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Un second stage pratique en tant que directeur, qui vous permet de perfectionner vos compétences (14 jours).

1.2.2 Les formations et les diplômes de l’animation

4. Un second stage pratique en tant que directeur, qui vous permet de perfectionner vos compétences (14 jours).

La durée totale de la formation ne peut excéder 4 ans […]. »138 là aussi sauf dérogation.

De même, les deux sessions, de formation générale et de perfectionnement, sont effectuées avec un organisme habilité.

Le BAFA est acquis à vie. Le titulaire du BAFD doit exercer pendant une durée d’au moins 28 jours en position de direction dans les cinq ans qui suivent l’obtention de son diplôme (ou de son renouvellement) ; à défaut, il doit suivre un stage « de renouvellement » équivalent à une session de perfectionnement139.

Il faut ajouter au cursus du BAFD la rédaction d’un bilan de formation140 :

« Après chaque étape de votre formation, vous devez procéder par écrit à une évaluation personnelle de vos acquis, sur la base des cinq fonctions définies à l’article 16 de l’arrêté du 22 juin 2007 et des documents pédagogiques auxquels vous avez contribué. À la fin de la formation et à partir de ces documents, vous devez rédiger votre bilan de formation. Il est l’aboutissement de cette démarche d’auto-évaluation. Il consistera en une analyse synthétique et objective, basée sur les évaluations intermédiaires, des compétences acquises, à acquérir ou en cours d’acquisition, au regard des fonctions attendues. »141

138 Sources : site Internet du Ministère de l’éducation nationale, http://www.jeunes.gouv.fr/formations-et-metiers-de-l/

bafa-bafd/article/le-bafa#ancre1 et http://www.jeunes.gouv.fr/formations-et-metiers-de-l/bafa-bafd/article/le- BAFD#ancre1 (caractères gras de l’original, orthographe originelle). La durée minimale des stages pratiques était antérieurement de 21 jours. La réglementation a tenu compte, entre autres, des évolutions des accueils collectifs de mineurs, dont la durée diminue continuellement.

139 Il existe une troisième solution : que l’intéressé ait encadré une session de formation du BAFA ou du BAFD. Cette

possibilité sert d’argument aux organismes de formation pour inviter leurs stagiaires à devenir formateurs.

140 Les membres des jurys du BAFD accordent la plus grande importance, partant une attention approfondie, à ce

bilan. C’est en réalité le principal élément tangible dont ils disposent pour évaluer le candidat et décider de la délivrance du diplôme, les appréciations des différents stages étant souvent peu explicites, peu développées, voire contradictoires dans leurs indications. Ce bilan leur est essentiel car, selon moi, il « donne prise » aux jurés sur le candidat. Il s’agit d’une difficulté générale des épreuves probatoires, qui amène les certificateurs à se concentrer sur certains aspects de, par exemple, la présentation orale du candidat. Cf. à ce sujet l’annexe (de la 4ème étape) « La pédagogie du projet ».

Enfin, il convient de préciser que, pour le BAFA comme pour le BAFD,

« A l’issue de chaque étape de la formation une appréciation est portée, par le directeur de la session ou l’organisateur de l’accueil, sur votre aptitude à diriger un accueil collectif de mineurs. Dans une logique d’échange et d’accompagnement, les motivations vous seront expliquées lors d’un entretien. »142

L’ensemble du cursus de formation au BAFA coûte de 800 à 1000 € selon les formules choisies, de 1000 à 1200 € pour un BAFD. Si le stage pratique est rémunéré, il compense une partie de cette dépense mais l’habitude de ne pas payer les stagiaires s’est progressivement répandue.

Formations et diplômes de l’animation professionnelle Le cadre administratif et réglementaire du BPJEPS et du DEJEPS

À quelques éléments secondaires près, les organisations générales du BPJEPS et du DEJEPS sont similaires. Le BPJEPS, qui auparavant se décomposait en dix « unités capitalisables » (ou unités de compétences UC), a été aligné en 2016143 sur le DEJEPS (et le DESJEPS) en quatre UC.

« Ce diplôme est préparé en alternance soit par la formation initiale, l’apprentissage ou la formation continue. En formation initiale, la durée minimale en centre de formation est de 600 heures144.

Plusieurs qualifications complémentaires peuvent être associées à un BPJEPS et ainsi élargir les prérogatives des diplômés. Ainsi, les unités capitalisables complémentaires (UCC)145 et les certificats de

spécialisation (CS)146, qui sont des regroupements de plusieurs UCC, attestent de compétences professionnelles

complémentaires à celles certifiées par un BPJEPS. Le diplôme est délivré par :

- la voie des unités capitalisables (UC) et dans ce cas les épreuves certificatives sont programmées tout au long de la formation ;

- la validation des acquis de l’expérience. […] »

Les organismes de formation sont habilités ainsi que les formations elles-mêmes. Certaines formations peuvent être co-encadrées par deux organismes, selon un partage des tâches qui leur est propre.

