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DEFINITION D ’ UNE POETIQUE DU SAUVAGE

B. Du locus ferus au scriptorium et du loup à l’escrivain : l’estoire de Merlin et de Blaise

1. La Vita Merlini, ou la selva oscura du devin aux côtés du loup

L’incipit de la Vita présente Merlin comme le souverain des Démètes et leur prophète ; affranchi du lien qui l’unit traditionnellement au roi Arthur772, le devin est alors engagé dans

763 Le devin maudit…op. cit., p. 46.

764 WALTER P., Merlin ou le savoir du monde…op. cit., p. 19 ; d’après l’article d’Anne BERTHELOT, « Merlin et les petits cochons », Mythologies du porc, dir. P. Walter, Grenoble, Million, 1999, p. 117-190.

765 Le devin maudit…op. cit., p. 5-48.

766 Ibid., p. 11.

767 Ibid., p. 15.

768 Ibid., p. 31.

769 Ibid., p. 26.

770 ROBERT DE BORON (PSEUDO), Merlin : roman du XIIIe siècle…op. cit., p. 51 : à sa naissance, les sages-femmes le voient « plus velu et plus poil avoit qu’eles n’avoient onques veu a autre enfant avoir ».

771 Le devin maudit…op. cit., p. 11.

772 Deux hypothèses ont été émises à ce sujet : la première voudrait que cet épisode se déroule après la mort d’Arthur, tandis que la seconde explique cette absence par le fait que la tradition merlinesque était alors trop récente pour avoir déjà lié sa destinée à celle du roi Arthur. Cependant, la célébrité de Merlin se trouve

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la terrible bataille d’Arderydd773 où il voit périr tous ses hommes. Voyant venir la défaite, Merlin, à qui le narrateur s’adresse à la deuxième personne du singulier comme pour se rapprocher au plus près de son personnage et partager ses émotions, s’effondre dans l’élégie ; ne lui reste alors que cette parole, magique, pour tenter de se libérer de sa souffrance ou pour s’abandonner à elle :

Ergo ne sic potuit sors importuna nocere ut michi surriperet tantos tales que sodales quos modo tot reges tot regna remota timebant ? O dubios hominum casus mortem que propinquam que penes est illos semper stimuloque latenti percutit et miseram pellit de corpore vitam !

[Vita Merlini, v. 40-45 p. 60.]

Là s’exprime déjà un rapport au monde si étroit que Merlin semble en ressentir tous les battements douloureux. En vertu de son lien primordial avec l’univers qui l’entoure, le mage s’émeut particulièrement de côtoyer la mort, peut-être parce qu’en tant que créature originelle774, il ne s’est encore jamais inquiété de ne pas vivre éternellement775. Après la défaite contre Rhydderch Hael, Merlin succombe alors à un accès de folie, ce dolor qui transforme les cœurs et le pousse à se retrancher en forêt, loin du monde :

Jam tribus emensis defleuerat ille diebus respueratque cibos, tantus dolor usserat illum. Inde novas furias cum tot tantis que querelis aera complesset cepit furtim que recedit et fugit ad silvas nec vult fugiendo videri,

[Vita Merlini, v. 70-74 p. 60.]

Passent alors trois jours rituels d’extrême affliction (« tribus emensis defleuerat ille diebus » v. 70) comme autant de nuits de pleine lune et de lycanthropie, avant que Merlin ne

clairement soulignée au tout début de la Vita (« Ergo peragratis sub multis regibus annis / Clarus habebatur Merlinus in orbe britannus », Vita Merlini, v. 19-20 p. 56), de même qu’il est fait allusion à Arthur aux v. 1073-1120 ainsi qu’au v. 930 (« duximus Arcturum »), ce qui tend à invalider la seconde hypothèse. En effet, au moment de la composition de la Vita, le lien unissant Merlin et Arthur était déjà attesté dans l’Historia regum

