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Des enquêtes monographiques et comparatives à l'échelle régionale ou locale

Chapitre 3 – L'évaluation des fréquentations récréatives des forêts

3.4/ Des enquêtes monographiques et comparatives à l'échelle régionale ou locale

Des enquêtes monographiques et comparatives sont régulièrement menées dans les forêts périurbaines locales, qu'elles soient multifonctionnelles ou d'agrément. L'objectif de ces enquêtes est généralement de connaître les pratiques et les perceptions des usagers mais parfois, elles représentent aussi des enjeux de politique locale (Massena-Gourc, 1997). Certaines de ces enquêtes ont des portées épistémologiques dépassant le cadre local quand elles présentent des résultats qui aident à comprendre les faits sociaux ou le comportement des usagers sur de plus vastes échelles. Les recherches locales peuvent donc être particulièrement intéressantes lorsqu'elles décrivent de nouvelles tendances ou qu'elles expliquent et confirment les résultats des travaux réalisés à l'échelle régionale ou à l'échelle nationale.

En 1979, le Centre d'études, de recherches et de formation institutionnelles du Sud-Est (CERFISE, 1979) a publié les résultats d'une enquête focalisée sur les forêts périurbaines de Marseille. L'analyse des fréquentations des forêts du Sud-Est telles qu'elles avaient été estimées à travers l'enquête de l'INSEE de 1973 (Ballion, 1975), avait semblé « un peu courte » aux chercheurs d'Aix- en-Provence. L'un des objectifs de leurs travaux a donc été d'apporter des éléments qualitatifs nouveaux pour préciser les niveaux et les spécificités des fréquentations locales. Une recherche basée sur des enquêtes avec des entretiens, des interviews et des travaux d'archives a été entreprise dans un ensemble de forêts incluses dans l'aire d'influence marseillaise. Les comptages réalisés localement ont montré la faible fréquentation régionale et la forte attractivité de certaines forêts qui se traduit par d'importantes affluences localisées (Sainte-Baume ; Sainte-Victoire, etc.). Les enquêtes locales ont confirmé le rôle très important d'une culture ou d'une initiation à la forêt, généralement transmise par la famille. Ce savoir traditionnel caractérise les individus qui apprécient les sorties en forêt. Plus de 85 % des usagers interrogés ont fréquenté les espaces boisés dans leur enfance. Toutefois, d'autres modalités d'apprentissage sont apparues dans les années soixante-dix avec l'aménagement des forêts périurbaines telles que les parcs forestiers d'agrément en périphérie des agglomérations (photo n° 8, page 110). L'enquête du CERIFSE montre que dans ces nouveaux espaces destinés au public, la fréquentation peut devenir très importante et les aménageurs doivent alors gérer des abcès de fixation. Les parkings, les sentiers, les prairies, les aires de jeux et de pique- nique permettent aux nouveaux usagers de découvrir et de gouter aux joies de ces espaces boisés. Près de 40 % des visiteurs dans les nouveaux parcs périurbains n'ont jamais fréquenté la forêt dans leur enfance. Par contre ces forêts d'agrément intéressent peu le public rural et les usagers connaisseurs des forêts traditionnelles.

que le périmètre de la recherche n'aurait pu le laisser supposer. En s'appuyant sur les forêts locales, les chercheurs d'Aix-en-Provence ont montré une évolution des appréhensions et des pratiques des usagers, à travers les nouveaux espaces de loisirs (parcs boisés suburbains ou d'agglomérations) qui sont créés et aménagés dans les périphéries urbaines.

Toutes les enquêtes réalisées à l'échelle locale n'illustrent pas forcément de nouveaux rapports aux espaces boisés. Elles peuvent aussi confirmer et préciser les conclusions de certaines grandes enquêtes nationales. En 1981, à la demande de la ville de Besançon, deux chercheurs ont enquêté sur les caractères de la fréquentation, et sur l'appréciation des équipements de la forêt de Chailluz qui s'étend à proximité immédiate de l'agglomération (Mathieu, Praicheux, 1983). La méthode choisie était résolument qualitative, mais elle incluait aussi un aspect quantitatif puisque la population des individus interviewés a été étudiée et analysée statistiquement. Une enquête a donc été réalisée in

situ, les usagers ont été questionnés sur leur état civil, leur profession et sur leurs habitudes en

relation avec la forêt. Grâce aux spécificités du terrain de recherche, les enquêteurs ont pu tirer profit d'un accès stratégique qui canalise le flux des visiteurs vers une entrée principale. Cette facilité leur a permis d'aborder relativement aisément un grand nombre de visiteurs. Les fréquentations ont été décrites géographiquement. Les âges, les caractéristiques civiles et les

