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AMÉRIQUE LATINE

Dans le document Les études sur les Amériques en France. (Page 143-147)

vers un état des lieux Amériques en France

AMÉRIQUE LATINE

Nous avons donc identifié en premier lieu les bibliothèques (I) classant les bibliothèques spécialisées sur les domaines américains (A) au premier rang. Les bibliothèques encyclopédiques et les centres à vocation généraliste de différents statuts, venant ensuite (B), nous avons pu relever un certain nombre de fonds spéciaux touchant aux Amériques. Une partie de l’information a été regroupée dans un point organisé autour de disciplines particulières (C) avant d’ouvrir une seconde partie sur les archives (II) et d’identifier les différents dépôts illustrant la richesse des documents utiles à la recherche américaniste. Pour terminer une troisième partie (III) propose un échantillon d’instruments numériques pouvant être utilisés pour la recherche américaniste.

I. LES BIBLIOTHÈQUES

A. BIBLIOTHÈQUES SPÉCIFIQUES

AMÉRIQUE LATINE

PARIS

Bibliothèque des Études portugaises, brésiliennes et d'Afrique lusophone. Université de Paris 3 Sorbonne nouvelle

Fondée en 1928 par le Professeur Georges Le Gentil, la bibliothèque s'est d'abord enrichie grâce à des legs ou des dons privés (Georges Le Gentil, Marcel Bataillon, Jean Duriau, Marquis de Faria) ainsi que grâce au soutien du gouvernement portugais.

Bien que dotée d'un budget régulier, la bibliothèque reçoit encore aujourd'hui beaucoup de dons de la part de professeurs invités, des membres du CREPAL (Centre de Recherche sur les Pays Lusophones, Paris 3 Sorbonne nouvelle) et de la Fondation Calouste Gulbenkian.

Domaines couverts : Langue, littérature, histoire et civilisation lusophones (Portugal, Brésil, Afrique)

Fonds spéciaux : Fascicules de littérature de colportage brésilienne = Folhetos de Cordel. Fonds important sur les découvertes et l’expansion portugaises. Réserve de livres rares et précieux (recensement en cours). Documents variés tels que disques vinyles, cassettes, diapositives, (recensement en cours).

Bibliothèque Octavio Paz. Instituto Cervantes.

Fonds dédiés à l'Espagne et à l'Amérique latine, dans tous les domaines.

La première bibliothèque espagnole de Paris fut créée en 1952, suite à l'Exposition du Livre

espagnol qui avait eu lieu la même année à Paris. En 1991, lors de la création de l'Instituto Cervantes, les fonds de la bibliothèque d'origine furent intégrés à la bibliothèque de l'Instituto Cervantes. En 2005, la bibliothèque est baptisée du nom d’Octavio Paz, homme de lettres mexicain, prix Nobel de littérature.

Bibliothèque Simon Bolivar et autres dépôts américanistes. Institut de France.

Bibliothèque composée de 3 000 volumes sur l'Amérique du Sud : monographies, périodiques (publications officielles d'Amérique latine, surtout argentines, au dernier quart du XIXe siècle) et manuscrits.

Une collection spécifique sur l’Amérique latine est disponible à l’Institut de France : le fonds « Bolívar ». Ce fonds, séparé du fonds général, est composé de nombreux documents rares et précieux. Notons en particulier que cette bibliothèque est sans doute la seule bibliothèque du pays à posséder les œuvres complètes de Humboldt. Deux donations de diplomates latino-américains sont à l’origine de cette collection. Le legs Carrillo y Navas intervint en 1890. Les ouvrages déposés étaient ceux d’une bibliothèque Simon Bolívar constituée à Paris en 1882 par les nouveaux états latino-américains désireux de glorifier dans la capitale française la mémoire du Libertador. L’Institut de France conserve le catalogue de cette bibliothèque et son règlement intérieur. Ce fonds fut complété, en 1930, par le legs d’Ignacio Gutierrez Ponce. Le fonds Bolívar est riche de 3000 volumes et 100 titres de revues, il permet d’étudier la région au XIXe siècle. La période 1850-1914 est de loin la mieux représentée. De précieux documents concernent toutefois la première moitié du siècle et l’Indépendance. Il convient cependant de lever une ambiguïté : malgré son nom, le fonds ne possède pas de manuscrits ou de documents exceptionnels de Bolivar ou des

autres libérateurs. Les documents sont pour la plupart des ouvrages latino-américains du XIXe siècle, dont le sujet est souvent la création des états-nations. Quelques livres de droit et science politique complètent une collection par ailleurs relativement homogène.

