• Aucun résultat trouvé

Parmi ces étudiants étrangers au niveau collégial dans les cégeps situés dans les villes à très faible migration, figurent les jeunes étudiants en provenance de l’Île de La Réunion. Contrairement aux jeunes Néo-Calédoniens dont il est question ci-dessus, la transition des jeunes Réunionnais vers la résidence permanente au-delà des études collégiales, préférablement dans la ville où ils ont étudié, est une perspective que les différentes institutions signataires d’une entente bilatérale entendent encourager.

2.1 L’entente de coopération Québec-Île de La Réunion

Une des stratégies visant à augmenter l’immigration dans les villes à très faible migration consiste donc à recruter en plus grand nombre des étudiants étrangers au niveau collégial et à encourager leur établissement à long terme dans les villes où ils ont étudié ou des villes du même type. Cette stratégie est clairement définie dans le Plan d’action de 2004-200726 du Ministère des relations avec les citoyens et de l’immigration27 (MRCI) pour qui la venue d’étudiants étrangers « particulièrement dans les établissements [d’enseignement] situés en région » contribuent « à la vitalité des régions » (MRCI, 2004 : 13). En ce sens, des ententes spécifiques sont élaborées avec des partenaires étrangers parmi lesquels figurent les institutions régionales de l’île de La Réunion, département régional outre-mer français. En 2003, une première déclaration de coopération signée entre le MICCQ28, le MEES et le Conseil Régional29 de la Réunion entendait favoriser la mobilité des jeunes et l’échange de fonctionnaires entre les deux territoires. En 2004, une première mission de recrutement des jeunes étudiants Réunionnais est organisée à l’île de La Réunion, à laquelle participent des représentants des cégeps du Bas-St-Laurent, de Chaudière-Appalaches, de la Gaspésie-Îles- de-la-Madeleine et de la Mauricie. En 2005, ce sont 21 représentants des cégeps, de l’Université du Québec à Rimouski et de l’Université du Québec à Trois-Rivières qui sont en mission de recrutement des jeunes étudiants à l’Île de La Réunion. À ce jour, le « Protocole de coopération en matière de mobilité des étudiants Réunionnais » est reconduit aux deux ans et plus d’une centaine de jeunes Réunionnais par an ont recours au programme de mobilité « Étudier et vivre au Québec ». Les motivations du MICC, du MEES et de la Région-Réunion de s’engager dans une coopération de mobilité avec l’Île de La Réunion sont :

de favoriser la venue de jeunes Réunionnais dans les différentes régions du Québec identifiées pour les accueillir, en vue d’acquérir une formation dans les Collèges d’enseignement général et professionnel (cégeps) québécois pour

26 Le dernier Plan d’action 2016-2021 accessible sur le site du ministère de l’immigration réaffirme l’objectif

du gouvernement de favoriser le recrutement des étudiants internationaux et de leur faciliter l’accès au statut d’immigrant permanent,

http://www.midi.gouv.qc.ca/fr/planification/plan-action.html#strat1.

27 Actuellement le Ministère de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion. 28 Actuellement le Ministère de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion.

29 Le Conseil Régional est l’assemblée délibérante de la Région Réunion qui est la collectivité territoriale

décentralisée française de l’Île de La Réunion. Le Conseil Régional a des compétences en différents domaines économiques, sociaux et culturels dont la formation professionnelle.

l’obtention d’un diplôme d’études collégiales techniques, de favoriser leur adaptation pendant le cursus de formation et d’accompagner l’intégration de ceux qui auront choisi d’y mener une première expérience professionnelle ou de s’y installer de façon durable

que le séjour au Québec d’étudiants et de jeunes travailleurs en provenance de La Réunion devrait constituer un apport social, économique et culturel important pour les régions québécoises d’accueil, en pénurie de main-d’œuvre qualifiée30 Les différentes « régions identifiées » dont il est question dans l’extrait du « Protocole de coopération en matière de mobilité des étudiants Réunionnais » ci-dessus correspondent aux régions administratives que nous avons présentées dans le tableau 4 à la section 2.2 du chapitre 2 où sont situées des villes à très faible migration. Moins de 1% des personnes immigrantes recensées en 2016 avaient pour lieu de résidence une de ces villes à très faible migration. Les termes du protocole sont dans la continuité de la politique de « régionalisation » et des objectifs énoncés par la Fédération des cégeps dans la mesure où il s’agit de favoriser l’établissement à long terme de ces jeunes étudiants Réunionnais dans la ville à très faible migration où se déroule leur formation professionnelle.

2.2 La sélection des jeunes étudiants Réunionnais

Le recrutement des jeunes à La Réunion prend la forme de « missions de promotion » réalisées annuellement par des représentants des cégeps impliqués dans le projet de coopération. Les séances d’information se déroulent essentiellement dans les lycées31 et les universités, mais l’information est accessible dans d’autres lieux tels que les centres de recherche d’emploi. Le programme de mobilité s’adresse à des jeunes de 18 à 27 ans détenant au minimum le baccalauréat français32. Les jeunes Réunionnais intéressés par un projet de formation professionnelle dans l’un ou l’autre des dix-huit cégeps et instituts de formation du Québec participant au programme de mobilité (Annexe 3) doivent soumettre leur dossier de candidature directement à la personne représentante du ou des cégeps choisis lors de leur

30 Protocole de coopération en matière de mobilité des jeunes Réunionnais (2011),

https://www.mrif.gouv.qc.ca/content/documents/fr/ententes/2011-03.pdf.

31 Le lycée dans le système d’éducation français est l’établissement d’enseignement de niveau pré-

universitaire. La durée de la formation lycéenne est de trois ans.

présence à La Réunion. Seuls ceux dont la candidature a été retenue par les responsables du recrutement au niveau des cégeps (décision prise au Québec) peuvent poursuivre leur démarche administrative afin de compléter leur projet de mobilité. Soutenus financièrement par des dispositifs institutionnels à l’Île de La Réunion, les jeunes Réunionnais qui ont été sélectionnés complètent une formation professionnelle de trois ans au Québec dans l’un des établissements participants.