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Chapitre 4 Présentation des données et analyses des résultats: parcours migratoire des répondants

4.2 Premières expériences d’immigration dans la société d’installation

4.2.1 Choix de la ville de destination et impact des liens sociaux

Dans un premier temps, sept immigrants se sont dirigés directement dans des villes de taille moyenne après leur émigration, treize ont passé leurs premières années à Montréal avant de déménager dans la région de Québec. Partagé par l’ensemble des membres de la famille, leur plan de migration est majoritairement influencé par l’existence de contacts, de liens sociaux et de ressources diverses. La plupart des interviewés ont déclaré avoir de la famille ou des proches dans leur première ville d’installation pour pallier le manque d’information, autant dans la société d’accueil qu’à propos du marché du travail. C’est le cas d’un groupe d’immigrants qui ont choisi Montréal comme ville d’installation et qui ont bénéficié de l’aide d’amis, de la famille et des réseaux ethniques (liens forts). On pourrait aussi dire que la trajectoire migratoire ainsi que le choix de la ville de destination présentent leur côté utilitaire.

« Mon meilleur ami, avec qui j’ai étudié en Chine, travaillait au service des ressources humaines d’une compagnie à Montréal et j’ai commencé à travailler dans cette usine dès que je suis arrivé au Canada. Je n’ai pas eu de difficulté à trouver du travail à Montréal. » (H7, créateur)

On remarque aussi que, durant la période de transition, certains liens faibles sont devenus les liens forts et ces réseaux de connaissances se transforment en contacts réguliers qui fournissent de l’aide aux nouveaux arrivants :

« Durant le processus de préparation à l’immigration, j’ai fait la connaissance de compatriotes. J’ai été hébergée par ces derniers durant un mois lorsque je suis arrivée à Montréal et on a trouvé notre logement un mois après. » (F3, repreneuse)

« Mes amis m’ont présenté d’autres amis qui travaillent à Montréal. Je suis entré en contact avec eux pour m’aider à trouver un travail. » (H2, repreneur)

F5 a été bien accueillie par sa belle-sœur, installée à Montréal depuis longtemps. Sa belle-sœur lui a trouvé un logement dans un grand immeuble qui se situait dans le quartier chinois de Montréal. Pour F5 et son conjoint, ce premier logement se définit comme un espace d’échange et d’entraide.

« Ma belle-sœur a immigré à Montréal il y a sept ou huit ans. Quand on est arrivé au Québec, c’est elle qui nous a accueillis. C’est aussi elle qui a trouvé un logement pour nous. Quand nous nous sommes installés à Montréal, nous habitions dans un immeuble où il y avait beaucoup de Chinois. Ils nous ont beaucoup aidés pour l’information de travail, de service de garde des enfants et nous communiquions souvent ensemble. Dans la cour, il y avait un jardin, nos enfants s’amusaient ensemble tandis que nous les parents parlions de plein de choses. » (F5, créatrice)

De plus, les organisations communautaires, gouvernementales et non gouvernementales font partie des ressources où les nouveaux arrivants cherchent de l’information. Plusieurs répondants ont déclaré que des conférences organisées par Service à la Famille Chinoise du Grand-Montréal ont durablement moulé leur décision de déménager en région et leur reconnaissance de l’importance d’apprendre la langue française.

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« Je suivais des cours au Service à la Famille Chinoise du Grand-Montréal pour avoir plus d’informations sur la vie du pays d’accueil et pour

m’adapter le plus vite possible. » (H2, repreneur)

« On a assisté à plusieurs conférences du Service à la Famille Chinoise du Grand-Montréal et les conférenciers nous ont dit qu’il fallait vivre dans les petites et moyennes villes pour mieux s’intégrer à la vie locale. Nous constations aussi que les Chinois étaient toujours dans leurs propres réseaux dans les grandes villes. Nous avons alors décidé de déménager. » (F5, créatrice)

« On est allés au Service à la Famille Chinoise du Grand-Montréal pour avoir des informations sur l’installation. Et c’est là que l’on s’est rendu compte que savoir parler français était nécessaire. » (F9, repreneuse)

Par rapport à ceux qui ont choisi Montréal en tant que première ville d’installation et qui possèdent dans cette ville métropolitaine des réseaux de connaissances déjà établis, les gens qui décident de s’installer dans la région de Québec dès leur arrivée vivent leur mobilité différemment. C’est à l’aide des liens faibles que H3 a pris la décision de s’installer dans la région de Québec. Avant de s’y installer, il a visité tous ses amis qui habitent dans les différentes provinces canadiennes. Durant sa visite, il est tombé amoureux de la ville de Québec où habite un des amis de sa conjointe.

« Que la nature de Québec est belle ! J’y suis resté pendant trois jours et j’ai pris la décision de venir installer ma famille à Québec. » (H3, repreneur)

Il faut mentionner le fait qu’avoir même une personne-ressource est favorable pour les immigrants qui arrivent dans les moyennes villes, car elle pourrait avoir une incidence majeure sur leur quête de renseignements et sur leur décision de ville d’installation.

« J’ai un membre de ma famille qui a une épicerie dans la région de Québec et je suis allé le rejoindre. » (H1, repreneur)

Par rapport aux gens qui s’installent dans la région de Montréal et qui ont souvent des réseaux déjà construits, les immigrants qui arrivent directement dans les moyennes villes, dont la plupart sont principalement chercheurs et étudiants recrutés par les institutions universitaires de la région de Québec, construisent leurs réseaux sociaux à

partir de leur projet d’études. C’est bien le cas de F8, qui avait un projet d’études clair et concret.

« Je suis arrivée à Québec en 1990. J’ai eu une bourse gouvernementale pour faire un échange. Je ne connaissais pas grand monde là-bas. » (F8, créatrice)

« Je ne connaissais que mon professeur quand je suis arrivé à l’université. Mais au fur et à mesure que je participais à des activités des associations des étudiants, je commençais à connaître les gens, et je commençais à avoir des contacts avec les autres immigrants chinois. » (H6, repreneur)

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