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3. L’algue une ressource à valoriser et à conserver

3.3. Connaître, gérer, piloter les algues en Bretagne

Après les découvertes fortuites de l’iode ou de la soude dans les cendres des algues aux 17e et 18e siècles, qui permirent l’essor d’une industrie basée sur les algues comme matière première47, l’intérêt pour celles-ci s’est accru. Les pratiques des populations européennes du littoral tel l’amendement et l’alimentation des animaux grâce aux algues ont fait l’objet de nombreux travaux en agronomie (Leclerc & Floc’h 2010 ; Pérez, 1997). L’analyse des productions écrites des phycologues ou naturalistes illustre très bien le changement de pensée, de l’objet naturel à la ressource. Si elles concernent principalement la description et la classification des espèces dès le 18e siècle, à partir du milieu du 19e siècle et jusqu’au milieu du 20e siècle, une littérature consacrée aux usages se constitue en parallèle à celle des inventaires. Les exemples de titres de quelques ouvrages tirés du catalogue des bibliothèques du Muséum national d’histoire naturelle sont sans ambiguïté48 (Chapman & Chapman, 1980; Mauriès, 1875; Perrot & Gatin, 1911; Saint Yves, 1873; Sauvageau, 1920). Ces livres, souvent très précis, font un état des connaissances et des usages. Leurs organisations sont assez semblables avec une entrée soit par les usages ou un usage précis, soit par les groupes d’espèces avec à chaque fois une description des usages. Ils proposent ensuite un traitement par zones géographiques tout d’abord de la récolte des algues qualifiées de sauvages ou naturelles puis de la culture des algues. La structuration de ces ouvrages évoque les éléments maîtrisés dans la connaissance des algues, l’intérêt premier sur les usages et toutes les potentialités autour de ces ressources. Ces représentations se retrouvent aujourd’hui dans des programmes de recherches et elles sont portées par des organismes impliqués dans le système de récolte des algues. Il est difficile ici d’établir une liste exhaustive des programmes de recherches ou des institutions en cours ou impliquées sur la récolte des algues, mais l’objectif est de montrer en quoi la plupart des recherches sont orientées par le statut de ressources, la gestion et la potentialité attribuée aux algues tout en insistant sur les enjeux liés à cette construction. L’un des enjeux de notre recherche étant de questionner les dynamiques des savoirs des collecteurs d’algues et les interactions avec le savoir scientifique, il importe de présenter les acteurs de la recherche qui influencent directement ou indirectement leurs pratiques et éventuellement les savoirs des collecteurs.

Les gestionnaires : René Pérez, Pierre Arzel et l’Ifremer

En 1984, quelques années après la conférence de Stockholm où la nature devient ressource, l’Ifremer est créé, par la fusion de deux organismes : le Centre National pour l’Exploitation des Océans (CNEXO) dédié aux explorations océaniques et l’Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes (ISTPM) consacré à la pêche. C’est dans ce dernier que commence le travail d’ingénieur de René Perez

47 Nous reviendrons sur ces usages et sur leurs évolutions dans le chapitre suivant ; ici, nous souhaitons explorer le point de vue des scientifiques.

48 De l’utilité des algues marines. Saint Yves A., 1873

Recherches historiques et littéraires sur l’usage de certaines algues. Mauriès M., 1875

Les algues marines utiles : et en particulier les algues alimentaires d’Extrême-Orient. Perrot. Gatin C.L., 1911 Utilisation des algues marines. Sauvageau C., 1920

Seaweeds and their uses. Chapman V.J., Chapman D.J., 1950

Trois autres ouvrages rencontré dans diverses bibliothèse peuvent être cités en exemple :

Les algues marines et leur utilisation. Lapicque, L., 1922

Emploi des algues pour l’alimentation des chevaux. Brocq-Rousseu D., Quillet A., 1921 Seaweed utilization. Newton L., Low S., 1951.