Photo n°8 – Une aire de jeux dans une clairière de l'Arche de la nature au Mans

(Source : Pascal Papillon - 2011)

L'ouverture de parcs boisés suburbains créent des conditions favorables au développement des sorties et des activités dans le milieu naturel. Les familles trouvent dans ces espaces, des équipements variés et des pelouses bien entretenues où les enfants peuvent jouer en ayant parfois l'occasion de voir des écureuils ou d'entendre des oiseaux dans les arbres voisins. Ce parc suburbain initie une culture et des pratiques qui lient les citadins aux espaces boisés .

origines des usagers ont été comparés avec ceux de la population de la ville. Les résultats de ce travail de recherche ont apporté des enseignements spécifiquement locaux et d'autres plus généraux tels que la durée et la fréquence des visites mais aussi les niveaux de satisfaction en fonction des faciès de l'espace naturel et forestier.

L'un des principaux résultats de cette recherche a été la distinction de deux types de visiteurs en fonction de leur catégorie sociale. Dans une lignée avec les enquêtes de la SARES (Kalaora, 1976 ; 1981) et de l'INSEE (Ballion, 1975), il est apparu que l'un des principaux critères de différenciation entre les usagers est le niveau d'éducation. Le premier groupe d'usagers était constitué par des hommes instruits, notamment des cadres supérieurs sportifs venant régulièrement pour de courtes durées. Ces usagers se sont montrés sensibles à la qualité de l'environnement et ils se seraient bien accommodés d'une diminution de la fréquentation générale. L'autre groupe d'usagers concernait plutôt les retraités, les cadres moyens et les mères au foyer qui fréquentaient régulièrement la forêt dans son faciès prairie. A la différence du premier groupe ces usagers souhaitaient une augmentation de la fréquentation. Tout en incluant les ouvriers dans le deuxième groupe d'usagers, les auteurs les considéraient comme plus passifs et plus soumis. D'un point de vue épistémologique, cette enquête approfondie montre qu'au début des années quatre-vingt, le rôle essentiel du déterminisme social sur les pratiques récréatives en forêt pouvait être clairement confirmé.

L'autre apport de cette recherche concerne l'appréhension de l'environnement par les usagers. En étudiant les pratiques, les chercheurs ont constaté que d'une façon générale, la forêt n'est vraiment attractive que domestiquée : « la forêt fortement utilisée se limite à une forêt restreinte. Sa taille joue

plus comme un cadre que comme un espace réellement vécu » (Mathieu, Praicheux, 1983, page 119).

En 1997, dans le cadre de la Journée d’études environnement, forêt et société, organisée par l'Institut d'histoire moderne et contemporaine (IHMC), deux communications relatives à l'appréhension des usagers des forêts suburbaines locales montrent des résultats différents de ceux qui avaient pu être présentés à d'autres échelles.

Près du Mans, au début des années quatre-vingt-dix, une enquête de fréquentation a été réalisée dans les bois de Changé qui venaient d'être acquis par la ville (dans les années suivantes, cet espace boisé est devenu l'Arche de la nature). Dans ces bois où les pins maritimes dominent, les cadres constituaient 35 % des usagers, et les retraités 18 %. Les usagers y venaient surtout en voiture, et 32 % estimaient que cet espace boisé manquait d'ordre alors que 8 % ne le trouvait pas assez naturel et 13 % auraient souhaité qu'il n'y ait pas du tout d'aménagement. Dans une ville à forte population ouvrière, ces chiffres confirme clairement la sur-représentation des cadres dans une forêt destinée aux loisirs mais ils révèlent aussi que les usagers interrogés ont exprimé une préférence pour une

