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ONT DE LEUR TERRITOIRE.

Dans le document Les études sur les Amériques en France. (Page 74-76)

sur les Amériques :

ONT DE LEUR TERRITOIRE.

Français). La mission archéologique française en Alaska (mafAK) dirigée par Yan Axel Gómez Coutouly, est financée depuis 2013 par le MAEDI. Cette mission entreprend des fouilles archéologiques sur des sites de la Préhistoire ancienne dans l’intérieur de l’Alaska, notamment en 2016 à Little Panguingue Creek, en collaboration et en co-financement avec l'université américaine Texas A&M et l'UMR 7055 PRETECH. Une deuxième mission du MAEDI, créée en 2016 est dirigée par Claire Alix, et concerne la Préhistoire récente du littoral nord occidental de l'Alaska. Ce projet centré sur les sites du Cap Espenberg est une collaboration internationale entre plusieurs institutions et communautés (4 universités américaines : University of Alaska Fairbanks, University of Kansas, University of Colorado et Portland State University ; 2 agences fédérales : US National Park Service et Bureau of Indian Affairs ; et les communautés de Shishmaref et de Deering) et est largement co-financé par la National Science Foundation (Office of Polar Program). Le troisième programme international en cours est le projet ALLY "Animals, Lifeways and Lifeworlds in Yup'ik Archeology", fruit d'une collaboration franco- britannique entre l'UMR 7055 PRETECH et l'Université d'Aberdeen; elle compte avec un financement du LabEx "Les passés dans le présent" et de l'AHRC (Arts and Humanities Reseach Council) "Care for the Future". Côté français, ce programme intègre les recherches de Yan Axel Gómez Coutouly et Claire Houmard, sous la direction de Isabelle Sidéra (UMR 7055 PRETECH). Cette mission collaborative se focalise sur le site de la Préhistoire récente de Nunalleq dans la région Sud-Ouest de l'Alaska. Du côté canadien, le programme de recherche LOCHETAIN (Long Term Environmental Changes and Human Activities in Nunavik [North Eastern Canada]) est dirigé du côté français par Dominique

Marguerie et représente une collaboration avec l’Université Laval à Québec et des archéologues du centre culturel Avataq. Il se consacre à « étudier divers écosystèmes, des sites et zones d’habitat anciens (archéologiques) et des biodiversités passées » dans la région du Nunavik. Outre ces programmes internationaux, et depuis la création en 2009 d’un enseignement de l’Archéologie du Monde Arctique, plusieurs thèses doctorales sont en cours concernant la Préhistoire nord-américaine et arctique : la valeur, le statut social et la diffusion de la jadéite en Alaska (A. Neffe); l’architecture et le bâti dans l'Arctique occidental nord-américain (R. Méreuze); l’ethnoarchéologie du couteau "Ulu", véritable symbole culturel et identitaire (C. Viot); la question du combustible dans la préhistoire récente du littoral alaskien (M. Vanlandeghem); l'exploitation du bois lors de l'expansion norroise au Groenland (E. Pinta); l'analyse comparative des systèmes d'emmanchements des chasseurs-cueilleurs de Patagonie australe et des Aleut et Alutiiq d'Alaska méridional (G. Maerky).

Cette brève présentation donne un aperçu des problématiques et des spécificités de la recherche archéologique française dans les milieux arctique et subarctique que développent les chercheurs français, en étroite collaboration bien sûr avec des chercheurs américains, canadiens, groenlandais et danois. Ce rapide survol montre une recherche riche et en pleine expansion.

8. Economie

Si l'ascension fulgurante des États-Unis au rang d'économie dominante à partir de la fin du XIXe siècle et la dynamique qu'elle y a insufflé dans l'économie mondiale tout au long du XXe siècle n'ont pu manquer d'attirer l'attention des universitaires français, l'élaboration d'une recherche et d'un enseignement originaux et structurés sur l'économie de l'Amérique du Nord n'est pas allée

de soi, au point qu'elle ne semble encore intégrée que relativement marginalement à « l'américanisme » français. Cet état de fait est sans doute à imputer au contexte géopolitique dans lequel se

sont alors développées les études sur l'économie nord-américaine : le conflit Est-Ouest, largement sous-tendu par l'affrontement de deux modèles économiques, et la prégnance, en France, de diverses forces d'antiaméricanisme expliquent largement la « fascination réticente», pour reprendre la formule de Jacques Portes, qu’exerçaient les États-Unis sur l’opinion publique française et détournaient certains chercheurs d'un objet d'étude incarnant les méfaits du capitalisme et de l'impérialisme triomphant.

L'entrée en crise des États-Unis au tournant des années 1970 a, semble-t-il, conduit à une évolution significative, dont témoignent deux publications datant de 1976 : celle de l'ouvrage de l'historien Jean Heffer, futur directeur du CENA à l'EHESS, La grande dépression : les États-Unis en crise, 1929-1933 ; et celle de Régulation et crises du capitalisme : l'exemple américain par Michel Aglietta, appelé à devenir l'un des chefs de file de l'école de la Régulation. A partir de cette date les travaux des économistes français sur le fordisme et le post-fordisme se multiplient. L'intégration de ces travaux à l'américanisme français reste

toutefois marginal du fait des spécificités de la structuration de notre enseignement supérieur, et notamment du cloisonnement relativement étanche entre disciplines institué par l'existence de sections du CNU et du CNRS. Là où l'appréhension des évolutions de l'économie nord-américaine aurait nécessité la mobilisation conjointe des outils de la science économique, de la science politique, du droit, de la sociologie, de l'histoire et de la géographie ainsi que d'une connaissance approfondie de la langue anglaise, permettant de travailler sur des textes originaux, le système universitaire français a favorisé le cloisonnement de la formation et de la recherche au sein de sections disciplinaires qui communiquent peu entre elles. Il en est résulté un émiettement de la production scientifique sur l'économie nord-américaine. Le catalogue SUDOC des thèses soutenues dans le système universitaire français comportant les mots-clé « économie » et « États-Unis » ou « Canada » comporte environ 300 entrées dont la plupart ne relèvent pas des disciplines « sciences économiques et de gestion ».

Parmi les économistes français ayant publié sur les États-Unis (sans guère s'intéresser au Canada) tous ne sont pas stricto sensu, universitaires, et tous ne sont pas intégrés au système universitaire français. A côté d'universitaires comme Michel Aglietta, Robert Boyer ou Thomas Piketty, qui ont fait l'essentiel de leur carrière dans des institutions françaises, on trouve des Français intégrés au système universitaire américain comme Emmanuel Saez ; ou des économistes qui ont alterné ou mené conjointement des activités dans l'enseignement supérieur français et des activités dans des institutions publiques et privées, tels Jacques Mistral, Jean Pisani-Ferry ou Gilbert Cette.

LE SYSTÈME UNIVERSITAIRE

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