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(1942— …) en charge de l’exploitation des algues en Bretagne. Son travail s’inscrit parfaitement dans les approches de la nature comme pourvoyeuse de ressources naturelles. En collaboration avec des universitaires et des industriels, il va à la fois mener un travail de cartographie et d’évaluation des stocks de la ressource algale (Pérez & Audouin, 1973) ainsi qu’un travail sur la mécanisation de la récolte des algues et sur les possibilités d’introduction et de culture de nouvelles espèces d’algues brunes comme Macrosystis (Pérez et al., 1973)ou Undaria pinnatifida (Pérez et al., 1984; Pérez et al., 1992). Il oriente son activité vers l’algoculture, domaine auquel il se consacra jusqu’à la fin de sa carrière.

L’Ifremer49 est aujourd’hui une institution incontournable sur les questions des océans et des activités halieutiques. Cet établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), est placé sous la tutelle conjointe des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer. Son rôle est d’accroître la connaissance du milieu marin et du littoral, permettant ainsi sa surveillance et le développement des activités liées à ces milieux. Pour assurer ces missions, un ensemble d’outils d’observation et d’expérimentation sont mis en œuvre qui s’appuie sur des bases de données océanographiques très denses. Les recherches de l’Ifremer s’inscrivent par ailleurs dans une logique de valorisation économique grâce à de nombreux partenariats avec le monde industriel ou économique, à la promotion des innovations de l’institut et au transfert de technologie. C’est donc logiquement que le biologiste P. Arzel (1948-2008) prend en charge la récolte des algues au sein de cette structure. Originaire de la région des abers, il a travaillé pendant plus de vingt ans à l’Ifremer sur le suivi et la gestion de la ressource algue, période durant laquelle il a écrit de nombreux articles et livres, scientifiques ou de vulgarisation, et produit de multiples rapports. Il est un auteur incontournable dès lors qu’on s’intéresse aux algues en Bretagne :

« C’est une figure en Bretagne, il a contribué à ce que la pêcherie [de la récolte des algues] soit étudiée avec soin, reconnut, et il a permis le lien avec l’Ifremer [et les goémoniers]. » (Une chercheuse qui l’a côtoyé)

Passionné d’ethnologie, il a entrepris une description détaillée de l’histoire et de l’évolution de cette activité de récolte dans sa région ; son ouvrage Les Goémoniers, Pierre Arzel est considéré comme une référence sur ce métier. Son œuvre autant que sa personne ont joué un rôle important dans la reconnaissance et la mise en valeur du métier de goémonier. Après son départ à la retraite, l’accompagnement de la profession se poursuit au sein de l’Ifremer. Cet institut apporte aujourd’hui son expertise sur l’activité de collecte des algues en effectuant le suivi des stocks, la concertation et en proposant des mesures de gestion :

« Ce que l’on fait sur la filière algue c’est ce que l’on fait aussi pour d’autres espèces qui sont suivies par Ifremer. On est la structure référente et indépendante qui permet d’établir les bilans d’une activité de récolte sur une ressource. C’est important de disposer de toutes les données qui permettent de diagnostiquer le dynamisme d’une flottille, les quantités qui sont récoltées et d’avoir des éléments qui permettent de statuer sur la ressource. Cela nous permet de faire un état de la ressource. On peut dire « oui la ressource est bien exploitée », si l’effort de production ou de récolte est bien adapté à la capacité de la ressource et on propose des évolutions des gestions et de la pêcherie. […] On a ce regard indépendant vu que l’on n’a pas d’intérêt économique. On

49 Toutes les informations proviennent du site internet de l’Ifremer https://wwz.ifremer.fr/ ; consulté le 03 octobre 2016.

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est aussi à l’interface avec la partie plus administrative, la DDTM50, qui nous contacte pour

savoir si ces orientations sont pertinentes. On apporte aussi toute la connaissance liée aux espèces exploitées et donc, toutes nouvelles connaissances, on l’a partagé avec les professionnels. […] L’Ifremer n’a pas de pouvoir décisionnel. On est là pour indiquer l’état d’un stock. On peut faire des propositions. Pour des pêcheries plus localisées, au cours des réunions ou des commissions on va partager l’information, et venir avec des propositions, mais ce n’est pas nous qui prenons les décisions. Ça se fait au sein de commissions à différente échelle. En règle générale, ils tiennent compte des propositions que l’on fait. C’est validé par un arrêté départemental ou régional. Nous sommes vraiment des facilitateurs. » (Un membre de l’Ifremer) Si l’Ifremer a une place importante en raison de son rôle d’expertise, ce ne sont pas les seuls scientifiques à travailler sur les algues et leurs récoltes. Dans la lignée des phycologues de la fin du 19e et du début du 20e siècle, plusieurs institutions et équipes ont pour objectif de produire de la connaissance sur les algues et les différents enjeux associés, mais aussi de valoriser cette ressource.

