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Chapitre 1 : L’Accueil Familial Des Enfants Confies A l’Aide Sociale A L’enfance

4. Portrait actuel des enfants confiés à des familles d’accueil

4.3. Grandir dans une famille qui n’est pas la sienne

Fin 2013, 75% des enfants confiés à l’ASE l’étaient suite à une mesure judiciaire c’est-à-dire une mesure par laquelle le danger pour l’enfant a été avéré et par laquelle, le retrait de l’enfant et son placement en famille d’accueil ou en établissement sont imposés aux parents. Dès lors, l’enfant se trouve confié aux services de l’ASE ce qui va entraîner pour lui une succession de situations nouvelles faisant émerger des sentiments ambivalents.

En premier lieu, le placement judiciaire signifie obligatoirement que l’enfant s’est trouvé en danger suffisamment important au sein de sa famille pour que la justice, suite à de nombreux signalements, prennent la douloureuse décision de séparer l’enfant de ses parents. L’enfant qui est séparé de sa famille pour des raisons judiciaires souffre le plus souvent de carences éducatives qui trouvent leur origine dans ce qu’il y a de plus intime pour un enfant, c’est-à- dire, dans sa relation avec ses parents. D’un contexte familial difficile avec des parents défaillants mais néanmoins un contexte familier, l’enfant est accueilli par une nouvelle famille

qui n’est pas la sienne, qui n’a pas vocation à le devenir mais qui va partager au quotidien ses jours et ses nuits, ses joies et ses peines, ses doutes, ses peurs, ses colères et ce, durant un temps indéterminé. Ces étrangers deviennent sa famille d’accueil et il est alors fréquent que l’enfant se sente perdu dans cette nouvelle vie qui s’offre à lui. Ses repères sont modifiés ; il quitte ses parents et se retrouve souvent séparé de ses frères et sœurs, il change de quartiers, parfois de ville ou de département, il change d’école, de copains et ce, tout en essayant d’intégrer qu’il n’est coupable de rien, que la séparation est ordonnée « pour son bien » et qu’il doit, dans la mesure du possible, essayer de continuer à vivre « normalement ». Mais la normalité pour un enfant, n’est-ce pas de vivre auprès de ses parents ? Même si l’enfant peut ressentir un certain soulagement à quitter son mode de vie avec ses parents, il n’en reste pas moins un être tourmenté entre les sentiments qu’il porte à ses parents et ceux qui apparaissent au quotidien avec les nouveaux membres de la famille d’accueil. Dès lors, l’enfant peut se trouver au cœur d’un dilemme qui génère angoisse et culpabilité ; il s’agit du « conflit de loyauté » (Ancelin Schutzenberger & Devroede, 2003 ; David, 2004 ; De Becker, 2011 ; Nouvel & Dessons, 2009) c’est-à-dire que peut naître au plus profond de lui un sentiment de culpabilité de se sentir parfois soulagé de ne plus être en danger auprès d’étrangers, de se sentir bien et protégé dans cette nouvelle famille tandis que ses parents, qu’il aime toujours ne sont pas en mesure de lui donner la sécurité, et parfois l’affection, dont il a besoin pour se développer sereinement. Selon De Becker (2011), « le conflit de loyauté peut se définir comme un conflit intrapsychique dont l’origine est liée à l’impossibilité de choisir entre deux solutions possibles, choix qui engage le niveau des affects envers des personnes fondamentales en termes d’attachement » (De Becker, 2011, p.4). L’enfant confié, attaché à ses parents, peut se sentir en conflit avec lui-même s’il commence à éprouver des sentiments affectifs pour des adultes étrangers à sa famille, parfois détestés de ses parents mais avec qui il vit quotidiennement et envers qui, il peut développer, malgré lui, des sentiments d’affection. Boszormenyi-Nagy et Spark (1973), précise d’ailleurs que « l’enfant, par la filiation, éprouve d’emblée envers ses parents un devoir éthique de loyauté, dont il tâchera de s’acquitter » (cités par De Becker, 2011, p.4). Cela implique que quoi que le parent ait pu faire vivre à l’enfant, le devoir de filiation est tellement ancré en chaque individu par une société qui en fait un devoir moral mais aussi légal, que l’enfant confié lui reste loyal ce qui complique les possibles sentiments qu’il ressent envers sa famille d’accueil.

