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b. Le moment idéal pour des relations conjugales fécondes

La fréquence des relations conjugales

La régulation de la fréquence des rapports sexuels est une des questions qui met le mieux en évidence l’interventionnisme et le rigorisme des médecins. En effet, depuis l’Antiquité, on considère

25 Lignac (de), De l’homme et de la femme…, op. cit., p. 28.

26 Ibid. pp. 28-30.

27 Venette (Nicolas), Tableau de l’amour conjugal, op. cit. , éd. 1778, pp. 312-318.

28 Ibid., p. 320.

29 Ibid., p. 321.

30 Voir les critères de fécondité déjà évoqués précédemment dans le chapitre I sur la stérilité. Sur la conception naturaliste de la beauté : voir Corbin (Alain), L’harmonie des plaisirs…, op. cit., pp. 25-35.

31 Virey (Julien Joseph), article « Femme », art. cit., dictionnaire Panckoucke, 1815, pp. 195 et sq.

32 Morel de Rubempré (J.), Les secrets de la génération ou l’Art de procréer des garçons et des filles à volonté, Paris, 1824.

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que la semence est de meilleure qualité et plus abondante si elle est longtemps élaborée, des coïts trop réitérés appauvrissant les capacités génératrices. Venette, tout en reconnaissant qu’il est possible de réitérer l’acte quatre ou cinq fois dans la même nuit, recommande la modération car « les caresses trop fréquentes des femmes nous épuisent entièrement, au lieu que si elles nous sont modérées, notre santé s’en conserve »34. Il préconise le chiffre de trois à quatre rapports mensuels, qui semble couramment repris au XVIIIème siècle et pendant une bonne partie du XIXème siècle. Quelques uns sont plus libéraux ; Haller et Burdach considèrent deux copulations hebdomadaires comme une heureuse moyenne35.

Les médecins insistent cependant de plus en plus sur la retenue. A l’époque industrielle, les valeurs bourgeoises d’épargne et d’économie concernent aussi la gestion du sperme. Pour une saine économie du mariage, celui-ci doit être réservé à l’épouse et servir à la procréation. Hanté par le « fantasme de la déperdition »36, les médecins font de la gestion spermatique le leitmotiv de leurs manuels. Ils modulent cependant leurs conseils avec l’âge : on n’octroie à l’époux qui approche la cinquantaine qu’un orgasme toutes les trois semaines, et bien souvent les médecins imposent l’interdit des rapports au de la cinquantaine37. A la fin du XIXème siècle, les médecins sont plus conciliants et concèdent qu’il n’y a pas de règle générale. Sinéty recommande toutefois de laisser un intervalle de deux ou trois jours entre les rapports sexuels, un repos sexuel préalable du mari permettant d’obtenir plus facilement un coït fécondant38.

Choisir la saison, le jour et l’heure

Ce type de conseil est abondamment développé chez Quillet, qui détaille heures, saisons et configurations astrales propices ; on trouve encore ces principes chez Venette, mais ils se raréfient au XIXème siècle où ils font figure d’archaïsme.

Bien des auteurs reviennent sur la saison favorable à la conception, déjà évoquée dans l’Antiquité, notamment par Lucrèce. Venette traite dans un chapitre la complexe question de savoir « En quelle saison l’on se caresse avec le plus de chaleur et d’empressement »39. Il souligne la grande variété d’opinion des médecins sur le sujet et la question lui semble difficile à trancher car elle dépend des climats, mais aussi des tempéraments et du genre de vie des individus. Il souligne le décalage entre hommes et femmes, lié à leurs tempéraments différents. Ainsi la chaleur estivale affaiblit les hommes alors que les femmes sont jugées plus amoureuses pendant l’été, la chaleur corrigeant leur tempérament froid. Les femmes du sud sont donc vues comme plus voluptueuses40. L’hiver refroidit les parties amoureuses comme le climat et est donc impropre à l’union charnelle. Il considère que « l’automne (…) est plus propre pour nous à l’exercice de l’amour » car les humeurs des deux sexes y sont plus tempérées41. Mais, avec la plupart des praticiens, il conseille les rapprochements sexuels au printemps, saison favorable au désir comme aux conceptions, les humains étant ainsi au diapason de la nature :