De la connaissance à la potentialité de la ressource : exemple avec deux programmes de recherche L’émergence au 19e siècle des sciences de la vie et de l’histoire naturelle et l’apparition de nouveaux outils scientifiques favorise l’intérêt pour la mer et les algues sur les côtes bretonnes et normandes. Les premières recherches sur la flore marine de la côte nord du Finistère sont réalisées durant les années 1830, par le Colonel Dudresnay, officier en retraite vers Saint-Pol-de-Léon (Feldmann, 1954). D’autres inventaires sont menés par deux frères Crouan, pharmaciens à Brest, qui publièrent d’abord un herbier d’algues marines du Finistère en 1852 (Ibid). L’élaboration de savoirs naturalistes sur le milieu marin et notamment les algues évoluent avec la structuration et l’institutionnalisation de la recherche par l’implantation de plusieurs stations marines dont des algues sont un axe de recherche majeur. Le laboratoire maritime de Concarneau aujourd’hui rattaché au Muséum national d’histoire naturelle fut la première station maritime créée en 1859 par le naturaliste Victor Coste, professeur au Collège de France. Quelques années plus tard, Henri De Lacaze-Duthiers, professeur de zoologie à la Sorbonne et membre de l’Académie des Sciences, crée la Station Biologique de Roscoff en 1872. Si l’intérêt est dans un premier temps focalisé sur le règne animal, l’étude des algues se développe très rapidement. Entre 1891 et le début de la Première Guerre mondiale, plusieurs phases d’inventaires à des échelles très variables et des travaux expérimentaux sont menées par de nombreux savants botanistes et phycologues (Debaz, 2004; Feldmann, 1954). Nous pouvons notamment évoquer les travaux de Camille Sauvageau dont son ouvrage paru en 1920, Utilisation des algues marines, reste encore un document incontournable (Sauvageau, 1920). Une partie des recherches sur les algues est menée dans les années 1840, par le naturaliste Gustave Thuret le long des côtes de Normandie. La dynamique des botanistes et phycologues normands favorise l’implantation de la station du Muséum national d’histoire naturelle à Tatihou à la fin du 19e et jusqu’à la Première Guerre mondiale. Après une dizaine d’années à Saint Servan, à proximité de Saint-Malo, elle s’établit en 1935 à Dinard. L’histoire récemment retracée par Denis Lamy et ses collègues montre l’intérêt porté aux algues et éclaire des recherches menées actuellement en particulier sur les herbiers (Lamy et al., 2016). Aujourd’hui, dans les différentes stations de Concarneau, Roscoff et Dinard et dans les pôles

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universitaires de Rennes et de Brest, les recherches menées portent sur de nombreux domaines de la biologie marine et de l’océanologie51, mais les végétaux marins ont une part importante.

Si de multiples programmes de recherche ont les algues pour objet d’étude, nous n’en citerons que deux : l’un en recherche fondamentale axée sur l’écologie et la biologie de la conservation et l’autre appliquée avec un partenariat scientifique-industriel pour illustrer les différentes approches autour de cette ressource. Ces deux programmes sont à l’origine des publications les plus récentes ; ils réunissent de nombreux acteurs impliqués dans la récolte des algues et abordent des problématiques et des enjeux sur lesquels nous reviendrons dans le chapitre 9.

