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possible Nous n’apprenons que par l’expérience » Gandh

Chapitre 1. Les stratégies de la recherche

III- Techniques du repérage de la dimension informative de la représentation

1. L’analyse prototypique

Les associations obtenues par le questionnaire d’évocation libre sous les mots stimuli "Islam" et "Musulman" seront traitées dans une première étape, avec une analyse prototypique. Cette analyse consiste à relever la fréquence du mot associé et son rang moyen (Moliner, 2002), les résultats obtenus seront configurés dans un tableau à quatre cases :

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Figure 1 : Modèle de traitement des associations libres

1.1. Les quatre zones du tableau a- Case1: zone du noyau

Elle regroupe les mots à la fois très fréquents et cités dans les premiers rangs. Ces mots traduisent des croyances, des normes, des synonymes et des prototypes qui donnent une définition minimale de l’objet de représentation. Pour Abric (1994), le noyau central a une dimension quantitative mais aussi qualitative, par conséquent, les éléments que nous trouvons dans cette case ne sont pas tous des éléments centraux. Flament et Rouquette précisent que les éléments centraux sont moins que six éléments et le plus souvent deux » (2003, p.13).

b- Case 2: zone de la première périphérie

Elle regroupe les mots peu fréquents mais très importants, ce sont les éléments périphériques les plus proches au noyau central et qui jouent un rôle important dans la concrétisation de la représentation. Pour Abric (1994, p.25), il s'agit « de jugements formulés à propos de son environnement, des stéréotypes et des croyances », pour Moliner, cette zone contient les normes selon lesquelles l’objet de représentation est jugé.

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c- Case 3: zone des éléments contrastés

Elle contient des mots de faible fréquence mais considérés importants par les sujets. Cette zone peut compléter la première périphérie comme elle peut inclure d’autres noyaux centraux d’un sous-groupe minoritaire. Elle contient alors des informations ambiguës puisqu'il y a une contradiction entre le critère du rang et de la fréquence.

d- Case 4: zone de la deuxième périphérie

Elle comprend les mots les plus périphériques donc peu fréquents et peu importants pour les sujets puisque cités dans les derniers rangs. Pour Moliner c’est la zone des croyances et craintes personnelles face à l’objet de représentation qui ont une forte connotation évaluative.

1.2. Les rangs a- Le rang moyen

Ce rang correspond à la moyenne des rangs de chaque évocation, on la trouve calculée dans le rapport RANGMOT réalisé par le logiciel Evoc. 2003.

b- Les rangs inférieurs et supérieurs

Ces rangs permettent d’identifier les mots les plus importants et les moins importants Rang < à … : rang moyen faible, donc d’une grande importance

Rang > à … :rang moyen élevé donc de faible importance

1.3. La fréquence

Cette fréquence permet d’identifier les mots les plus fréquents et les moins fréquents selon le seuil choisi par le chercheur

a- Fréquence minimale : permet d’isoler les mots les moins fréquents. b- Fréquence intermédiaire : permet d’isoler les mots les plus fréquents. c- Fréquences inférieure et supérieure:

fréquence >= à… : mots ayant une fréquence forte supérieure ou égale à la fréquence

intermédiaire repérée dans le rapport RANGMOT,

fréquence < à… : mots ayant une fréquence faible inférieure à la fréquence minimale

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IV-

Techniques du repérage de la dimension structurale de la

représentation

1. L’analyse catégorielle

Cette deuxième étape dans l'analyse des associations a pour objectifs d’intégrer de nouveaux éléments périphériques dans l'analyse en vue de trouver une nouvelle signification dans les réponses des sujets. Il s’agit de ranger les associations dans des catégories sémantiques (par thèmes), syntaxiques (les verbes, les noms) ou lexicales (rapport de sens entre les mots) et de chercher leur co-occurrence. Dans notre étude, nous avons choisi d’effectuer une catégorisation lexicale, en rangeant dans chaque classe les mots qui entretiennent entre eux un rapport de sens, par exemple sous la catégorie "identité" nous avons rassemblé des mots comme « arabe, identité, origine, terre sainte, langue, culture » etc. L’analyse catégorielle est un travail qui demande compétence et vigilance de la part du chercheur pour ne pas biaiser les données recueillies. Pour une catégorisation plus objective, une série de statistiques est effectuée, au préalable, avec le programme STATCAT en calculant le nombre des mots par catégorie, la fréquence de la catégorie, son rang et son importance par rapports aux autres catégories. Cette analyse permet de réduire le biais interprétatif du chercheur (sa subjectivité) et de qualifier la catégorie en fonction de sa fréquence, de la densité de son contenu et de son apparition, les catégories sont ainsi évaluées et interprétées en termes de centralité et de périphérie. Nous avons aussi veillé à ce que l’opération de catégorisation réponde aux critères mentionnées par Bardin (2001), ces critères sont l’exclusion du fait qu’une association ne peut être classée dans deux catégories à la fois,

l’homogénéité du fait que les associations ont le même niveau de généralité, la pertinence pour que les catégories répondent aux hypothèses de la recherche en enfin l’objectivité et la fidélité qui réduisent la subjectivité du chercheur en fondant l’interprétation

sur des données statistiques.

2. L’analyse de similitude

L’analyse de similitude (Flament, 1962 ; Degenne et Vergès, 1973 ; Degenne, 1985) est une suite de l’analyse catégorielle, elle sert à étudier graphiquement l’organisation structurale de la représentation et la force des liens entre ses éléments, ce qui facilite la compréhension de sa vraie signification. Rappelons que l’analyse prototypique, catégorielle et de similitude sont résolument ancrées dans une approche consensuelle des représentations sociales. Son objectif premier est de faire apparaitre les réponses collectives les plus saillantes et les plus connexes, voire les plus centrales parce qu’elles sont les plus évoquées

Page 169 par les sujets. Pour ce faire, notre objectif principal, dans cette étude, sera le repérage des réponses communes des sujets de tous les groupes interrogés.

V- Techniques du repérage de la dimension émotionnelle de la