeurs à la Porte ont fort à faire en cette période de crise.

Saint-Priest, ambassadeur de 1768 à 1785, vit dans une grande baraque de bois tombant en ruine. Un jour, accoudé au rebord d’une fenêtre, le bois cède et il manque de tomber. Lui aussi estime possible la conquête de l’Égypte, territoire quasiment indépendant des Ottomans. Pour les Turcs, la France n’est plus leur amie, et elle ne leur sourit que pour mieux masquer son inimitié. D’ailleurs, la France s’impose dans la négociation du traité de Constantinople, qui fixe les frontières entre l’Empire ottoman et l’Autriche, d’une part, mais aussi avec la Russie, qui obtient la Crimée dès 1774 par le traité de Kutchuk-Kaïnardji et l’annexe officiellement en 1783.

Un nouvel ambassadeur, Choiseul-Gouffier, débarque en 1784. Son arrivée est délicate, car il s’était fait connaître pour avoir écrit, lui aussi, sur le dépeçage de l’empire turc. Pour tenter de changer son image, il va jusqu’à récupérer tous les exemplaires publiés pour les faire réimprimer en

supprimant sa proposition d’indépendance de la Grèce et la colonisation par la France de l’Empire ottoman ! Retournant sa veste, il affirme alors que les Grecs n’auraient finalement comme seul désir que d’être utiles aux Turcs15. Il restera ainsi ambassadeur jusqu’en 1792. Le premier contact de Choiseul-Gouffier avec le vizir se passe très mal. Il ne comprend pas l’influence des religieux, des ulémas, des gens de loi qui veulent résister à l’influence européenne imprégnée de christianisme. Pour tenter de dépasser les blocages culturels, Choiseul propose d’amener à Paris trente jeunes Turcs pour les former aux techniques françaises, mais la Turquie ne donne pas suite.

Cependant, le capitaine-pacha Hassan est plutôt bienveillant envers la France. Mais être ambassadeur auprès de lui n’est pas de tout repos. Lors d’un entretien, Choiseul sent un poids chaud et lourd sur ses genoux. C’est la tête d’un lion qui vient de fuir ses gardiens. Comprenant qu’il est à sa merci et que tout mouvement brusque peut entraîner sa mort, il dissimule son trouble et, gardant son sang-froid, se met à caresser la crinière du lion comme s’il s’agissait d’un chat, en disant « il est beau, très beau ». Il acquiert alors une certaine aura, car ce lion, mal apprivoisé, était la terreur des visiteurs, et le risque si réel que quelques semaines plus tard, le lion, se montrant agressif, a été tué sur ordre de son maître.

Cependant, avec le temps, la chance de la France va tourner. Même si les Russes tentent de casser toute possibilité d’alliance, en utilisant la dénonciation calomnieuse, les Turcs aimeraient renouer l’alliance. Aussi la France envoie-t-elle quelques ingénieurs vers 1784, des officiers, des fondeurs, des artilleurs, des charpentiers, des constructeurs, mais aussi des ouvriers venant des arsenaux royaux.

La France offre des plans de forteresse à la Vauban, des chaloupes canonnières. On place de nouvelles batteries de canons, on forme des élèves militaires. Des manuels militaires sont traduits, mais sont illisibles. « J’ai fait venir à grands frais des imprimeurs de Paris et de prétendus caractères arabes ; il se trouve que notre protégé, Caussin16, auquel on s’est malheureusement adressé, ne connaît pas ces lettres ; il n’y a pas un caractère qui puisse servir17 », écrit Choiseul. On enseigne les manœuvres navales, l’art des signaux, etc.

Cette aide militaire n’est pas acceptée de tous, en particulier des religieux turcs qui considèrent que des chrétiens, des infidèles, n’ont pas à donner de conseils à des musulmans. La confiance inébranlable en Allah

(très éloignée du dicton français Aide-toi, le ciel t’aidera) leur fait mettre fin aux missions d’assistance. « Tout dépend d’Allah, et, s’il le veut, votre artillerie tuera aussi bien l’ennemi d’ici que d’un autre endroit », est-il répondu aux artilleurs français qui justifiaient leurs installations précises.