Il n’y a que le printemps qui nous inspire du courage et de la vigueur pour l’amour (…). C’est cette aimable saison où toute la nature par son vert et par ses fleurs ne respire que production. Alors le sang bouillonne dans les veines de l’un et de l’autre sexe, et sur le gazon nous contons souvent notre martyre à une belle, pendant que le rossignol conte le sien à l’écho des forêts… »42

. Il ajoute, « c’est la saison dans laquelle les hommes les plus sages et les plus

34 Venette (Nicolas), Tableau de l’amour conjugal…, op. cit., t. I, éd. 1778, p. 253.

35 Cité par Corbin (Alain), L’harmonie des plaisirs…, op. cit., p. 62.

36 Corbin (Alain), « La Petite Bible des jeunes époux », art. cit., p. 174.

37Ibid., p.176.

38 Sinéty, article « Stérilité », art. cit., dictionnaire Dechambre, 1883, p. 733.

39 Venette (Nicolas), Tableau de l’amour conjugal…, op. cit., t. I, éd. 1778, Chap. IV.

40 Cependant, la saison favorable au désir n’est pas forcément celle qui est favorable à la conception, comme le souligne Alain Corbin : « Paradoxalement, les femmes qui copulent au Nord conçoivent plus aisément que celles qui coïtent au Midi. La chaleur, en excitant une transpiration abondante, relâche trop les fibres. Il convient donc, en été, de ne pas se fonder que sur la mesure des jouissances pour estimer les chances de maternité », Corbin (Alain), L’harmonie des plaisirs…, op. cit., p. 60.

41 Venette (Nicolas), Tableau de l’amour conjugal…, op. cit., t. I, éd. 1778, Chap. IV, pp. 222-223.

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spirituels ont été engendrés, pourvu toutefois que leurs pères n’aient pas pris de trop fréquents ni de trop violents plaisirs en les engendrant43.

A la fin du XIXème siècle, Sinéty conseille encore une conception printanière, en accord avec la nature, particulièrement au mois de mai. Ces recommandations s’accordent d’ailleurs avec les observations démographiques faites précédemment qui montrent effectivement un pic de conceptions au printemps. Ayant connaissance de femmes accouchant toujours à la même période, certains médecins se demandent si, pour chaque femme, il n’existe pas un moment plus favorable pour la fécondation. Sinéty présente ainsi le cas d’une femme ayant eu cinq enfants, tous nés en janvier. Par contre, il s’élève contre l’idée que, selon le tempérament féminin, la conception serait plus favorable à certaines périodes qu’à d’autres :

Quelques auteurs ont prétendu que les femmes grasses et froides conçoivent plus facilement au printemps ou en été, tandis que les femmes ardentes, maigres et nerveuses, seraient plus aptes à être fécondées l’hiver. Cette opinion, reproduite dans un grand nombre d’écrits relatifs à la stérilité, ne nous semble représenter qu’une simple vue de l’esprit, qui n’est basée sur aucun groupe d’observations sérieusement étudiées44.

Les médecins déconseillent certains jours pour l’union sexuelle et la procréation, mais ces conseils n’ont rien à voir avec les interdits établis par le clergé. La plupart des praticiens reconnaissent qu’il faut éviter de procréer après un évènement qui a pu affaiblir les fonctions génitales, comme une maladie, une période de convalescence ou de grande fatigue, ou encore l’ivresse45

. Deslandes déconseille pour sa part le coït quand on a longtemps fréquenté les amphithéâtres de dissection ou les salles d’hôpitaux, ainsi qu’en cas de masturbation récente46. Tant que l’on croit que la fécondation s’effectue au moment même du rapport sexuel et que tout ce qui influe sur les conjoints peut avoir des conséquences sur le produit de la conception, on trouve ce genre de conseils :

Quant à l’instant de la conception, il doit être choisi avec discernement, en dehors de la période menstruelle, dans un état de santé satisfaisant ; jamais en ivresse ni au milieu de grands chagrins, ni de mauvaises passions ; s’il se peut, dans les meilleures dispositions morales, car l’hérédité ne se rapporte par seulement au passé de l’être, et elle reproduit aussi son état présent, absolument comme la lumière rayonnante d’un visage intelligent en fixe l’expression sur une plaque d’un daguerréotype47

.