Cependant, si le placement en famille d’accueil bouleverse la vie de l’enfant dans ce qu’il a de plus intime, il entraîne également chez lui un sentiment de stigmatisation qui résulte non seulement du sentiment d’anormalité de vivre dans une famille qui n’est pas la sienne mais aussi de la longue et douloureuse histoire qui pèse sur l’accueil familial et en premier lieu sur les enfants recueillis.

La loi du 05 Mars 2007 réformant la protection de l’enfance place l’enfant au cœur du dispositif de prise en charge en précisant que « l’intérêt de l’enfant, la prise en compte de ses besoins et le respect de ses droits doivent guider toute décision le concernant » (article L.112- 4 du CASF). Cependant, dans un système où tout semble fait pour s’occuper d’eux sans distinction apparente avec les autres enfants qui vivent au sein de leur famille, les enfants pris en charge par l’ASE se sentent souvent stigmatisés et correspondent à la définition donnée par Erwing Goffman (1975) des personnes socialement stigmatisées : « un individu qui aurait pu aisément se faire admettre dans le cercle des rapports sociaux ordinaires possède une caractéristique telle qu’elle peut s’imposer à l’attention de ceux d’entre nous qui le rencontrent, et nous détourner de lui, détruisant ainsi les droits qu’il a vis-à-vis de nous du fait de ses autres attributs. Il possède un stigmate, une différence fâcheuse d’avec ce à quoi nous nous attendions » (p.15). Ainsi, selon Goffman, l’individu « stigmatisé » est celui qui porte un attribut qui le disqualifie lors de ses interactions avec autrui (Nizet & Rigaux, 2005). Le stigmate peut être d’origine physique (sexe, handicap) ou lié à un contexte de vie (religion, conditions de vie). Goffman parle alors d’« individus discrédités » pour les attributs visibles, et d’ « individus discréditables » pour les attributs cachés.

Les enfants confiés à l’Assistance Publique ont, durant des décennies, soufferts de stigmates visuels (collier scellé au coup de l’enfant dès l’admission avec une médaille à l’effigie de Saint Vincent de Paul, numéro de matricule, vêtements identiques à tous les enfants et de moindre qualité) qui leur ont été imposés par l’Institution et qui les renvoyaient sans cesse à leur condition d’enfant placé. Ainsi, de nombreux auteurs comme Pierre Verdier (2004) ou Myriam Davidont dénoncé cette stigmatisation : « Dans sa nouvelle école, dans son nouveau village, on le reconnaît aisément à son collier portant son numéro matricule, à sa capeline bleu marine et son tablier à carreaux qui paraissent toujours trop longs ou trop courts » (David, 2004, p.26). Quelques années plus tard, Françoise Peille écrira : « ils étaient déjà stigmatisés par leur vestimentaire. Avec cape bleue et pantalons de grosse serge, aussi bien en janvier qu’au mois d’août, de gros godillots à lacets à l’intérieur desquels gisaient des chaussettes

Certains avaient un collier avec leur numéro d’immatriculation. […] Cela contribuait, dans le regard que nous portions sur eux, à leur exclusion du « monde des enfants » (Peille, 2005, p.23). Nombreux sont les auteurs de romans qui se sont inspirés de ces histoires tragiques d’enfants, voire de leur propre histoire (Jean Genet) pour raconter la stigmatisation dont ces enfants sont victimes. Ainsi, Zola (1888) écrit au sujet d’Angélique, une petite fille de l’Assistance Publique : « elle le sentait toujours à son cou, ce collier de bête domestique, qu’on marque pour la reconnaître : il lui restait dans la chair, elle étouffait » (2003, p.191). Si le collier sera supprimé par la suite, notons que l’immatriculation des enfants est restée en vigueur jusqu’en 1984. Jean Genet qui a été un enfant de l’Assistance a beaucoup écrit sur sa condition d’enfant placé et sur la stigmatisation dont il a souffert : « Etre un enfant de l’Assistance Publique, ce que c’était, personne ne pourra vous le dire. […] Nous étions à part. Quand ils parlaient de nous, les gens ne disaient pas du tout « les pupilles », ils disaient « les culs-de-Paris » (White, 1993, p.19).

