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Plan de la thèse

Chapitre 1. Les militants socialistes et libertaires de langue française à Montréal, 1906-

1.6 Les années de guerre, 1914-

1.6.1 Les événements du printemps

Le 27 mai 1917, plusieurs centaines de personnes viennent applaudir les discours d’Albert Saint-Martin et de quelques autres militants socialistes et anticonscriptionnistes au marché Saint-Jacques. Saint-Martin

265 Le groupe en question est mené par Robert Parson, pseudonyme de l’anarchiste Shmuel Marcus. Voir à ce sujet : Kenyon Zimmer, « ‘’The Whole World Is Our Country’’ : Immigration and Anarchism in the United States, 1885-1940 », thèse de doctorat (histoire), Pittsburgh, University of Pittsburgh, 2010, p. 333-334.

266 Parmi les militants du PSD actifs dans le mouvement anticonscriptionniste à Montréal, on remarque les noms de Rebecca et Michael Buhay, Joseph Schubert et Harry Levitt.

267 Ewen, International Unions, p. 220-221.

268 « Montreal Antis Are Undaunted », The Quebec Telegraph, 15 septembre 1917, p. 1. 269 « Les Anglais n’y vont pas », Le Devoir, 21 juin 1917, p. 2.

recommande aux ouvriers de Montréal de résister à l’ordre de conscription s’il doit être promulgué en faisant appel à leur masculinité :

Si on vous menace de mort, dit-il, pour votre refus d’aller au front, ce sera le temps de montrer si vous êtes des hommes ou des lâches. Si vous êtes des lâches, vous consentirez à sauver vos vies pour un temps et à être des assassins, mais si vous êtes des hommes et voulez pas faire l’œuvre d’assassins, dites-leur de vous tuer à l’instant plutôt que de vous faire tuer plus tard. Les guerres, continua-t-il, sont pour le bénéfice des capitalistes, et l’ouvrier canadien ne devrait ressentir aucune haine contre l’ouvrier allemand ou autrichien qu’il ne connaît même pas270.

Trois jours plus tard, les socialistes organisent un nouveau meeting, cette fois-ci au Champ de Mars. D’après les journaux, le rassemblement attire près de 5000 personnes : « Quatre orateurs seulement ont porté la parole – à l’assemblée française. Car plusieurs assemblées ont eu lieu en même temps : pendant que les Canadiens- français péroraient au rond-point du Champ de Mars, les Russes, les Italiens et les Anglais haranguaient les leurs de distance en distance le long des escaliers sis derrière le palais de justice »271. Les socialistes de langue française dénoncent avec vigueur l’impérialisme britannique et les « Parliamentary Bureaucrats ». Ils n’hésitent pas à établir des liens entre leur lutte et celles menées par les patriotes lors des rebellions de 1837-1838. Dans son discours, Edmond Simard invoque « le sang de nos pères de ’37 et de ‘38 » et invite la foule à jurer solidairement :

[…] de résister à toute mesure se rapportant à la dites loi, même si l’on nous menace d’être jetés en prison ou fusillés ; car nous préférons mourir ici, bravement, en hommes libres, que d’aller, comme des lâches poussés par la crainte, mourir en esclaves. (…) Voulez-vous savoir qui doit être tenu responsable de la guerre ? (…) [Ce] n’est ni l’Allemagne, ni l’Angleterre qui a enflammé l’Europe, mais les m…. capitalistes de ces deux grandes puissances (…). Au diable les partis politiques ! (…) On traite les socialistes de fauteurs de discorde, et pourtant nous sommes et nous avons toujours été en faveur de la paix.

270 « La Conscription. Les socialistes manifestent », La Patrie, 28 mai 1917, p. 3. Voir également : « Do not register, Socialists advise », The Gazette, 28 mai 1917, p. 7.

Pour sa part, Pagé s’attaque à la monarchie britannique, qui chancelle « comme toutes les autres » et met en garde les responsables gouvernementaux canadiens : « Si nous avons la conscription, ce sera une grève générale par tout le pays : le peuple montrera à nos prétendus hommes d’État que c’est lui qui est maitre »272.