141 Source : http://www.jeunes.gouv.fr/formations-et-metiers-de-l/bafa-bafd/article/le-BAFD#ancre1.

142 Source : http://www.jeunes.gouv.fr/formations-et-metiers-de-l/bafa-bafd/article/le-BAFD#ancre1. La version pour

le BAFA est de rédaction similaire.

143 Avec un effet progressif en 2016 et 2017 compte tenu des promotions en cours.

144 La durée de l’alternance, dite « en entreprise » (même si l’employeur est presque toujours une collectivité

territoriale ou une association), est de l’ordre de 1000 heures. Cf. à ce sujet l’annexe « L’alternance, une spécificité des formations de la Jeunesse et Sports ».

145 La direction d’un accueil collectif de mineurs, soit l’équivalent du BAFD, fait partie de ces Unités

complémentaires capitalisables. Cf. à ce sujet l’annexe « La direction d’accueil collectif de mineurs au cœur des contradictions du BPJEPS ».

146 Il existait jusqu’en 2016 un ensemble de 29 intitulés de spécialisation, polyvalents (Loisirs tous publics LTP) ou

particuliers (surtout des spécialités sportives). La réforme de 2016 du BPJEPS en a fait des « mentions », dorénavant au nombre de 34, regroupées en deux spécialités, « animateur » et « éducateur sportif » (ce qui, au passage, introduit une confusion avec le Brevet d’État d’éducateur sportif).

« La préparation à ce diplôme est assurée par des centres de formation publics ou privés habilités par les directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale. »

Ce type de formation n’impose pas de cursus scolaire préalable ce qui la rend en principe « ouverte à tous » et justifie son utilisation comme levier de traitement du chômage.

« L’entrée en BP JEPS n’est pas soumise à des exigences scolaires. En revanche, l’entrée en cursus de formation est conditionnée par la réussite à des tests de sélection organisés par chaque organisme de formation. »

Le déroulement de la formation147 est ainsi défini :

« - À partir d’un cadre commun (textes des diplômes, procédure d’habilitation identique pour tous), chaque organisme propose ses propres modalités pédagogiques, ses contenus et l’organisation de la formation dans le temps.

- Le cursus de formation est basé sur le principe de l’alternance entre le centre de formation et l’entreprise (où les situations pratiques d’apprentissage sont sous la responsabilité d’un tuteur). Les modalités de cette alternance sont variables.

- L’organisme de formation met en place, pour chaque candidat admis à la formation, un positionnement qui consiste à situer le candidat par rapport aux attendus du diplôme visé. Cette phase doit permettre de mettre en évidence les écarts entre les compétences ciblées par le diplôme et les acquis préalables du candidat (qualifications ou expériences antérieures) pour déboucher sur un parcours individuel de formation contractualisé entre l’organisme et le candidat. »148149

Sur le papier, l’organisme de formation bénéficie donc en principe d’une forme de liberté pédagogique. Joëlle G., référente nationale des diplômes en animation professionnelle, Ministère de la Jeunesse et des Sports : « Il est essentiel de comprendre que le diplôme et les référentiels ne donnent aucune indication sur les pédagogies à mettre en œuvre. C’est de la responsabilité des organismes de formation d’amener les stagiaires au niveau requis par les deux référentiels150 et, pour cela, de faire les choix pédagogiques qu’ils estiment adéquats.

L’acte pédagogique n’est plus cadré. L’État cadre l’acte de certification. Mais en réalité il y a tout de même l’habilitation qui permet ou assure un contrôle de l’État sur le cadre pédagogique. »

147 Ce que le site du Ministère et les intéressés nomment « le déroulé ».

148 Ce qui veut dire que, en principe, à l’issue de cette étape de « positionnement », sont décidées stagiaire par

stagiaire les phases de formation que chacun d’entre eux doit suivre et celles pour lesquelles, possédant d’ores et déjà les compétences ou l’expérience requises, il pourra se contenter de les faire valider par l’épreuve certificative. Cette appréciation est le fait du responsable de formation, en interaction avec le stagiaire concerné. Mais toute diminution de formation (moins de stagiaires dans certaines parties du programme) a pour conséquence une diminution de la rémunération de l’organisme de formation. Par ailleurs, cela impose au formateur d’élaborer un programme qui sépare très clairement les phases de formation reliées à chaque épreuve certificative alors que « tout est dans tout », que chaque séquence de formation est en réalité susceptible de porter sur un vaste ensemble de compétences. De plus, l’organisation individualisée de la formation a pour conséquence que la composition et l’effectif du groupe de stagiaires sont variables, ce qui n’est pas sans conséquence sur la « dynamique de groupe », levier majeur de la formation. On pourrait enfin ajouter que la charge administrative de suivi des présences est alourdie par ces dispositions. On le voit, les conditions réglementaires qui s’imposent, rationnelles vues à distance, et résultant directement de la « logique des compétences » qui discrétise le réel, sont quelque peu éloignées des conditions d’exercice de la formation.