Britanniae, du même auteur. Celui-ci a donc peut-être tout simplement fait le choix original de recentrer

l’histoire sur Merlin pour le libérer, le temps du récit, de toute influence arthurienne. Ce ne serait pas là la première audace de Geoffroy de Monmouth, qui venait justement de bâtir son Historia regum Brittaniae sur une « impudente supercherie » : cf. Dictionnaire des Lettres françaises. Le Moyen Âge…op. cit., p. 99. Geoffroy présente en effet son texte comme une « traduction latine d’un ouvrage ancien apporté de la Bretagne continentale » (ibid., p. 99), une savante compilation de toutes sortes de sources historiques et mythiques, manipulées par l’auteur au gré de ses fantaisies.

773 Celle-ci se déroula « en 575 à Arthuret près de Calisle où Rhydderch Hael défit Gwenddoleu ab Ceido. » (Le

devin maudit…o . cit., note 6 p. 59).

774 Sur cette caractéristique, cf. WALTER P., Merlin ou le savoir du monde…op. cit., p. 112. Le devin est un être mythique qui « appartient à l’ère du monde où les limites entre l’humain et l’animal n’étaient pas encore intangibles » (Ibid., p. 110).

775 Vita Merlini dans Le devin maudit…op. cit., p. 149, v. 1273-1276 : « Hanc ego cum primum cepisset crescere vidi / et glandem de qua processit forte cadentem, / dum super astaret picus ramumque videret. Hic illam crevisse sua jam sponte videbam ».

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bascule, avec l’adverbe « inde », dans sa propre selva oscura après avoir atteint le paroxysme du dolor (« tantus dolor » v. 71) mais aussi du furor (« novas furias » v. 72). Là commence une expérience ascétique776 (« respueratque cibos ») en forme de retraite, loin du Monde et de soi, proche à la fois du chastoiement chrétien et du retour à un Âge d’Or, lorsque l’homme et les animaux vivaient en bonne intelligence, lorsque le sauvage était partout ou n’existait point encore :

ingrediturque nemus gaudetque latere sub ornis miraturque feras pascentes gramina saltus. Nunc has insequitur, nunc cursu preterit illas. Utitur herbarum racidibus, utitur herbis, Utitur arboreo fructu morisque rubeti.

[Vita Merlini, v. 75-79 p. 62.]

Dans son exil sylvestre, Merlin devient ainsi un homo silvester, un homme des bois oublieux de la civilisation qui l’a pourtant fait roi. Ainsi adopte-t-il le comportement des animaux sauvages autour de lui :

Fit silvester homo quasi silvis deditus esset. Inde per estatem totam nullique repertus Oblitusque sui cognatorumque suorum Delituit silvis obductus more ferino.

[Vita Merlini, v. 80-83 p. 62.]

À ce moment du texte, Merlin perd d’ailleurs l’usage de la parole humaine, puisqu’aucun discours ne résonne en ces vers jusqu’à la venue de l’hiver. Chose étonnante, c’est alors pour s’adresser au loup qu’il s’exprime de nouveau au discours direct, délaissant ainsi le silence sauvage pour signifier paradoxalement son attachement à la créature la plus sauvage qui hante le locus ferus :

Tu lupe care comes, nemorum qui devia mecum et saltus peragrare soles vix preteris arva, et te dura fames et me languere coegit.

[Vita Merlini, v. 102-104 p. 62.]

Le tutoiement, les formules hypocoristiques (« care »), la présence en fin de vers de l’enclise « mecum », ainsi que le parallélisme de construction opéré au v. 104 autour d’un balancement entre la première et la deuxième personne, se font l’écho de véritables liens d’amitié unissant Merlin à ce loup mystérieux présenté au détour d’une exclamation poétique. L’affection est tangible de la part du personnage à l’égard de cet animal pour qui « sa

776 ZUMTHOR P., Merlin le r o h te : un th me de la littérature ol émique de l’historiogra h ie et des romans, Genève, Slatkine, 2000, p. 43 : « Bien que sa retraite au bois soit la conséquence de sa douleur et de sa subite démence, Merlin l’utilise comme une retraite ascétique » qui « lui apporte la satisfaction de la pauvreté volontaire » et se transforme en véritable « vocation ».