Alors que les socialistes et leurs alliés multiplient tout au long du mois de juin les assemblées publiques où ils invitent le peuple à résister par la force à l’ordre de conscription273, plusieurs observateurs commencent à s’inquiéter de ces « dérapages » verbaux et invitent le gouvernement à la plus grande prudence. Dans Le Devoir, Henri Bourassa met en garde les autorités :

Que l’on pèse bien ces paroles : la conscription marquerait, pour les Canadiens-français, le commencement d’une évolution qui ne tarderait pas à transformer en un peuple révolutionnaire la population la plus paisible, la mieux ordonnée peut-être des deux Amériques. Une fois déchaîné, cet esprit révolutionnaire ne s’arrêterait pas en route : il ne s’attaquerait pas seulement au régime militaire : il se manifesterait à l’usine, aux champs, partout, dans toutes les fonctions de la vie industrielle, sociale et politique. […] Du jour où l’on aura fait de ces ouvriers des révoltés, ils deviendront les plus incontrôlables des insurgés contre l’ordre social et économique274.

La tension monte d’un cran au cours de l’été 1917. Lors d’une assemblée organisée par la FCOM au début du mois d’août, on brûle les effigies des ministres Pierre-Édouard Blondin et Albert Sévigny, de même que celle du vice-président de la chambre des communes, Joseph-Hormisdas Rainville :

Qu’il soit proclamé, d’une extrémité à l’autre du Dominion, que les ouvriers de Montréal, constituant la classe la plus nombreuse, libre de tous liens de partis, en plein centre de la métropole du Canada, ont brûlé en effigie ces trois hommes. Qu’il soit connu de tous que ce sont ces hommes qui ont trahi, non seulement leurs compatriotes, mais tout le peuple du Canada, et que Blondin, Sévigny et Rainville sont aussi coupables à l’égard des Anglo-Canadiens qu’à l’égard des Canadiens-français275.

272 Ibid.

273 « Les Anglais n’y vont pas », Le Devoir, 21 juin 1917, p. 2. 274 Henri Bourassa, « La conscription », Le Devoir, 2 juin 1917, p. 2. 275 « On les brûle en effigie », Le Devoir, 2 août 1917, p. 3.

À Montréal, la police recherche activement les auteurs d’un attentat à la bombe qui détruit en partie la résidence de Hugh Graham, propriétaire du Montreal Star et farouche partisan de la conscription276. On assiste à une radicalisation du discours et des pratiques des opposants : les militants socialistes et ceux qu’on surnomme désormais les « antis » s’attaquent non seulement au gouvernement Borden et à la couronne britannique, mais aussi aux membres du clergé catholique et aux dirigeants des syndicats internationaux qu’on accuse de collaborer avec le pouvoir277.

La mobilisation atteint son apogée à la fin du mois d’août 1917 après l’adoption par le parlement fédéral de la Loi du Service Militaire. Le 27 août, 3000 personnes assistent à un grand rassemblement au Parc Lafontaine et au Champ de Mars. Lors de cette assemblée, plusieurs orateurs « (…) ont proposé d’opposer la force aux moyens de rigueur ; à cet effet, ils ont prié leurs auditeurs à se procurer des armes et des munitions nécessaires, afin de mettre entrave à l’application du service obligatoire »278. Les personnes présentes ont applaudi ces discours révolutionnaires : « Ils ont acclamé M. Robert Parson, lorsqu’il déclara que tous devaient mourir sur le sol de leur province pour la défense de leurs droits sacrés. L’orateur anglais conseilla la grève générale comme moyen suprême de résistance, disant que les ouvriers n’avaient pas à craindre la famine, puisque les entrepôts frigorifiques regorgent de vivres et de provision de tout genre, capables de nourrir les grévistes pendant un an »279. Paul-Émile Mongeau suggère de jeter en bas des escaliers les officiers qui viendront les arrêter. Pour Fernand Villeneuve, « ç’eut été un plaisir plus grand de brûler en personne les Borden, les Sévigny et les Blondin ». Le rassemblement terminé, un défilé se forme avec pour objectif de se rendre au Champ de Mars : « D’énormes enseignes bilingues portant bien en évidence les mots : ‘’Suivez-nous ! Follow us ! À bas nos boches ! Down with our boches !’’ précédaient les manifestants »280.