Ces représentations s’inscrivent dans tout un ensemble de croyances concernant la perméabilité de la femme enceinte à son environnement et à l’influence de son imagination48

L’influence des astres peut aussi orienter le choix du jour de conception car on reste persuadé qu’ils influent sur le caractère, les tempéraments et qu’ils déterminent la destinée. Certains auteurs rapportent les croyances astrologiques anciennes en matière de procréation. Quillet explique notamment que concevoir en Bélier aboutit à procréer des enfants au « col allongé », et aux cuisses mal « proportionnées », la tête « courbée » et les yeux « tournés vers la terre ». Saturne et Mars sont également vus comme « contraints et funestes à la production de beaux enfants ». En revanche, une conception en Gémeaux est conseillée car « en eux résident toute la beauté et toutes les grâces du corps »49. Cependant ces croyances ne sont rapidement plus prises au sérieux par la plupart des praticiens médicaux. Elles perdurent toutefois dans les mentalités populaires. Les auteurs anciens et les proverbes évoquent aussi les phases de la lune plus ou moins propices à la conception50. Déjà, Aristote indiquait :

43 Ibid., p. 227.

44 Sinéty, article « Stérilité », art. cit, dictionnaire Dechambre, 1883, p. 758.

45 Morel de Rubempré (J.), Les secrets de la génération…., op. cit., 1824, Chap. V : « L’Art de faire des enfants sains et vigoureux ».

46 Deslandes (Léopold), De l’onanisme et des autres abus vénériens considérés dans leurs rapports avec la

santé, Paris, Lelarge, 1835, p. 91.

47 Bouchut (Eugène), Hygiène de la première enfance…, op. cit., 1862, Chap. VI : « Traitement de l’hérédité », pp. 74-83.

48 Ce sujet sera évoqué dans le chapitre III.

49 Fischer (Jean-Louis), L’art de faire de beaux enfants, op. cit., pp. 102-103.

50 Saintyves (Pierre), L’astrologie populaire. L’influence de la lune, folklore et traditions, Pairs, éd. du Rocher, 1938.

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Le déclenchement des règles se produit à la fin du mois. Aussi certains faiseurs de mots affirment-ils que la lune est de sexe féminin parce qu’il y a une coïncidence entre les règles des femmes et le décours de la lune et qu’après les règles et le décours, les femmes et la lune deviennent également pleines !51

Cette croyance est encore relayée avec sérieux dans la littérature médicale de la Renaissance, notamment par Jean Liébault52. La femme et la lune sont à l’unisson ; la pleine lune correspond à l’assurance de la fécondité53

. Une conception à cette période, c’est dans le langage populaire comme « pisser contre la lune » et l’on croyait que les enfants nés d’une telle union était malchanceux dans toutes leurs entreprises54. De cette méfiance à l’égard de certaines phases lunaires vient l’interdiction de se marier un lundi : « Quand on se marie un lundi, au bout de l’année, on est trois ou un »55. Là aussi, les mentalités populaires, notamment à la campagne, accordent à ces croyances une importance prolongée, alors que les médecins n’y voient que des préjugés.

La détermination du moment idéal de la journée pour concevoir suscite d’âpres débats entre médecins. Pour Anselme Jourdain, la nuit est plus favorable à la copulation car « elle rafraîchit le corps, favorise les sécrétions » et donne plus de force56. Pour Quillet, il faut attendre plusieurs heures après un repas pour copuler. Ainsi il recommande aux jeunes mariés de rester chastes après le repas de noce car « si vous entrez au lit l’estomac encore plein de nourriture, et que vous vous mettiez à l’ouvrage avant que la digestion soit faite, hélas vous n’emploierez que des matériaux faibles, dénués d’esprit et peu propres à servir de fondements à un bel ouvrage ! »57

. Il recommande ainsi de concevoir le matin plutôt que le soir. On trouve cette idée chez Mauriceau, la digestion des aliments étant faite au matin, la semence est « mieux cuite » et plus parfaite58. Venette préconise également l’union sexuelle à l’aurore :

En effet l’aurore qui répond au printemps, paraît plus commode pour la génération ; car, après qu’un homme s’est agréablement diverti avec sa femme, et qu’il s’est un peu endormi après les plaisirs légitimes, il répare ainsi toutes les pertes qu’il vient de gagner amoureusement. Après cela, il se lève et va où ses occupations ordinaires l’appellent, pendant que sa femme demeure au lit pour y conserver le précieux dépôt qu’il vient de lui confier. C’est ainsi qu’en usent la plupart des artisans qui se portent bien, et qui ont des enfants si bien faits et si robustes ; car après s’être délassés du travail du jour précédent, ils attendent presque toujours l’aurore à poindre pour embrasser leur femmes59

.