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sollicitude est égale à celle qu’il aurait pour lui-même777 ». En effet, ce loup gris, prédateur devenu végétarien par la force des choses, « n’est de cette manière guère maintenu dans l’altérité et semble confondre ses traits avec ceux du fou778. » Doit-on alors considérer cette invocation comme la matrice discursive d’une métamorphose tacite de Merlin en loup ? Sans aller jusqu’à faire dire au texte ce qu’il n’a pas dit, remarquons que tous deux779 sont liés par une relation fusionnelle ; mais si Merlin est effectivement apte à la métamorphose, il ne se transforme jamais en loup, celui-ci conservant toujours quelque extranéité par rapport au devin. En outre, en ne faisant pas de Merlin un potentiel loup-garou, Geoffroy de Monmout a fait de Merlin un personnage singulier, inclassable, différent des nombreuses autres figures protéennes que l’on rencontre dans les Mabinogi et la mythologie irlandaise780. Si l’on ne saurait affirmer que Geoffroy, qui a œuvré à la consignation et à l’aculturation des sources galloises païennes celtiques, connaissait ces textes mythologiques, l’on peut du moins suppposer que la métamorphose de Merlin en loup aurait peut-être levé une ambiguité qui, en définitive, confère au personnage toute sa force et son originalité. Enfin, la Vita Merlini est bien un texte chrétien, d’inspiration hagiographique ; nourri d’une morale chrétienne, il devait dons s’achever sur une métamorphose de Merlin non en loup mais en ermite, au cœur du

locus ferus.

Toujours est-il que l’amitié de Merlin pour le loup atteste témoigne bien de la démence passagère de l’endeuillé qu’elle ne reflète la nature même de cet être primordial que l’on voit retrouver, au cœur du monde sauvage, une autre créature antédiluvienne : le loup, seigneur de la forêt et gardien de ses secrets781 (« Tu prior has silvas coluisti », v. 105).

Tu prior has silvas coluisti, te prior etas protulit in canos, nec habes nec scis quid in ore projicias, quod miror ego cum saltus habundet tot capreis aliisque feris quas prendere posses. Forsitan ipsa tibi tua detestanda senectus eripuit nervos cursumque negavit habendum.

[Vita Merlini, v. 105-110 p. 64.]

777 WALTER P., Merlin ou le savoir du monde…op. cit., p. 21.

778 Ibid., p. 21.

779 Philippe Walter s’est interrogé sur ce thème dans ibid., « Merlin et le loup, jumeaux divins », p. 64-68.

780 Cf. par exemple la quatrième branche du Maninogi, « Math fils de Mathonwy » dans The Mabinogion…op.

cit., p. 52. Cf. aussi le Táin Bó Cúailnge ou The driving-off of cows of Cooley, où la Morrigan, cette divinité qui

compte parmi les Tuatha Dé Danann, se métamorphose en louve pour tenter de perdre le héros irlandais Cúchulainn, un personnage ayant un lien très fort avec le règne animal, notamment avec le chien (« Cú »). Enfin, dans le Lebor Gabála Érenn ou Book of Invasions, où nous sont présentées les divinités irlandaises, Tuan reste le seul habitant d’Irlande durant vingt-deux longues années au cours desquelles il mène une existence sauvage, se métamorphosant en faon puis en cerf, précisément pour tromper la vigilance des loups.

781 Notons cependant que dans la mythologie galloise, le loup ne fait guère parie des animaux « les plus anciens du Monde » que sont le merle de Cilgwri, le cerf de Redynvre, le hibou de Kwm Kawlwyt, l’aigle de Gwernabwy et le saumon de Llynn Llyw (cf. Kulhwch et Olwen dans Les Mabinogion du Livre rouge de Hergest, avec les variantes du Livre blanc de Rhydderch, éd. J. Loth, Genève, Slatkine, 1975, p. 323-327).