L’Institut de France conserve une série de documents fort intéressants pour ce qui est de l’Amérique : Benjamin Delessert (1773-1847), banquier, mécène, ami de Humboldt, avait constitué une bibliothèque qui fut poursuivie à la mort de ce dernier jusqu’en 1869, par son frère avant d’être léguée à l’Académie des sciences. Celle-ci contient presque 9000 volumes parmi lesquels on trouve un grand nombre d’herbiers, des gravures et des dessins de plantes. Signalons la présence dans ces collections des plantes d’Amérique relevées par le père Plumier. L’Académie des inscriptions et belles lettres encouragea les grandes expéditions archéologiques du XIXe siècle. La bibliothèque possède donc les photographies des monuments de l’antiquité mexicaine par Alfred Mausley et Désiré Charnay. Parmi les plus belles pièces conservées dans cette précieuse bibliothèque, remarquons enfin la présence de la série complète des Oiseaux d’Amérique d’Audubon.

Bibliothèque François Chevalier. Centre de recherche en histoire de l'Amérique latine et du Monde Ibérique (CRALMI). Université Panthéon – Sorbonne

Le Centre abrite la Bibliothèque François Chevalier et a la charge d’une bibliothèque spécialisée de premier plan. Créée en 1979, par François Chevalier, elle possède environ 10000 volumes concernant plus particulièrement le Mexique et les origines de la Révolution mexicaine mais aussi le Venezuela, les Pays andins, l’histoire agraire et la religion populaire. La majorité des titres proviennent de la bibliothèque personnelle du fondateur

versée dans les collections de cette précieuse bibliothèque. Le professeur François Chevalier a été en poste à l’Institut d’Amérique latine de Mexico où il a été successivement bibliothécaire et directeur, à l’Institut français d’études andines de Lima et à la Casa de Velázquez de Madrid. Sa bibliothèque personnelle est abondamment nourrie de livres d’histoire coloniale latino-américains que l’on ne trouve nulle part ailleurs en France. La collection de tirés à part issus de revues internationales sont sans doute l’une des richesses de ce centre. Le don de François Chevalier qui concerne également ses archives, s’élargit à ses carnets de terrains, ses études, ses dossiers de travail, ses photographies et ses films fort nombreux. L’ensemble de cette collection donne actuellement lieu à une recherche spécifique sur l’itinéraire scientifique de ce grand historien. Le CRALMI accueille également des archives d’historiens, contribuant ainsi à construire l’histoire du latino-américanisme et des études hispaniques.

Bibliothèque Marcel Bataillon. Université Paris – Sorbonne Institut d’études ibériques et latino-américaines

Issue du centre privé d’études franco-hispaniques créé en 1913, puis rattachée à l’université de Paris en 1917, la bibliothèque Marcel-Bataillon, spécialisée dans les études ibériques et latino-américaines, a été intégrée au service commun de documentation de Paris-Sorbonne en janvier 2001. La bibliothèque est riche de 34 000 ouvrages ; 160 titres de périodiques dont une soixantaine en cours. Elle dispose en outre d’une réserve de 200 livres anciens (XVIe-XVIIIe siècles).

Les collections de la bibliothèque sont par ailleurs fournies en littérature, linguistique, histoire et civilisation de l’Espagne, du Portugal et de l’Amérique latine. À noter les legs des professeurs : Ernest Martinenche, Raymond Foulché-Delbosc, Gaston Delpy, Aurelio Viñas, Marcel Bataillon, Charles-Vincent Aubrun.

Bibliothèque Pierre Monbeig (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 Institut des Hautes Études de l’Amérique latine)

Cette bibliothèque conserve certainement les plus importantes collections de France spécialisées sur la région latino-américaine et caraïbe dans le domaine des sciences de l’homme et de la société. Actuellement la bibliothèque propose à ses lecteurs 100 000 monographies, (dont 40 % sont des unica dans le catalogue SUDOC), 1500 titres de périodiques (dont 350 vivants), 5000 cartes, 3700 thèses (dont 2 500 sur microfiches), 264 affiches.