Le lendemain, 5000 personnes se rassemblent au Parc Lafontaine où Fernand Villeneuve, Paul Lafortune, Paul- Émile Mongeau et Robert Parson prennent de nouveau la parole. Suite à ce rassemblement, 2000 personnes prennent la rue pour se diriger vers le Champ de Mars. Les vitrines de journaux pro-conscriptionnistes volent en éclat pendant que se font entendre des slogans révolutionnaires281. Le 29 août, le jour même où la Loi du

276 Élie Lalumière, l’un des « dynamitards » impliqués dans l’attentat du 9 août 1917, a pris la parole aux côtés des socialistes pendant l’été 1917 à Montréal. Pour un résumé de cette affaire, voir : Daniel Proulx, « La tragique bande de dynamiteurs », La Presse, 18 octobre 1992, p. A8.

277 « Crowd Resented Speaker’s Words », The Gazette, 27 août 1917, p. 4. 278 « La résistance par la force », Le Devoir, 28 août 1917, p. 6.

279 Ibid. 280 Ibid.

Service Militaire entre en vigueur, une foule de 10 000 personnes se rassemble au coin des rues Garnier et Laurier « sans chef de file, sans organisation » et défile ensuite sur la rue Papineau « sonnant du clairon et tirant du revolver »282. Les troubles se poursuivent pendant la soirée du 31 août, alors que le centre-ville de Montréal est le théâtre d’affrontements entre manifestants et forces policières, lesquelles empêchent la tenue d’un rassemblement au Champ de Mars283.

Au lendemain de cette journée mouvementée, Robert Parson et Paul-Émile Mongeau préparent un manifeste, qui reçoit l’assentiment des autres « leaders » du mouvement. Après avoir dénoncé la répression qui s’est abattue sur celles et ceux qui ont pris la rue au cours des derniers jours, Parson lance un appel à la résistance contre l’attitude autoritaire du gouvernement :

The Government thinks that by stopping the meetings which are to give expression to our wish to remain free men, they have killed the anti-conscription movement. But they are mistaken. The stopping of the meetings by the police will make the people realize the danger of the coming slavery stronger than our voice could. If the Government has Prussianized its methods to uphold slavery we will Prussianize our methods to fight for our liberty to remain free men. It will not take us long, and every liberty-loving man will hear our voice in every house of the city. We ask the people of Canada to have confidence in us and to be prepared. We ask the people of Montreal to assemble at a protest meeting against the police clubbing attacks and against the conscription slavery law284.

La police, qui exerce une surveillance étroite des milieux anticonscriptionnistes285, procède à l’arrestation de plusieurs militants. Le 21 septembre, Fernand Villeneuve, Paul-Émile Mongeau, Paul Lafortune, Alphonse Bernier et deux autres « antis » comparaissent devant les tribunaux pour répondre à des accusations de sédition.

282 « Intervention de la police », « On continue de protester », Le Devoir, 30 août 1917, p. 7. 283 « Les troubles augmentent », Le Devoir, 1er septembre 1917, p. 1

284 « Montreal Mobs Aim at Anarchy », The Daily Colonist, 2 septembre 1917, p. 2.

285 Le procès des auteurs présumés de l’attentat de Cartierville révèle qu’un agent provocateur de la police du Dominion, Charles « Ti-Noir » Desjardins, a infiltré les milieux socialistes au début du mois de juillet 1917 et proposé des armes à certains militants anticonscriptionnistes. Il semble que la police s’intéresse aux activités de groupes comme les Chevaliers de la mort ou les Fils de la liberté. Voir à ce sujet : « ‘’Ti-Noir’’ Desjardins est témoin dans sa propre cause », Le Canada, 21 mars 1918, p. 8 ; « L’inspecteur Giroux savait ce que faisaient les ‘’antis’’ », Le Canada, 22 mars 1918, p. 8.