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Traditionnellement, le loup est un animal-guide, et l’insistance sur son poil blanchi (« etas protulit in canos ») est à ce titre signifiante : en effet, si le poids des années a éclairci sa fourrure, sa couleur blanche consacre dès lors le loup psychopompe, personnage à cheval entre deux mondes à l’instar de Merlin. En vérité, nul besoin de la métamorphose pour que communiquent les essences de ces deux jumeaux, de même exilés du monde, abattus, solitaires et séniles : Merlin n’est-il d’ailleurs pas ce puer senex ou « enfant-vieillard », monstrueusement précoce782 ? Certes, le thème de la vieillesse, associé à celui de la naissance ou de la renaissance, obsède la mythologie galloise, mais il n’est guère anodin que le loup de Merlin soit aussi vieillissant que le devin ensauvagé.

Si ce n’est pas là le moindre de leurs points communs, les deux créatures vont jusqu’à unir leurs voix, la parole élégiaque de Merlin se confondant vraisemblablement avec le hurlement du loup, après avoir été motivée voire réveillée par la présence de l’animal sauvage. Ainsi l’invocation au loup s’achève-t-elle sur la mention de ce hurlement solitaire que Merlin semble chercher à imiter, lui qui gémit en vers latins au cœur du locus ferus, retiré, épuisé, à l’instar du loup dans la matrice sylvestre :

Quod solum superest, comples ululatibus auras At respinus humi consumptos deicis artus. » [Vita Merlini, v. 111-112 p. 64.]

Bien avant l’entrée en scène de Blaise, la circulation de la parole, du loup à Merlin ou de Merlin au loup, reste donc un élément essentiel de leur complicité : ici, elle motive et conclue la prise de parole du devin. Dans ces derniers vers, le tutoiement prend ainsi une dimension nouvelle pour signifier quelque chose comme une réciprocité du langage et apporter la preuve de ce que Merlin et le loup se comprennent intuitivement. Dans le cadre du procédé fictionnel mis en place par le narrateur, si Merlin s’adresse directement au loup, n’est-ce pas parce qu’il a conscience que celui-ci entend ses paroles ? La possibilité de parler aux animaux est en effet le privilège des druides initiés à toutes les langues, y compris celle des bêtes sauvages. À ce titre, si Merlin et le loup ont la possibilité de communiquer intuitivement, c’est peut-être par la simple entremise du vent (« comples ululatibus auras »), tout aussi liée à la figure du loup783 qu’elle ne symbolise la folie du prophète.

782 BERTHELOT A., « Merlin puer senex par excellence », dans Old Âge in the Middle Ages and the Renaissance:

Interdisciplinary Approaches to a Neglected Topic, éd. A. Classen, Berlin, De Gruyter, 2007, p. 251-261.

783 L’on se souvient que dans certaines encyclopédies médiévales, comme le Livre dou Trésor, le loup se nourrit ponctuellement de vent. Cette croyance a d’ailleurs perduré dans le folklore puisqu’au XIXe siècle, Paul SEBILLOT la consignait encore dans ses Croyances, mythes et légendes des pays de France…op. cit., p. 734.

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Dans les vers de Geoffroy de Monmouth, la plainte de Merlin mêlée à celle du loup est ainsi portée par le vent, jusqu’à atteindre les oreilles d’un homme (v. 115) incarnant précisement la menace du retour à la civilisation. Face à lui, le devin adopte donc non pas l’attitude du gibier traqué mais bien celle du loup, discrètement familier des recoins du sous-bois comme des marges du monde :

Quo viso Merlinus abit sequiturque viator nec retinere virum potuit sic diffugientem. [Vita Merlini, v. 117-118 p. 64.]