Les relations institutionnelles tissées au fil des années ont permis soit des dons réguliers, soit des échanges avec les principales institutions d’Amérique ou d’Europe. C’est ainsi que sont inscrites au catalogue les publications du Colegio de Mexico, de l’Académie nationale d’histoire du Venezuela, de l’Instituto Caro y Cuervo de Bogota, de la Escuela de Estudios Hispáno-Américanos de Séville, de l’Ibero- Amerikanisches Institut de Berlin, et d’autres encore. Les organismes internationaux de développement comme l’OCDE et les organismes interaméricains (CEPAL, Comisión Económica para América Latina ; OIT-PREALC, Programme régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes de l’Organisation internationale du travail ; OEA, Organisation des états américains ; BID, Banque interaméricaine du Développement ; FLACSO, Facultad Latino- Américana de Ciencias Sociales, etc.) comptent parmi les principaux donateurs réguliers. La reconnaissance internationale dont jouit l’institution est à l’origine de ces dépôts. En dehors de ces donations régulières, l’IHEAL a bénéficié depuis sa fondation, de dons ponctuels, importants par leur nombre comme par leur qualité scientifique. Des institutions ont ainsi participé à l’accroissement des

collections. En 1975, le CNRS permet l’achat du fonds latino-américain réuni par Fernand Braudel dans sa bibliothèque personnelle. D’autres institutions encore, ont choisi après leur dissolution de « survivre » en confiant leurs fonds à l’Institut. C’est le cas du CETRAL (Centre de recherche sur l’Amérique latine et le Tiers monde) en 1986 et du Centre Lebret en 1994. Les dons personnels sont cependant les plus significatifs et les plus nombreux. Les étudiants et les chercheurs sont les premiers dépositaires. En 1992, Gustavo Beyhaut, professeur à l’université de Paris III, dépose à la Bibliothèque environ 500 livres portant principalement sur les problèmes politiques de l’Argentine, de l’Uruguay et du Chili des années 1970-1980. Peu après, une donation d’Alain Rouquié de 400 titres de politique contemporaine dont un grand nombre concerne l’Argentine vint compléter les collections de la Bibliothèque. Pierre Gilhodès fut lui aussi, à la même époque, donateur d’un fond substantiel traitant pour l’essentiel des questions sociales et agraires en Colombie. Pour notables qu’ils soient, ces dons n’égalent pas l’importance de deux donations reçues par les services documentaires. Les fonds Carelli (Brésil) et Saignes (Bolivie et Andes) comportent 2000 titres chacun. Très nombreux rapports : économie, démographie, santé, urbanisation.

Il convient enfin de signaler des sources primaires peu connues (nommées « brochures » au catalogue) qui sont notamment des documents d’archives, issus des mouvements de résistance aux dictatures latino-américaines et des mouvements d’exilés des années 1970-1980. La présence de ces documents atteste d’une grande complémentarité avec les fonds d’archives de la BDIC sur des sujets comparables. L’originalité et la richesse de ces fonds ont fait de la Bibliothèque Pierre Monbeig un Pôle associé de la BnF.

Bibliothèque Sor Juana Ines de la Cruz. Maison du Mexique (Cité internationale universitaire de Paris)

Fondée en 1953, la bibliothèque Sor Juana Ines de la Cruz de la maison du Mexique, est située au cœur de la Cité universitaire internationale. Ses collections concernent le Mexique : histoire, anthropologie, sociologie, économie, droit, art, littérature et science politique dont 95% en espagnol. On y trouve également revues et journaux mexicains et français d'information générale, annuaires économiques, atlas géographiques, études socio-économiques. Un dépôt initial d’importance, deux donations essentielles du Fondo de Cultura Económica et du Colegio de México ont facilité la mise à jour des collections à partir de 1975 dans les différents domaines de la sociologie et de économie, et des dons systématiques d’éditeurs mexicains -les principales entités académiques et culturelles mexicaines continuent à faire bénéficier la bibliothèque de leurs publications- en font à la fois une vitrine pour l’édition nationale de ce pays et un lieu privilégié pour l’étude du Mexique en France. La bibliothèque offre aussi l’accès à l’ensemble de certaines collections, que l’on trouve rarement au complet en Europe : c’est le cas de l’imposante collection de la « Bibliothèque historique mexicaine d’œuvres inédites » (1936-1953), de celles « des écrivains mexicains » (1944-1966), des Tradiciones, Leyendas y Sucedidos del México Virreinal et de la « Bibliothèque de l’étudiant universitaire » (depuis 1939), pour ne citer ici que quelques uns des trésors qu’elle réserve à ses lecteurs.

CENTRES FRANÇAIS À L’ÉTRANGER

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