forêt entretenue et ordonnée plutôt qu'une attirance pour des espaces naturels (Dufour, 1997). Dans le cadre des communications organisées par l'IHMC, Morange (1997) a présenté une enquête réalisée à Paris, dans le Bois de Vincennes. D'après cette enquête, l'évolution de la politique d'aménagement avec la fermeture assez récente de plusieurs accès aux automobiles avait, semble t- il, été bénéfique à l'espace boisé qui avait pu conserver quelques caractéristiques naturelles. L'une des particularités révélées par cette enquête sociologique concerne la pratique des usagers et la fréquence de leurs visites dans le cadre suburbain, qui se sont avérées peu sensibles aux variations saisonnières. Ainsi, 56 % des usagers ont déclaré venir une fois par semaine, et un tiers ont dit venir plus d'une fois par semaine. Ce niveau de fréquentation est d'autant plus remarquable que 50 % des visiteurs viennent dans ce bois depuis plus de 10 ans. Cependant, Morange a aussi remarqué la distance de déplacement des usagers dans le bois. 50 % d'entre eux ont été interrogés alors qu'ils ne s'étaient pas éloignés de plus de 500 mètres depuis leur voiture. A la fin des années quatre-vingt-dix, la majorité des usagers du bois de Vincennes fréquentent donc très régulièrement cet espace, mais ils ne semblent pas rechercher l'isolement ni des espaces d'une grande naturalité.

Ces deux publications relatives à des forêts très influencées par la proximité urbaine illustrent les évolutions des pratiques et des perceptions des usagers dans les espaces boisés suburbains. Dans les années quatre-vingt-dix, les critères socio-professionnels sont encore souvent pertinents pour décrire les fréquentations, mais les analyses de ces situations locales, révèlent des pratiques qui divergent par rapport aux perceptions et aux souhaits socio-environnementaux décrits par les grandes enquêtes quantitatives.

Dans la lignée conceptuelle des travaux de Chamboredon (1985) sur l'appropriation symbolique de l'espace, une enquête résolument qualitative a été faite dans le massif de la Clape (Aude) au cours de l'été 1998 (Claeys-Mekdade, Jacque, 2000). Cette enquête confirme la portée des recherches qualitatives pour la compréhension des fréquentations et des usages dans les espaces boisés. L'étude et l'analyse des représentations décrites par les personnes interviewées, révèlent des appréhensions sociales différenciées selon les origines géographiques des visiteurs.

Les auteurs de cette enquête ont réalisé 67 interviews hors du cadre des entretiens directifs avec des réponses pré-formatées, pour laisser s'exprimer les opinions des usagers. L'objectif de cette recherche était l'analyse des discours et des arguments des usagers, pour préciser les motifs et les enjeux des fréquentations sociales d'une forêt méditerranéenne. L'enquête a clairement montré que les pratiques étaient essentiellement basées sur la sociabilité, la détente et une curiosité superficielle pour le milieu naturel. La nature exceptionnelle de cet espace boisé a été évoquée par l'ensemble des usagers, mais les représentations de cette nature sont différemment

décrites par les locaux et les touristes.

Au-delà des premiers constats sur l'aspect naturel du site qui sépare le bord de mer de l'agglomération narbonnaise, l'analyse à plusieurs niveaux du discours des usagers a fait ressortir différentes perceptions. Pour les touristes, cet espace est un environnement méditerranéen pittoresque dans lequel ils découvrent et s'approprient l'arrière pays à travers les parcours touristiques, les panoramas et les tables de pique-nique. Par contre, les usagers locaux conçoivent cette forêt comme un espace de nature sauvage qu'ils fréquentent pour la détente et les loisirs. Pour ces habitants locaux, venir dans ce massif est un symbole de ré-appropriation du pays. Ils s'y ressourcent dans les « coins » que les touristes ne connaissent pas, et ils cultivent leur identité par une connaissance plus intime du site.

Les enquêtrices ont aussi montré un conflit de représentations (sans conséquence sur le terrain) entre les usagers et les gestionnaires quant à la valeur culturelle ou écologique de la forêt. La protection écologique du massif est en contradiction avec la représentation culturelle et anthropocentrique perçue par les usagers pour cet espace de loisirs. Toutefois, dans ce milieu naturel biologiquement sensible, les activités de découverte de la nature et de pénétration profonde dans le massif sont assez faibles. Les enquêtrices ont certainement rassuré les forestiers et les naturalistes qui auraient pu craindre une fréquentation trop importante des visiteurs face à des espèces animales et végétales menacées, car en quatre mois passés sur le site, elles n'ont rencontré que deux randonneurs et un groupe de vététistes qui souhaitaient atteindre le cœur du massif. Dans la forêt de la Clape, les usagers essentiellement intéressés par la nature (d'un point de vue naturaliste) sont donc assez rares.