Venette est cependant plus conciliant que d’autres médecins. Il considère que le jour comme la nuit n’ont rien de défavorables en soit et que ce qui compte, c’est surtout les conditions pendant lesquelles s’accomplit le coït. Il reconnaît d’ailleurs que les « embrassements » du matin ont l’inconvénient de se faire l’estomac vide. Or, les médecins s’accordent à penser qu’il faut éviter de s’unir avec sa femme à jeun, « parce qu’on ne doit pas travailler quand on a faim »60. Comme Venette, la plupart des praticiens de l’époque moderne recommandent que la femme se tienne tranquille après la conception, le temps que le mélange des semences se fasse. Ainsi Mauriceau conseille à la femme de rester au lit pendant cinq à six jours après l’acte de la conception, dans la mesure du possible… Cependant, au XVIIIème siècle, certains médecins contestent certains de ces conseils. Ainsi Lignac ne comprend pas la justification de l’interdit qui pèse sur le coït après un repas ; il concède tout au plus que la digestion risque de gêner « l’ardeur que l’on apporte au plaisir » et entraîner « quelque retardement »61. Tout en étant libéral dans ses conseils sur le moment idéal, Lignac recommande néanmoins de ne pas se livrer fatigué à l’union charnelle.

51 Aristote, Histoire des animaux, Paris, Les Belles-Lettres, 1969, VII, II.

52 Liébault (Jean), Trois livres de la Santé, Fécondité et Maladies des Femmes, Paris, 1582, pp. 49-51.

53 Bonnet (Jocelyne), La Terre des femmes…, op. cit., p. 45. Voir le passage sur les liens entre la femme et la lune dans le chapitre I.

54 Saintyves (Pierre), L’astrologie populaire…, op. cit., p. 210.

55 Loux (Françoise), Le jeune enfant…, op. cit., p. 75.

56 Jourdain (Anselme), Le médecin des femmes…, op. cit., Chap. XIII : « Du mariage en général », pp. 145 et sq.

57 Fischer (Jean-Louis), L’art de faire de beaux enfants, op. cit., p. 102.

58 Mauriceau (François), Traité des maladies des femmes grosses…, op. cit., 1681, p. 68.

59 Venette (Nicolas), Tableau de l’amour conjugal…, op. cit., t. I, éd. 1778, Chap. IV, p. 232.

60 Ibid., p. 233.

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Au tournant des XVIIIème-XIXème siècles, les médecins répugnent désormais à établir des règles générales ; reconnaissant la diversité des tempéraments et des manières de vivre, ils recommandent désormais une plus grande individualisation des conduites62. Chaque individu, chaque couple dispose de moments particuliers favorables à la génération. Cela explique notamment le fait que les enfants de certains ménages naissent tous à la même saison.

Le moment idéal du cycle féminin pour obtenir un rapport fécondant

La question des relations sexuelles pendant les règles a beaucoup occupé les esprits de l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne63, mais elle ne suscite plus guère de débats aux XVIIIème et XIXème siècles. Un interdit d’origine biblique voulait que la femme soit impure pendant cette période où il ne fallait donc ni exiger ni remplir le devoir conjugal64. Mais l’Eglise chrétienne, tout en recommandant d’éviter les rapports pendant cette période, les tolère s’il y a risque de concupiscence. La plupart des médecins à l’époque moderne considèrent qu’une conception est possible pendant les règles, mais qu’elle n’est pas souhaitable65. Les praticiens de la Renaissance, comme Ambroise Paré, considèrent aussi que les enfants conçus pendant les règles sont lépreux, atteints de graves maladies voire monstrueux66. Ces idées perdurent longtemps dans les mentalités populaires où les enfants roux passent pour avoir été conçus pendant les règles maternelles67. Le rôle prêté au sang menstruel dans la formation et la nourriture du fœtus explique aussi les interdits proférés par les médecins. En effet, un enfant conçu pendant les règles risque d’être contrefait à cause de l’impureté du sang menstruel et des pertes de sang – celui-ci étant censé lui fournir la matière de ses membres et le nourrir68. Au XVIIIème siècle cependant, l’impureté du sang menstruel est globalement contestée par la communauté scientifique. A partir de là, les médecins ne brandissent plus d’interdits, mais reconnaissent la nécessité d’éviter les excès pendant cette période69

.