Ces stigmates qui pèsent sur l’enfant placé sont dus à une longue tradition de signes distinctifs obligatoires véhiculés consciemment ou inconsciemment par l’Assistance Publique puis par l’Aide Sociale à l’Enfance. Si de nos jours, ces stigmates visuels ont disparu (le trousseau a été supprimé par une circulaire ministérielle de 1974), il n’en reste pas moins d’autres stigmates moins visibles mais toujours présents. Ainsi, un enfant confié à l’ASE dispose à l’inverse de tous les autres mineurs de sa propre carte vitale en tant qu’assuré social et non pas en tant qu’ayant droit comme les enfants vivant auprès de leurs parents. A la suite de la mise en place de la carte vitale dans les années 2000, tous les enfants de l’ASE se sont vus immédiatement identifiables par les professionnels de santé par le simple fait que le logiciel de l’époque n’avait pas prévu de date de naissance possible après l’an 2000. Par conséquent, un enfant né en 2001 et confié à l’ASE se voyait affublé de l’année de naissance « 1901 » sur sa carte vitale ce qui le rendait immédiatement identifiable comme « enfant placé ». De même, pour des raisons de sécurité et de responsabilité, les enfants confiés à des familles d’accueil sont au quotidien confrontés à leur situation d’« enfant de l’ASE ». Par exemple, pour pouvoir dormir chez un ami ou effectuer une sortie scolaire, il faut passer par le circuit des autorisations qui peut être plus ou moins long selon qui doit signer l’autorisation. C’est ce que nous a confirmé le directeur-adjoint d’un service d’accueil familial rencontré en 201210 :

10 Ce professionnel a été rencontré dans le cadre d’un mémoire de Master que nous avons réalisé sur le thème du

« Un gamin qui doit partir en voyage en Angleterre, allez-y pour avoir les signatures dans les temps ! Ça veut dire que ce gamin-là on le stigmatise, ça veut dire que n’importe quel gamin va revenir le lendemain ou le surlendemain avec son autorisation et que nous, trois mois après, on aura toujours pas l’autorisation ! Et c’est tous ces phénomènes-là qui sont vraiment très négatifs et néfastes ! » (Anton, 2012, p.76).

Si la famille d’accueil veut organiser une sortie en dehors du département (ce qui peut arriver fréquemment lorsque la famille vit à proximité d’un autre département) il lui faut également une autorisation écrite. Or, il faut avoir à l’esprit que certains services de placements ne se situent pas dans la même ville ou le même département que la famille d’accueil de l’enfant (tout comme les parents d’ailleurs qui restent souvent détenteurs de l’autorité parentale) et que ces « trajets » s’effectuent souvent par la poste ce qui allonge encore le temps pour obtenir le dit papier signé. Toutes ces démarches, certes obligatoires et indépendantes de la volonté des personnes qui accompagnent l’enfant font que ce dernier se retrouve constamment en « situation particulière » ; il est ainsi le dernier à avoir l’autorisation signée à l’école, le dernier à pouvoir dire s’il peut ou pas passer la nuit chez un ami, le seul qui ne peut au pied levé être raccompagné en voiture par le parent d’un camarade de sport par exemple ; en fait, celui qui se retrouve en permanence et malgré lui, ramené à sa situation d’enfant à part. Nous avons trouvé le même discours chez la directrice-adjointe d’une Maison d’Enfants à Caractère Social rencontrée en 2012 qui faisait le constat de la stigmatisation de ces enfants de la part de la société toute entière :

« Le jeune qui est placé en foyer est stigmatisé, hein dans le milieu scolaire ! Il est stigmatisé par tout le monde ! Tout le monde ! Même presque ici, c’est : « oh il a fait d’autres foyers », bon voilà ! Bon ça c’est vrai, je le regrette mais c’est comme ça, c’est vrai ! » (Anton, 2012, p.75).