Le premier projet nommé ECOKELP52, mené entre 2007 et 2011, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), s’est intéressé « aux dynamiques de la biodiversité des forêts d’algues brunes dans les hémisphères nord et sud tant dans ses aspects écologiques, que sociaux et économiques ». Une première partie des travaux s’est focalisée sur la dynamique de la biodiversité et sur l’évaluation des impacts de l’exploitation, de l’introduction d’espèces exotiques et du changement climatique. Dans une seconde partie, les recherches se sont focalisées sur les composantes économiques et sociales de la durabilité des forêts d’algues brunes en collaboration notamment avec le laboratoire AMURE53 (Université de Bretagne Occidentale — Ifremer) qui travaille sur l’analyse économique et juridique des politiques publiques des activités maritimes. Ce programme a été un des plus productifs du point de vue de la littérature sur les algues en Bretagne et de leur récolte depuis dix ans.

Le second projet, IDEALG54 est d’une ampleur plus importante : il réunit une vingtaine d’acteurs scientifiques et industriels de Bretagne dans le but de développer la filière des macroalgues. Doté d’un financement de dix millions d’euros sur dix ans par l’ANR 2010, il s’intéresse à la récolte des algues au travers des impacts environnementaux, sociétaux et économiques liés au développement de la filière de la récolte des algues. Le cœur du projet concerne les biotechnologies pour étudier la diversité des algues locales et les micro-organismes associés, mais il a aussi pour but d’explorer et de valoriser de nouveaux usages potentiels, avec une promotion de l’algoculture et un transfert de technologies entre parties prenantes, industriels et scientifiques55.

Ces programmes illustrent les relations étroites qui existent entre scientifiques et industriels, mais surtout introduisent la dimension de « potentialité », notion souvent associée à celle de ressource (Hubert & Mathieu 1992). Cette dimension se retrouve dans les discours des scientifiques. Ainsi, un scientifique impliqué dans le programme IDEALG exprime dans l’extrait suivant, sa vision et les évolutions futures de la valorisation des laminaires. Aujourd’hui, si les Laminaires servent exclusivement à la production d’alginate, il est possible pour lui de mieux valoriser cette ressource (c’est aussi le cas de beaucoup d’autres espèces) par l’extraction de nouveaux produits grâce à des progrès techniques dans les processus et l’utilisation des déchets. Mais ces potentialités se confrontent aux contraintes actuelles de l’activité de récolte d’ordre technique, et celles concernant la disponibilité de la ressource :

51http://www.upmc.fr/fr/universite/stations_marines/observatoire_oceanologique_de_roscoff.html, consulté le 30 mars 2016.

52Pour écologie des Kelp. http://ecokelp.sb-roscoff.fr/, consulté le 30 mars 2016.

53 UMR 6308 — Aménagement des Usages des Ressources et des Espaces marins et littoraux. 54http://www.idealg.ueb.eu/, consulté le 30 mars 2016.

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« On peut faire beaucoup mieux que des alginates ou de l’alimentaire direct, ce n’est pas un marché colossal et ça ne fait pas vivre des si grandes entreprises que cela. Je pense que le potentiel est énorme avec les algues pour créer beaucoup plus d’emplois et d’entreprises. […] On va récolter 60 000 tonnes de digitata, 30 000 tonnes d’hyperborea et avec ça, on va sortir 30 % sous forme d’alginate. Tout le reste part dans la station d’épuration et les résidus solides sont très peu valorisés. Le concept de bio raffinerie où 100 % sont utilisés doit être mise en place. Même dans l’eau, dans les bateaux, il y a beaucoup d’éléments minéraux qui sont perdus. Alors, ça ne sera peut-être pas possible à partir des algues de récolte, par contre c’est la seule chose qui permettra de rentabiliser et valoriser les algues en algoculture. (Un chercheur spécialiste de la biochimie des algues)

Ces propos font écho à l’article de Yannick Lerat président du CEVA56, également partenaire du programme IDEALG (Lerat, 2013). Au-delà des informations scientifiques peu novatrices de cet article, il nous confirme les valeurs portées par certains acteurs de la filière. Dans l’autopromotion, il évoque les aspects historiques de l’activité de récolte des algues et leurs évolutions grâce aux investissements des divers acteurs. Au sein de l’article, se retrouvent tous les débouchés actuels, toutes les potentialités en détaillant les propriétés des algues et quelques enjeux qui semblent être possible de surmonter par des progrès techniques et par des solutions simples, telles que l’algoculture. Cet article tend à inscrire ainsi la démarche de l’économie de la promesse.

