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MARGINALES EN HISTOIRE.

Dans le document Les études sur les Amériques en France. (Page 58-60)

sur les Amériques :

MARGINALES EN HISTOIRE.

l’intégralité de leur service d’enseignement dans leur spécialité et enseignent souvent l’histoire française ou européenne. Dans les départements d’études anglophones, on compte de surcroît 15 enseignants-chercheurs ayant soutenu un doctorat en histoire et 31 qui sont détenteurs d’un doctorat en civilisation américaine et font de l’histoire des États-Unis. À ce total de 65 historiens des États-Unis en poste dans un département d’histoire ou d’études anglophones, un très petit nombre d’entre eux travaillant également sur le Canada, il faut ajouter 6 historiens qui ont comme domaine principal ou secondaire le Canada. Ils sont particulièrement nombreux dans le Centre-Ouest de la France (Universités de La Rochelle, Nantes, Poitiers et Rennes 2), la région ayant entretenu les relations les plus importantes avec la Nouvelle-France à l’époque moderne. Tous sauf une appartiennent à des départements d’histoire.

Pendant longtemps les recherches historiennes sur l’Amérique du Nord se sont concentrées sur l’histoire commune de la France et des États-Unis et notamment sur les relations internationales et les migrations. Avec l’enracinement et la consolidation du champ, un nombre croissant d’historiens choisit des sujets proprement nord-américains et cherche à être reconnus aussi bien en France qu’aux États-Unis, en publiant notamment en anglais comme en français. Alors que le champ a été pendant très longtemps dominé par les contemporanéistes, son expansion, couplée avec le développement des études atlantiques ou impériales, a également permis aux spécialistes de la période coloniale de devenir plus nombreux et de gagner en légitimité. Une meilleure reconnaissance des études coloniales en France a aussi pour conséquence qu’un nombre croissant d’historiens de la Grande-Bretagne – très peu nombreux – et surtout de la France – majoritaires dans les

départements d’histoire – à l’époque moderne intègre dans leurs recherches les colonies nord-américaines et/ou caribéennes conjointement avec la métropole, sans pour autant se définir principalement comme des historiens de l’Amérique du Nord.

Même si la région parisienne bénéficie d’un fort encadrement de recherche (maîtres de conférences HDR, professeurs et directeurs de recherche CNRS), d’un vivier important de doctorants et de jeunes docteurs, cela n’enlève en rien à l’excellence des recherches conduites en région, soit au sein de centres, soit à titre individuel. Pensons aux recherches menées à Bordeaux, Lille 3, Lyon 2, Montpellier 3, Rennes 2, Strasbourg, Toulouse.

2. civilisation

À côté des disciplines traditionnelles comme l’histoire, la civilisation fait figure de nouvelle venue dans le champ des sciences humaines et sociales. Le concept même de civilisation mérite explicitation. On pourrait sans doute dire que la civilisation relève de l’histoire culturelle. La civilisation n’a pas la prétention de s’affirmer comme science autonome et elle croise d’autres disciplines comme l’histoire, la sociologie, l’anthropologie culturelle ou la science politique. Cette hybridité a l’avantage de bénéficier de l’apport enrichissant de plusieurs méthodologies qui ont trop souvent tendance à s’ignorer dans le cloisonnement disciplinaire. La civilisation a donc fait le pari enrichissant de l’ouverture et du décloisonnement.

Historiquement la civilisation est née de la volonté des enseignants-chercheurs de langue du supérieur qui ont toujours affirmé que la langue était indissociable de la culture qui la sous-tend. Anglicistes, germanistes, hispanistes, italianistes ont le souci d’enseigner les faits de langue mais ils ont aussi voulu inscrire au-delà des auteurs littéraires des questions de civilisation qui relèvent de l’histoire, de l’histoire des idées ou de la sociologie. Depuis plus de 35 ans les concours de recrutement des enseignants du second degré (CAPES et Agrégation) comportent une option « civilisation ». L’élargissement des études d’anglais aux études américaines après la Seconde Guerre mondiale par l’intermédiaire de programmes comme le programme Fulbright, a sans doute facilité l’ouverture. 1967 a vu la création nationale d’un certificat obligatoire d’américain dans les premiers cycles d’anglais et désormais la voie était ouverte à l’étude d’autres aires culturelles.

La richesse des recherches en civilisation rend difficile la réalisation d’un état des lieux synthétique. Ceci explique pourquoi certains chercheurs et certains centres apparaissent dans ce livre blanc au sein de plusieurs des rubriques consacrées à l’Amérique du Nord. On se reportera donc à l’ensemble de ces rubriques pour avoir une vision d’ensemble de la diversité de ce champ.

L’équipe d’accueil CREW (Center for Research on the English-Speaking World ; EA 4399) est reconnue depuis 1990. Dans sa configuration actuelle, elle est dirigée par Romain Garbaye et s’organise autour de trois centres (le CRAN, le Centre de recherche sur l’Amérique du Nord, dirigé par Jean-Michel Lacroix puis par Hélène Le Dantec ; le CREC, Centre de recherches en civilisation britannique et le CERVEPAS, Centre de recherches sur la vie économique des pays anglophones dirigé par Martine Azuelos puis par Valérie Peyronnel). Une soixantaine de chercheurs travaillent autour de plusieurs axes transversaux : démocratie, politiques et sociétés ; information, médias et représentations ; échanges, transferts et constructions nationales dans l’espace anglophone.

Le LARCA-Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones (UMR 8225) est également un espace important de la recherche nord-américaniste au croisement de l’histoire et de la civilisation. Ce laboratoire, reconnu en 2007, résulte de la fusion de deux équipes d’accueil pré-existantes. Il est actuellement dirigé par François Brunet. Cette UMR regroupe une cinquantaine d’enseignants-chercheurs qui travaillent sur quatre axes : cultures visuelles anglophones : histoires, pratiques, théories ; histoire du politique dans les mondes anglophones ; Lumières et modernité ; frontières du littéraire.

LA VOLONTÉ DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS

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