Cette stigmatisation résulte en grande partie de l’histoire qui entoure le placement de ces enfants. En effet, même si de nos jours, la plupart des signes visuels ont disparu, les enfants confiés à l’ASE restent encore dans l’inconscient collectif, des enfants à part qui soulèvent des questions et des représentations de la part de leurs pairs mais surtout, de la part des adultes qui les entourent. Selon Cyrulnik, dès lors qu’une personne connaît le motif du placement d’un enfant (ex : violences physiques, viol), l’attitude à l’égard de l’enfant change : « Le charme est rompu. Et quand vous reverrez l’enfant, c’est à ses origines violentes que d’abord vous penserez. Vous le stigmatiserez peut-être, sans le vouloir. Le simple fait de le voir évoquera une représentation de viol et le sentiment, ainsi provoqué, fera naître en vous une émotion qui vous échappera » (Cyrulnik, 2004, p.22).

Par conséquent, les enfants confiés à l’ASE sont passés de la catégorie des individus « discrédités » à celle des individus « discréditables » (Goffman, 1975). L’un des moyens de contrôle qu’ont ses enfants concernant l’attribut stigmatisant de leur histoire personnelle est bien souvent de ne pas parler de leur situation donnant ainsi l’impression de vivre « normalement », au sein de sa famille d’origine, comme tous les autres enfants.

Pourtant, il est difficile pour l’enfant de ne pas se sentir différent et d’arriver à garder des repères stables quand il est séparé de ses parents et amené à changer de lieux de vie parfois à plusieurs reprises, en seulement quelques mois ou quelques années. En effet, si le placement arrive en dernière solution pour protéger l’enfant de ses parents, il est rarement une fin en soi et nombreux sont les jeunes confiés qui multiplient les lieux de vie pour diverses raisons : placement d’urgence avec un temps limité, aller-retour chez les parents, limite d’âge atteinte dans l’établissement, mésentente avec la famille d’accueil, maladie, déménagement ou départ en retraite de la famille d’accueil. Ainsi, Dumaret et Ruffin (1999) qui se sont intéressés au parcours socio scolaire de 407 enfants confiés à des familles d’accueil, soulignent que 25% des enfants confiés avant l’âge de deux ans à une famille d’accueil et 50% des enfants confiés avant l’âge de sept ans, ont déjà connu un autre lieu de placement. Ces données sont corroborées par une étude de Potin (2007) sur le parcours d’enfants pris en charge par l’ASE du Finistère. Tous modes de placements confondus, il apparait que 62,8% des jeunes placés ont connu de deux à quatre lieux et plus de placement. L’étude précise que cinq enfants sur six qui ont connu de quatre à dix-huit lieux de placement sont âgés de plus de douze ans et parmi eux, sept sur dix sont âgés de plus de seize ans ce qui montre que plus l’enfant est âgé, plus la probabilité d’être accueilli dans plusieurs lieux différents est importante (Dumaret et Ruffin, 1999). Or, la multiplicité des lieux de vie va entraîner chez l’enfant une perte de repères et un sentiment d’insécurité. Selon Potin (2009), « le déplacement est vécu comme insécurisant et le sentiment de sécurité se reconstruit à mesure que l’environnement physique, social et humain devient familier » (Potin, 2009, p.6). Par conséquent, le risque encouru par un enfant déplacé (Potin, 2009), c’est-à-dire, un enfant qui connaît de multiples lieux d’accueils sans retour au domicile familial, est celui d’avoir peur de créer un lien d’attachement avec une nouvelle famille d’accueil au risque de voir ces liens fragilisés par une nouvelle rupture. L’enfant investit donc le placement a minima dans l’attente perpétuelle d’un nouveau déplacement. Selon Abels-Eber (2000), la multiplicité des placements peut engendrer des angoisses de perte d’objet c’est-à-dire, une angoisse d’être abandonné suite à une ou plusieurs séparations traumatisantes et un sentiment de solitude qui poursuit ces jeunes

de nombreuses années, bien au-delà du temps du placement. Jablonka (2006) précise que « l’abandon provoque dans la vie de l’enfant, un drame que redouble parfois la rupture avec les parents nourriciers » (p.101). Les placements et déplacements d’enfants fréquents conduisent à une rupture successive des liens affectifs tissés avec les adultes chargés de prendre soin de l’enfant et à un sentiment de solitude toujours présent.