149 Source : site Internet du Ministère des sports http://sports.gouv.fr/emplois-metiers/diplomes/le-bpjeps/Metiers/. 150 Référentiel professionnel et référentiel de certification.

Cette liberté est toutefois, en pratique, fortement cadrée par une présence quasi panoptique des CEPJ, du moins de ceux qui prétendent à une compétence pédagogique151.

Un BPJEPS coûte approximativement 6000 € et un DEJEPS 7500 €.

Habilitations

Les habilitations sont nationales pour le BAFA et le BAFD, à défaut régionales. Les habilitations pour le BPJEPS et le DEJEPS sont régionales. Elles sont régulièrement renouvelées : tous les trois ans pour les deux premiers, à chaque session de formation pour les deux derniers. Il n’est pas inintéressant de rendre compte des exigences réglementaires à ce sujet. Voici celles qui concernent le BAFA et le BAFD :

« L’habilitation ne peut être délivrée qu’aux organismes de formation se conformant aux critères suivants 1° Formalisation d’un projet éducatif dans une démarche d’éducation populaire ;

2° Existence d’un réseau d’équipes de formateurs qualifiés en rapport avec le ou les brevets préparés et participant régulièrement à l’encadrement de sessions et aux activités de l’organisme de formation ;

3° Existence d’un dispositif, propre à l’organisme, de formations initiales et continues et de suivi régulier et permanent des formateurs ;

4° Ouverture des sessions à tous les publics sans discrimination ;

5° Définition des modalités d’information des candidats préalable à leur inscription, conformément aux articles 11 et 27 du présent arrêté ;

6° Existence d’un dispositif d’accompagnement et de suivi du stagiaire tout au long de sa formation ; 7° Conception, élaboration, diffusion et mise à disposition des stagiaires et des formateurs de documents et d’outils pédagogiques en rapport avec le ou les brevets préparés ;

8° Utilisation pour l’appréciation de l’aptitude des stagiaires des critères définis aux articles 20 et 37 du présent arrêté ;

9° Partenariat avec des organisateurs d’accueils collectifs de mineurs afin d’assurer une adéquation quantitative et qualitative des sessions de formation avec l’analyse des besoins ;

10° Interdiction de sous-traitance. »152

S’agissant de documents formels déposés par des organismes déjà connus et ayant presque toujours déjà obtenu une habilitation, il ne faut pas s’étonner que la lecture de dossiers de demande d’habilitation laisse une impression tenace de bonnes paroles153.

151 Cf. les annexes « Quelle liberté pédagogique ? » et « Le vague-à-l’âme des CEPJ ».

152 Arrêté du 15 juillet 2015 relatif aux brevets d’aptitude aux fonctions d’animateur et de directeur en accueils

collectifs de mineurs, article 5.

153 On verra par exemple infra comment sont prises en compte les exigences des deuxième et troisième alinéas sur la

Systèmes d’évaluation des stagiaires154

Les formateurs ont la responsabilité d’émettre un jugement de capacité sur les stagiaires de leurs formations (dans le cas des formations de l’animation volontaire) ou d’organiser des épreuves certificatives dans le même but (pour l’animation professionnelle). Les différents jurys155 prennent leurs décisions au vu des

résultats de ces épreuves et des avis des formateurs ; le directeur départemental ou régional de la Jeunesse et Sports prononce l’attribution du diplôme à partir des conclusions des jurys. Pour le BAFA par exemple, le site Internet du Ministère de l’Éducation nationale porte l’information à la connaissance du public en ces termes :

« Au vu de la proposition du jury, le directeur départemental peut vous déclarer reçu(e), ajourné(e) ou refusé(e).

- Si vous êtes déclaré(e) reçu(e), le directeur départemental vous délivrera le BAFA.

- En cas d’ajournement vous disposez d’un délai de douze mois pour recommencer les sessions de formation ou le stage pratique jugés insuffisants.