Cette vague de répression force Robert Parson à entrer dans la clandestinité. Celui-ci quitte Montréal pour Toronto où il fonde un journal anarchiste en yiddish, Der Eyntsiker (L’Unique)286.

Ces arrestations ont un effet direct sur la capacité de mobilisation des « antis ». Les militants inculpés sont dans l’obligation de « s’abstenir (…) de discourir publiquement sur les faits qui [les] incriminent »287. Ces procédures judiciaires entrainent une réorientation de leur engagement vers l’action politique. Bernier et Mongeau se déclarent candidats aux prochaines élections avec l’appui de clubs ouvriers du centre-ville de Montréal288. Quant à Pilon, il affirme de plus en plus clairement ses opinions socialistes : « Je ne suis pas un nationaliste, mais un ouvrier. (…) Le peuple veut élire des ouvriers qui surveilleront ses intérêts, et non des hommes qui ont failli à leurs engagements, comme Laurier, Lemieux, Borden et les autres politiciens. Ce sont des aristos, et les ouvriers doivent les combattre »289.

Pendant que les militants de la FCOM se préparent à entrer dans l’arène électorale, d’autres voix s’élèvent pour critiquer l’inertie du Parti ouvrier et proposer sa réorganisation sur de nouvelles bases. Depuis 1912, des syndicats et des clubs ouvriers affichent ouvertement leur dissidence face à l’exécutif du parti. Pour sa part, l’aile gauche du CMTM représentée par des militants socialistes comme Michael Buhay ou Richard Kerrigan, mène campagne en faveur d’une affiliation au PSD290. Pour trancher le débat, un comité est formé pour étudier les options s’offrant au CMTM : « Le rapport du comité spécial chargé d’étudier la question politique recommandait que le Conseil se séparât du parti ouvrier, et agisse à sa place aux prochaines élections, avec pouvoir de s’affilier à d’autres organisations politiques. Cette dernière recommandation fut aisément comprise par la majorité des délégués présents comme signifiant l’intervention prochaine de l’élément radical socialiste dans l’organisation ouvrière et fut la cause principale de la réjection de ce rapport »291.

286 Parson – Shmuel Marcus – rentre éventuellement aux États-Unis après la guerre où sous le pseudonyme de Marcus Graham, il devient l’un des animateurs de la revue anarchiste Man! en plus de collaborer à plusieurs autres publications libertaires.

287 « Paul Lafortune en Cour de police », La Presse, 17 septembre 1917, p. 3. 288 « Candidat contre M. Médéric Martin », Le Devoir, 19 septembre 1917, p. 2. 289 « Des interruptions peu académiques », La Presse, 10 octobre 1917, p. 6. 290 « Delegates Urge Political Action », Le Monde ouvrier, 21 juillet 1917, p. 4.

Une voie de compromis est finalement trouvée, entrainant la dissolution du Parti ouvrier et la création d’une nouvelle formation politique. Le 20 octobre 1917, le Monde ouvrier annonce la mise sur pied d’un « (…) Parti ouvrier indépendant pour le Canada dans le genre du Parti ouvrier anglais et reconnaissant les organisations ayant des buts similaires à ceux de ces organisations affiliées au Parti ouvrier anglais » 292. Contrairement à l’ancien Parti ouvrier, les groupes socialistes sont invités à faire partie de la nouvelle organisation. D’abord sceptiques, les clubs affiliés à la FCOM décident malgré tout d’envoyer des délégués au congrès de fondation du parti qui doit avoir lieu au Temple du travail le 3 et le 4 novembre 1917. Les militants anticonscriptionnistes craignent en effet que la nouvelle formation ne soit inféodée aux directions syndicales, lesquelles viennent de rejeter une proposition de grève générale pour combattre les politiques militaristes du gouvernement fédéral293.