Conclusion :

Si peu de statistiques existent sur le profil des enfants confiés de nos jours à des familles d’accueil, il ressort des différentes recherches, des similarités qui permettent de dégager des caractéristiques communes à ces enfants. Ainsi, nous constatons que les garçons semblent légèrement plus nombreux que les filles à être placés et qu’actuellement, l’âge moyen des enfants confiés est d’environ douze ans. Le mode de placement privilégié pour les enfants de moins de douze ans est l’accueil familial tandis que les adolescents sont davantage orientés vers l’accueil collectif en établissement. Par ailleurs, l’âge du premier placement tend à reculer ce qui démontre une volonté de maintenir l’enfant dans sa famille le plus possible. Du coup, les enfants qui sont retirés à leurs parents le sont tardivement au regard des carences dont ils ont pu être victimes et développent souvent, de ce fait, des troubles du comportement et de la personnalité qui sont en nette augmentation ces dernières années parmi les enfants confiés. Les problématiques familiales qui conduisent au retrait de l’enfant sont multiples et diverses et nous constatons une surreprésentation du nombre de familles en situation de précarité et dont le tissu familial est fragilisé. Ainsi, les familles monoparentales, recomposées et nombreuses sont majoritaires au regard des caractéristiques des enfants confiés. Plusieurs causes peuvent donc mener au placement de l’enfant dans une famille d’accueil et la multiplicité des difficultés vécues par l’enfant accentue ses difficultés d’intégration au sein d’une famille inconnue jusqu’alors. Peu à peu, l’enfant peut développer envers cette famille d’accueil, des sentiments affectifs qui le bouleversent car dans le même temps, il peut ressentir un sentiment de trahison vis-à-vis de ses parents. Le conflit de loyauté que connaissent de nombreux enfants confiés à une famille d’accueil peut fragiliser l’enfant qui se sent déchiré entre deux familles. Dès lors qu’il y a placement, l’enfant risque d’intégrer au plus profond de lui un sentiment de honte vis-à-vis de sa situation, sentiment hérité d’un lointain passé de stigmates et de préjugés qui restent encore bien vivaces de nos jours.

Conclusion du Chapitre 1 :

La prise en charge des enfants dont les parents ne peuvent assurer l’éducation s’est lentement organisée au fur et à mesure des siècles. De l’enfant ignoré, voire rejeté du début de l’ère chrétienne, la société française est arrivée en deux millénaires à un dispositif où l’enfant se retrouve désormais au cœur du système de prise en charge par la protection de l’enfance. Des moyens importants sont désormais mis au service des enfants confiés pour tenter d’une part, d’éviter au maximum le retrait de l’enfant de sa famille et d’autre part, de garantir la meilleure prise en charge possible lorsque le placement devient inévitable. La famille d’accueil et les éducateurs chargés d’accompagner l’enfant dans son évolution physique et psychologique, pendant le temps de prise en charge par la protection de l’enfance, ont chacun des fonctions et des rôles différents mais ont pour objectif commun de tenter d’apaiser les difficultés éprouvées par les jeunes du fait de la séparation avec leurs parents.

La famille d’accueil est alors chargée d’élever quotidiennement l’enfant confié en l’aidant à surmonter les multiples difficultés liées au placement qui vont de l’acclimatation au nouveau lieu de vie, en passant par le sentiment de stigmatisation, sans oublier le conflit de loyauté qui peut naître de l’affect ressenti envers les membres de la famille d’accueil. En effet, si les

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