- En cas de refus vous perdez le bénéfice de l’ensemble de votre formation. »156

Dans les formations BAFA et BAFD, les équipes de formateurs émettent en fin de session un avis favorable ou défavorable, justifié par un commentaire. Généralement, celles-ci n’attendent pas le dernier moment pour procéder à une évaluation exploratoire des stagiaires et pour informer ceux qui pourraient éventuellement se voir refuser la validation en fin de session. Les critères de validation sont obligatoirement portés à la connaissance des participants dès le début du stage. Nombre d’organismes y ajoutent leurs propres critères, qu’il ne faut pas confondre avec les objectifs qu’ils annoncent pour la formation157.

Pour l’entrée en formation professionnelle, les candidats passent une sélection préalable visant à retenir les personnes capables de suivre la formation ; le nombre de postulants étant en général supérieur à l’effectif de la promotion, ce dispositif vise simultanément à retenir ceux qui sont jugés les « meilleurs »158. Puis, les 154 J’étudie cet aspect des formations de manière approfondie, sous l’angle des manières pratiques de procéder, dans

l’annexe (de la 4ème étape) « Les dispositifs d’évaluation ».

155 Cf. l’annexe « Jurys » dans laquelle sont présentées une description générale des différents jurys délivrant les

diplômes de la Jeunesse et Sports et une analyse détaillée du fonctionnement d’un jury BPJEPS.

156 Site du Ministère de l’Éducation nationale, http://www.jeunes.gouv.fr/formations-et-metiers-de-l/bafa-bafd/article/

le-bafa#ancre1. Dans leurs principes généraux, les dispositions portant sur les décisions du jury à propos des autres formations et diplômes étudiés sont similaires.

157 Cf. l’annexe « Un exemple de critères et objectifs de stage » et les annexes (de la 4ème étape) « Les dispositifs

d’évaluation » et « Une évaluation en stage directeur ». On observe une certaine accumulation de données d’évaluation, critères comme dispositifs, par ailleurs souvent verbeuses, pleine de bonnes intentions et de termes polysémiques. Cela rend la phase de présentation qui débute une formation particulièrement difficile à suivre, singulièrement pour les stagiaires qui en sont à leur premier stage. De plus, souvent, les formateurs souhaitent que les stagiaires « s’approprient » les critères et « se donnent des objectifs personnels » ; ils les font donc réfléchir à ce propos. Ces différents référentiels pour divers types d’évaluations ne sont jamais hiérarchisés et l’on aboutit vite à l’accumulation de dix à vingt critères et plus. J’ai ainsi vu cet ensemble de travaux, portant sur les différentes modalités possibles de l’évaluation, prendre la totalité de la première journée d’un stage de perfectionnement BAFD (sur une durée de six jours), donnant une impression de foisonnement surabondant, complexe et peu ordonné. La ré-exploitation ultérieure de l’ensemble, au cours de la formation, est irrégulière et guère approfondie, elle n’est au mieux maîtrisée que par les formateurs. Ajoutons qu’une partie des formateurs fait clairement comprendre aux stagiaires qu’il s’agit pour eux d’un pensum et d’une procédure de pure forme. Pour un exemple, cf. l’annexe (de la 4ème étape) « Le “cadrage” du premier jour de stage ».

formations étant structurées en unités de compétences, sont périodiquement organisées dans le cursus des épreuves de certification pour chacune de ces UC, regroupées ou non en sous-ensembles logiques.

Ces sélections à l’entrée comprennent deux étapes : une épreuve écrite, les candidats devant répondre à plusieurs questions en relation avec l’animation ; une épreuve orale d’une demi-heure devant un jury de deux personnes, où l’intéressé présente son projet professionnel et ses motivations, et est interrogé à ce propos.

Pour les certifications, chaque stagiaire transmet au préalable un document écrit (souvent de dix à vingt pages), lu par ses deux certificateurs159 et est invité, lors d’une épreuve orale d’une demi-heure, à présenter son

travail et à répondre aux questions de ses examinateurs. Ceux-ci portent un jugement, documenté s’il s’agit d’un refus, pour chaque « objectif intermédiaire » de chaque unité de compétences entrant dans l’épreuve. Si une unité de compétence n’est pas validée, le stagiaire a la possibilité de passer une épreuve de rattrapage. Le CEPJ « référent » est généralement présent au cours de la journée où se déroulent ces examens et, souvent, y participe comme certificateur. En principe, pour que le stagiaire soit diplômé, il faut qu’il ait validé l’ensemble des unités de compétence de sa formation160.

Comme le fait remarquer un CEPJ :

Xavier L. : « Dans les formations professionnelles, y a un protocole qui se met en place et y a une distinction qui se fait entre la fonction formateur et la fonction évaluateur. […] Alors que dans le BAFA BAFD y a quand même une confusion. C’est une différence importante. »