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Introduction et problématique

I- Qu’est-ce que l’Islam ?

5. Concepts clés en Islam

Nous présentons brièvement les concepts clés en Islam, vu leur redondance dans les discours de tout Musulman, qu’il soit lettré ou illettré, ces termes sont fortement présents et utilisés lors du processus de socialisation, Nous attendons que ces termes soient aussi fréquents dans les réponses des sujets interrogés.

5.1. Allah

Allah est le premier nom de Dieu qui signifie en arabe l’Unique. Il est mentionné dans une parole (hadith) du prophète que Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms ou attributs dont Allah est le premier. Ce terme, très fréquent dans le discours et les communications des Musulmans, est utilisé consciemment et inconsciemment dans toute circonstance même par ceux qui se disent non croyants. Il devrait être évoqué en premier lieu dans les associations des sujets interrogés.

5.2. Mecque

Ville sainte située à l’ouest de l’Arabie Saoudite, elle abrite la Kaaba (qui signifie cube), le premier lieu d’adoration bâti par Adam sur terre puis reconstruit par Abraham avec l’aide de l’un de ses fils. C’est le lieu en direction duquel les Musulmans s’orientent au cours de leur prière et auquel ils se rendent pour effectuer le pèlerinage. C’est aussi la ville natale du prophète de l’Islam Mohamed.

5.3. Le voile ou hijab

Le hijab est un mot arabe dérivé du verbe « hajaba » signifiant dérober aux regards et cacher, sa traduction en français est voile. Le voile constitue le vêtement quotidien de la femme musulmane, il s’agit d’un vêtement ample et long, de préférence de couleur foncée et

Page 43 non transparent qui couvre la chevelure, cache les épaules et la poitrine. Donc le voile est destiné pour couvrir tout le corps sauf les mains et le visage.

5.4. Le Jihad

Dans l'Encyclopédie thématique de l'Islam (2009), le Jihad ne signifie pas guerre. La guerre, proprement dite, est traduite par un autre vocable : « harb » qui signifie guerre et « qitâl » ou meurtre en français. « Il est à remarquer toutefois, dit Muhammad Abdou1, que le mot Jihad, dont le sens littéral est l'effort, (...) signifie (...) guerre extérieure contre ceux qui ne croient pas, mais aussi lutte contre les passions mauvaises, la discipline morale, la victoire sur soi-même. (...) Le Jihad est aussi un effort raisonné exercé sur soi-même. Le bien et le mal s'opposent en nous perpétuellement. Il est demandé de combattre les mauvais penchants, de respecter les prescriptions coraniques pour réaliser, d'une part, son unité personnelle et instaurer, d'autre part, au sein de la société, un ordre social où règne la justice et la liberté individuelle et collective. Cette tâche ne se concrétise que grâce à un effort continuel afin de valoriser ses connaissances et d'élever le niveau culturel et moral de la Communauté ». (2009, p.p. 57-58). La guerre n'est, en fait, qu'un acte secondaire du véritable Jihad qui signifie lutte que le Musulman doit mener continuellement et sans répit jusqu'à la mort. Le Jihad signifie alors l'effort par excellence, c'est la philosophie d'une lutte permanente physique mais aussi intellectuelle. Pour résumer, nous disons que le jihad en Islam a deux sens, le petit jihad (ou le petit effort) qui se rapporte à la guerre défensive, et le grand jihad (ou le grand effort) exercé par chacun sur soi-même pour vaincre ses passions et éduquer sa propre psyché.

5.5. Le sunnisme

Dans son premier sens, la sunna veut dire la façon d’agir et de se comporter, et ce n’est qu’après, qu’elle fut interprétée par les savants musulmans comme une invitation à agir et à se comporter selon l’exemple du prophète. De là, naquit l’étude des propos du prophète (Les hadiths) et ce sont les quatre écoles de la jurisprudence musulmane, hanafite, malikite, hanbalite, chafiites qui donnent à l’Islam son caractère sunnite c’est-à-dire orthodoxe.

5.6. La jurisprudence musulmane

Dans la culture arabo-musulmane, le bon Musulman est celui qui se conforme aux paroles de Dieu et du prophète. Il s’agit du Coran et du Hadith, la source de la norme

Page 44 islamique. En effet, les normes et les valeurs religieuses qui organisent la vie de la majorité des Musulmans depuis le Xe siècle à nos jours sont dictées par les quatre écoles de la jurisprudence musulmane. Jurisprudence veut dire en arabe fiqh, dérivé du verbe faqaha qui signifie « comprendre ». Alors, chacune de ces écoles comprend et interprète, selon sa propre vision, le message de l’Islam. Elles sont dites sunnites (orthodoxes) parce qu’elles ont pour source le Coran, les pratiques et paroles du prophète et celles de ses compagnons. C’est la proximité ou la distance par rapport à la norme sunnite qui permet de qualifier un Musulman de traditionnaliste ou de moderniste. Il semble donc important de préciser ce qui distingue le rite malikite sunnite très répandu en Tunisie des rites sunnites dominants que l’on retrouve au Moyen-Orient si l’on veut comprendre le contenu des représentations que les jeunes tunisiens vont produire sous les mots stimuli « Islam » et « Musulman » en leur nom propre et au nom du Musulman d’Orient.

6. Conclusion

Comment cet Islam théorique est-il socialisé en Tunisie ? Comment est-il re- conceptualisé par le Musulman Tunisien ? Car ce n’est pas l’Islam en tant que croyance religieuse qui nous intéresse dans cette étude mais la façon dont le Musulman Tunisien négocie, rationalise et s'approprie ce corps de croyance et le reconstruit dans son système cognitif et son système de valeurs qui dépend de l’histoire et du contexte social et idéologique qui l’environne (Abric, 1994). C’est cet Islam recyclé et négocié par le Tunisien au cours de l'histoire que nous envisageons présenter dans la partie suivante afin de connaitre comment se configure l’identité musulmane du Tunisien.

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