À partir de là, se joue un autre drame sur la scène diégétique ; car à l’instar des traditions païennes qui ont inspiré Geoffroy pour sa Vita, Merlin hésite à se laisser acculturer par la cour qui le rappelle, avant de faire le choix de rester en forêt sous l’égide de Dieu. L’écriture de la Vita Merlini se transforme alors peu à peu, sort du locus ferus comme d’un univers matriciel pour finalement y revenir et s’épanouir en son sein. C’est ce que l’on perçoit par exemple à travers la voix de Taliesin, ce barde gallois semi-légendaire qui confère au discours proféré en forêt une forme encyclopédique surprenante (v. 136-940). L’exposé de Taliesin, commandé par Merlin de la même façon qu’il commandera à Blaise de consigner des dires dans le Merlin attribué à Robert de Boron, foisonne ainsi au cœur du locus ferus pour parler de la nature ou plutôt de la Création, des quatre éléments, des climats, des minéraux, des animaux et de leurs milieux naturels784. La Vita passe ainsi librement de l’exposé prophétique au manuel mythologique785, avant que la parole ne se meuve en une encyclopédie pratique à laquelle chacun se trouve tenté de participer. Ainsi Merlin complète-t-il lui-même le bestiaire amorcé par Taliesin – expert en ichtyologie – par un exposé ornithologique largement inspiré par les grandes encyclopédies de l’époque (v. 1298-1386).

Mais l’on remarque surtout qu’entre ces deux condensés de bestiaires, Merlin a attiré la Cour en sa forêt de Calédon, dès lors consacrée comme le centre névralgique du récit par son nouveau pouvoir centripète. À ce stade, il vient aussi de retrouver la raison (v. 1150), non pas du fait de sa réintégration à la Cour mais grâce à une source curative située cœur de la forêt786. Dès lors, le monde sauvage dans lequel Merlin a plongé ne saurait être accusé d’avoir causé sa démence ; au contraire, il se trouve sublimé par l’écriture encyclopédique qui l’évoque alors sans complexe, dans toute son irréductible profusion. Plus encore, Merlin

784 En raison peut-être des origines insulaires de la matière merlinesque, l’on remarque que Taliesin insiste surtout sur le milieu marin, les poissons et la géographie des îles.

785 Sur un modèle analogue au modèle mnémonique qui a présidé, par exemple, à la composition de l’Edda en prose par Snorri Sturluson, elle-même conçue comme un manuel de poétique à l’usage des scaldes.

786 Cet aspect est intéressant dans la mesure où il invalide le clivage opposant la raison humaine épanouie dans le monde civilisé à la folie du locus ferus.

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clame sans détour aux hommes de la cour, rassemblés autour de lui dans le locus ferus, qu’il tient de lui tout son savoir (« Sic didici multis silvis habitando diebus » v. 1300) et qu’il éprouve à son égard une crainte sacrée (« verebar in istis / saltibus atque locum memori cum mente notavi » v. 1277-1278). Merlin décide alors de demeurer à jamais dans sa forêt de Calédon, et la Vita revient à une écriture plus simple et plus dépouillée, loin de cette encyclopédie sauvage qui foisonne en tous sens et perd le lecteur dans ses méandres sapientiales ; une écriture plus « naturelle » et peut-être plus apaisée, dès lors que Merlin décide de s’en remettre à Dieu pour achever sa vie dans un contemptus mundi.

À mesure que la Vita se transforme et se cherche dans de nouvelles formes scripturales, le loup disparaît pour ne plus reparaître, comme si le chemin vers la christianisation du mythe de Merlin devait se faire sans lui. Mais si cette figure sauvage a retenu l’attention des écrivains, tels Geoffroy de Monmouth et le pseudo Robert de Boron, qu’ont-ils fait du loup et de sa parole sauvage, comme un souffle vivant, rival de l’écriture à laquelle Merlin ne s’est jamais rendue ? En dépit des infléchissements subis par la matière merlinesque afin de lui donner une coloration chrétienne, ces auteurs pas aussi conféré à Merlin et à son loup une nouvelle dimension et de nouveaux pouvoirs en les faisant passer dans la littérature ?

2. La christianisation de Merlin et la métamorphose du loup, pour un nouveau

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