La plupart des praticiens conseillent, pour obtenir un coït fécondant, de pratiquer l’union conjugale juste après les règles70, pour des raisons qui varient selon les auteurs. Beaucoup reconnaissaient qu’à ce moment là l’utérus est bien nettoyé et que le sang est purifié71

. Ainsi, Mauriceau conseille le coït immédiatement après l’arrêt des règles car la matrice est « purgée de ses

62 Corbin (Alain), L’harmonie des plaisirs…, op. cit., pp. 61-62.

63 - Mc Clive (Cathy), « Engendrer durant les menstrues : devoir conjugal et interdit sexuel à l’époque moderne », dans Redon (Odile), Sallmann (Line), Steinberg (Sylvie), Le Désir et le goût. Une autre histoire

(XIIIème-XVIIIème siècles), Actes du colloque à la mémoire de J.-L. Flandrin, Saint-Denis, septembre 2003, PU

Vincennes, 2005, pp. 245-263.

- Flandrin (Jean-Louis), Un temps pour embrasser…, op. cit., pp.73 et sq.

64 Dans le Lévitique, on lit : « Lorsqu’une femme a un écoulement de sang et que du sang s’écoule de son corps, elle restera pendant sept jours dans la souillure de ses règles. Qui la touchera sera impur jusqu’au soir (…). Si un homme couche avec elle, la souillure de ses règles l’atteindra. Il sera impur pendant sept jours » ; Lévitique, 15 (19-24).

65 Certains savants pensaient néanmoins qu’une femme ne pouvait pas concevoir pendant les règles, comme Laurent Joubert, car ils considéraient que le sang emportait la semence hors de l’utérus ; Mc Clive (Cathy), « Engendrer durant les menstrues… », art. cit., p. 260.

66 Pour Cathy Mc Clive, « l’insistance de la doctrine catholique sur la procréation et sur le danger corporel que fait encourir le sang menstruel au fœtus, plutôt qu’à l’homme, servait à démarquer l’Eglise catholique de la tradition hébraïque, puisque les notions d’impureté et de souillure sont d’origine juive ; ibid., p. 250.

67 Loux (Françoise), Le jeune enfant…, op. cit., p. 73.

68 Mc Clive (Cathy), « Engendrer durant les menstrues… », art. cit., p. 259.

69 Corbin (Alain), L’harmonie des plaisirs…, op. cit, p. 57.

Les relations sexuelles pendant les temps d’allaitement féminins sont aussi longtemps proscrites par les théologiens et les médecins. Outre diverses raisons liées à la transmission de la nourrice à l’enfant de « convulsions spasmodiques » et de passions violentes, certains médecins avançaient le risque de faire tarir le lait et surtout d’aboutir à une conception qui obligerait la mère à sevrer, faisant courir un péril mortel à son enfant. Cependant, les praticiens du XIXème siècle ne sont plus aussi catégoriques que par le passé et reconnaissent que nombre de mères se livrent aux approches conjugales sans inconvénients ; voir Fischer (Jean-Louis), L’art de

faire de beaux enfants, op. cit., p. 98.

70 Pline l’Ancien considérait déjà que la conception était plus facile juste avant ou juste après l’écoulement des règles.

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excrétions et retient bien plus facilement les semences »72, mais il rapporte que, dans certains cas, le début des règles est un moment plus favorable car la matrice s’ouvre. Dionis pense qu’une grossesse peut débuter peu après la fin des règles :

car dans le temps de cette évacuation, et immédiatement après, la matrice échauffée par ce sang qui y a passé, fait que la femme en chaleur désire le mari avec plus d’ardeur, et qu’elle le