La mission s’arrête donc là.

Le commerce reste essentiel. La France importe vers l’Europe du tabac de Macédoine, des cotons de Chypre et de Salonique, des fils de chèvre d’Angora et de Smyrne, de la soie et de la laine brute, mais aussi les productions classiques de miel, de raisin et d’olives venant d’Athènes et de Corinthe, des huiles de Candie (pour faire le savon de Marseille qu’on revend). Elle exporte des draperies du Languedoc, des cotonnades de Picardie, de Normandie, de Provence, des soieries de Lyon, des denrées coloniales comme le café, le sucre et la cochenille. La balance commerciale est bénéficiaire pour la France. Le commerce français représente plus de la moitié du commerce méditerranéen et atteint même, en 1790, 70 millions de livres d’importation et d’exportation18.

Le commerce, s’il se fait facilement à Constantinople, est beaucoup plus délicat ailleurs dans les terres de l’ancien Empire ottoman. Au Caire, par exemple, « les négociants français vivent au jour le jour, sous la garde de leurs ennemis ; ils étaient vêtus à l’orientale, avec une coiffure qui les dénonçait à l’outrage, comme la rouelle des Juifs dans les villes catholiques du Moyen Âge […] enfermés chaque soir dans leur quartier, comme dans une prison, s’ils en sortaient timidement le jour, montés sur des ânes, ils devaient mettre pied à terre et s’incliner au passage du premier mameluk venu19 ». En revanche, il n’y a quasiment pas de commerçants turcs en France.

Au-delà du commerce et de l’alliance militaire, c’est aussi le moment de la redécouverte de la Grèce antique. Emmené par l’ambassadeur de France, l’abbé poète Jacques Delille (1738-1813) décrit cet Orient qui fait rêver et poussera de nombreux auteurs à faire ce voyage initiatique, à l’instar de Chateaubriand, Byron, Lamartine, ou Théophile Gautier. On voit à Constantinople des écrivains venus chercher de vieux manuscrits grecs, tel Villoison, helléniste reconnu, travaillant sur Homère, et naviguant aussi vers Athènes ; d’autres recherchent la ville de Troie, comme le Français Le Chevallier. Le dessinateur Cassas, paysagiste, va en Égypte, en Syrie à Palmyre, éditant à son retour son Voyage pittoresque avec plus de 300 dessins ; des naturalistes viennent étudier les plantes et rapportent des

graines comme André Michaux et l’abbé Beauchamp, en 1785. Choiseul-Gouffier admire les fresques du Parthénon. Il sollicite du gouvernement turc l’autorisation de « dépouiller » le Parthénon, mais sans succès. Il fait effectuer quelques moulages de bas-reliefs et de frises tandis que l’Anglais Elgin rapportera à Londres, quelques années plus tard, les fameux originaux20, récupérant au passage une partie de la collection rassemblée par notre ambassadeur21.

En 1786, l’Empire ottoman reprend le contrôle, un temps perdu, de l’Égypte. Les Russes ne veulent pas des Français en mer Noire, et les Turcs n’apprécient pas le rapprochement que la France cherche avec la Russie. De plus, les ulémas ne veulent pas voir des infidèles dans la mer Noire. Le conflit russo-ottoman se prépare. La France est en position délicate. Les bateaux français sont chassés de la mer Noire, moins par les Turcs que par les Russes. Le roi de France se veut le défenseur des Turcs, mais pas leur allié. On les aide officieusement à fortifier la ville de Otchakov. On participe même en 1787, discrètement à l’attaque de Kinburn avec eux, mais c’est un échec.

En France, les mentalités changent, une hostilité à l’Empire ottoman se développe. En 1787, la France a un nouveau ministre des Affaires étrangères, Monsieur de Montmorin, qualifié de faible mais honnête par Catherine II, et pro-autrichien. La France espère toujours contrecarrer les ambitions russes contre les Turcs en s’alliant avec l’Autriche. Mais l’Autriche suit la Russie qui s’emporte contre la France : « Votre France, sans savoir pourquoi, protège toujours les musulmans », dit l’impératrice.