Dans le cadre de la coopération entre le PNR Normandie-Maine et l'ONF, une enquête de fréquentation a été réalisée à proximité d'Alençon, dans la forêt d'Écouves, par un bureau d'études privé (PNR et al., 2007). L'objectif de ce travail réalisé en 2006, était de mieux connaître les usagers pour évaluer le potentiel touristique de cette vaste forêt (cf. chapitre 4.2.4.1).

L'enquête a été basée sur des comptages, et des interviews réalisées sur les parkings près de quelques carrefours stratégiques pour les fréquentations récréatives. Entre le printemps et l'automne 2006, les enquêteurs ont interrogé 363 visiteurs. A partir des observations et des comptages effectués lors des journées de référence, les enquêteurs ont extrapolé les chiffres pour établir la fréquentation annuelle qu'ils ont chiffrée à 65 992 visites pour l'année 2006.

Cette enquête apporte quelques précisions sur le temps que les usagers consacrent à une visite. Les visiteurs interviewés ont mis 25 minutes en moyenne pour venir en forêt, et certains d'entre eux sont restés relativement peu de temps sur place puisque 49 % ont passé au maximum une heure en forêt

et 26 % sont venus pour plus d'une heure mais moins de 2 heures. Pour 44 % des individus, le « beau temps » a été le principal motif de la sortie. A l'issue de leur visite, les usagers étaient tellement satisfaits que la majorité d'entre eux ont dit qu'ils étaient éventuellement prêts à payer 25 euros pour visiter ce genre de forêt. Cette enquête a satisfait ses commanditaires qui ont été flattés de savoir que les usagers étaient prêts à débourser de l'argent pour visiter cette forêt, même s'ils ont pensé que ce résultat était excessif36 (cf. chapitre 4.2.).

Au-delà de l'étonnant rapport entre le temps passé en forêt (75 % sont restés moins de deux heures) et la valeur pécuniaire estimée pour cette sortie, d'autres résultats de cette enquête semblent critiquables. Les enquêteurs ont surtout travaillé les jours de beau temps en extrapolant pour établir la fréquentation moyenne. La méthode pour évaluer les fréquentations semble donc critiquable, d'autant plus que le temps est assez souvent pluvieux dans cette partie de la Normandie (Houzard, 1980). D'autre part, les enquêteurs de cette société privée ont surtout enquêté dans des endroits stratégiques tel le carrefour de la Croix Médavy, sans accorder beaucoup d'attention aux parcelles très peu fréquentées dont ils estiment pourtant le nombre de visiteurs. L'enquête de ce cabinet d'études a donc produit des résultats intéressants sur certains thèmes (le temps passé en forêt) mais elle présente aussi des lacunes quant à l'estimation du nombre total de visiteurs et de la valeur potentielle des visites.

Dans le cadre de leurs cursus, des étudiants produisent parfois des rapports basés sur des enquêtes qualitatives menées auprès d'usagers interviewés sur leurs relations aux espaces naturels. Certains de ces travaux réalisés avec de très petits moyens peuvent permettre de valider des hypothèses de travail et apporter des éléments constructifs pour d'autres recherches.

En 2009, le PNR Normandie-Maine a été sélectionné pour contribuer aux travaux d'études menés dans le cadre du Grenelle de l'environnement, et de la mise en place de la trame verte et bleue. A cette occasion, deux enquêtes ont été faites par des étudiants paysagistes, l'une en amont et l'autre en aval d'Alençon au sujet d'espaces naturels proches de l'agglomération (PNR et al., 2009). Il s'agissait d'enquêtes qualitatives assez souples. L'objectif était d'obtenir un matériau qui contribuerait à la connaissance des pratiques et des perceptions locales autour de quelques espaces spécifiques. Dans ces zones humides et boisées, les usagers et les riverains souhaitent des aménagements à vocation récréative, mais ils semblent méconnaitre les enjeux biologiques et territoriaux relatifs à la nature de proximité. Ce défaut d'information ou de communication est d'autant plus sensible et remarquable que des associations et les collectivités locales ont développé à la même période et dans les mêmes espaces, des projets de préservation et d'aménagements

36 Entretien du 2 aout 2011, avec Gabriel Soulard - Chargé de mission en aménagement du territoire pour le PNR, et avec Cyrille Delattre – Chargée de mission Natura 2000 pour le PNR

environnementaux (Cochard, 2011 ; PNR et al., 2009).