En observant de plus près la liste des délégués au congrès de fondation du Parti ouvrier du Canada, section de la province de Québec (POC), on constate la présence de nombreux militants socialistes et anticonscriptionnistes. Alphonse Bernier, Gaston Pilon, Fernand Villeneuve, Henri Mathurin, Edmond Simard et Ulric Binette participent activement aux débats, tout comme Rebecca et Michael Buhay, Joseph Shubert et Richard Kerrigan294. Les membres de la nouvelle formation politique choisissent de ne pas présenter de candidats à la prochaine élection fédérale. Néanmoins, le parti effectue une réelle percée : les adhésions sont nombreuses et le POC se targue de compter près de 3000 membres au Québec deux mois à peine après sa mise sur pied295. Au cours de l’hiver 1918, les militants socialistes investissent les clubs ouvriers296 et la section montréalaise du POC où ils parviennent à se faire élire à divers postes297. Mais l’unité retrouvée entre trade-

292 « La formation d’un Parti Ouvrier », Le Monde ouvrier, 20 octobre 1917, p. 1. 293 « Nouvelles ouvrières », La Presse, 31 octobre 1917, p. 14.

294 « Les ouvriers ne mettront pas de candidats sur les rangs », Le Canada, 5 novembre 1917, p. 10. Voir également : « Nouvelles ouvrières », La Presse, 29 octobre 1917, p. 11. Ulric Binette est délégué du local 1127 de l’Union des ouvriers de manufactures de portes et chassis.

295 « Les adhésions au Parti ouvrier », Le Monde ouvrier, 19 janvier 1918, p. 1.

296 Les socialistes sont souvent présents dans plus d’un club, lesquels sont ouverts à tous sans égard au lieu de résidence. Voici la liste des adhésions que nous avons pu recenser en consultant les journaux de cette période. Au club ouvrier fédéré de Tétraultville : Edmond Simard, secrétaire-archiviste et délégué au POC, Gaston Pilon, délégué au POC, Zotique Marcelin, délégué au POC. Au club ouvrier Saint-Édouard : Ulric Binette, Salomon Larocque et Mathilde Prévost, déléguée au POC. Au club ouvrier Maisonneuve : Fernand Villeneuve. Au club ouvrier Lafontaine-Saint-Jacques : Alphonse Bernier, délégué au POC, Fernand Villeneuve, délégué au POC, Paul-Émile Mongeau, Elphège Paquette, Gaston Pilon. Au club ouvrier Mont-Royal : Fernand Villeneuve, assistant-secrétaire financier, Henri Mathurin, Albert Duquette. Au club ouvrier Saint-Jean-Baptiste : Gaston Pilon.

297 Lors du congrès de fondation de l’assemblée de Montréal du POC tenue au Temple du travail au mois de mars 1918, on remarque une forte présence des socialistes de langue française et de leurs alliés : Fernand Villeneuve et Alphonse Bernier pour le club ouvrier Saint-Jacques-Lafontaine, Napoléon Ménard pour le local 455 de l’Union des barbiers, Ulric Binette pour le local 1127 de l’Union des ouvriers de portes et chassis ainsi que Paul Lafortune, Henri Mathurin et Edmond Simard pour le « Parti socialiste, section française ». De nombreux autres socialistes sont également présents : Michael Buhay, Richard Kerrigan, Joseph Shubert, Bella Hall, Mme Mendelsohn, Georges Figg, Herman Reich, Rose Henderson, Alex Gauld, etc. Bien que minoritaires, les socialistes comptent pour environ 15% à 20% des 110 délégués présents. Voir à ce sujet : « Le Parti ouvrier du Canada », Le Monde ouvrier, 16 mars 1918, p. 1.

unionistes et socialistes n’est qu’apparente. Au cours des deux années qui vont suivre, le POC deviendra l’un des principaux terrains de lutte où s’affronteront les révolutionnaires et les réformistes actifs au sein du mouvement ouvrier.