Mais les Turcs n’ont pas ce sentiment.

Les Turcs déclenchent la guerre contre les Russes le 16 août 1787 et exigent la restitution de la Crimée. Une guerre sainte est prêchée.

L’ambassade de France (la maison de Thérapia) à Constantinople manque de brûler, malgré les efforts de l’ambassadeur, qui ne s’avoue pas vaincu dans sa quête pour retrouver du crédit auprès de la Sublime Porte, avec, notamment, le ravitaillement de Constantinople en blé depuis Marseille ou Livourne. Mais sans succès. Fin 1787, l’ordre est donné de rapatrier l’aide militaire en France et d’abandonner les Turcs à leur sort. Quelques soldats français s’engagent alors à titre personnel dans le camp des Russes pour combattre les Turcs, par envie de se battre. Et, en 1790, même si Catherine II de Russie les déclare « trop turcs », ce sont des milliers de Français qui viennent leur prêter main-forte, y compris la fine fleur de l’aristocratie

française fuyant la Révolution. Difficile de maintenir une neutralité ou amitié bienveillante avec les Ottomans dans ces conditions. La diplomatie française, cherchant à plaire aux Russes et aux Turcs, n’aboutit qu’à un échec. L’Empire ottoman est désormais à l’écoute de l’Angleterre et de la Prusse.

La France, elle, plonge dans les troubles de la Révolution et les affaires d’Orient lui paraissent bien loin. L’arrestation de Louis XVI, en juin 1791, après la fuite de Varennes, fait perdre tout crédit à la diplomatie française.

Sa situation intérieure empêche toute initiative politique étrangère en Orient. C’est le désordre le plus total dans les implantations françaises, la marine est gagnée par l’insubordination, les commerçants fuient les réseaux français pour ne pas perdre leurs marchandises et bénéfices, la navigation en mer Noire pour les navires français est bloquée, les ports russes leur sont fermés, et les privilèges maritimes du port de Marseille supprimés, ouvrant le commerce à tout citoyen français et achevant de désorganiser cette économie.

La France, isolée en Europe depuis la Révolution, cherche à nouveau un traité d’alliance avec la Turquie. Elle lui promet une escadre pour l’aider à reprendre la Crimée. Arrivé le 12 avril 1795, le diplomate Raymond de Verninac négocie pendant deux ans. En 1796, le général Jean-Baptiste Aubert du Bayet amène à la cour ottomane une compagnie française d’artillerie à cheval, avec ses fournitures, ses ingénieurs et artilleurs. La France aide une nouvelle fois au développement des fonderies turques et des arsenaux. Des officiers d’infanteries et de cavalerie sont aussi envoyés pour former les troupes.

La République ne sera pas plus fidèle aux Turcs que ne l’a été Louis XVI. Après avoir promis une alliance, le 19 mai 1798, une flotte va emporter 30 000 soldats du port de Toulon, avec le jeune général Bonaparte.

La rumeur affirme qu’elle va reconquérir la Crimée pour le compte de la Porte. C’est en fait un coup directement porté sur les quatre siècles d’alliance franco-ottomane, car elle se rend directement en Égypte pour l’envahir. L’Empire ottoman déclare donc la guerre à la France, et on revient à l’affrontement direct et territorial.

1. À Grenoble, ainsi qu’en Bourgogne, il n’y a pas eu de cas de torture depuis déjà trente ans. À Perpignan, aucune séance de torture depuis 1737.

2. Ordonnances royales du 24 août 1780 et de 1788.

3. Édit du 3 juillet 1315 du roi Louis X dit le Hutin.

4. Ran Halévi, « Louis XVI, faut-il le réhabiliter ? », revue L’Histoire, n°

303, 2005.

5. Il faut savoir que la même anecdote circule aussi à Budapest lors du siège

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