En 2010, dans le cadre d'un Master, une étudiante de l'Université du Maine s'est intéressée aux fréquentations récréatives et elle a réalisé une enquête sur la forêt de Bercé (Pineau, 2010). En comparant ses observations avec celles qui avaient été faites une vingtaine d'années plus tôt dans le cadre d'un travail de maitrise, l'étudiante a remarqué une baisse de la fréquentation qui a été attribuée à l'aménagement de l'Arche de la nature dans l'espace suburbain de la ville du Mans. Au cours de son enquête, l'étudiante a aussi évalué un hiatus entre le discours des riverains et la compréhension ou l'interprétation des pratiques. L'analyse de ses interviews lui a permis de montrer que 16 % des riverains interrogés ne font que passer par la forêt avec leur voiture quand ils disent la fréquenter. L'ambigüité des fréquentations entre les « vrais » usagers et les personnes qui passent par la forêt est bien connue (Laffite, 1993 ; ONF, 2012a ; Piveteau, 1999), mais l'information produite par cette étudiante contribue à la connaissance des pratiques territoriales locales.

Ces exemples d'enquêtes réalisées par des étudiants permettent de connaître quelques situations locales dans les aires urbaines d'Alençon ou du Mans. Elles apportent aussi des données qui renseignent sur l'appréhension des espaces naturels boisés par les usagers.

Les enquêtes de fréquentation qui ciblent les espaces locaux ou à l'échelle d'une très grande ville ne sont pas toutes des monographies. Des travaux plus élaborés permettent d'analyser les perceptions et les niveaux de satisfaction, mais aussi de comparer l'attractivité des différents types d'espaces en fonction de leur proximité ou de leur éloignement. Les fréquentations des espaces naturels de l'agglomération lyonnaise et de sa périphérie ont ainsi été scrutées par plusieurs enquêtes d'Emmanuel Boutefeu (2005 ; 2007 ; 2008 ; 2009). Les Lyonnais apprécient les squares mais aussi les parcs dont la surface peut atteindre 3 000 ha. Ces parcs attirent 60 % de la population lyonnaise qui peut faire 15 km pour y venir. Les taux de satisfaction pour ces espaces sont très élevés et ils varient de 70 % à 97 % . Plus éloignée des zones urbaines, la campagne attire régulièrement certains individus. 48 % des personnes interrogées y vont une à deux fois par mois tandis que 18 % y vont toutes les semaines. Ces sorties à la campagne durent plus longtemps qu'une visite dans un parc urbain, mais elles sont chères, et 35 % des personnes interrogées déclarent y renoncer pour cette raison.

Les chiffres et les analyses apportées par ce chercheur révèlent clairement, l'intérêt des parcs périurbains pour les usagers qui les plébiscitent, alors qu'une grande partie d'entre eux accède moins facilement (à cause des coûts) aux forêts éloignées de la ville. Les parcs d'agglomération contribuent à l'offre d'espaces verts et boisés qui satisfont les usagers. Les succès de fréquentation des parcs suburbains confirment l'importance de la demande des usagers qui ont besoin de ces

vastes espaces verts de proximité pour se ressourcer et pratiquer leurs activités récréatives.

Dans le cadre de sa thèse, Benoit Boutefeu (2007) a réalisé plusieurs enquêtes qui contribuent à la compréhension des usagers et de leurs données psychoaffectives. Pour comparer le rôle et l'importance des forêts domaniales dans le cadre des représentations sociales, des usagers des forêts du Val Suzon près de Dijon, et de la Grande Chartreuse près de Grenoble, ont été interviewés. Pour établir une base de comparaison et pour caractériser les usagers de ces deux grandes forêts

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