• Aucun résultat trouvé

PARTIE 2 : L’ACCROCHAGE SCOLAIRE DES ENFANTS CONFIES A UNE FAMILLE

1. Une scolarité jalonnée de quelques obstacles

2.1. Le choix du baccalauréat

2.1.1. Le Baccalauréat Général : le choix de prédilection

Créé en 1808 par Napoléon Ier, le baccalauréat a pour principale mission à l’époque de former des élites indispensables au bon fonctionnement de la société française. De 39 candidats en 1809, ils étaient plus de 600000 en 2014 à tenter d’obtenir le précieux sésame28. Si le baccalauréat aujourd’hui ne représente plus ce qu’il représentait hier pour nos grands- parents, il n’en reste pas moins un passage, un cap obligatoire vers la poursuite des études supérieures et en cela, le baccalauréat général reste celui qui ouvre les voies des filières les plus prestigieuses pouvant mener aux Grandes Ecoles ou encore aux Classes Préparatoires. Auréolé depuis sa création comme la filière privilégiée poursuivie par les bons élèves, le baccalauréat général reste encore aujourd’hui dans l’esprit de la majorité de la population française, et quel que soit le milieu social, le choix de prédilection (Brinbaum, 2005 ;

Brinbaum Y & Kieffer A, 2009).

Ainsi, les personnes que nous avons rencontrées se sont prioritairement orientées vers un cursus général. En effet, selon le Ministère de l’Education Nationale, de l’enseignement supérieur et de la Recherche, 49% des jeunes prétendants bacheliers en 2015, ont choisi la filière générale. Dans notre étude, nous constatons que ce pourcentage est sensiblement le même puisque près de la moitié des jeunes de notre échantillon (47%), soit 14 sur 30 se sont orientés vers ce type de baccalauréat.

Les filles sont proportionnellement plus nombreuses que les garçons à s’être orientées vers un cursus général puisque sur les quatorze personnes ayant un niveau Baccalauréat Général, neuf sont des filles.

Parmi les filières générales, le Baccalauréat option économique et social est plébiscité par les jeunes de notre échantillon puisque la moitié (7/14) ont fait ce choix d’orientation. Le Baccalauréat option scientifique a été choisi par cinq jeunes sur quatorze tandis que le Baccalauréat option littéraire ne concerne que deux personnes.

Sur les cinq garçons ayant un niveau baccalauréat général, deux ont opté pour un Baccalauréat option scientifique et trois pour un Baccalauréat option économique et social. Les filles quant à elles, sont majoritairement présentes en filière économique et social (4), puis en filière scientifique (3) et enfin en filière littéraire (2).

Parmi ces personnes ayant atteint un niveau Baccalauréat général, treize l’ont obtenu et une personne a échoué à deux reprises en Terminale. Parmi ceux ayant obtenu leur baccalauréat, nous constatons qu’il y a une seule redoublante qui a redoublé deux fois au lycée (Seconde et Terminale). Les autres sont pour la majorité à l’heure, au regard de leur classe d’âge (une personne a sauté une classe et une a un an de retard du fait d’une scolarisation avec deux ans de retard au CP). Les jeunes ayant obtenu leur baccalauréat général sont des élèves qui ont su s’adapter aux attentes du système scolaire et qui semblent avoir traversé la scolarité sans réelles embûches. La plupart de ces jeunes se qualifie de « bon élève » précisant pour certains, qu’ils ont toujours fait partie des meilleurs de leur classe. Une seule jeune dit avoir un niveau « moyen » et un autre n’a pas précisé son sentiment quant à son niveau scolaire.

Chercheur : « Vous pouvez me parler un p’tit peu de votre parcours scolaire, comment ça s’est passé depuis le début ?

J5 : Ben ça s’est passé très, très bien ! Ben voilà, j’ai toujours été la première de la classe donc voilà, jusqu’en 4ème où voilà, j’ai trouvé quelqu’un qui était plus fort que moi mais j’arrivais quand même à avoir 16 de moyenne donc j’étais contente, voilà ». (Julie, vingt-deux ans, confiée durant seize ans à la même famille d’accueil).

J7 : « Ça a toujours été, euh, j’étais une bonne élève, j’étais dans les premières de la classe ! ». (Mélissa, dix-sept ans, confiée de l’âge de neuf mois à dix-huit ans à la même famille).

J14 : « Je me rappelle plus des détails mais je dirais que je devais être dans les dix premiers à mon avis, à ce moment-là.

Chercheur : D’accord ! Et toute ta scolarité ça a été comme ça ?

J14 : Euh… Ben après au lycée, j’étais pas forcément tout devant, tout devant, sauf en physique et en chimie ou avec un autre, on se disputait toujours. Genre, il avait 19,5, moi j’avais 18, puis après c’était l’inverse ». (Baptiste, vingt-et-un ans, confié durant quatorze ans à la même famille d’accueil).

J29 : « J’ai toujours eu plus ou moins des bonnes notes, y a pas de soucis ! Non, j’étais une bonne élève, j’étais une bonne élève ! J’étais asses impliquée dans mon travail donc j’ai pas eu de soucis majeurs ! ». (Camille, 24 ans, confiée à une famille d’accueil durant deux ans).

Les parcours sans redoublement pour la plupart de ces jeunes et les mentions au brevet ou au baccalauréat précisées par certains attestent de ces niveaux (deux mentions « Très bien » au Brevet et trois mentions « Assez bien » ou « Bien » au baccalauréat). Cela rejoint les conclusions d’une étude réalisée en 2010 selon laquelle « l’accès au bac général ne tolère pas de remontée ni de réorientation ; autrement dit, les seuls écarts possibles sont les redoublements au lycée (28 %) et exceptionnellement au collège (4 %) » (Coinaud & Vivent, 2010, p.77). Nous notons d’ailleurs que la seule personne (J16) ayant échoué aux portes du baccalauréat général était la seule à avoir redoublé une classe au primaire (CM1).

2.1.2. Le Baccalauréat Technologique : le choix de la raison

Outline

Documents relatifs