Cette réflexion est développée entre autres par Pierre-Benoît Joly, directeur de l’Institut francilien recherche innovation et société et directeur de recherche à l’INRA. Il a pour objectif de comprendre les nouveaux cadres technoscientifiques qui émergent et leurs implications dans les domaines scientifiques et politiques par les promesses qu’ils amènent (Anonyme, 2014b; Joly, 2010). Selon lui, il est nécessaire de produire « une grande fiction » qui repose sur l’incertitude et une inquiétude concernant l’avenir autour des questions d’alimentation, de climat, etc. pour mobiliser différents partenaires et obtenir des ressources financières, humaines et politiques. Mais, cette économie est « une promesse », car selon lui : « les promoteurs des promesses technoscientifiques sont des marchands d’espoirs et ne manquent pas d’exagérer les possibilités de résoudre des problèmes sociaux avec des solutions technologiques. Les promesses se comportent ainsi comme des bulles spéculatives » (Anonyme, 2014b, p. 2). Cette analyse est principalement mobilisée autour des technologies de pointe (cellule souche, nanotechnologie, etc.) qui sont par ailleurs appelées les technologies de l’espoir. La fabrique d’une histoire à accomplir par l’anthropologue Annette Leibing et la sociologue Virginie Tournay. Pour ces auteurs, ces technologies constituent des ensembles innovants et un espoir face à l’incertain, dans une optique d’amélioration de la qualité de vie (Leibing & Tournay, 2010). Dans le cadre médical, il est aisé de concevoir la source d’inquiétude que provoque l’incertitude, donc l’espérance associée à ces techniques. Toutefois, cette conception est répandue au sein d’autre domaine scientifique tel que l’agronomie, par exemple les OGM. Ainsi, un ensemble d’espace, de domaines et d’objets naturels émergent ou sont redécouverts, et ils sont investis de promesses. Ils deviennent un gisement recelant de potentialités. C’est le cas des algues à l’image de l’article de Y. Lerat (Lerat, 2013). Très rapidement dans la littérature scientifique et dans la presse, apparaissent les idées qu’elles seront les aliments de demain permettant de lutter contre la faim,

56 Le CEVA ou Centre d’Étude et de Valorisation des Algues est basé à Pleubian dans les Côtes d’Armor. Organisme de recherche public-privé, il met en œuvre une recherche appliquée sur les algues tout en assurant le transfert des connaissances entre scientifiques et industriels. http://www.ceva.fr/fre, consulté le 31 mars 2016.

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qu’elles seront une source de molécules afin de guérir hommes, animaux et plantes ou une base essentielle pour un panel de divers matériaux destinés à l’industrie et donc de participer au bien-être des populations. Si tout cela reste très spéculatif – caractéristique majeure dans l’économie de la promesse – l’investissement financier et matériel, motivé par la nouveauté et l’objectif de résoudre des problèmes est conséquent et génère ainsi des orientations de recherches.

Mais les changements climatiques, les aléas naturels rappellent que les algues sont bien des ressources naturelles sauvages caractérisées par leurs variabilités et leurs caractères épuisables. Puisque la récolte ne peut pas répondre uniquement aux attentes et aux futurs besoins, seuls les processus d’artificialisation permettent de contourner ces limites. Pour les algues en Bretagne, plusieurs moyens ou solutions sont évoqués. La première piste est la mise en culture des algues sur des filières, mais de nombreuses difficultés et problématiques concernant les conditions d’établissement (dans de grandes zones abritées), ou le partage de l’espace avec les activités aquacoles ou touristiques déjà présentes restreignent son essor. Une seconde piste actuellement à l’étude consiste à améliorer la production par l’ensemencement de « champs » qui font déjà l’objet de récolte. S’inspirant des pratiques anciennes d’algocultures réalisées en Chine, où des secteurs autour des individus en reproduction

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